vendredi 30 juin 2017

Le Conseil national doit répondre à la colère et l’exigence des communistes !
   
, par  lepcf.fr       



La séquence électorale s’achève, les communistes s’expriment nombreux pour exiger une analyse sérieuse des résultats et un bilan stratégique permettant des décisions utiles pour l’avenir du PCF.
Les résultats des élections présidentielles et législatives livrent un paysage politique recomposé. 
- Emmanuel Macron et LREM atteignent l’objectif fixé par le capital, le renouvellement du personnel politique au service du système pour permettre la poursuite de sa domination. Ce sont essentiellement la classe moyenne et la bourgeoisie qui ont permis ce résultat.
- Les partis traditionnels de droite sont affaiblis et divisés ; ils constituent cependant le premier groupe après le groupe présidentiel qu’ils renforceront dans ses mauvaises mesures.
- Le quinquennat Hollande entraîne un désaveu sans appel du Parti Socialiste dont l’avenir est incertain.
- Alors que la gauche est au plus bas, Jean-Luc Mélenchon installe avec la France Insoumise -11,3 % et 17 élus- une nouvelle force politique qu’il entend substituer aux partis de la défunte Union de la gauche.
- Notre parti réalise avec 2,72 % des inscrits, son plus mauvais score aux législatives depuis 1958. La concurrence sauvage avec une France insoumise bénéficiant de l’identification nationale de son candidat à la présidentielle, s’est révélée mortifère pour nos candidats dans la très grande majorité des circonscriptions. Nous obtenons cependant 11 députés dont 5 sont élus dans le cadre des très rares accords de retrait de la FI au premier tour.

La fracture politique et sociale s’aggrave comme en témoignent le taux d’abstention très élevé et la progression du Front National. Ce dernier obtient 8 élus avec 13,20 % des suffrages et confirme son ancrage dans les territoires délaissés du pays.
Nos 11 députés seront des points d’appui pour les batailles à venir et nous nous félicitons de leur élection.
La constitution d’un groupe communiste élargi, autonome de la FI, est une bonne nouvelle. Rien ne justifie d’en rester au nom GDR. Les communistes sont la principale composante de ce groupe et cela doit apparaître dans sa dénomination. C’est essentiel pour notre visibilité nationale.
L’urgence, c’est bien évidemment de mettre toutes nos forces dans l’action pour renforcer la résistance aux mauvaises mesures que va prendre ce gouvernement sur le plan social et démocratique.
Nous avions dit en 2012 et 2017 que le choix de l’effacement du PCF à la présidentielle hypothèquerait notre avenir et les résultats confirment cette analyse. Ils s’inscrivent dans une suite de revers électoraux depuis 2012, accompagnant un délitement de notre organisation, le renoncement à une bataille idéologique communiste et à notre action autonome.
Pour nous, cette longue défaite trouve ses racines dans les choix de congrès depuis bientôt 20 ans : le renoncement à notre rôle historique, notre éloignement du mouvement communiste international au profit des partis réformistes de la gauche européenne, la primauté donnée aux institutions sur les luttes et le rassemblement populaire, l’acceptation du cadre de l’Union européenne, le rassemblement de sommet se substituant au combat et étant conditionné par notre effacement…
Nous partageons l’exigence des communistes de tout mettre sur la table, depuis la stratégie jusqu’à la composition de la direction et les choix personnels du secrétaire national.
Nous n’avons besoin ni de « révolution de palais », ni de batailles d’appareil, ni des vieilles méthodes qui enferment les discussions dans un seul choix.
C’est aux communistes de décider des étapes et du contenu de ce débat qui doit conduire à un congrès extraordinaire.
Donnons leur les moyens de le faire en convoquant cet automne une assemblée générale des délégués de section, qui fixera la feuille de route. Le Conseil National des 23 et 24 juin doit prendre ses responsabilités.
L’avenir du PCF est en jeu. Les communistes doivent s’unir pour reconstruire un parti, outil de la France populaire.
Cette déclaration est signée par les membres du Conseil National suivant : Caroline Andréani (93), Paul Barbazange (34), Marie-Christine Burricand (69), Gilles Gourlot (Paris), Jean Jacques Karman (92), Michaële Lafontant (92), Anne Manauthon (06), Jean-Pierre Meyer (83), Hervé Poly (62), Danielle Trannoy (33)

C’EST BIEN PARCE QUE C’EST VOUS

Les pirouettes des mass médias occidentaux

Daniel Paquet                                            dpaquet1871@gmail.com

MONTRÉAL – Eh bien, notre ‘ami’ Don (on aura compris qu’il s’agit de Don ‘Trump’ Sawyer) ne pouvait prévoir qu’au XXième et au XXIème siècle, les médias atteindraient le niveau de subtilité et d’hypocrisie qui est le leur depuis que le Dr. Joseph Goebbels est devenu le Ministre de la Propagande du régime hitlérien dans les années 1930 et qu’il a réussi à confondre l’opinion publique allemande et préparer le pays à la perfidie de la Deuxième guerre mondiale.  De nos jours, c’est un peu comme si les étudiants en communications se retrouvaient d’abord aux études dans un département de psychologie et ce, dans leur pays respectif ; mais dans la même optique : faire gober les boniments les plus insignifiants aux masses assoupies.  On va même jusqu’à donner gratuitement les journaux bourgeois pour être bien certains que la ‘nouvelle’ pénètre bien l’opinion publique.  Prenons par exemple le tabloïd Métro à Montréal.  Voici un fait divers sur le Venezuela : « Le président Nicolas Maduro a déclaré hier que l’hélicoptère volé de la police qui a tiré mardi sur la Cour suprême du Venezuela et le ministère de l’Intérieur était une ‘attaque terroriste’ (on soulève le doute !, -ndlr) visant à le chasser du pouvoir. Ses adversaires (on ne peut  mieux comme euphémisme, -ndlr),  eux, y voient une supercherie orchestrée par le gouvernement pour justifier la répression de ceux qui s’opposent  à la réécriture de la Constitution. » [1]  (Et la rédaction du quotidien a bien pris soin d’illustrer l’article avec une photo où on voit le président Maduro, hors de ses gonds et aux abois). (…) ‘Au moins 75 personnes sont mortes au cours des manifestations antigouvernementales qui font rage depuis 3 mois au Venezuela.’  L’article ne souffle mot sur les responsables de ces victimes : l’extrême-droite (qui contrôle la plupart des médias vénézuéliens et l’OTAN, assistées de l’Agence centrale du renseignement états-unienne (CIA).   C’est un cas de quasi dualité de pouvoir politique et l’opposition au gouvernement Maduro tente pour le public occidental de remodeler le film de l’histoire.  Par exemple, on peut dire qu’en Amérique du Nord entre autres, « les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance  matérielle dominante de la société est aussi la puissance  dominante spirituelle.  La classe  qui dispose des moyens de la production matérielle dispose, du même coup, des moyens de la production intellectuelle, si bien que l’un dans l’autre, les pensées de ceux à qui sont refusés les moyens de production intellectuelle sont soumises du même coup à cette classe dominante. »[2]

Concrètement, cette « information » triée au volet, fait en sorte  que quelque soit la bannière du medium tant privé que public (Le Devoir, Le Journal de Montréal, TVA, Société Radio-Canada, etc.), les salles de nouvelles sont sous la direction et la pression d’idéologues qui ont les yeux rivés  sur ce que rapportent les ‘sièges sociaux’ U.S. et leurs sous-fifres, pour maintenir l’ordre établi au sein des populations nationales.

Et encore, le Venezuela est proche du Canada ; donc on pourrait penser que les informations sont plus faciles à vérifier.  Alors prenons des nouvelles de Russie.  Eu égard à l’Ukraine, que nous connaissons fort peu, il ‘semblerait’ que la Russie a envahi un pays ‘démocratique’ alors qu’en réalité, elle est intervenue pour protéger la minorité russe en butte à un pouvoir central fascisant.  Les conséquences : « les relations entre la Russie et les États-Unis sont demeurées tendues, alors même que la Maison-Blanche envisage d’organiser  une rencontre entre le président Donald Trump et le président russe Vladimir  Poutine en marge du sommet du G20 le mois prochain (juillet 2017). »[3]  Le commentaire du gouvernement russe est laconique : « La situation n’est pas propice à la tenue d’une ronde de discussions », dixit Serguei Ryabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.

De nos jours, à l’instar des États-Unis, les intellectuels ‘bien-pensants’ sont regroupés dans des chaires bien financées  où ils scrutent (en réalité : remâchent) le moindre événement sous le prétexte d’une analyse fouillée pour régurgiter la nouvelle et la marquer au sceau  de la vérité la plus absolue. Si ces sycophantes de la ‘social-démocratie’ et du progrès ont notre destin à cœur, ils devraient faire leur la thèse suivante de Karl Marx : «  les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différents manières ; mais ce qui importe, c’est de le transformer. »[4]

 

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[1] Associated Press, Maduro crie au complot, Métro, Montréal, jeudi 29 juin 2017, page 6)
[2] Marx-Engels, L’idéologie allemande, Éditions sociales, Paris, 1968, page 74)
[3] AP, La tension monte entre Moscou et Washington, Métro, Montréal, le jeudi 22 juin 2017, page 7).
[4] Marx, Karl, Thèses sur Feuerbach, - Engels, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Éditions sociales, Paris, 1966, page 91).

mercredi 28 juin 2017

La Dimension du sens que nous sommes
27 juin 2017 2 27 /06 /juin /2017 06:21

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Dans son fantastique essai de géopolitique de la tomate concentrée, Jean-Baptiste Malet revisite l’histoire, telle qu’écrite par les historiens à la solde du libéralisme. Heinz donc, qui est resté l’opérateur principal de cette sale histoire du concentré de tomate qui déferle aujourd’hui sur le monde. L’occasion pour J.-B. Malet de revenir sur ces trop belles pages écrites à la gloire de l’entreprenariat américain. Une histoire qui débute à Pittsburgh, berceau mondial de l’agro-agriculture industrielle, dès la seconde moitié du XIXème siècle, et avec elle, l’histoire mythifiée des Etats-Unis d’Amérique, à travers la saga de la famille Heinz, partie de rien, arrivée au sommet à force de travail et d’abnégation… En oubliant d’emblée la hargne de Heinz à l’égard de Pittsburgh, que Jean-Baptiste Malet rappelle. Pittsburgh, ville ouvrière qui, l’été 1877, connut un immense mouvement social qui conduisit à la formation d’une Commune de Pittsburgh, six ans à peine après l’exemple parisien ! Commune oubliée, rayée des manuels d’histoire, vaincue dans un bain de sang par l’armée. Une Commune dont Heinz tira pour conclusion qu’il valait mieux employer des populations fragiles dans ses usines, à savoir : des femmes, si possible de moins de 14 ans… Tant les ouvriers avaient montré qu’ils étaient capables de se passer des patrons pour faire tourner leurs usines… Pour éviter les grèves, raconte l’histoire officielle, Heinz promut une direction «paternaliste»… Qui se concrétisa par la création, dès 1890, au sein même de ses usines, d’un département de sociologie d’étude des comportements ouvriers ! Le volet paternaliste sans doute...
Car pour le reste, face à ces cohortes de gamines, il mit en place des milices composées d’ouvriers mâles méritants… Des milices dont la mission était de faire régner l’ordre par la force et l’endoctrinement des ouvrières. Avant Ford, toujours, Heinz mécanisa ses chaînes de production, les rationalisa en chronométrant le premier ses ouvrières et en observant leurs gestes pour les discipliner au mieux des attentes de  sa production.  Ford s’en inspirera. Pionnier de la production de masse, Heinz créa la première multinationale de l’histoire du capitalisme. Sur le dos des femmes qu’il employait. Et dont ses milices n’hésitaient pas à tuer les meneuses. Les conserveries de Heinz apparaissent ainsi aujourd’hui non seulement comme incontournables de l’histoire de la condition ouvrière féminine aux Etats-Unis, mais de la condition ouvrière tout court : tout ce qui était expérimenté sur ces populations fragiles (imaginez : des jeunes filles de moins de 14 ans !), fut ensuite étudié et développé à l’échelle internationale. Etudié : on doit aux conserveries de Heinz cette fantastique étude de sociologie, la première, sur la condition ouvrière : la Pittsburgh survey (1907-1908), qui, par la bande, conduisit au grand dam de ses promoteurs à rendre visible le travail des enfants… Une fresque de l’état de misère totale dans laquelle se trouvaient jetées les ouvrières des usines Heinz, tableau de l’exploitation ahurissante de ces femmes travaillant jusqu’à 72 heures par semaine et dont beaucoup furent marquées dans leur chair : le rapport dénombre par centaines ces jeunes filles aux mains brûlées, aux bras coupés… Mais dans l’imaginaire américain, Heinz a su imposer une autre image de sa réussite : celle d’un produit universellement reconnu et d’une gamme capable de satisfaire tous les goûts, du bébé au vieillard.
L’Empire de l’or rouge, Jean-Baptiste Malet, Fayard, avril 2017, 286 pages, 19 euros, ean : 978-2-213-68185-6.

mardi 27 juin 2017

Les Russes désignent Staline comme la figure mondiale la plus remarquable, le poète Pouchkine et Poutine se partagent la deuxième place
26Juin

Il suffit d’interroger n’importe qui dans la rue, comme nous l’avons fait Marianne et moi, pour confirmer le sondage… Pourtant on ne peut pas dire que les médias et la télévision fassent de la publicité aux leaders de la Révolution. Ce n’est pas, comme le dit l’article, à cause de la baisse de la conscience politique que la popularité de Staline ne cesse de croître, mais à cause de la colère devant les inégalités et la corruption. En revanche j’ai beaucoup de mal à imaginer même 6% de Russes classant Gorbatchev… (note de Danielle Bleitrach)

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Les Russes désignent la figure mondiale la plus remarquable de Staline, les cravates de Poutine pour le deuxième
Le leader soviétique Joseph Staline a de nouveau été nommé la figure mondiale la plus marquante par les Russes. Vladimir Poutine a partagé la deuxième place avec le poète Alexandre Pouchkine. Parmi les non-Russes, Albert Einstein et Isaac Newton ont atteint le top 20.
Staline, Poutine, Pouchkine et Lénine occupent les trois premières places dans un sondage du Centre Levada qui a demandé aux Russes de nommer les «personnes les plus remarquables de tous les temps et de tous les peuples». Les résultats du sondage ont été publiés lundi.
Le sondage a procédé à une enquête sur 1 600 personnes dans 137 endroits à travers la Russie et les réponses étaient libres – les répondants n’ont reçu aucune suggestion de réponses.
Staline, qui a été parmi les trois premiers dans les sondages similaires depuis 1999, a obtenu 38 pour cent des votes. Le président russe Vladimir Poutine et Alexandre Pouchkine ont été nommé au deuxième rang, avec 34 pour cent chacun. Lénine est venu en troisième position avec 32%.
Tandis que Staline, Pouchkine et Lénine ont obtenu des scores supérieurs depuis des années, c’était la première fois que le président russe en place était sélectionné.
Pierre le Grand, le premier empereur et réformateur de l’Etat médiéval, est venu à la quatrième place avec 29% des voix, à une place plus élevée que le premier homme dans l’espace, Youri Gagarine.
Deux scientifiques russes éminents  – Mikhail Lomonosov, l’un des fondateurs de l’Université d’Etat de Moscou, et Dmitri Mendeleev, connu pour son travail sur la classification périodique des éléments, publiée en 1869, – font également partie du top 20.
Seulement trois non russes ont fait le top 20. Le leader français Napoléon Bonaparte a gagné neuf pour cent, suivi par Albert Einstein et Isaac Newton, chacun d’eux obtenant  sept pour cent. La liste se termine avec le dernier président de l’Union soviétique, Mikhail Gorbatchev, qui a obtenu six pour cent des voix.
L’opinion publique russe sur Staline s’est améliorée au cours des dernières années, a indiqué une recherche antérieure du Centre Levada. Selon les sociologues et les politologues, cela est principalement dû à la lutte de la Russie contre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors que le pourcentage de Russes qui respectent ou admirent Staline reste plus ou moins inchangé, le nombre de répondants qui condamnent les politiques autoritaires de Staline et les répressions politiques de masse a diminué au cours de la dernière décennie. Cela est attribué à une diminution de la conscience politique.

lundi 26 juin 2017

"La Réaction en Marche"


Les Présidentielles comme les Législatives sou­li­gnent la pro­fon­deur de la crise poli­ti­que que tra­verse le pays. C’est l’abs­ten­tion (avec le vote blanc et nul) qui témoi­gne de son ampleur. Et c’est vrai dès le pre­mier tour des Présidentielles : aucun can­di­dat ne tota­lise plus de 18,5% des ins­crits, quand le refus de choi­sir entre les uns et les autres monte à 25%. Au second tour, c’est un tiers des électeurs qui refuse le piège Macron-Le Pen, malgré une pres­sion for­mi­da­ble. D’un autre côté, il est dif­fi­cile de consi­dé­rer que les électeurs qui ont cru faire bar­rage à Le Pen sou­tien­nent son pro­gramme ! Le second tour ne lui donne pas la légi­ti­mité recher­chée, même si la res­pon­sa­bi­lité de ceux qui ont appelé à voter pour lui (diri­geants du PCF et lea­ders syn­di­caux en par­ti­cu­lier) est lourde.
La crise est devant nous.
Les élections légis­la­ti­ves voient le phé­no­mène explo­ser. Ce scru­tin a lieu en France depuis mai 1848 au suf­frage uni­ver­sel mas­cu­lin, puis en 1946 au suf­frage réel­le­ment uni­ver­sel (ce qui ne change pas grand-chose au niveau des résul­tats). Jamais, pas même sous Napoléon III ou au moment de la crise Boulanger sous la Troisième République, il n’y a eu un tel résul­tat : 53% (au pre­mier tour) et 61% (au second tour) de refus de choix, sur des bases com­pa­ra­bles puis­que seuls 4 dépu­tés ont été élus au pre­mier tour. Quelque part, le can­di­dat à la recons­truc­tion d’une nou­velle social-démo­cra­tie Jean-Luc Mélenchon n’a pas tort : la Veme République est à bout de souf­fle. Le pro­blème, c’est qu’il ne dit pas pour­quoi, et que sa VIeme République reste dans son essence tout aussi bour­geoise que l’actuelle. Et tout semble indi­quer que der­rière les pseudo ana­ly­ses, sur la fati­gue poli­ti­que, le défi­cit démo­cra­ti­que, le renou­vel­le­ment, l’entrée de la société civile, les femmes, la jeu­nesse, l’inex­pé­rience… la crise est bel et bien devant nous et pas der­rière. En témoi­gne le fait sans pré­cé­dent que quatre minis­tres, et à des postes clefs, aient démis­sionné au cours d’un rema­nie­ment minis­té­riel qui tra­di­tion­nel­le­ment est une simple for­ma­lité. Ce gou­ver­ne­ment est faible. Avec une majo­rité en sièges indis­cu­ta­ble, et le main­tien du MODEM dans la coa­li­tion, il est obligé de se cons­ti­tuer une « réserve » avec le groupe LR/UDI, comme s’il n’était pas sûr de ses nou­veaux dépu­tés !
Le régime pré­si­den­tiel est en partie déconsi­déré : « Ils se suc­cè­dent et font la même poli­ti­que ». Mais le sys­tème a eu pour consé­quence le dis­cré­dit par­le­men­taire (ce que vou­lait de Gaulle et la bour­geoi­sie en 1958), aggravé par les modi­fi­ca­tions cons­ti­tu­tion­nel­les (quin­quen­nat et calen­drier électoral) avec la par­ti­ci­pa­tion du Parti socia­liste. À cela s’ajoute la mani­pu­la­tion du suf­frage uni­ver­sel : avec 19% des voix des ins­crits au second tour (32% des votants au pre­mier tour), obte­nir 60% des sièges, ça res­sem­ble aux élections dans les répu­bli­ques bana­niè­res centre-amé­ri­cai­nes des années 30 ! Ils peu­vent tou­jours iro­ni­ser sur les résul­tats électoraux dans les ancien­nes colo­nies afri­cai­nes (où là les métho­des sont plutôt celles que semble pré­fé­rer M. Valls) ! Et pour conti­nuer, avec moins de 30% des ins­crits (55% des expri­més au pre­mier tour), l’ensem­ble des can­di­dats du patro­nat (LR+UDI+MODEM+LRM+DVD) obtient… 84,5% des sièges. Il n’est donc pas étonnant que les son­da­ges révè­lent que pour la pre­mière fois une majo­rité de Français se pro­nonce pour la pro­por­tion­nelle pure et simple !
Mais ce n’est que la partie visi­ble de l’ice­berg. La réa­lité, c’est que la classe ouvrière et les masses popu­lai­res subis­sent depuis des années le poids de la crise du capi­ta­lisme, avec ses restruc­tu­ra­tions de l’appa­reil pro­duc­tif, l’inten­si­fi­ca­tion de la concur­rence, les délo­ca­li­sa­tions, la remise en cause de ses conquê­tes socia­les. Elle n’a plus de repré­sen­ta­tion poli­ti­que depuis 1976, année du ral­lie­ment du PCF à l’euro­com­mu­nisme, et la défaite du socia­lisme réel a obs­curci les pers­pec­ti­ves his­to­ri­ques. Là où la crise a dévasté les régions, la déma­go­gie fron­tiste fait des rava­ges dans une popu­la­tion débous­so­lée, sans avenir. Le recul du syn­di­ca­lisme, l’absence d’un parti capa­ble d’orga­ni­ser, d’éduquer, de diri­ger la classe contre la bour­geoi­sie et ses moyens colos­saux, c’est fon­da­men­ta­le­ment là que se situe le pro­blème : parce qu’il n’y a pas d’alter­na­tive poli­ti­que qui se dégage dans la classe ouvrière et les masses popu­lai­res contre la bour­geoi­sie, contre le capi­ta­lisme. Et Mélenchon, der­rière les appa­ren­ces, ne répond pas à cette absence, parce que sa vision idyl­li­que des choses, c’est Léon Blum en 1936, le CNR en 1945, ramené à Mitterrand en 1981 ! Et si nous nous réjouis­sons que des syn­di­ca­lis­tes, avec le Front Social entre autres, essayent de leur côté d’amener la CGT, SUD et la FSU à jouer leur rôle d’orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les de classe contre la poli­ti­que ultra réac­tion­naire que nous annonce Macron, cela ne répond pas plus à notre pro­blème. Ce mou­ve­ment est for­te­ment marqué par l’économisme de type anar­cho-syn­di­ca­liste, et il a la pro­pen­sion à consi­dé­rer que la grève géné­rale reconduc­ti­ble est la pana­cée pour gagner dans la lutte des clas­ses ! Mais c’est oublier que l’abou­tis­se­ment de la lutte des clas­ses révo­lu­tion­naire, c’est le pou­voir de la classe ouvrière, la pro­priété col­lec­tive (sociale) des moyens de pro­duc­tion et d’échange et la pla­ni­fi­ca­tion cen­tra­li­sée. Cela dit, dans les condi­tions concrè­tes d’aujourd’hui, l’objec­tif immé­diat est de mettre en échec les diri­geants syn­di­caux conci­lia­teurs, adep­tes de la « concer­ta­tion sociale entre par­te­nai­res sociaux ». Le gou­ver­ne­ment et la pré­si­dence ont annoncé la cou­leur, le calen­drier, la forme… Il est inad­mis­si­ble que le mou­ve­ment syn­di­cal verse dans l’atten­tisme ! Les mani­fes­ta­tions « pique-nique », comme celle du 27 juin, sont des leur­res. Si cer­tains pen­sent que c’est ce qui va mettre en échec le gou­ver­ne­ment, il faut les réveiller ! L’offen­sive qui se pré­pare contre la classe ouvrière et les masses popu­lai­res néces­site une riposte au niveau de l’atta­que, et donc une pré­pa­ra­tion des tra­vailleurs à la bataille : des appels à l’action, mais aussi une mobi­li­sa­tion excep­tion­nelle, pro­fes­sion­nelle et inter­pro­fes­sion­nelle (les confé­dé­ra­tions doi­vent jus­ti­fier leur exis­tence !) et sans la CFDT. De la même manière, la vigi­lance s’impose à la CGT vis-à-vis des cou­rants de col­la­bo­ra­tion des clas­ses qui exis­tent, en par­ti­cu­lier à l’UGICT, comme on l’a vu en juin der­nier, où cer­tains sont montés au cré­neau pour dédoua­ner la poli­ti­que gou­ver­ne­men­tale.
Un pou­voir faible
Personne ne doit cepen­dant pren­dre ses désirs pour des réa­li­tés. Ce pou­voir est fina­le­ment faible et il l’aurait été plus encore sans ceux qui ont pensé qu’un can­di­dat réac­tion­naire « propre sur lui », valait mieux qu’une can­di­date réac­tion­naire vul­gaire et xéno­phobe. Les deux sont les enne­mis des tra­vailleurs. La vic­toire à la Pyrrhus que la bour­geoi­sie vient de rem­por­ter ne règle pas les pro­blè­mes du capi­ta­lisme dans notre pays. Mais la bour­geoi­sie fran­çaise a le sou­tien de la bour­geoi­sie de l’Union Européenne ; la bataille qui com­mence va être dif­fi­cile et longue, et elle aura des pro­lon­ge­ments pour toute la classe ouvrière euro­péenne. Cela néces­site une rup­ture de la CGT avec la CES et le ren­for­ce­ment de la FSM. C’est par la lutte qu’il nous faut rap­pe­ler à Macron que la Roche Tarpéienne peut être proche du Capitole (À Rome, la Roche Tarpéienne était le lieu d’où étaient jetés les poli­ti­ciens condam­nés à mort). Mais cela ne sera pos­si­ble que si les luttes défen­si­ves vont de pair avec la réa­li­sa­tion d’une tâche déci­sive : la période qui com­mence avec la « Réaction en Marche » (LRM) pose la ques­tion du ren­for­ce­ment de notre parti. Les cam­pa­gnes autour de ses can­di­dats ont montré qu’elles avaient de l’écho (le résul­tat en voix dans cette affaire est secondaire) et ont permis de tisser des liens avec les tra­vailleurs. Mais au-delà, nous sommes réa­lis­tes : il est temps que tous ceux qui se consi­dè­rent comme des com­mu­nis­tes, des révo­lu­tion­nai­res, se réu­nis­sent, polé­mi­quent, agis­sent ensem­ble, se concer­tent, pour aller vers la cons­truc­tion du parti com­mu­niste dont la classe ouvrière en France, en Europe, dans le monde a besoin pour en finir avec l’exploi­ta­tion de l’homme par l’homme et lutter pour la paix. Il faut, et le plus rapi­de­ment pos­si­ble, ouvrir la voix au futur : la révo­lu­tion socia­liste-com­mu­niste !

dimanche 25 juin 2017

LA SYRIE, juin 2017


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Alors que la bataille de Raqqa fait rage – les forces kurdes armées et appuyées par les Etats Unis tentent de prendre la ville à Daech – c’est surtout l’armée syrienne qui enregistre les principaux succès contre l’Etat Islamique.
Dans la province de Alep, dans celle de Hama,  ce sont des dizaines de km² qui sont ainsi libérés chaque jours de l’emprise de Daech. Du coté de Palmyre l’armée syrienne avance également reconquiérant les champs pétroliers de la région. A Deir Ez Zorr, l’armée syrienne continue de tenir la ville assiégée depuis deux ans par Daech, malgré les renforcements des milices terroristes en provenance du reste de la et de l’Irak : une large partie des forces militaires de Daech à Raqqa se sont en effet déplacée vers Deir Ez Zorr durant la longue période de pause de l’offensive des FDS vers Raqqa, sans réelle intervention de la coalition US pour les stopper d’ailleurs.
Au sud, l’armée syrienne est en train de sécuriser sa frontière avec l’Irak et a lancé une offensive pour sécuriser sa frontière avec la Jordanie, afin de couper les routes d’approvisionnement des terroristes islamistes.
Les avancées de l’armée syrienne et de ses alliées conduisent inévitablement à un accroissement des tensions : en effet les États Unis et leurs alliés ont décidé de construire une base militaire à Al Tanf, en violation du droit international sur le sol syrien, à la frontière entre la Syrie et la Jordanie. Une base qui sert aux USA à interdire à l’armée syrienne de chasser les milices islamistes de cette zone. Au nord, c’est plusieurs bases militaires que les USA ont construits avec l’aide des FDS. Là aussi, plutôt que d’attaquer Daech, c’est bien l’armée syrienne que les Etats Unis et leurs alliés ont attaqué à proximité de Raqqa, abattant un avion syrien.
MAJ : ce 25 juin, appuyées par l’aviation israélienne, les milices islamistes ont lancé une offensive contre l’armée syrienne depuis le Golan occupé par Israel. Rappelons que des troupes de Daech occupent une partie de la frontière et n’ont jamais été inquiété par Israël.

Victorieuse Syrie – par Bruno Guige

Comme par un matin calme, le paysage s’éclaircit peu à peu en Syrie. Partout à l’offensive, l’armée nationale a reconquis des milliers de kilomètres carrés de territoire à l’est d’Alep, de Homs et de Damas. Elle s’apprête à reprendre le contrôle intégral des frontières syro-jordanienne et syro-irakienne, traditionnelles voies de transit des mercenaires venus dévaster le berceau de la civilisation pour une poignée de pétrodollars. En restaurant la souveraineté de l’Etat sur le sol national, cette courageuse armée de conscrits inflige un camouflet à tous ceux qui rêvaient de détruire cet Etat récalcitrant, à tous ceux qui voulaient le mettre en charpie parce qu’il osait déjouer leurs plans néo-coloniaux.
Victorieuse sur le plan militaire depuis la libération d’Alep, la Syrie souveraine l’emporte aussi sur le plan politique. Le temps paraît lointain où “Le Monde diplomatique” pouvait prédire, sans craindre le ridicule, l’exil doré de la famille Assad quelque part en Sibérie. Ses adversaires, le président syrien les a vus défiler, qui psalmodiaient les mêmes stupidités sur un pays dont ils ignoraient tout. A en croire les Occidentaux, le départ de Bachar Al-Assad devait être un “préalable” à la solution de la crise. En réalité, c’était tout le contraire. La résistance de l’Etat syrien dont le président est la clé de voûte exigeait son maintien. Là où tant d’autres auraient pris la poudre d’escampette, le chef est resté à son poste, et il a bien fait.
Fervent admirateur d’Al-Qaida, Laurent Fabius estimait que le chef de l’Etat syrien “ne méritait pas d’être sur terre”. Mauvaise pioche ! Car si M. Fabius cultive son éthylisme mondain au Conseil constitutionnel, M. Assad, lui, est toujours aux commandes à Damas. Son armée élimine la nébuleuse de groupes sectaires dont l’ancien ministre espérait le triomphe, et le peuple syrien goûte l’espoir renaissant d’une issue à la guerre. Ce qui est frappant avec les dirigeants occidentaux, c’est leur tendance à parler trop vite. Pendant six ans, leur presse aux ordres répétait comme un mantra l’effondrement imminent du régime syrien. Heureusement pour les journalistes, ils ne sont pas payés au résultat.
Pour comprendre les raisons de cette résistance à une offensive internationale sans précédent, il suffisait de consulter des sources fiables et d’exercer son jugement critique. Les officines de propagande avaient beau prétendre qu’un peuple unanime se dressait contre le tyran, on pouvait voir sur “Al-Mayadeen”, en mars et octobre 2011, de gigantesques rassemblements populaires en faveur du “gouvernement et des réformes”. Clamant sa fidélité à l’Etat nationaliste laïc et son rejet de la charia wahhabite, la foule inondait les rues de Damas, Alep, Tartous et ailleurs. Mais les médias occidentaux préféraient braquer leurs caméras vers des attroupements de barbus en les faisant passer pour un soulèvement populaire.
Des faits majeurs, indispensables à l’intelligence des événements, ne firent donc l’objet d’aucune narration, tandis qu’on nous proposait une narration des “faits” qui consistait à les fabriquer pour les besoins de la cause. Les “rebelles modérés” massacraient les familles des fonctionnaires baasistes, par exemple, et ces horreurs étaient imputées à une armée nationale dont il était entendu qu’elle “tire sur les civils”. Les “neocons” de Washington étant à la manoeuvre, ce genre de supercherie était pourtant plus que prévisible. “Pendant que vous parlez de la réalité que nous produisons, nous produisons une nouvelle réalité”, disait Karl Rove, conseiller de George W. Bush et apôtre distingué du “chaos constructif”.
Heureusement, vient un moment où l’épreuve des faits dissipe les mensonges les plus grossiers. Difficile de répéter les sornettes habituelles lorsque les populations fuient manifestement les zones rebelles, l’armée reconquiert peu à peu le territoire national et le gouvernement syrien, à l’évidence, bénéficie du soutien sans faille de ses alliés. Après avoir renoncé à la formule rituelle sur le “régime aux abois”, la presse occidentale a fini par proscrire son ironie coutumière sur les “victoires en trompe-l’oeil” de Damas. Pour se divertir, il aurait fallu conserver les centaines d’articles expliquant que les Russes et les Iraniens allaient “lâcher Bachar” et que c’était cuit pour le “despote”. Seul Jean-Pierre Filiu, tel un disque rayé, s’obstine à dire qu’il n’y a “plus d’armée syrienne”, mais on se demande sur quelle planète il habite.
Victorieuse sur le plan militaire face aux milices takfiristes, soutenue par la majorité du peuple syrien qui veut en finir avec cette tragédie, confortée par un jeu d’alliances qui penche en sa faveur, la Syrie souveraine entrevoit le bout du tunnel. L’impérialisme n’ayant pas l’habitude de lâcher le morceau, la route sera encore longue, mais l’évolution favorable de la “guerre du désert” laisse augurer une accélération des événements. Combat d’arrière-garde mené par une puissance en déclin, les provocations militaires US n’y changeront rien. La dernière agression, qui a vu un SU-22 syrien abattu par un F-16 près de Raqqa, a eu pour seul effet de torpiller les velléités de coopération russo-américaine contre Daech, Moscou ayant annoncé que tout aéronef étranger serait dorénavant ciblé par la DCA russe.
Cette provocation a aussi incité les Iraniens à effectuer leur premier tir de missile en territoire syrien contre Daech, l’implication militaire de Téhéran ayant fait preuve d’une discrétion qui n’est plus de mise dès lors que le bras de fer avec Washington atteint un seuil critique. En réalité, cette montée des tensions sert Damas, qui condamne fermement la présence occidentale sur le territoire national, et dont l’allié russe joue sa crédibilité à chaque provocation US. Même s’ils prennent Raqqa, les alliés arabo-kurdes des Etats-Unis vont se retrouver le bec dans l’eau, et l’armée syrienne y retournera sous peu. Bientôt chassé de ses pseudo-capitales (Mossoul et Raqqa), privé de ses voies de ravitaillement, pris en tenailles par les forces irakiennes et syriennes, Daech est en mauvaise posture.
Mais ce n’est pas tout. Une enquête du “Wall Street Journal” vient de donner de précieuses informations sur le soutien d’Israël aux rebelles syriens qui assurent la garde rapprochée du Golan occupé. Peu préoccupé par le sort de ces supplétifs, le journal de la finance new-yorkaise ironise sur le “cash” touché par les chefs de milices. Lorsque Damas en aura fini avec Daech, ces collaborateurs de l’occupant auront du souci à se faire. Quant aux pseudo-défenseurs de la cause palestinienne qui réclamaient des armes pour la “rébellion syrienne”, ils ont l’air malin. “Provoquer la chute de Bachar al-Assad est le meilleur moyen de protéger Israël”, écrivait Hillary Clinton. Après six années de mensonges, les masques tombent. La Syrie a affronté l’envahisseur sioniste en 1948-49, 1967, 1973 et 1982, et elle n’a jamais capitulé. Aujourd’hui, l’heure de vérité approche, mais on sait déjà qui a gagné la partie.
Bruno Guigue
Fête nationale 2017: Quel Québec pour la jeunesse, les travailleur-euse-s et les masses populaires?


Déclaration conjointe du Parti communiste du Québec et de la Ligue de la jeunesse communiste du Québec
À l’occasion de la Fête nationale du Québec, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste du Québec saluent toutes les forces progressistes mobilisées contre la domination de notre économie par les intérêts des banques et des grandes compagnies, contre les plans d’austérité du gouvernement Couillard, contre les forces d’extrême-droite racistes, islamophobes, homophobes, identitaires, misogynes et racistes, contre la destruction de notre environnement, contre le libre-échangisme; pour un salaire minimum décent, pour la gratuité scolaire, pour la reconnaissance, le respect et l’extension des droits des nations autochtones.
Cette année, la célébration de la Fête nationale du Québec se déroule dans un contexte politique, social et économique marqué par l’approfondissement de la crise économique et la fuite en avant de l’impérialisme qui, toujours plus avide de profits, ne recule devant rien pour satisfaire son besoin de faire main basse sur l’accès à de nouveaux marchés,  à des ressources et une main d’œuvre à bon marché. En corolaire, le danger d’une guerre mondiale ou d’un conflit globalisé n’est pas qu’une menace rhétorique. La destruction de notre environnement générée par l’  « extractivisme » effréné du capitalisme menace notre viabilité sur la Terre. Les forces d’extrême-droite, confortées par la victoire de Donald Trump aux États-Unis, refont surface, encouragées par la classe dirigeante qui les utilise dangereusement comme repoussoir. L’islamophobie atteint des sommets avec une hausse considérable des crimes contre les personnes de confession musulmane, dont l’attentat à la Mosquée de Québec n’est qu’un exemple.
Le Québec capitaliste dans lequel nous vivons n’a rien d’autre à offrir à la jeunesse, aux travailleurs-euses et aux masses populaires que des salaires de misère, des études à prix exorbitants et le chômage. Devant cette situation désespérée, il est à propos de poser la question du Québec que nous voulons construire.
Cette année en particulier, poser cette question, alors que la St-Jean survient à une semaine des festivités entourant le 150e anniversaire du Canada, c’est aussi poser la question, toujours latente, du lien entre le Québec et le reste du Canada. Philippe Couillard, motivé par des calculs politiciens voulant forcer le PQ à la surenchère nationaliste, a timidement proposé que soit rouverte la Constitution canadienne, ce à quoi Justin Trudeau a, sans surprise, répondu par la négative. Ceci prouve à nouveau que la question nationale au Québec et au Canada est loin d’être réglée, quoi qu’en dise le Premier Ministre du Canada.
Communistes, nous sommes d’avis que la question de la société que nous voulons construire ne peut être posée hors du cadre national, mais nous estimons également que la question nationale ne peut être comprise en dehors du cadre plus général de la lutte que nous devons mener contre l’austérité, pour une démocratie avancée, pour la paix, contre l’impérialisme et pour le socialisme.
Ainsi, nous considérons le Canada actuel non pas comme un État-nation, mais comme un État multinational dont les 150 ans d’histoire sont marqués par l’oppression d’une nation sur plusieurs autres, à commencer par les nations autochtones victimes d’un génocide historique et des legs du colonialisme, jusqu’au Québec en passant par la nation acadienne et les minorités nationales francophones du reste du Canada. C’est pourquoi nous reconnaissons le Québec comme une nation et nous nous mobilisons pour que soit garanti son droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris le droit de se séparer. Toutefois, la reconnaissance de ce droit ne signifie pas que nous soyons actuellement en faveur de son application.
Si nous estimons qu’aujourd’hui, le statu quo représente le pire cas de figure quant à l’inégalité nationale, nous estimons que l’indépendance du Québec servirait bien plus les intérêts des entreprises québécoises désireuses de se servir du levier d’un État québécois indépendant, plus intégré sans doute aux marchés états-unien et européen, que ceux des travailleur-euse-s et de la jeunesse de notre nation. La classe ouvrière et les mouvements progressistes de chaque nation constituant le Canada ont besoin s’unir pour être en mesure de chasser la bourgeoisie du pouvoir et créer une société nouvelle juste, équitable et sans exploitation. Mais ils ne parviendront à s’unir que sur une base d’égalité nationale.
Au contraire, pour mener à bien le projet d’indépendance la classe ouvrière et les forces progressistes se retrouvent condamnées à faire primer l’unité avec la bourgeoisie nationale nécessaire à sa réalisation. Cela consacre du même coup la division qui existe déjà au sein de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes et qui affaiblit leur lutte contre leur ennemi commun, le capitalisme et l’impérialisme.
Dans le contexte international actuel, l’unité de la classe ouvrière et des forces progressistes canadiennes constitue le rempart le plus efficace contre l’avancement des positions de l’impérialisme états-unien.
Toutefois, dans le cadre de la Constitution canadienne actuelle, l’unité des forces progressistes de chaque nation du Canada est irréalisable compte tenu de l’oppression nationale qui y est contenue. C’est pourquoi nous appelons à ce que les forces progressistes et populaires du Québec, au lieu de tomber dans le piège du chauvinisme identitaire ou encore de succomber aux chants des sirènes nationalistes, se mobilisent, non pas pour rouvrir la constitution canadienne, mais bien pour la changer de sorte que celle-ci adopte comme principe fondamental l’égalité nationale.
Réduire le débat sur la question nationale à une simple opposition entre le statu quo et la séparation revient à confiner le débat dans les termes voulus par la classe dirigeante. Les militant-e-s de Québec solidaire, en appuyant la formation d’une Assemblée constituante pour le Québec, avec un mandat ouvert quant à la relation entre le Québec et le Canada, pavent la voie à l’adoption d’un règlement démocratique à la question nationale. 

À l’instar de QS, le PCQ-PCC propose aussi l’élection d’une assemblée constituante pour réécrire la Constitution canadienne et qui sera ensuite soumise pour approbation aux diverses composantes nationales du Canada. Cette constitution devrait garantir à toutes les nations de pleins
droits égaux et afrmer clairement le
caractère volontaire de leur association.
La raison de cette politique est de
favoriser la nécessaire unité de la classe ouvrière dans sa lutte pour
le socialisme : «
Cette lutte pour un changement constitutionnel est cruciale dans le cadre de la lutte générale pour la démocratie, le progrès social et le socialisme. L’unité de la classe ouvrière à travers le pays sera impossible si l’on ne mène pas une lutte contre l’oppression nationale et pour la réalisation d’un  partenariat nouveau, égal et volontaire des nations du Canada.
»*
 À l’instar de QS, le PCQ-PCC propose aussi l’élection d’une assemblée constituante pour réécrire la Constitution canadienne et qui sera ensuite soumise pour approbation aux diverses composantes nationales du Canada. Cette constitution devrait garantir à toutes les nations de pleins
droits égaux et afrmer clairement le
caractère volontaire de leur association.
La raison de cette politique est de
favoriser la nécessaire unité de la classe ouvrière dans sa lutte pour
le socialisme : «
Cette lutte pour un changement constitutionnel est cruciale dans le cadre de la lutte générale pour la démocratie, le progrès social et le socialisme. L’unité de la classe ouvrière à travers le pays sera impossible si l’on ne mène pas une lutte contre l’oppression nationale et pour la réalisation d’un  partenariat nouveau, égal et volontaire des nations du Canada.
»*
 À l’instar de QS, le PCQ-PCC propose aussi l’élection d’une assemblée constituante pour réécrire la Constitution canadienne et qui sera ensuite soumise pour approbation aux diverses composantes nationales du Canada. Cette constitution devrait garantir à toutes les nations de pleins
droits égaux et afrmer clairement le
caractère volontaire de leur association.
La raison de cette politique est de
favoriser la nécessaire unité de la classe ouvrière dans sa lutte pour
le socialisme : «
Cette lutte pour un changement constitutionnel est cruciale dans le cadre de la lutte générale pour la démocratie, le progrès social et le socialisme. L’unité de la classe ouvrière à travers le pays sera impossible si l’on ne mène pas une lutte contre l’oppression nationale et pour la réalisation d’un  partenariat nouveau, égal et volontaire des nations du Canada.
Ainsi, le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste proposent une république confédérée des différentes nations. Cette république disposerait, au niveau central, de deux chambres. La première de ces deux chambres serait similaire à la Chambre des Communes actuelle mais les député-e-s qui la composeraient, seraient élus au moyen d’un nouveau système de représentation proportionnelle. L’autre chambre, qui remplacerait l’actuel Sénat, serait une Chambre des Nationalités, constituée d’un nombre égal d’élu-e-s provenant du Québec et du Canada anglophone, et d’un nombre garanti et important pour les peuples autochtones, acadien et métis. Chaque chambre aurait le droit de proposer des projets de lois, qui ne deviendraient lois que si les deux chambres les adoptent. De plus, les peuples autochtones auraient le droit de veto sur toute question concernant leur développement national. Cette structure protègerait ainsi les deux principes démocratiques fondamentaux que sont l’égalité des droits des nations, quelle que soit leur taille, et la règle de la majorité.
Une Constitution vraiment démocratique devrait corriger les injustices historiques subies par les peuples autochtones. Cela implique la reconnaissance de la pleine égalité de leurs droits économiques, sociaux, nationaux et politiques, ainsi que le règlement juste de leurs revendications territoriales sur la base des droits découlant des traités et des revendications des peuples autochtones. Les droits et les revendications des femmes autochtones  devraient aussi être respectés. Le droit des nations à l’autodétermination serait enchâssé dans la Constitution canadienne.
C’est à travers cette lutte pour une solution fondamentalement démocratique à la question nationale partout à travers le Canada que se bâtira une solidarité entre les forces ouvrières et progressistes, et ce n’est que moyennant cette solidarité, cette unité, que nous arriverons à faire courber durablement l’échine au patronat et aux grandes entreprises.