samedi 28 septembre 2019








La lettre ouverte de Joan Baez à Greta Thunberg






Publié 27/09/2019


Par La Rédaction
© D
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À travers une lettre postée sur les réseaux, la musicienne a tenu à exprimer son soutien envers l’activiste de presque 17 ans, Greta Thunberg

Greta Thunberg, Greta Thunberg, Greta Thunberg… Ce nom est sur toutes les lèvres et fait couler l’encre de la presse depuis désormais plusieurs mois : certains la prétendent « manipulée » par les puissants lobbys du monde, d’autres la soutiennent, saluant son audace (doit-on préciser qu’elle n’a que 16 ans ?) et son acharnement pour diffuser un seul et unique message : le monde va mal, le monde se détruit de lui-même. Il faut donc agir. En début de semaine, la jeune activiste était bien évidemment présente au sommet de l’ONU, non loin des présidents du monde. Outre des discussions, qui, espérons, mèneront à quelque chose (mais alors croisons forts les doigts), Greta Thunberg a tenu un discours à la fois poignant et déroutant, qui n’a pas manqué de faire du bruit. Entre moqueries et admiration, comme d’habitude, l’opinion tangue à son propos.

Joan Baez, pour sa part, a choisi son camp. La musicienne a posté un message dédié à l’activiste sur ses réseaux sociaux. En voici la traduction complète :

Chère Greta,

Merci d’être venus dans ce pays pour dire la vérité à la nation la plus puissante du monde.

Les bastions de la richesse et du pouvoir nous ont mis à l’avant-scène de la catastrophe environnementale, de la sixième extinction, de la fin possible de la civilisation telle que nous la connaissons.

La seule façon de combattre cette apocalypse est de créer un mouvement de masse, à partir de la base. Cela signifie qu’il faut joindre le geste à la parole. Cela signifie prendre des risques. Cela signifie qu’il faut trouver sa voix au milieu du vacarme du déni.

C’est exactement ce que vous et les autres jeunes gens de cette Terre faites aujourd’hui.

Il y a ici une autre nation, celle des gens honnêtes, que vous avez profondément émue. En tant que membre de cette nation, je fais l’inventaire de ma propre vie, pour voir si je peux me conformer aux normes que vous et les enfants de nos enfants exigent de nous. J’espère que je peux.

Quand les politiciens adultes ont frénétiquement besoin à vous attaquer, c’est que vous faites absolument la bonne chose.

Très sincèrement vôtre,
Joan Baez




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Actualités
Et si Trump était réélu ?



Publié 26/09/2019


Par La Rédaction
Illustration de Victor Juhasz

Les États-Unis ? Le premier pays à avoir élu un roi fou – Donald Trump – et au train où vont les choses, les Américains risquent de faire la même erreur. Reportage.

Début de soirée, août, Cincinnati, Ohio. Les nombreux ponts de la ville sont bouclés, le ciel envahi d’hélicoptères et tous les flics sur 150 km patrouillent le long de Pete Rose Way. Environ 20 000 personnes patientent pour entrer dans l’U.S. Bank Arena. La rumeur circule que tout le monde ne verra pas Donald Trump.

“On ne peut pas entrer une minute ?” demande un gamin de 10 ans à sa mère. Il y a beaucoup d’enfants ici.

Donald Trump ne visite pas l’Amérique moyenne. Il l’envahit. Ses meetings sont des spectacles attirant les badauds. Si la NASA sillonnait le pays avec le premier extraterrestre capturé, la foule serait similaire.

Tout le monde ou presque porte des t-shirts Trump. Le modèle Trumpinator cartonne (“2020 : je reviendrai”), mais il y a aussi Trump en Rambo, en Punisher et même en Superman (couvrant son costume pour dévoiler un “T” géant).

Parmi les slogans on peut lire “Trump 2020 : rechope-les par la chatte !” et par- tout “Trump 2020 : merde à tes sentiments”.

Un vendeur — un Afro-américain en visière et cheveux hérissés et décolorés — se faufile dans la foule, brandit un t-shirt disant “Donald fuckin’ Trump”. “Cinq balles la casquette, 10 balles le t-shirt ! crie-t-il. Make America great again!”

“Quatre ans de plus !”, répond quelqu’un dans la foule sous des applaudissements.

Au bout de deux ans et demi de présidence, Trump prétend déjà à une place dans l’histoire réservée aux monarques issus d’une longue lignée consanguine. Les historiens le classeront quelque part entre Vlad l’Empaleur et Charles VI, qui pensait avoir un postérieur en verre.

Une grande partie de l’Amérique aime son roi fou, dont le travail est régulièrement étalé. Sous Ivan le Terrible, les Russes voyaient des chiens lancés par-dessus les murs du Kremlin quand le tsar était de mauvaise humeur. Les Américains se sont habitués aux tweets insultants contre des puissances nucléaires depuis la chambre de la Maison-Blanche.

Traditionnellement, la folie royale est un secret, mais à l’ère de Twitter en Amérique, c’est une expérience nationale partagée. Ce qui est étonnant avec Trump, c’est qu’il n’ait pas été imposé par un conseil de Bourbons ou une loi de succession. Il a été élu et nous sommes prêts à le refaire.

Matt Taibbi

Reportage complet à découvrir dans le n°118 de Rolling Stone, actuellement en kiosque

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Actualités
Jacques Chirac est mort



Publié 26/09/2019


Par La Rédaction
Jacques Chirac lors d'un congrès de l'UDR en décembre 1974. © Alain MINGAM/Gamma-Rapho via Getty Images

L’ancien Président de la République, hospitalisé depuis de nombreux mois maintenant, nous a quittés à l’âge de 86 ans. Mangez des pommes

L’ancien Président de la République Jacques Chirac vient de nous quitter à l’âge de 86 ans. L’information a été confirmée par l’AFP jeudi 26 septembre 2019 aux alentours de 12h. « Le Président Jacques Chirac s’est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement » a déclaré son gendre M. Salat-Baroux, époux de Claude Chirac.
Figure de la droite

Sa carrière politique commence dès 1965 dans sa Corrèze natale, où il est élu conseiller municipal. Surnommé « mon bulldozer » par Georges Pompidou, il accèdera à la tête du Gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing, devenant son Premier ministre entre 1974 et 1976. Des tensions internes le pousseront à quitter sa fonction et à fonder le RPR sur les cendres de l’UDR. Il en est élu président à la quasi-unanimité dès sa fondation, le 5 décembre 1976. En mars 1977, il devient le premier maire de Paris depuis Jules Ferry, mais se fait bousculer lors des élections législatives de 1978, déstabilisant ses premiers succès et creusant le fossé entre son parti et celui du Président Giscard d’Estaing, avec qui le conflit est désormais ouvert. Aux élections présidentielles de 1981, il termine aux portes du second tour derrière le Président sortant et François Mitterrand, confirmant par la même ses ambitions politiques.

Après une succession de victoires électorales, Jacques Chirac accèdera à nouveau au poste de Premier ministre, prenant la tête d’un Gouvernement en cohabitation avec la présidence socialiste de Mitterrand, entre 1986 et 1988. Il affrontera ce dernier lors des élections présidentielles de la même année, qu’il perdra une nouvelle fois après s’être hissé, cette fois-ci, jusqu’au second tour.



Il finira par accéder à la fonction suprême en 1995, malgré la candidature d’Édouard Balladur, appuyée par d’autres figures de la droite considérées pourtant comme « chiraquiennes » à l’époque (notamment un certain Nicolas Sarkozy, dont la trahison ne sera jamais totalement oubliée). Jouissant d’une certaine popularité, évitant les esclandres, Jacques Chirac sera réélu en 2002 au terme d’élections tumultueuses, qui verront Jean-Marie Le Pen accéder au second tour, reléguant le candidat PS Lionel Jospin à la troisième place.
Merci Les Guignols

Une popularité qui s’explique sous plusieurs angles : présenté comme un bon vivant, proche du terroir et adepte de la tête de veau et de la bonne bière, Jacques Chirac deviendra également la marionnette la plus emblématique des Guignols de l’Info, célèbre émission parodique de Canal+ mettant en scène des caricatures de personnalités dans des sketchs parfois devenus cultes. Un effet alors assez inédit, une personnalité publique jouissant de la bonne image véhiculée par un programme voulant plutôt mettre en exergue les aberrations de sa politique. Car si le coup de com est réel est aura une vraie influence sur les votes, Jacques Chirac n’est pourtant pas étrangers aux scandales politiques : entre son agressivité avérée contre ses adversaires (parfois issus de son propre camp), son discours sur l’immigration jugé raciste en 1991, ou ses nombreuses affaires judiciaires, l’ex-Président de la République est loin d’avoir un parcours politique sans faute. Ce sont d’ailleurs les Guignols qui épingleront le nombre hallucinant de procès que se traîne alors le chef d’État à l’orée de sa réélection. De quoi boucler la boucle.






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Actualités
Selon l’ONU, ces cinq dernières années ont battu un inquiétant record de chaleur



Publié 23/09/2019


Par La Rédaction
Source : Getty Images

L’ONU a dévoilé un dernier rapport aussi alarmant qu’attendu, qui précise que de 2015 à cette année, la température moyenne aurait atteint un record sans précédent

Au fond, rien de neuf sous cet horizon accablant. Nous le précisions déjà cet été, le mois de juillet figurait parmi les plus chauds jamais enregistrés au cours de l’histoire de l’humanité. En ce dimanche 22 septembre, L’ONU (Organisation météorologique mondiale) brasse plus large et dévoile un dernier rapport couvrant les cinq dernières années. De 2015 à 2019, donc, la température moyenne devrait être plus élevée de 1,1 °C, par rapport à la période 1850-1900. « Les émissions de gaz à effet de serre ont encore augmenté et, pour 2019, elles seront « au moins aussi élevées » qu’en 2018, prévoient les scientifiques qui ont planché sur ce rapport » rapportes nos confrères de France Info.

Ce lundi, s’ouvre à ce propos le tant attendu sommet sur le climat, à New York, hébergé par une soixantaine de dirigeants du monde, dont Emmanuel Macron. Un événement aux enjeux majeurs, évidemment, qui a pour objectif de fixer des prérogatives afin de « diminuer le plus largement possible la consommation carbone » et notamment d’empêcher l’embrasement de nos futures étés, qui s’annoncent tous plus chauds les uns que les autres. Les efforts anti-carbone des pays participants au sommet doivent être multipliés par cinq pour contenir le réchauffement à +1,5 °C, comme le prévoyait déjà l’accord de Paris de 2015, qui jusque-là n’avait pas vraiment été respecté.

L’ONU a également tenu à donner la parole aux nouvelles générations, ces « nouveaux champions du climat », dont les idées de projets foisonnent. Ils étaient près d’un millier à participer (dont Greta Thunberg), ce samedi, au premier sommet de la jeunesse pour le climat organisé par les Nations unies. « Le problème des dirigeants du monde, c’est qu’ils parlent trop et écoutent trop peu », a déclaré en ouverture de ce mini sommet le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

« J’appelle les pays participants à venir avec de vrais plans, non pas des discours ». Guterres a enfin remercié la jeune génération pour avoir « bousculé l’apathie et le laisser-faire des gouvernants (…) Le compte n’y est pas, on perd toujours la course contre le changement climatique mais il y a un changement d’élan grâce à votre courage. »




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Actualités
Edward Snowden réitère sa demande d’asile en France



Publié 17/09/2019


Par La Rédaction
Edward Snowden en vidéoconférence lors du WIRED25, en octobre 2018 en Californie. © Phillip Faraone/Getty Images for WIRED25

Le lanceur d’alerte américain, actuellement réfugié en Russie, avait déjà fait une demande à François Hollande en 2013

Ex-employé de l’agence de renseignement américaine, la NSA, Edward Snowden sortait de l’ombre en 2013 en dénonçant l’existence d’un vaste programme de surveillance des communications à l’échelle mondiale. Poursuivi depuis pour espionnage et vol de secret d’État par son pays d’origine, Snowden a trouvé refuge en Russie, qui l’accueillera jusqu’en 2020, son permis de séjour venant d’être rallongé.

Dans une interview diffusée sur France Inter ce lundi, le lanceur d’alerte réitérait sa demande d’asile auprès de la France – demande effectuée dès 2013 auprès du Président de la République d’alors, François Hollande, laissée sans réponse. « J’aimerais beaucoup que monsieur Macron m’accorde le droit d’asile, a-t-il commenté. Protéger les lanceurs d’alerte, ça n’a rien d’hostile. Accueillir quelqu’un comme moi, ce n’est pas attaquer les États-Unis. »
« Merci Edward Snowden !«

Si l’actuel Président français ne s’est pas exprimé en son nom sur la question, deux personnalités de son entourage politique ne se sont pas privées : invitée du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, la Garde des Sceaux Nicole Belloubet a affirmé être pour la demande de M. Snowden. Dans la foulée de la déclaration, l’Élysée s’est empressé de préciser qu’il s’agissait là d’une opinion personnelle. De son côté, Nathalie Loiseau, députée européenne LREM et invitée sur France Inter lundi matin, s’est montrée plus prolixe : « C’est quelqu’un qui a rendu service à l’humanité, quelqu’un qui nous a montré, preuves à l’appui, qu’il y avait un système de surveillance extraordinairement vaste, (…) Je serais très heureuse qu’il soit en Europe, aucun pays européen n’a donné l’asile à Snowden. On est en décalage complet par rapport aux valeurs qu’on porte » tout en ajoutant, « Merci Edward Snowden ! »

Source : Le Monde




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Actualités
Grenelle des violences conjugales : Emmanuel Macron témoin d’un dysfonctionnement majeur



Publié 04/09/2019


Par La Rédaction
Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait durcir sa politique en matière d'accueil des migrants © Wiki Commons

Mardi 3 septembre, le chef d’État s’est rendu dans les locaux du 3919 à Paris pour écouter discrètement l’appel à l’aide d’une femme

Alors que plus de 100 femmes ont déjà succombé aux coups de leurs conjoints cette année en France, le Gouvernement tente de passer la seconde en lançant, mardi 3 septembre 2019, le Grenelle des violences conjugales, allouant une nouvelle enveloppe annuelle de 78 millions d’euros à la prévention et à la protection des victimes. Sous l’égide de Marlène Schiappa, l’initiative fait suite à un appel de détresse lancé par les associations, qui espéraient un minimum de 500 millions. C’est sous cette impulsion que la nouvelle ligne du 3919 a été ouverte, et qu’Emmanuel Macron voulait en personne voir fonctionner – une première qui ne s’est pas vraiment passée comme prévu.

Situés dans le XIXe arrondissement de Paris, les locaux du 3919 ont donc accueilli le chef d’État français le jour même du lancement de la plate-forme téléphonique. Aux côtés d’Elena, standardiste depuis 20 ans, Emmanuel Macron enfile discrètement un second casque afin d’écouter l’échange avec une femme âgée de 57 ans, 40 ans de mariage, qui a enfin trouvé le courage de quitter son mari. Mais son appel inquiète plus qu’autre chose : après un nouveau dépôt de plainte, la victime aimerait récupérer ses affaires, mais refuse bien évidemment d’y aller seule. Problème : aucun gendarme n’accepte de l’y accompagner.

S’en suit une conversation entre Elena et un gendarme, manifestement agacé d’avoir la plaignante dans les pattes. Raisons invoquées pour le refus : « il faut un ordre d’huissier. Et ce n’est pas dans le Code pénal. » Elena rappelle que les forces de l’ordre ont pour devoir d’assister toute personne en danger. Excédé, le Président ira jusqu’à intervenir indirectement, écrivant sur un calepin des consignes afin d’aider l’assistante aux prises au téléphone. « L’huissier appliquera une décision de justice. C’est au gendarme de la protéger dans un contexte où le risque est évident » écrit-il alors. Rien à faire, le gendarme refuse. Elena doit alors rediriger la victime vers une association locale. Une scène lunaire.

Devant cette débandade absolue, une enquête sera ouverte auprès de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) afin de « déterminer les circonstances de ce manquement. » Lorsqu’Emmanuel Macron demande à Elena si cette situation lui arrive souvent, la réponse n’a rien de rassurant : « Oh oui, et de plus en plus. »

Source : Ouest-France




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AU CINEMA: Steve Bannon, le grand manipulateur
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La mobilisation environnementale se traduira-t-elle enfin dans le vote?

Septembre 2019

Montréal, QC

Après les promesses, des actions demandées

La jeune militante suédoise Greta Thunberg était à Montréal pour la grande Marche pour le climat, qui a réuni environ 500 000 personnes dans la métropole.
Plus que jamais, la mobilisation environnementale prend de l’ampleur au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde. La grande manifestation du 27 septembre dernier en est l’exemple le plus frappant. Mais malgré cet engouement, une question demeure: le rassemblement populaire autour de l’environnement se traduira-t-il à l’élection fédérale? Métro fait pour vous le tour de la question.

À Montréal, la semaine a commencé sur les chapeaux de roue, lundi. Devant les dignitaires rassemblés pour le Sommet de l’ONU sur le climat, la mairesse Valérie Plante a annoncé que la Ville visera dorénavant à diminuer sa production de gaz à effet de serre (GES) de 55% d’ici 2030. Deux jours plus tard, elle se disait aussi ouverte à la création «graduelle» de quartiers sans voiture dans la métropole, ajoutant un gros grain de sel à une semaine fortement marquée par l’environnement et la crise climatique.

«Pendant longtemps, on a pensé que la génération future allait changer les choses, mais on constate que celle d’aujourd’hui est en train de le faire, et assez rapidement», explique à ce sujet Tania Gonzales, qui est chargée des dossiers Transport et GES au Conseil régional de l’environnement (CRE-Montréal). À Montréal, l’élection d’une administration municipale «progressiste et pro-environnement» prouve, selon elle, que les citoyens peuvent encore faire bouger les choses sur la scène politique.


S’il est difficile de prédire si la mobilisation causera les mêmes résultats le 21 octobre prochain, des impacts se font déjà bien sentir, d’après l’experte.

«Je suis assez confiante que ça va faire une différence. Chaque parti a aujourd’hui une plateforme sur l’écologie et est talonné là-dessus. On l’a vu avec le pipeline Trans Mountain et d’autres enjeux: les décideurs sont dorénavant jugés sur leurs actions en environnement. Ils n’ont plus le choix», analyse Mme Gonzalez.

Dans un discours senti devant l’Assemblée générale de l’ONU lundi dernier, la jeune Suédoise Greta Thunberg a durement réprimandé les dirigeants de la planète pour leur inaction contre les changements climatiques.

«Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses», a-t-elle lancé aux représentants des divers États. Sa déclaration a fait le tour du web et de la planète.

Que l’on soit en accord ou non avec son point, il faut voir que l’inquiétude de Greta Thunberg est bien réelle pour plusieurs, soutient le directeur du Département de science politique à l’Université Laval, Thierry Giasson.

«Ça fait peut-être capoter les baby-boomers, mais il y a des jeunes qui vivent énormément d’anxiété par rapport au climat», indique-t-il à Métro.

«Il y a des jeunes qui ont peur que la Terre explose d’ici 20 ans, parce qu’il y a des scénarios catastrophiques qui nous présentés. Le climat est devenu un sujet délicat dans les écoles, tellement qu’on ne veut pas non plus stimuler cette anxiété-là», illustre-t-il également.

L’urgence climatique et le «politically correct»

Le gouvernement Legault a décrété l’urgence climatique mercredi après que Québec solidaire (QS) ait déposé une motion en ce sens. La co-porte-parole, Manon Massé, avait martelé que de s’y opposer relèverait du «climatoscepticisme».

Si l’urgence climatique oblige Québec à prendre «tous les moyens nécessaires afin de réduire rapidement et drastiquement» les émissions de GES, le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a affirmé qu’il entend tout de même s’en tenir à son «plan de match».

Faire un tel positionnement est certes bien accueilli, sauf que rien n’engage pour autant le gouvernement à changer ses orientations, souligne M. Giasson.

«Que l’enjeu soit mobilisant, c’est une chose. Que les acteurs politiques réagissent, c’en est une autre», avance le politologue. Selon lui, si les conservateurs d’Andrew Scheer remportent les prochaines élections, «on pourrait se retrouver dans une situation similaire à celle du Québec avec la CAQ».

«On aurait alors une proportion importante de la population qui manifeste des inquiétudes, qui demande des changements, mais à cause du mode de scrutin, le parti au pouvoir ne représenterait pas la majorité des votes», soutient-il.

Les décideurs savent aussi très bien, selon lui, qu’une bonne partie de l’électorat «se braque par rapport aux enjeux environnementaux».

«Il y a beaucoup de gens qui ne croient pas à l’implication humaine comme une solution possible [...]. L’enjeu climatique les terrorise, ils ne veulent pas y être confrontés», ajoute le politologue. Ce dernier se dit d’ailleurs très sceptique par rapport aux vraies intentions des conservateurs et des libéraux en matière d’environnement.

Le poids du consommateur

En matière d’environnement, l’autre impact à ne pas sous-estimer est celui du consommateur, soutient Tania Gonzales.

«On voit de plus en plus de commerçants qui changent leurs pratiques – moins d’emballage, plus de produits locaux –, à la demande des clients. Ça aide les municipalités à adopter des pratiques écoresponsables. C’est un cercle vertueux pour renforcer des politiques durables», juge-t-elle.

«Ce n’est plus juste la petite boutique écolo du coin qui fait sa part. Ce sont des institutions, des compagnies internationales crédibles qui se rendent compte que c’est bénéfique pour l’environnement, mais aussi pour l’économie. Si on investit dans l’adaptation aux changements climatiques, les retombées seront deux fois supérieures», dit Tania Gonzalez.

Peu importe qui sera élu, les partis auront nécessairement cheminé et avancé sur l’enjeu climatique, d’après elle. «On a donc tout intérêt à être prêts, chacun de notre côté et à s’adapter le plus rapidement possible», fait-elle valoir.

Rappelons qu’en milieu de semaine, mercredi, les trois candidats à la mairie du Plateau-Mont-Royal, dont l’élection aura lieu le 6 octobre prochain, ont annoncé qu’ils mettront leur campagne «sur pause», le temps de la Grande marche pour le climat.

«On ne va pas là pour remettre des dépliants. On va là pour marcher pour le climat», a illustré le candidat de Vrai changement pour Montréal, Marc-Antoine Desjardins, disant vouloir s’impliquer de façon «apolitique». Même son de cloche pour le candidat de Projet Montréal, Luc Rabouin, et celui d’Ensemble Montréal, Jean-Pierre Szaraz.

La Ville avait annoncé le même jour que tout le réseau de la Société de transport de Montréal (STM) serait gratuit le 27 septembre. Idem pour les deux rives, au sud et au nord. La mairesse Plante disait ainsi vouloir créer un momentum pour le climat. Plus tôt, BIXI avait aussi annoncé qu’il allait rendre tous ses vélos gratuitement accessibles, entre 9h et 15h, le jour de la Grève du climat.



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