samedi 29 juin 2019





1598 : la "Judith et Holopherne" du Caravage, une peinture haut débit ?

En direct des grands chocs esthétiques de l’histoire des arts et de la culture, Mathilde Serrell est aujourd'hui en 1598, à Rome, où le peintre et voyou Le Caravage surclasse ses rivaux avec sa représentation de « Judith et Holopherne ».
Judith et Holopherne par Caravage (1599-1602)• Crédits : Libre de droits via Wikipedia
Bagarres de rues, nuits de défonces, rivalités en tous genre : c’est la « thuglife » à Rome, et un des caïds s’appelle Michelangelo Merisi Da Caravaggio, aussi connu sous le nom de « Caravage ».
Ce peintre au service du Cardinal Del Monte vient de « tuer le game » avec sa version de Judith décapitant Holopherne. Le sujet est classique : une scène de l’Ancien Testament où la veuve Judith séduit le général assyrien Holopherne, puis lui coupe la tête dans son sommeil pour délivrer son peuple. Sauf que la représentation qu’en donne ce Caravaggio n’a rien de classique :  c’est à la fois gore et sexy. 
Une lumière violente traverse la toile, l’hémoglobine gicle à gros jets, et Judith est prise sur le vif en train de décapiter Holopherne. Le visage de l’héroïne meurtrière est mi-étonné, mi-dégouté, tandis que sa poitrine se gonfle d’excitation sous son corsage blanc transparent. À côté d’elle, une affreuse servante fripée se tient prête à recueillir la tête du tyran dans un sac.  
Avec Yannick Haenel, écrivain français et chroniqueur, auteur de La Solitude Caravage (Fayard, 2019) :
Au XXIe siècle, on est sidéré : il y a, bien avant Nietzsche, à la fois Dionysos et le Christ. C’est une position intenable, mais la peinture en est capable. Les tableaux du Caravage sont des propositions sexuelles. Mais le puritanisme a gagné depuis.
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jeudi 27 juin 2019


Le Fonds de justice sociale d’Unifor et l’organisation Aide à l’enfance lancent un programme de santé mentale pour les enfants de Cat Lake
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21 juin 2019 - 0:00


TORONTO – Le Fonds de justice sociale d’Unifor a versé 100 000 dollars à l’organisation Aide à l'enfance Canada pour lancer le programme « Voyage de l'espoir » dans la Première nation de Cat Lake, afin d'offrir un soutien en santé mentale aux enfants aux prises avec une urgence continue en matière de logement et de santé.

« La façon dont les enfants vivent à la maison devient ce qu'ils sont. S'ils vivent dans de mauvaises conditions, ils ont une mauvaise santé, de mauvaises attitudes et une mauvaise estime de soi, a déclaré Joyce Cook, conseillère de Cat Lake. Nos maisons sont aussi surpeuplées, les gens n'ont pas l'espace pour s'occuper de leur santé mentale. »

Le programme Voyage de l'espoir d’Aide à l’enfance offre des programmes d'études adaptés à l'âge et au niveau scolaire qui intègrent les connaissances et les enseignements traditionnels. L'objectif est de renforcer les capacités au sein de la communauté afin d'aider les enfants à élaborer des stratégies positives pour faire face aux événements traumatisants, renforcer leur résilience naturelle et consolider leurs réseaux de soutien social.

« La crise du logement à Cat Lake est une question complexe qui a de vastes répercussions. Les membres de la collectivité nous ont dit en quoi cette crise nuit à la santé mentale des enfants et des adolescents, a déclaré Lewis Archer, gestionnaire de programme à Aide à l'enfance Canada. De tels programmes, rendus possibles grâce au soutien d'Unifor, aident à renforcer la résilience et l'éducation émotionnelle des enfants et des jeunes touchés par la crise, en fournissant des mécanismes d'adaptation positifs et des espaces sûrs pour partager leurs expériences. »

En janvier 2019, la Première nation de Cat Lake a déclaré une urgence en matière de santé et de logement après que des évacuations médicales excessives aient été nécessaires pour traiter des maladies bactériennes envahissantes, y compris des maladies de la peau et des infections pulmonaires, après la découverte de moisissures noires dans presque 70 p. cent des maisons.

« Bon nombre des problèmes de santé mentale auxquels nous faisons face aujourd'hui découlent du système des pensionnats indiens, c'est bien plus qu'un simple problème de moisissure », a déclaré Derek Spence, conseiller en chef de la Première nation de Cat Lake.

Le don du Fonds de justice sociale d'Unifor servira à former les jeunes et les aînés à des programmes psychosociaux axés sur l'enfant qui profiteront à environ 100 enfants de la collectivité.

« Unifor continuera de travailler avec ses partenaires autochtones à l'appui de la réconciliation en mettant l'accent sur l'aide aux programmes d'aide aux femmes et aux enfants », a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor.

Aide à l’enfance croit que chaque enfant mérite un avenir. Au Canada et partout dans le monde, nous donnons aux enfants un bon départ dans la vie, l'occasion d'apprendre et de se protéger du mal. Nous faisons tout ce qu'il faut pour que les enfants – chaque jour et en temps de crise – transforment leur vie et l'avenir que nous partageons.

Personne ressource: Kathleen O’Keefe, représentante aux communications d’Unifor kathleen.okeefe@unifor.org ou 416-896-3303 (cell).

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© 2019 Unifor

mercredi 26 juin 2019

L'orgasme féminin et le fameux point G
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
CONFÉRENCES

L'orgasme féminin et le fameux point G
09/11/2017 (MIS À JOUR LE 26/06/2019 À 09:59)



La gynécologue Odile Buisson explore un domaine longtemps rejeté par ses pairs : la médecine sexuelle féminine. Elle nous explicite les mystères de l'orgasme féminin et le fonctionnement de l'organe clitoridien. Sans clitoris, pas de point G, révèle-t-elle face à un auditoire coi...Orgasme féminin et clitoris• Crédits : Alexandra Dudkina / EyeEm - Getty



Le clitoris est un organe qui a été ignoré par la médecine en raison de tabous sociétaux. La première description exacte du clitoris date de 1998, date de l’arrivée du Viagra traitant les troubles de l’érection masculine. De la même façon, on connaît peu la fonction clitoridienne conduisant à l’orgasme, alors que les mécanismes de l’érection masculine sont connus depuis 1990. La principale raison de cette disparité est que le clitoris, organe de jouissance, ne sert pas à la procréation.


Une conférence enregistrée en 2016.

Odile Buisson, gynécologue.

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L’idylle historique des libéraux avec la communauté italienne mise à mal par Trudeau

Publié aujourd'hui à 6 h 10
Le libéral Nicola Di lorio, député sortant dans Saint-Léonard—Saint-Michel, reproche au candidat Hassan Guillet d'avoir été parachuté dans la circonscription. Photo: Ivanoh Demers

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Émilie Dubreuil



Troppo poco, troppo tardi : trop peu, trop tard. Voilà ce qu'on peut entendre au sujet de Justin Trudeau à Saint-Léonard ces jours-ci. Comme quoi, l’idylle historique entre les libéraux et la communauté italienne de Montréal vacille dangereusement et pourrait faire perdre au Parti libéral du Canada (PLC) une circonscription historiquement rouge.

Les stratèges libéraux ont dû s’étouffer avec leur cappuccino en lisant ceci : « Après des décennies de militantisme convaincu et de loyauté obséquieuse, les Italo-Canadiens sont prêts à tourner le dos au Parti libéral, en choisissant un candidat qui parle leur propre langue et partage leur histoire et leur culture. »

Mais qui a écrit ça? Il s’agit de Vittorio Giordano, l’éditorialiste du journal de la communauté italienne au Québec, Il Cittadino canadese, dans un texte publié début juin. Il enchaîne : « La communauté italienne montrerait ainsi qu'elle s’est émancipée, est devenue adulte, en coupant le cordon avec un parti qui a commis l’impardonnable erreur d’avoir bradé et tenu pour acquis vos précieux votes. »

Ces quelques lignes ne sont qu’un extrait d’un éditorial politique. Normal, nous sommes à la veille d’élections. Mais cela a de quoi surprendre puisque les Italo-Canadiens ont toujours, toujours voté rouge. Même en 1984, alors que les conservateurs de Brian Mulroney raflaient le Québec, Saint-Léonard votait rouge. Même après le scandale des commandites, même lors de la vague orange. Et avec des majorités écrasantes.


Après Alfonso Gagliano et Massimo Pacetti, le dernier élu est Nicola Di Iorio. Il a remporté l'élection de 2015 avec 65 % des voix. Au total, 30 000 personnes ont voté pour lui. En comparaison, son adversaire conservateur a récolté à peine 5000 voix.

On trouve Il Cittadino canadese dans tous les cafés, salons de barbier et autres restaurants que fréquentent les Italo-Montréalais. Il Cittadino, comme l’appellent familièrement ses lecteurs, c’est plus qu’un petit journal communautaire, c’est quelques pages imprimées d’une identité culturelle. Un journal canadien, mais fièrement écrit en italien. Le souvenir de la terre ancestrale conjugué à l’ancrage canadien. On y parle de sports, bien sûr, mais aussi beaucoup de politique, et les derniers numéros laissent justement présager une cassure dans la relation entre les Italo-Québécois et le PLC.
Les bonbons et le chocolat

Hassan Guillet est le nouveau candidat libéral dans Saint-Léonard—Saint-Michel. Plus tôt en juin, il a été investi par les libéraux lors d’un scrutin ouvert. Quelque 1200 sympathisants libéraux locaux ont participé à l'assemblée d’investiture. Hassan Guillet n’est pas italien. C’est le premier non-Italien à porter les couleurs libérales dans la circonscription depuis les années 70.

Cette investiture en a choqué plus d’un, mais ce sont les excuses pour l’internement des Italo-Canadiens pendant la Seconde Guerre mondiale, excuses promises, espérées et arrivées timidement, en toute fin de mandat, qui déçoivent infiniment. Les électeurs de Saint-Léonard ont tant aimé Pierre Elliott Trudeau et ont toujours été fidèles à son parti, mais avec Justin… ce n’est pas pareil.

Dans un récent commentaire cinglant publié sur le site web d’Il Cittadino, Dominic Perri, conseiller municipal depuis 17 ans du district de Saint-Léonard-Ouest au Conseil de la Ville de Montréal, compare la récente promesse de Justin Trudeau d’offrir les excuses officielles du Canada aux ressortissants italiens internés à des bonbons et du chocolat.

« Pourquoi cette annonce vient-elle par hasard quelques mois avant les élections? Il y aura sûrement encore plus de bonbons et de chocolats avant le 21 octobre », écrit-il, reprenant ainsi avec ironie la célèbre chanson Parole parole, reprise en 1973 par Dalida et Alain Delon, mais interprétée à l’origine en italien par Mina et Alberto Lupo.

La référence n’est pas anodine. Dans cette chanson, une femme désillusionnée écoute son amant lui chanter la pomme. La confiance et le cœur n’y sont plus. Tout ce qu’il lui dit pour la convaincre lui semble de minces paroles sans consistance, du vent : « Caramels, bonbons et chocolats [...]. Moi, les mots tendres enrobés de douceur se posent sur ma bouche, mais jamais sur mon cœur. »

À lire aussi :
L'imam Guillet remporte l'investiture libérale dans Saint-Léonard–Saint-Michel
L’imam québécois qui a fait le tour du monde
Trudeau s'attend à l’une des plus ignobles et conflictuelles campagnes électorales de l’histoire

Dominic Perri est un personnage influent dans la communauté italo-québécoise. Il a les cheveux blancs impeccablement coiffés sur le côté, un costume élégant et le regard vif. « Les politiques du Parti libéral, les gens en ont assez! », dit-il, lapidaire, en posant sa petite tasse de café sur sa soucoupe de porcelaine.

Nous avons rencontré M. Perri par hasard au centre Leonardo Da Vinci, à l’entrée duquel se trouve un café qui sert de bonnes choses. Gelati, cannoli, arancini, pâtes, vin rouge, vin blanc, café, etc. Disons qu’on est loin du petit comptoir typique d’un centre communautaire et de ses sandwichs aux oeufs enrobés d’une pellicule plastique. Ici, tout le monde semble se connaître. Ciao, buona sera; on se salue en italien. On passe allègrement aussi de cette langue maternelle à l’anglais et au français.

Ce soir-là, M. Perri avait une réunion pour préparer la prochaine campagne électorale, car il a accepté de donner un coup de main au candidat du Parti conservateur du Canada, Ilario Maiolo, fils du Dr Maiolo, un autre personnage illustre de la communauté.

« J’ai été libéral toute ma vie, mais là, c’est le temps de changer », explique-t-il. Il évoque la légalisation du cannabis, la dette, une gestion désorganisée de l’immigration, selon lui. Mais les excuses annoncées à la va-vite à la fin juin, à Toronto qui plus est, alors que la plupart des Italo-Canadiens qui ont été envoyés en détention dans les années 40 venaient de La Petite-Italie à Montréal, ça ne passe pas. Pas plus que le fait qu'elles soient conditionnelles à la réélection du parti.


C’est un sujet qui traîne depuis longtemps. Les quelque 700 Italiens qui ont été internés, victimes d’une injustice, on les a accusés sans raison d’être des ennemis du Canada, on les a privés de leurs droits. Trudeau a fait une annonce vide. Il s’est excusé à beaucoup de monde pourtant, monsieur Trudeau...Dominic Perri, membre influent de la communauté italo-québécoise

Au centre Leonardo Da Vinci, nous étions, en fait, venus rencontrer le député libéral sortant de Saint-Léonard, Nicola Di Iorio, qui a lui aussi publié récemment un texte dans Il Cittadino canadese pour réclamer ni plus ni moins que la tenue d’une nouvelle investiture dans la circonscription.

Il reproche au candidat actuel, Hassan Guillet, d’avoir été parachuté dans la circonscription et d’être « déconnecté » des valeurs de la communauté italo-canadienne. Sa lettre a fait réagir. On l’a accusé de racisme. M. Guillet s’est fait connaître du public par un discours touchant livré après le drame de la mosquée de Québec.

Saint-Léonard, c’est environ 28 000 habitants d'origine italienne (30 % de la population), soit l'une des plus grandes concentrations d'immigrants d’origine italienne au Québec. Mais le quartier change, et les descendants de ces immigrants vont souvent s’installer ailleurs.

Une nouvelle vague d’immigration principalement venue d'Haïti et du Maghreb s’est installée dans le secteur. Au Parti libéral, William Harvey-Blouin, stratège à la mobilisation, nous a d’ailleurs répondu que M. Guillet était une « figure bien connue dans sa collectivité pour son leadership de longue date » et a ajouté que « l’investiture a été menée en totale conformité avec [les] règles nationales de sélection des candidats ».
Libéral ou italien?

« J’ai demandé une nouvelle élection à mon parti parce que Hassan Guillet est loin de nos valeurs, il ne connaît pas le comté, notre histoire à nous, les Italo-Canadiens. Il n’est pas nécessaire que le candidat libéral dans Saint-Léonard soit italien, mais qu’il soit près de nous, qu’il nous connaisse, qu’il nous comprenne », explique Nicola Di Iorio.

Cette opinion, nous l’avons aussi entendue au café Milano, sur Jarry Est. « Il n’y avait même pas de vin à l’investiture », a dit un homme qui jouait aux cartes dans une salle derrière le bar, mais qui refuse de dévoiler son nom. Son partenaire de cartes ajoute : « On aura voté pour n’importe qui de libéral, mais là, c’est fini; il a fait trop de gaffes, le Justin. »

Pas de vin dans un rassemblement libéral, cela a frappé l’imaginaire de certains Italo-Québécois. « Cela peut paraître étrange, mais c’est dans nos traditions, comme le Parti libéral », explique Di Iorio en souriant. « Mais c’est anecdotique », dit-il. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que le Parti libéral, ça fait partie de nous. »

D’ailleurs, M. Di Iorio commet de nombreuses fois ce lapsus éloquent : « Nous avons toujours voté... italien. À Toronto, les Italiens ne sont pas si fidèles et votent parfois italien, parfois conservateur. Au Québec, c’est toujours italien... »

- Libéral, vous voulez dire?

- Vous voyez, c’est ça qui va peut-être changer.



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vendredi 21 juin 2019


Gustave Courbet ou l’art sans concession
21/06/2019
PODCAST EXPORTER



Le 10 juin dernier, marquait les 200 ans de la naissance de Gustave Courbet. Un bicentenaire célébré par Emmanuel Macron qui s’est rendu à Ornans dans le Doubs, la ville natale du peintre pour rendre hommage à son "goût pour la liberté et l’utopie" et sa "volonté de transgresser".1995, un visiteur du musée d'Orsay contemple le tableau de Gustave Courbet l'Origine du Monde (1886)• Crédits : Raphael GAILLARDE - Getty


Fervent défenseur du réalisme, l’auteur de L’Origine du monde est considéré comme l’un des peintres les plus controversés du XIXe siècle. A travers ses représentations du féminin nu, des paysans et de la nature, Gustave Couvert a bouleversé les codes de l'académisme. Qu’est-ce que l’œuvre de Gustave Courbet peut encore nous apprendre de la liberté artistique et de la représentation de la vérité ?

Pour en parler, nous recevons Dominique de Font-Reaulx, directrice de la médiation et de la programmation culturelle au musée du Louvre, et spécialiste notamment de Gustave Courbet

Rejointe en deuxième partie d’émission par Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman, professeur à l’Ecole polytechnique, et auteur de nombreux ouvrages sur Gustave Courbet, et co-auteur d'une tribune pour l'entrée de Gustave Courbet au Panthéon.

Thomas Schlesser :


Il y a une vraie empathie avec le peuple chez Courbet, il y a une empathie sociale générale mais qui n’est pas ciblée sur un corps de métier ou un corps social. C’est quelque chose de plus humaniste, il a une vraie conscience du vivant.


Ses tableaux sont toujours à double fond, derrière ce qui semble anodin il y a souvent un message beaucoup plus profond.


Je vais proposer au gouvernement et au président de la République, la création d'un comité national des libertés artistiques. Il serait sur le modèle du CCNE ou tout simplement une autorité administrative indépendante.


Dominique de Font-Réaulx :


L’autoportrait est quelque chose de fort chez Courbet, c’est aussi Courbet dans tous ses états. Avec Le Désespéré, il représente l’enjeu de la folie, qui rode dans la famille de Courbet. Il y a d’autres autoportraits en musicien, en artiste parisien. Cet homme qui a un sens aigu du scandale, a aussi une mélancolie profonde et a le sens de se représenter au centre de toutes ses œuvres. Il n’est pas voyeur mais au cœur d’une vérité qui est la sienne.


Le dernier propriétaire était Lacan, et même chez lui le tableau était caché. On a donc rendu public un tableau qui était dans la sphère privée. Même Courbet n’a pas fait ce franchissement-là lors de ses expositions privées.


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Dominique de Font-Réaulx
Conservateur général au Musée du Louvre, directrice du musée Eugène Delacroix
Thomas Schlesser
Historien de l'art, directeur de la Fondation Hartung-Bergman, professeur à l'École polytechnique.


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"Ils espèrent simplement qu’on crève" : les postiers grévistes des Hauts-de-Seine racontent 15 mois de conflit social

Une centaine de postiers de ce département sont en grève depuis le 26 mars 2018. Lundi, l'un d'eux s'est aspergé d'essence au bureau de poste de Levallois-Perret, après s'être vu refuser une mutation dans une filiale de La Poste.Gaël Quirante, responsable du syndicat Sud Poste 92, manifeste devant le siège social de La Poste, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 29 mars 2018. (JULIEN MATTIA / NURPHOTO)

Anne BrigaudeauFrance Télévisions

Mis à jour le 21/06/2019 | 07:01
publié le 21/06/2019 | 07:01

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"Li-bé-ez Ga-ël ! Li-bé-rez Ga-ël." Sous un soleil de plomb, ils sont entre 100 et 200, lundi 17 juin à 12h30, à scander ce slogan face au commissariat du 15e arrondissement de Paris, rue de Vaugirard. L'ancien candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, Olivier Besancenot, ou encore le député La France insoumise de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, ceint de son écharpe tricolore, sont venus appuyer les postiers grévistes des Hauts-de-Seine.

Ils obtiennent, vers 14 heures, la libération de Gaël Quirante, en garde à vue après l'occupation, le 14 juin, du siège social de La Poste. Responsable dusyndicat Sud Poste 92, majoritaire dans les Hauts-de-Seine, ce quadragénaire est la figure emblématique d'un conflit social qui oppose depuis quinze mois plus d'une centaine de postiers grévistes des Hauts-de-Seine à la direction de La Poste. Un long bras de fer qui a débuté le 26 mars 2018 avec le licenciement, justement, de Gaël Quirante.
Gaël Quirante, "la bête noire" de La Poste

Membre de la direction du NPA et proche d'Olivier Besancenot, Gaël Quirante est dans le viseur de La Poste depuis longtemps (depuis son embauche en 2003, la direction lui a notifié 264 jours de mise à pied), mais il est devenu la "bête noire" de l'entreprise depuis 2010, à l'issue – déjà – d'une longue grève, détaille Le Monde. Avec d'autres salariés de La Poste, il avait "investi un site à Nanterre afin d’être reçus par le directeur" et avait retenu "pendant plus de deux heures des personnels des ressources humaines". Cette action de séquestration lui a valu, en 2010, une amende de 1 500 euros avec sursis.

Depuis cette affaire, la direction de La Poste cherche à se débarrasser de ce salarié protégé par ses activités syndicales. L'Inspection du travail refuse de donner le feu vert à ce licenciement, tout comme le ministère du Travail de l’époque (dirigé par Xavier Bertrand). La direction ne parvient à ses fins qu'au printemps 2018, en obtenant l'accord de la Direction générale du travail. Pour le secrétaire départemental adjoint de Sud Poste dans les Hauts-de-Seine, Xavier Chiarelli, c'est cette "décision politique" qui met le feu aux poudres.

L’autorisation du licenciement de Gaël Quirante par la ministre du Travail Muriel Pénicaud a marqué le début du conflit.Xavier Chiarelli, Sud Poste 92à franceinfo

Mais les revendications dépassent rapidement le cas de Gaël Quirante, qui garde d'ailleurs le droit d'exercer ses activités syndicales dans l'entreprise. La colère est alimentée, explique Xavier Chiarelli, par "la restructuration permanente à La Poste, qui fait voler en éclats le métier de facteur pour le transformer en services à la personne". "En dix ans, La Poste a supprimé des dizaines de milliers d'emplois [près de 45 000 depuis 2008, selon la Direction du groupe] en laissant aux salariés restants une charge de travail qu'elle ne sait pas mesurer. Elle nous dit qu'il faut une minute trente pour distribuer un recommandé. Mais quand on lui demande de le prouver, elle en est incapable. La boîte a déjà été condamnée 22 fois en justice par des juridictions différentes pour absence d'information sur les cadences de travail auprès du CHSCT !" Florent, 39 ans, un des facteurs en grève depuis le début, surenchérit.

On a vu qu'on avait tous les mêmes problèmes dans tous les bureaux et ça nous a rassemblés.Florent, facteur grévisteà franceinfo

Fin mars 2018, les 150 grévistes des bureaux de poste de Neuilly, Levallois-Perret, Boulogne-Billancourt, Asnières ou Gennevilliers réclament la suspension de la restructuration dans les Hauts-de-Seine, et le maintien de leurs horaires de travail (6h30-13h30, alors que la direction leur demande d'appliquer de nouveaux horaires, 8h30-16 heures avec une pause méridienne).
Au printemps 2018, des boîtes aux lettres vides



Les conséquences du mouvement social sautent rapidement aux yeux des habitants : "Depuis bientôt deux mois, les boîtes aux lettres restent désespérément vides dans certains quartiers de Boulogne-Billancourt, Neuilly, Asnières et, à vrai dire, un peu partout dans les Hauts-de-Seine",relève Le Parisien le 17 mai 2018. Un an plus tard, il reste des dysfonctionnements, mais la situation s'est nettement améliorée, affirme la direction de la Poste, qui avance le chiffre de "moins d'une centaine de grévistes".

Ce conflit local concerne un nombre limité de facteurs des Hauts-de-Seine, mobilisant moins de 5% des postiers du département.La direction de La Postepar communiqué

Reste un mouvement d'une durée exceptionnelle, alors que les grévistes ne sont plus payés depuis le printemps 2018. Comment sont-ils parvenus à tenir si longtemps ? Grâce aux caisses de solidarité. "Le meilleur souvenir de cette grève, c'est vraiment le collectif créé entre nous, les grévistes, et nos dizaines de soutiens", s'émerveille Roselyne Rouger, une factrice de 62 ans. Cagnottes en ligne, collectes dans les manifs, dons divers... "On a fait des soirées de soutien", souligne David Jourdan, secrétaire général adjoint de la CGT Info-Com (secteur de l'information et de la communication). Martine, adhérente de Sud Education, a également participé à ces collectes.

On s'est donné rendez-vous l'été au bord de la Seine pour des pique-niques de soutien.Martine, institutrice retraitéeà franceinfo

"Sans cette solidarité, on ne tiendrait pas. C'est difficile pour les grévistes qui ont plusieurs loyers de retard et des factures impayées", constate Xavier Chiarelli. Florent l'atteste : "On va récupérer les fruits et les légumes à Rungis, on fait une croix sur la petite 'qualité de vie' entre guillemets qu’offre un salaire de postier, entre 1 200 et 1 500 euros par mois selon l'ancienneté. J'ai des agios à régler, moi qui n'avais jamais été à découvert." Pris à la gorge, tous évoquent "le peu de considération des dirigeants de La Poste" à leur égard.

A la première rencontre, ils nous ont expliqué ce qu’était une négociation parce qu'on est trop bêtes pour comprendre.Roselyne Rouger,
factrice en grève et déléguée Sudà franceinfo

Après n'avoir proposé que quelques séances de négociations au début du conflit, la direction de La Poste les a multipliées ces derniers mois : "Il y en a eu 43 en tout, dont 31 depuis février 2019", assure la direction. "Ils font des tout petits pas pour voir s’il y a des reprises [de travail]. Et ils ont accéléré en février parce que, depuis janvier 2019, on multiplie les actions", rectifie Florent. Dans un relatif silence médiatique, les grévistes font des incursions, à de multiples reprises, dans les sièges de La Poste ou de La Banque postale, ou tentent de bloquer les entrées.
"On était à deux doigts de signer"

Jusqu'à obtenir des résultats ? Le mardi 11 juin, "un protocole d'accord a été soumis à signature", reconnaît la direction de La Poste par communiqué. Mais la séance prend la forme d'un ultimatum, selon les syndicalistes : "On était à deux doigts de signer, mais La Poste voulait garder la possibilité de sanctionner les grévistes. Elle nous a dit : 'C’est à prendre ou à laisser.' Ça nous a rendu furieux", affirme Xavier Chiarelli. "Ils nous ont dit que le protocole était caduc à partir du lendemain minuit", se rappelle aussi Roselyne Rouger.

La direction refuse l’absence de poursuites disciplinaires, qui se trouvent pourtant dans toutes les procédures de fin de conflit.Roselyne Rouger, factrice en grèveà franceinfo

Pour cette sexagénaire entrée à La Poste en 1986, pas de doute : "Ils espèrent simplement qu’on crève. Qu’on soit exsangue au niveau financier et surtout moral. L'ultimatum, je l’ai pris comme : 'Allez crever'."
Une occupation houleuse du siège de La Poste

De quoi relancer de nouvelles actions pour les syndicalistes. Le vendredi 14 juin vers 23 heures, des grévistes pénètrent dans le siège de La Poste, dans le 15e arrondissement de Paris, pour l'occuper "de manière pacifique", selon Xavier Chiarelli. Une version que ne partage pas la direction de La Poste. "Peu avant minuit, écrit-elle dans un communiqué, un groupe de 66 individus cagoulés et masqués, dont une dizaine de postiers et anciens postiers, a pénétré par effraction dans les locaux du siège de La Poste. Ils ont commis d'importantes dégradations, saccageant des bureaux et des équipements. Ce groupe n’a libéré les lieux que sur intervention des forces de l’ordre."

"Ces histoires de cagoule, c’est faux, mensonger et diffamatoire, s'insurge Gaël Quirante. C'est facile à prouver : au siège, il y a de la vidéosurveillance partout. Je suis rentré à visage découvert, comme tous les autres postiers. Quant aux dégradations, ce sont les policiers qui ont défoncé une porte et une table", martèle-t-il en renvoyant à cette vidéo, prise de l'intérieur de la salle où il était réfugié quand la police est intervenue.




Gaël Quirante@GaelQuirante



Hier soir au siège de La Poste, nous avons une nouvelle fois exigé un interlocuteur. On demande des négos, ils envoient la police en mode Shining ! Wahl, Dorge, on va rien lâcher, pensez à commander un stock de porte à Leroy-Merlin !
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06:17 - 15 juin 2019
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L'occupation du bâtiment vaut au syndicaliste, sur plainte de La Poste, trente heures de garde à vue. Il en ressort libre, sans charge contre lui et "sans convocation ultérieure", précise-t-il. "Mais le dimanche matin, la police est arrivée à son domicile à 6 heures avec un bélier pour le chercher et enfoncer la porte si besoin. Et ils l’ont embarqué à la sûreté territoriale comme s'il représentait un danger !" s'indigne Xavier Chiarelli. Un photographe du collectif Oeil qui couvrait l'occupation du siège de La Poste est également mis en garde à vue dimanche à l'aube, avant d'être libéré à 20 heures. Le collectif, qui défend "une vision sociale et engagée de la photographie", rapporte que la police avait tenté, vendredi soir, de lui interdire de filmer l'intervention des forces de l'ordre. Ce reporter, affirme le collectif, n'a commis ni constaté "aucune dégradation".

Et maintenant ? La situation semble plus tendue que jamais. Lundi 17 juin, un des postiers en grève depuis quinze mois s'est aspergé d'essence dans un bureau de Levallois-Perret, en menaçant de s'immoler par le feu. D'abord acceptée, sa mutation dans une filiale de La Poste avait finalement été refusée. "Son profil avait été retenu mais, en raison d’une baisse d’activité, cette filiale a dû privilégier un recrutement interne", se justifie La Poste. Une version récusée par le syndicat Sud, qui y voit une mesure de représailles contre un gréviste.

Pour dénouer le conflit, les postiers en grève en appellent désormais au ministre de tutelle, Bruno Le Maire, et réclament l'intervention d'un médiateur. La Poste a, jusque-là, refusé toute médiation, parce que, selon elle, "le dialogue social dans l'entreprise n'a jamais été rompu".A LIRE AUSSI
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jeudi 20 juin 2019

Au-delà du génocide...

Emmanuelle Latraverse | TVA Nouvelles

Publié le 4 juin 2019 à 04:00

Coup d’éclat inutile, dérapage militant, diagnostic inconfortable, mais nécessaire, l’usage du mot génocide pour décrire le sort réservé aux femmes autochtones au pays n’a pas fini de faire couler de l’encre.
C’était le but. Forcer un débat, donner surtout les moyens juridiques aux différentes communautés autochtones d’entamer des recours contre le gouvernement fédéral.
La controverse ne devrait pas pour autant occulter les vrais enjeux soulevés par le rapport de la Commission d’enquête nationale sur les filles et les femmes autochtones assassinées et disparues.
Ce rapport c’est l’histoire de Jenny agressée sexuellement dès l’âge de six ans dans sa famille d’accueil avec un tournevis, puis violée par un policier. C’est le cycle de violence infernale dans les communautés qui a mené à l’agression de son propre fils, par le fils de sa gardienne.
C’est aussi l’histoire du meurtre d’Adèle, camouflé parce qu’une des jeunes filles qui l’aurait battue à mort était l’amie de la conjointe du chef de police.
C’est aussi le suicide de Jacqueline après que son père ait écopé d’à peine deux ans de prison pour l’avoir agressée sexuellement elle et sa sœur Tessa.
C’est la violence conjugale ignorée des policiers, les enquêtes bâclées, les travailleurs sociaux insensibles à la réalité autochtone, le manque de maisons d’hébergement.
C’est l’histoire de Lauréanna et tant d’autres enfants de Manawan, qui ont littéralement disparu lors de leur hospitalisation à la ville. Sont-ils vraiment morts des suites de leur maladie ou ont-ils été donnés en adoption en douce? Dans bien des cas, on l’ignore toujours.Play Video
Disparitions, meurtres, viols. Des femmes, des jeunes filles, des enfants que notre société a le devoir de protéger et qui ont toutes été abandonnées d’une façon ou d’une autre.
Aucune d’entre elles n’a eu droit au cri du cœur collectif entourant la mort de l’enfant martyre de Granby. Et pourquoi pas?
Jenny, Adèle, Jacqueline, Lauréanna et les milliers d’autres aussi vivaient dans des familles fragilisées soit par l’alcool, la violence, la pauvreté. Elles aussi avaient droit à des services sociaux adéquats, des policiers respectueux et professionnels, un système judiciaire adapté à leur réalité.
Or, Jenny, Adèle, Jacqueline, Lauréanna et leurs sœurs d’esprit sont des femmes et des filles autochtones, victimes de notre indifférence collective.
Malgré toutes ses imperfections, si le rapport de l’Enquête nationale nous force enfin à confronter cette injustice, il aura accompli un pas important.
Les mécanismes, le financement, les réformes à mettre en œuvre pour garantir enfin la sécurité et l’épanouissement des femmes autochtones feront certainement l’objet de nombreux débats et déchirements. Les problèmes sont complexes, les solutions épineuses.
Mais on peut au moins s’entendre sur une chose: cette violence est intolérable.
Il est trop facile d’affirmer que le débat sur le génocide, les 231 recommandations du rapport le mettent à risque d’être marginalisé. Les 1200 pages du rapport jettent la lumière sur une réalité pourtant connue, que nous n’avons plus le luxe d’ignorer.
Jenny, Tessa, Gilberte, Lise, Adrienne, Viviane, Alma, Edmond, Jeanne d’Arc, Jérôme, Mary, Charles, Simone et tant d’autres ont osé briser le silence. C’est à nous de répondre à leur appel