mercredi 29 avril 2020

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MONDE
par Lina Sankara et Jean-Claude Delaunay

Les Américains ne gagneront pas de l'affrontement avec la Chine "Interview de Jean-Claude Delaunay par L'Humanité

Traduit samedi 10 août 2019
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Les Américains ne gagneront pas de l'affrontement avec la Chine "Interview de Jean-Claude Delaunay par L'Humanité
D'ici 2050, la Chine espère devenir la première économie mondiale. Notre camarade Jean-Claude Delaunay, économiste et vice-président de l'Association mondiale d'économie politique, donne au journal l'Humanité les clés d'une économie chinoise en mutation rapide.
Humanité Comment analyser l'actuelle guerre commerciale en Chine et aux États-Unis?
Jean-Claude Delaunay:
Les États-Unis semblent avoir cinq ans de retard dans la découverte de la stratégie chinoise d'une "nouvelle normalité". Il ne s'agit pas seulement de réaliser le progrès social, mais aussi de développer des forces productives: Internet, l'électronique, l'intelligence artificielle, le développement de la 5G ...
Washington a peur.
Je pense que c'est une guerre parce que les États-Unis ont peur de perdre leur position. La confrontation militaire étant difficile à mener, ils poursuivent une guerre économique. Face à cela, les Chinois ont une stratégie pacifique extrêmement patiente. Ils s'entourent de la confiance des pays en développement, qui soutiennent cette stratégie, qui ne prône pas la guerre, sans être naïf - la Chine a développé ses capacités de défense - mais qui cherche à désamorcer les conflits par le dialogue. Les Américains ne gagneront pas de cette confrontation.
H: Des critiques émergent autour des nouvelles routes de la soie et de l'augmentation de la dette des pays partenaires. Est-ce un vrai danger?
Jean-Claude Delaunay:Les pays en développement concernés par cette stratégie sont les premiers à considérer que la Chine est de leur côté. Il suffit de regarder le nombre de chefs d'État africains présents l'année dernière pour le sommet des routes de la soie. Pourquoi? Pourquoi? Parce que la Chine est considérée comme une contre-puissance sur ce continent, carrefour de l'impérialisme mondial. L'hégémonie chinoise supposée est un contre-feu lancé par les puissances occidentales. La Chine développe des infrastructures qui restent à la disposition des États, elle ne pille pas. Il est accusé d'avoir acheté des terres pour nourrir sa population. Ce sont les types de problèmes auxquels le monde devrait s'attaquer: comment nourrir toute la population mondiale, y compris les Chinois? Pour l'instant, nous laissons faire. Ce n'est pas de l'impérialisme à proprement parler. Il y a eu un émoussement de ce terme. L'impérialisme est la guerre.
H: China defines itself as a developing country with a socialist market economy....
Jean-Claude Delaunay: I think that socialism will inevitably be commercial. We can dream of a socialism without a market with integral planning, but in China it has completely failed. Mao Zedong followed the Soviet model, which was a model of war economy. It must be understood that the market is not unimodal. I deeply believe that there is a difference between a capitalist commodity and a socialist commodity. The capitalist commodity is based on separate companies that produce goods that inevitably carry profits. A socialist commodity can have a macroeconomic orientation. Chinese companies, for example, produce reactors according to a planned energy production project. It is a commodity oriented towards global production that does not necessarily generate profits. In a socialized economy, investment can be distributed differently. One company does not make a profit but another will finance it. The socialization of investment is a significant step forward. Socializing means that we can plan, rationalize, control investment, study the effects on the workforce. In this kind of investment, the capitalist market is blind. Everyone invests in their own corner and this produces overaccumulation.
H: China has experienced these problems of overaccumulation. Is its way of dealing with the issue different?
Jean-Claude Delaunay: It cannot be denied that there are socialist-type overaccumulations of a different nature from those of a capitalist regime. This may, for example, involve an overestimation of the amount of steel required. Increasing the market is one way to combat overaccumulation. The Chinese have also become aware of the need to develop their internal market. One of the differences of the socialist market is the functioning of the labour force. After the 2008 crisis, China realized that it needed to increase wages and accelerate training. I do not know if the Chinese leaders are convinced by socialism, I believe they are convinced by popular interest. They have a very deep sense of the sovereign nation. They carry with them a story of humiliation that is not so far away. Today, China is barely demonstrating its power when the United States wants to cut it off.
H: China has adopted a new foreign investment law to address the concerns expressed by Western countries. What is the substance of it?
Jean-Claude Delaunay: China’s entry into the WTO in 2001 accelerated the process of opening up to foreign capital. At that time, the multinationals gained confidence and thought that the country would convert to capitalism. For their part, Chinese leaders have fuelled illusions about the willingness of these companies to bring technical and social progress. They have settled in and simply over-exploited the workforce. The peak was reached between 2009 and 2010, with the wave of suicides at Foxconn. The authorities have become aware of a number of problems. A reflection was then carried out on the global crisis and the obligation to set up a strategy for technical progress and raising the level of development. The principle was simple: in exchange for the market share gained, companies were required to accept technology transfer. The Chinese understood that they had to develop themselves while forcing foreign companies to bring them progress.
H: Cependant, les entreprises étrangères risquent de se retrouver derrière l'innovation, en sous-traitant ...
Jean-Claude Delaunay: Ils devront comprendre que la coopération avec la Chine est le seul moyen. Les multinationales occidentales détruisent leur capacité technique tandis que les entreprises chinoises la renforcent. L'externalisation en cascade est une catastrophe technologique. L'externalisation des contrats entraîne certes une augmentation des bénéfices, mais d'un point de vue productif, c'est un échec. Les Chinois l'ont très bien compris.
Interview réalisée par Lina Sankari pour l'humanité le mercredi 7 août 2019

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