mercredi 31 janvier 2018

La solidarité internationale au profit de l’éducation

Centrale des syndicats du Québec

29 janvier 2018. – Partout à travers le monde, le personnel de l’éducation est devenu une cible de choix pour des gouvernements de droite et populistes. Ces derniers s’ingèrent dans les établissements scolaires en imposant une vision comptable de l’éducation. En plus de tenter d’affaiblir le mouvement syndical, ils se désinvestissent en privatisant de grands pans de l’éducation.
Pour contrer ce vent de désengagement, la Commission internationale sur le financement Global Education Opportunity a mis sur pied l’Initiative pour le personnel de l’éducation. Ce groupe de travail rassemble des experts qui se concerteront pour fournir, à l’échelle planétaire, une vision pour un accès d’une ampleur historique à l’éducation de qualité ainsi que des solutions pour valoriser le personnel de l’éducation. Soulignons que Daniel B. Lafrenière, secrétaire-trésorier de la Centrale des syndicats du Québec CSQ) et membre du bureau exécutif de l’Internationale de l’éducation (IE), agira à titre d’expert au sein de ce groupe de travail, alors que la présidente de l’IE, Susan Hopgood, agira comme vice-présidente.
« Cela nous permettra, notamment, de contrecarrer l’idéologie néolibérale des gouvernements qui nient l’expertise professionnelle du personnel, qui ne les consultent peu ou pas et qui imposent à nos écoles la concurrence, la décentralisation, la privatisation ou la commercialisation. À terme, sans surprise, ces approches mercantiles réduisent les ressources, entraînent des pertes d’emplois et détériorent les conditions de travail. Tout cela a nécessairement un impact sur l’accessibilité et la qualité de l’éducation! »
Rappelons que la Commission internationale sur le financement Global Education Opportunity, issue de l’UNESCO, est composée de membres de gouvernements, de cinq lauréats du prix Nobel, en plus de leaders et de chercheurs influents notamment en éducation, en économie et en santé.
Un pas de plus dans la bonne direction
Par ailleurs, le personnel de soutien et professionnel de l’éducation sera, pour la première fois, au cœur d’une grande conférence internationale à Bruxelles en mai 2018.
« Ce sera l’occasion de réfléchir aux enjeux du travail spécifiques au personnel de soutien et professionnel. On y abordera également leur contribution et leur rôle importants, de concert avec le personnel enseignant, pour une éducation accessible et de qualité. Je suis fier d’avoir contribué, dans le cadre de mon mandat à l’IE, à la création de cet événement mondial auquel plusieurs fédérations de la CSQ participeront. Cette initiative est un bel exemple de la contribution de notre grande Centrale à l’échelle internationale », conclut Daniel B. Lafrenière.
Die Deutsche Kommunistische Partei (DKP) verurteilt den Einmarsch des türkischen Militärs in Syrien. Die fortgesetzten Angriffe stellen eine eklatante Verletzung der staatlichen Souveränität Syriens dar und sind eine erneute Eskalation des seit 2011 andauernden Krieges.


Unsere Solidarität gehört den Opfern dieser Angriffe. Viele von ihnen sind nach Afrin geflohen und werden nun erneut zu Opfern der Aggression eines NATO-Staates. In Syrien und für die kurdische Bevölkerung in Syrien kann und muss ein Weg der politischen Autonomie unter Wahrung der territorialen Integrität Syriens gefunden werden.
Von Anfang an wurde die Eskalation vom US-Imperialismus und seinen regionalen und europäischen Verbündeten von außen angeheizt: Durch die politische, finanzielle und militärische Unterstützung von bewaffneten Gruppen und dschihadistischen Terrororganisationen sollte Syrien zerteilt werden. Einige jener Milizen wie die sogenannte „Freie Syrische Armee“ kämpfen nun an der Seite des türkischen Militärs gegen die nordsyrischen Kurden in Afrin.
Trotz der Erfolglosigkeit seines Plans hält der Westen am grundsätzlichen Ziel fest, den Nahen und Mittleren Osten anhand ethnischer und religiöser Linien zu spalten, die Staaten zu zerteilen und damit die Völker zu unterwerfen. Er zielt insbesondere auf die Beherrschung Syriens, Irans, Iraks, der Palästinensergebiete und die Zerschlagung der libanesischen Hisbollah. Dabei kann sich der US-Imperialismus nicht nur auf die verbündeten Golf-Staaten und Israel verlassen, sondern insbesondere auf die EU, die seit sieben Jahren die barbarischen Wirtschaftssanktionen gegen Syrien und damit vor allem gegen die Zivilbevölkerung aufrechterhält.
Die deutsche Bundesregierung verfolgt gemeinsam mit der US-Regierung bis zum heutigen Tage das Ziel, unter Verletzung der nationalen Souveränität die syrische Regierung zu stürzen. In diesem Zusammenhang sind auch die Bundeswehreinsätze in Jordanien und dem Mittelmeer zu sehen. Sie müssen beendet, die deutschen Soldaten abgezogen werden.
Die DKP stimmt nicht in den Chor derjenigen ein, die der Russischen Föderation die Schuld am türkischen Einmarsch zuweisen. Von der russischen Regierung zu verlangen, das NATO-Mitglied Türkei zu Lande oder in der Luft militärisch aufzuhalten und damit die Ausrufung eines NATO-Bündnisfalles zu riskieren, ist politisches Abenteurertum. Die Bemühungen Russlands um eine Friedenslösung für Syrien bei Wahrung seiner territorialen und staatlichen Integrität unter Einschluss der nordsyrischen Kurden haben bislang erfolgreich die Pläne des US-Imperialismus und der EU in der Region durchkreuzt.
Währenddessen haben die USA völkerrechtswidrig über ein Dutzend Militärstützpunkte in Nordsyrien errichtet. Der Plan der US-Regierung, eine 30.000 Soldaten starke Truppe der mit ihnen verbündeten kurdischen YPG an der Grenze zur Türkei zu bewaffnen, stellte eine zusätzliche Provokation dar.
Die DKP bleibt dabei: Frieden für Syrien kann nur erreicht werden, wenn die territoriale und staatliche Integrität Syriens gewahrt und ein friedliches und selbstbestimmtes Zusammenleben aller Volks- und Religionsgruppen garantiert wird. Dies erfordert den sofortigen Abzug aller sich völkerrechtswidrig in Syrien befindlichen Einheiten, insbesondere der der Türkei und der USA samt ihrer Verbündeten.
Wir fordern

  • den sofortigen Rückzug des türkischen Militärs aus Syrien und den Stopp aller Angriffe
  • den sofortigen Abzug des US-Militärs und die Schließung der US-Militärbasen
  • das Ende der „Regime-Change“-Politik der EU und der Bundesregierung gegenüber Syrien
  • den sofortigen Abzug der deutschen Soldaten aus dieser Region
  • den Stopp der Bundeswehreinsätze in Jordanien und dem Mittelmeer
  • den Stopp der deutschen Waffenexporte insbesondere in die Türkei
Das Sekretaritat des Parteivorstandes der DKP
Essen, 30.01.2018

Le syndicalisme enseignant d’hier à aujourd’hui

Au cours de son histoire, le syndicalisme enseignant au collégial a profondément marqué ce modèle d’éducation unique au monde.

Des combats d’hier aux luttes contemporaines, deux enseignants passionnés témoignent des pas de géant accomplis et des défis à relever.

C’est en 1968 que la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) voit le jour. Rapidement, le travail s’amorce pour codifier et uniformiser les conditions de travail dans les cégeps. Selon Éric Beauchesne1, il s’agit là d’un grand succès, surtout lorsque l’on considère le contexte.
« N’oublions pas que ces établissements sont issus de la fusion des collèges classiques et des instituts techniques, aux cultures et aux modes de fonctionnement très disparates. En ce qui concerne la tâche, par exemple, nous avons créé une formule universelle destinée à calculer la charge individuelle de travail, qui tient compte des différents milieux. Cette façon de faire est exclusive  au collégial. »
Éric Beauchesne

Des gains aux multiples bénéfices

Au fil des décennies, plusieurs autres défis ont été relevés, dont le développement d’un mécanisme de sécurité d’emploi visant à réduire la marge d’arbitraire patronal dans l’octroi des postes.
« Lors des différentes négociations nationales, le personnel enseignant a aussi fait plusieurs gains majeurs en raison de son affiliation à une centrale syndicale, soit la CEQ à l’époque (aujourd’hui la CSQ). Pensons à une meilleure rémunération, à un régime de retraite avantageux, à une assurance salaire, à des congés parentaux, à des primes de disparités régionales… Ces progrès significatifs ont entrainé une stabilité accrue du corps professoral, ce qui a contribué à assurer la qualité de l’enseignement », relate l’ancien négociateur.
Les enjeux professionnels ont également été au cœur des luttes. « À maintes reprises, l’employeur a tenté de créer une hiérarchie départementale qui lui aurait été subordonnée. La mobilisation des syndicats a permis de maintenir le fonctionnement collégial des départements, tout en préservant l’autonomie professionnelle de ses membres », poursuit-il.

Encore du pain sur la planche

Malgré les succès obtenus par les luttes syndicales passées, beaucoup reste à accomplir pour ajuster les conditions de travail aux changements sociaux et technologiques. La précarité est maintenant une réalité vécue par un nombre croissant d’enseignantes et d’enseignants. Elle est d’ailleurs au centre des luttes syndicales à venir.
Marianne Bouchard-Landry2 sait de quoi elle parle. Après une dixième année d’enseignement, elle est toujours à statut précaire : « Cette situation déplorable déboulonne le mythe de la sécurité d’emploi mur à mur qui est encore trop souvent colporté dans l’espace public. »
Au fil des ans, la charge de travail du personnel enseignant des cégeps s’est alourdie, en raison, notamment, de l’accroissement des tâches administratives liées à la reddition de comptes, et à l’actualisation et à la révision des programmes.
« L’accélération des changements technologiques impose aussi de nouvelles contraintes, particulièrement au secteur technique où les programmes doivent demeurer en phase avec le marché du travail. Le savoir disciplinaire évolue rapidement en enseignement supérieur. Aussi, le perfectionnement continu demeure indispensable pour maintenir les connaissances à jour », observe la militante syndicale.
En outre, la hausse majeure des étudiantes et étudiants admis aux services adaptés exige un accroissement du personnel actuellement impossible à obtenir faute de financement adéquat.
« Pour les profs, cette situation exige plus d’encadrement et énormément de gestion. Elle est l’une des sources d’une surcharge de travail significative qui n’est pas comptabilisée à sa juste valeur. À tout cela s’ajoute un travail de longue haleine de correction : je ne connais aucun enseignant qui n’apporte pas des corrections les soirs et les fins de semaine. La surcharge de travail au cégep n’est pas une vue de l’esprit! », confirme l’enseignante en littérature.
Marianne Bouchard-Landry

Engagement : syndical ou professionnel?

On oppose souvent, à tort, l’engagement syndical et l’engagement professionnel. Il suffit de demander à ces deux personnes ce qui les motive pour s’en convaincre. Malgré les conditions difficiles, Marianne Bouchard-Landry adore son travail.
« Le portrait que l’on fait des jeunes dans les médias est foncièrement injuste. Moi, je les trouve curieux, audacieux même! Leur engagement en environnement est merveilleux. Leur contact me nourrit personnellement et professionnellement », poursuit-elle.
Pour Éric Beauchesne, la passion demeure, même après 23 ans d’enseignement du français. « Quand tu enseignes, tu reçois autant que tu donnes, c’est la beauté de la chose. L’acte d’éducation avec les jeunes adultes rend optimiste et donne foi en l’avenir », conclut-il.

1 Éric Beauchesne est membre du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Bois-de-Boulogne. Il a exercé plusieurs fonctions en nos rangs, dont la présidence de son syndicat et la vice-présidence de la FEC-CSQ, en plus d’avoir siégé au comité de négociation national.
2 Marianne Bouchard-Landry est membre du Syndicat des professeurs du Cégep de Sainte-Foy ainsi que du bureau syndical.

«Nonos» de la Meute: Trudeau critiqué pour des propos «indignes» de sa fonction 

Le premier ministre, Justin Trudeau
Photo AFPLe premier ministre, Justin Trudeau

Coup d'oeil sur cet article

Justin Trudeau a utilisé des mots indignes de sa fonction en traitant les membres du groupe identitaire La Meute de «nonos», lundi soir, durant la vigile pour le premier anniversaire de l’attentat à la mosquée de Québec, selon des élus de l’opposition.
«Le premier ministre du Canada doit avoir des propos qui respectent les gens, peu importe leur vision de la société», a critiqué le député conservateur Pierre Paul-Hus, mardi.
Ce dernier estime que ce ne sont «pas des mots qui devraient sortir de la bouche d’un premier ministre», surtout lors d’un événement comme le premier anniversaire de la tuerie qui a fait six morts au Centre culturel islamique de Québec le 29 janvier 2017.
La chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, a accusé M. Trudeau d’avoir «instrumentalisé» la cérémonie. «Ce n’est pas digne d’un premier ministre», a-t-elle insisté.
Dans son discours où il a fustigé l’islamophobie, Justin Trudeau s’est notamment attaqué au logo de La Meute, une empreinte de patte de loup.
 
«C’est facile de condamner le racisme, l’intolérance, des discriminations contre la communauté musulmane. On sait c’est qui les racistes, c'est l'autre, c'est les nonos qui se promènent avec des pattes de chien sur le t-shirt», a-t-il dit.
En conférence de presse mardi, le premier ministre du Canada a défendu sa sortie. «Je vais toujours être là pour dénoncer ceux qui ne sont pas en train de bâtir une société meilleure et plus ouverte», a dit Justin Trudeau. Il a toutefois refusé de dire s’il croyait avoir abaissé le débat avec ses paroles.
Tout en concédant que le choix de mot du premier ministre «choquait» dans le contexte de la commémoration, le député néodémocrate Alexandre Boulerice n’a manifesté aucune pitié pour le groupe La Meute.
«On n’est pas obligés d’utiliser des gants blancs avec des gens qui attisent la haine», a-t-il observé.
La Meute outrée par les propos de Trudeau
Le groupe identitaire La Meute ne digère pas que Justin Trudeau ait traité ses membres de « nonos » lundi soir, lors de la vigile tenue à Québec pour le premier anniversaire de l’attentat à la mosquée de Québec.
La sortie du premier ministre du Canada lui a valu de se faire traiter de « trou de cul », mardi matin, par l’ancien chef du groupe, Sylvain « Maïkan » Brouillette.
« Celui qui fait des associations et des amalgames révoltants entre La Meute et le drame de la Grande Mosquée de Québec est non seulement un nono, mais un trou de cul », a-t-il écrit sur la page Facebook publique du groupe.

Pénurie de main-d’œuvre ou emplois de mauvaise qualité? (Radio-Canada | audio)


L’idée selon laquelle des régions entière du Québec et du Canada connaîtrait une pénurie de main-d’œuvre revient dans l’actualité, particulièrement dans un contexte de taux de chômage historiquement bas. Mais s’agit-il véritablement de pénurie de main-d’œuvre ou d’offre d’emplois peu intéressants? J’en discutais hier avec le journaliste de Radio-Canada dans le Bas-du-Fleuve, Jérôme Lévesque-Boucher. On peut écouter l’entrevue ici, et lire ci-dessous l’article qui en a été tiré.
 

Pénurie de main-d’œuvre ou emplois de mauvaise qualité?

Publié le lundi 29 janvier 2018
Les employeurs de Bas-Saint-Laurent en parlent de plus en plus: c’est difficile de trouver de la main-d’oeuvre pour combler les postes disponibles dans la région, par les temps qui courent. Toutefois, est-ce que les emplois qui sont disponibles sont attirants pour la main-d’oeuvre disponible?

Un reportage de Jérôme Lévesque-Boucher

Au Bas-Saint-Laurent, on remarque exactement le même phénomène qu’ailleurs dans la province ou même à l’échelle nationale: les emplois peu rémunérés ou ayant des conditions de travail moins enviables que les autres sont les emplois qui peinent à être comblés.
Selon les dernières données de Statistique Canada, les secteurs d’emploi les plus touchés par une pénurie de travailleurs sont les emplois saisonniers, les travailleurs du secteur agricole, les travailleurs du secteur de la transformation alimentaire et les nettoyeurs spécialisés comme les hommes et femmes de ménages.
Pour l’économiste indépendant Ianik Marcil, ces secteurs d’emploi présentent des aspects similaires: ils sont peu rémunérés et offrent des conditions de travail peu enviables.
Ce n’est tout simplement pas intéressant pour la main-d’œuvre disponible, qui est de plus en plus éduquée. On est donc obligés d’importer de la main-d’œuvre, surtout dans le secteur agricole, pour combler la demande.
Ianik Marcil, économiste indépendant
Ianik Marcil ajoute que pour contrer le phénomène, de plus en plus d’entreprises en arrivent à la conclusion qu’offrir des conditions de travail plus enviables leur est beaucoup plus rentable à long terme. « La formation d’un employé est, en grande partie, assumée par l’entreprise. Un taux de roulement trop grand affecte grandement le capital de ces entreprises-là. »
L'économiste indépendant Ianik Marcil sourit à la caméra.
L’économiste indépendant Ianik Marcil.   Photo : MARIO JEAN/MADOC
Pour quelle raison certaines entreprises hésitent à emboîter le pas, si l’initiative est rentable? « Pour une multitude de facteurs. Si l’entreprise doit répondre à des actionnaires qui veulent le maximum de rendement le plus rapidement possible, les incitatifs à long terme ne sont pas là », précise Ianik Marcil.
Ce n’est pas par mauvaise volonté que les entreprises n’offrent pas de meilleures conditions de travail. C’est simplement parce que dans plusieurs cas, la structure de l’entreprise et son modèle d’affaires ne le permettent pas.
Ianik Marcil, économiste indépendant
Pour contrer le phénomène, l’économiste plaide pour une concertation régionale beaucoup plus forte. « Ça semble facile à dire mais en voyant à plus long terme, les entreprises seront davantage incitées à investir sur le long terme sachant qu’elles ont, devant eux, un horizon qui leur est favorable. »
 

mardi 30 janvier 2018

A Paris, en soutien aux communistes polonais : au nom de l’internationalisme prolétarien

                                                                                                                                                   
 
 
 
 
« KPP, solidarité ! » « Kaczynski fasciste, vive le Parti communiste ! » « Elle est pourrie l’Union européenne qui bénit les fascistes et traque les communistes ! » Les slogans fusent. Il est 14h 30 ce samedi 27 janvier 2018 lorsque des dizaines de personnes manifestent devant l’ambassade de Pologne à Paris leur solidarité avec le Parti communiste polonais (Komunistyczna Partia polski / KPP) dont deux militants sont poursuivis par la justice polonaise.
 
Leur procès aura lieu ce jeudi 1er février à Dąbrowa Górnicza (Haute-Silésie). Ils risquent deux ans de prison pour avoir écrit des articles… Pour avoir exprimé une opinion, dans Brzask, la revue du KPP, et sur le site internet d’une organisation pourtant légale ! Quel bel exemple de « démocratie » et de « respect du pluralisme » que cette Pologne offerte, depuis 1990, à la restauration capitaliste !
Une dizaine d’organisations se sont associées à l’appel du Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC), l’association Les Amis d’Edward Gierek et le PRCF.
A l’ombre des drapeaux rouges marqués du marteau et de la faucille ou aux couleurs du pays de Mickiewicz, Les intervenants se succèdent (1).
La situation économique dans cette Pologne devenue un « réservoir de main-d’œuvre taillable et corvéable à merci ».
La répression anticommuniste qui affecte non seulement la Pologne, mais aussi la Hongrie, les pays baltes ou encore l’Ukraine.
La montée de l’autoritarisme en France même, à travers la criminalisation soutenue du mouvement social (4 300 militants poursuivis dans le cadre de la lutte contre la loi Travail).
La fascisation qui « accompagne la marche de l’Europe supranationale et néolibérale » et la nécessaire solidarité internationaliste de classe qui unit les communistes par-delà les frontières.
Le ton est à la contre-offensive.
 

 
Un premier pas vers la délégalisation du KPP ?
 
Une représentante du KPP est alors invitée à prendre la parole. Une ovation lui est réservée. « En Pologne, on se sent parfois bien seuls, envahis par l’anticommunisme et aux prises avec la démonisation de notre passé et de la Pologne populaire », commente-t-elle. Elle se dit « ravie de vous voir ici. C’est un grand espoir pour nous ». Et de rappeler que « ce procès est un élément clé des répressions contre la gauche révolutionnaire et communiste en Pologne.
Cette accusation est le premier instrument afin d’interdire, de délégaliser le Parti communiste polonais et de criminaliser l’idée communiste ». A ses côtés ont pris position une figure de la résistance communiste en Indonésie, un membre du conseil national du PCF et aussi des « camarades italiens ».
Le rassemblement se termine aux sons de La Varsovienne et de L’Internationale interprétée en polonais !
 
Manifestations en Europe
 
De Varsovie, prévenus du succès de cette mobilisation, les dirigeants du KPP se félicitent ! Des manifestations similaires ont eu lieu à Berlin, Londres, Moscou, Leningrad, Madrid et Barcelone… Une ombre au tableau cependant : Tomasz Młynarski, l’ambassadeur de Pologne à Paris, a refusé de recevoir une délégation sous prétexte d’un « agenda chargé ».
« La valeur d’un homme ne se mesure pas à son statut. La valeur d’un homme réside dans son courage », révèle une citation célèbre. D’aucuns en manquent assurément…
 
Note :
(1) Ont successivement pris la parole lors de ce rassemblement : Les Amis d’Edward Gierek, le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CISC), la Coordination communiste 59/62, le Front syndical de classe (FSC), Jeunes pour la renaissance communiste en France (JRCF), Parti communiste de la Fédération de Russie, Parti communiste révolutionnaire de France (PCRF), Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), Parti communiste polonais (KPP).
 
Source : Investig’Action
 

Une lettre d’hommage de l’historienne Annie-Lacroix Riz suite au décès, le 14 janvier dernier, du philosophe marxiste Jean Salem
 
paru sur le blog de la Librairie Tropiques (Paris 14 ème) qui organise demain 30 janvier à 19 h 30, en ses locaux, une soirée intitulée « Salut Jean », avec, e.a., Aymeric Monville (des Editions Delga) qui a beaucoup fait pour diffuser son oeuvre, de Dominique Pagani, et l’amicale participation de Alain Badiou au débat… Cet hommage de Annie Lacroix-Riz me touche à des tas de niveaux parce qu’Annie, comme Jean, est ce qu’elle est, quelqu’un qui aura tenu avec courage et compétence le front académique. Qu’il y ait eu dans ces temps de déshonneur des intellectuels de cette qualité pour accepter ce combat dit l’honneur des clercs, leur filiation avec les Politzer, mais sans même le soutien d’un parti communiste. Je découvre en lisant ce texte qu’Annie est comme moi issue d’une famille de juifs polonais, comme Jean Salem était le fils d’Alleg. Jamais il n’y eut le reniement de l’Union soviétique, de la victoire contre le nazisme. Merci jean, merci Annie. (note de Danielle Bleitrach)
 Résultat de recherche d'images pour "Annie Lacroix Riz"
Chers amis,
Je voudrais vous dire à quel point je considère la philosophie et la pensée marxistes en France comme durement frappées par le décès prématuré de Jean Salem, ce philosophe qui, avec panache, a continué, par très gros temps, à revendiquer ses options initiales de changement du monde.
Je connaissais Jean depuis plusieurs années, et ai apprécié son séminaire, qui a vaillamment œuvré à maintenir dans une tribune académique, et quelle tribune que celle de la vieille Sorbonne, la pensée marxiste. C’était œuvrer à contre-courant de l’idéologie dominante, non seulement hégémonique, mais en passe de devenir exclusive, puisque se dessine désormais, après le dénigrement, l’interdiction d’accès à tout moyen de communication et de formation (enseignement inclus) de toute pensée critique, désormais systématiquement taxée de complotisme. Les historiens critiques ne sont pas mieux lotis que les philosophes dans le droit à l’expression; ils en sont même encore plus strictement exclus, aucune participation au moindre « débat » ne leur étant jamais accordée, à l’université ou en dehors. C’est dire à quel point je sais gré à Jean, si sensible au fait que la philosophie et l’histoire s’enrichissent mutuellement, de m’avoir à plusieurs reprises invitée à son séminaire et d’y avoir convié bien d’autres intellectuels que le public ne voit ou n’entend jamais.
Je suis désolée de ne pas être présente physiquement à cet hommage, qui certes ne pouvait être différé, mais j’ai eu à choisir entre cet hommage, auquel participeront nombre de mes amis et camarades, et la présence à une manifestation de soutien aux communistes polonais menacés d’interdiction et de prison. Protester contre l’ignominie des héritiers de Pilsudski et de Beck me paraît particulièrement légitime pour une petite-fille de juifs chassés de Pologne vers 1920 par les pogroms et autres exactions orchestrés par les réactionnaires antibolcheviques et antisémites polonais, et à laquelle ses recherches ont confirmé les horreurs qu’on lui avait racontées à ce sujet pendant toute son enfance. Ni Jean, ni son père Henri Alleg, symbole de la résistance à l’oppression qui a tant combattu la domination coloniale et la traque des militants antinazis persécutés après 1989 dans toute l’Europe orientale devenue germano-américaine, ne songeraient, je pense, à me le reprocher.
L’un et l’autre sont demeurés fidèles, par leur pensée et leur action, d’une part, aux militants révolutionnaires de 1914 désespérés par l’abdication du mouvement ouvrier de l’époque, et qui ne pouvaient alors imaginer 1917, forgé par les bolcheviques, et, d’autre part, au socialisme réel, car ils savaient que la perte d’une bataille, si décisive soit-elle momentanément, ne signifie pas la défaite. Merci Jean, pour tout ce que tu as apporté à la philosophie progressiste, aux Lumières aujourd’hui si menacées par la coalition des impérialismes dominants, américain et allemand, et des impérialismes dominés, dont le français, singulièrement capitulard, comme tu l’as souvent écrit. Nul ne peut douter que la crise, si profonde et durable du capitalisme, et la reconstruction inéluctable du mouvement révolutionnaire qui lui est liée, ne te donnent les brillants successeurs dont notre pays et notre peuple ont besoin.
Annie-Lacroix Riz, historienne

lundi 29 janvier 2018

Un nouvel équilibre des pouvoirs

 
 
 
 
 
 
i
 
1 Vote


 
Le Parti communiste chinois (PCC) doit sa force à tous les gens du peuple qui ont combattu à ses côtés pour parvenir à l’indépendance nationale et qui l’ont aidé à remporter la guerre civile contre le Guomindang.
Toutefois, le Parti est sorti du droit chemin à un moment de l’histoire : il a commis des erreurs de jugement et de calcul qui ont eu des conséquences tragiques comme la Révolution culturelle (1966-1976) ou la mise en œuvre de politiques hostiles aux échanges et au commerce, ce qui a provoqué une perte de dynamisme économique.
Après s’être rendu compte de ses erreurs, le PCC a réajusté ses politiques, sorti la population chinoise de la pauvreté et accompli un miracle économique qui a étonné le monde entier.
[…]
Tous ces progrès n’auraient pu voir le jour si la Chine avait adopté un système multipartite sur le modèle occidental. Sous la gouvernance du PCC, la Chine est exempte des querelles politiques partisanes comme l’on voit en Occident, ce qui explique en partie pourquoi la nation chinoise parvient toujours à établir un consensus pour avancer en accord avec les intérêts de la grande majorité des citoyens.
Dans une large mesure, le PCC a perpétué les traditions confucianistes et construit un prodigieux système de sélection des dirigeants sur la base de leurs mérites et de leurs performances. Par exemple, la plupart des décideurs aux plus hautes sphères du pouvoir ont exercé au moins deux fois plus longtemps que les secrétaires du Parti ou les gouverneurs au niveau provincial.
[…]
Aux États-Unis, le pouvoir du capital affiche un avantage sur les pouvoirs politique et social. Influencé par le capital, le pouvoir politique américain manque d’indépendance et de neutralité, n’ayant d’autre choix que de céder aux exigences émanant des divers intérêts personnels.
De la même façon, le pouvoir du capital a imprégné le pouvoir social dans ses moindres aspects. Cela ne fait aucun doute au vu de sa capacité à contrôler les médias traditionnels et à fixer l’agenda social du pays. Si le penchant actuel en faveur du pouvoir du capital n’est pas rectifié à temps, il est fort probable qu’une nouvelle crise, encore plus grave, se déclenche. Pourtant, pas l’ombre d’une réforme pour s’attaquer à ces problèmes n’est en vue.
En Chine, il est impossible pour les 100 Chinois les plus riches d’influencer le Bureau politique du Comité central du PCC ; alors qu’aux États-Unis, les quelque dix magnats les plus fortunés peuvent façonner les politiques de la Maison-Blanche.
Dans le cas de l’Europe, les forces sociales peuvent souvent mettre à mal le processus de décision. La plupart du temps, de cette situation naît un dilemme où les gens ont tendance à privilégier le gain personnel aux dépens des objectifs collectifs et de long terme. Face à ce manque de consensus dans la démocratie européenne, il est difficile pour les gouvernements de poser des bases solides pour la réforme.
Le pouvoir politique en Chine a, dans l’ensemble, réussi à conserver son indépendance et sa neutralité au cours d’une trentaine d’années de réforme et d’ouverture, malgré la croissance rapide de ses pouvoirs social et du capital. En Chine, le pouvoir du capital est limité dans une large mesure par les forces politiques et sociales, le rendant incapable d’imposer un diktat politique. Certes, le fossé entre les riches et les pauvres s’est élargi ces dernières années, mais le pouvoir politique en Chine a majoritairement réussi à garantir l’élévation constante du niveau de vie des catégories modestes.
Dans le même temps, le pouvoir social en Chine a hérité d’une tradition d’égalitarisme, de telle sorte que la société chinoise est presque toujours encline à limiter le pouvoir du capital. Cet équilibre entre les pouvoirs politique, social et du capital a permis à la Chine d’éviter le genre de crise financière et crise de la dette qu’ont connu les États-Unis, tout en faisant de la vaste majorité des Chinois les bénéficiaires du développement rapide du pays.
[…]
Après vingt années passées à travailler/étudier à l’étranger et à voyager dans une centaine de pays et régions, j’en suis arrivé à la simple conclusion que la structure du parti chinois et sa gouvernance de type méritocratique transcende le modèle occidental, comme l’illustrent l’amélioration continue du bien-être de la population et la hausse du taux de satisfaction de l’opinion publique quant à l’approche chinoise pour la modernisation.
Le 5 octobre 2016, le centre de recherche américain Pew Research Center a publié les résultats d’un sondage, révélant que les Chinois se montrent optimistes vis-à-vis de l’avenir économique à long terme. « Environ 82 % pensent que les enfants qui grandissent aujourd’hui au pays bénéficieront d’une meilleure situation financière que leurs parents », indique le rapport. Il fait remarquer que « l’attitude positive du peuple chinois contraste nettement avec le pessimisme observé aux États-Unis et dans la plupart des pays européens ».
ZHANG Weiwei, Un nouvel équilibre des pouvoirs, Chine au présent, 23/10/2017.
Lire aussi :
ZHANG Weiwei, réforme du système politique et vox populi,
Chine au présent, 04/03/2011.
Eric X. LI, L’histoire de deux systèmes politiques,
Chine en Question.
XIXe Congrès du Parti communiste chinois,
Agence de Presse XinhuaBeijing InformationCentre d’Informations Internet de ChineChine au présent.
Dossier documentaire Chine,
Monde en Question.
Veille informationnelle 中國 Chine,
Monde en Question.

Notre obsession anti-musulmans

Coup d'oeil sur cet article

Une année jour pour jour après la tuerie de la mosquée, mon cœur se fend encore en mille morceaux quand je regarde des photos que j’ai prises à l’intérieur de la salle de prière deux jours après le drame.
Des traces de sang sur le plancher, des traces de pas ensanglantés dans les escaliers qui conduisent au sous-sol.
Facile d’imaginer les blessés tenter de fuir.
Et plusieurs photos de trous de balle dans les murs. Jamais je ne les effacerai de mon iPhone.
Radio et intolérance
Pourquoi regarder de temps à autre des photos aussi morbides ?
Pour me rappeler, jusqu’où peut mener la haine. Ou la folie. Ou les 2 ensemble.
Pour un animateur de radio parlée, ça peut être utile.
Comprenez-moi bien, je ne crois pas que la radio de Québec ait quoi que ce soit à voir avec les gestes posés par le tireur ce soir-là.
Personne, à part le tueur, n’a de sang sur les mains.
Mais cette violence nous a quand même forcés à se calmer les nerfs collectivement (pas juste la radio) face aux questions reliées à l’Islam ou aux musulmans en général.
Islamophobie
Car oui, il y a bel et bien de l’islamophobie au Québec. Ceux qui refusent de l’admettre mentent effrontément et sont hypocrites.
Suffit de parcourir les réseaux sociaux pour le comprendre.
Une islamophobie souvent basée sur la haine de tout ce qui n’est pas blanc et francophone.
Bien sûr, il ne faut pas devenir une société exagérément complaisante.
Il faut pouvoir débattre du respect de l’égalité hommes-femmes, du port des signes religieux dans l’espace public, de la radicalisation.
Mais le débat ressemblait souvent à une obsession anti-musulmans depuis quelques années au Québec.
Reste à voir, lors du procès, ce qui a bien pu pousser le tireur à agir ainsi.
PCF : 2018, la refondation ou la mort ? Faire du changement de système le coeur de l’action du PCF.
, par  Christian Harquel , popularité : 100%

             
Le débat préparatoire au congrès doit prendre de l’ampleur. Samedi 13 janvier nous y contribuerons à Vénissieux. Ce texte écrit par C. Harquel secrétaire de la section Béziers Ouest qui se veut de portée générale dans sa concision ne s’oppose en rien au travaux que nous poursuivons par ailleurs. Il nous faut aller au congrès par tous ces chemins pour rendre intelligible à chacun les enjeux.
Paul Barbazange

PCF : 2018, la refondation ou la mort ?

Notre parti traverse la crise politique la plus grave depuis sa création en 1920.
Le choix stratégique de l’alliance avec la social-démocratie pour des transformations progressives de la société dans le cadre institutionnel et notamment gouvernemental, sur lequel il avait bâti son action particulièrement ces cinquante dernières années, vient de capoter définitivement avec la débâcle historique du parti socialiste lors des consultations électorales de 2017.
Le capitalisme mondialisé dans sa course folle à l’accumulation et à la concurrence généralisée ne laisse plus d’espace à quelque politique que ce soit d’aménagement social du système.
L’illusion social-démocrate, elle, ne s’effacera pas de sitôt. Elle est constitutive du système. Son expression politique mouvante fluctuera au gré des frustrations populaires qu’elle ne manquera pas de provoquer.
Le parti communiste doit tirer les conséquences stratégiques de cette situation sous peine de disparaître.
Le capitalisme a envahi toutes les sphères de l’activité humaine même les plus intimes. Tout est devenu marchandise. Il occupe tous les pouvoirs. Mais sa boulimie provoque les pires catastrophes et conduit notre monde à sa perte.
La conscience de ce danger progresse dans la population et jamais le capitalisme n’a été autant mis en cause comme système.
Les classes dirigeantes ont choisi la fuite en avant, s’appuyant sur les dégâts qu’elles provoquent parmi les populations et leur environnement pour pousser plus loin encore leur domination. C’est suicidaire !
Les réactions ne manquent pas mais elles peinent à assumer les transformations profondes et les solutions radicales que la situation exige.
Le PCF en est là. Il y a pourtant un espace politique patent pour un parti réellement révolutionnaire porteur d’un communisme en acte, s’appuyant en France sur la part de communisme ouverte par les conquis portés par les ministres communistes du gouvernement du CNR et les militants du PCF et de la CGT.
Si le capitalisme est le mal, alors le PCF doit le dire clairement et faire du changement du système le cœur de son action.
Il doit assumer que cela passe par un affrontement de classe sans précédent. Son exigence démocratique ne peut s’extraire de la nécessaire lutte de classe. Ses propositions doivent d’emblée viser le cœur du système.
L’urgence démocratique est celle de l’appropriation publique et sociale des moyens de production, d’échange et d’information, de la maitrise des richesses produites et du travail qui les crée.
Il n’est plus supportable qu’une minorité dispose de tous les pouvoirs pour la seule satisfaction de ses propres intérêts.
Le rassemblement que cela implique est celui du salariat dans son ensemble, sur ses intérêts de classe pour un changement de société. La destitution des classes dirigeantes actuelles en est une condition nécessaire.
Cette radicalité s’appuyant sur une urgence démocratique n’est pas un frein à son action. Au contraire elle doit en être la marque.
Les militants du PCF doivent saisir l’occasion de leur congrès pour s’engager dans la seule voie qui leur est ouverte celle de la révolution assumée.
Christian Harquel, secrétaire de la section ouest biterrois Hérault

dimanche 28 janvier 2018

"Est-ce qu'il y a des librairies au Nigeria ?" : après la polémique, Chimamanda Ngozi Adichie répond

"Est-ce qu'il y a des librairies au Nigeria ?" : après la polémique, Chimamanda Ngozi Adichie répond
Chimamanda Ngozi Adichie, le 14 jan vier à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Il est raisonnable de s'attendre à ce que le Nigeria ait au moins une librairie, puisque mes livres y sont lus."

Par L'Obs
"Peut-être que les Français ne peuvent pas concevoir le Nigeria comme un endroit où il y aurait des librairies. En 2018, à notre époque d'interconnexion et d'Internet, c'est une honte." La romancière et féministe nigériane Chimamanda Ngozi Adichie revient sur la polémique qui a agité son passage en France dans un post Facebook.
Lors d'un débat public à l'occasion de la Nuit des idées, vendredi 26 janvier, elle a été questionnée par Caroline Broué, une journaliste de France Culture.
Après lui avoir demandé si ses livres étaient lus au Nigeria, son pays d'origine, Caroline Broué s'est laissée aller à une question plus étonnante, qui n'a manqué de surprendre le public et de provoquer quelques huées : "Est-ce qu'il y a des librairies au Nigéria ?"
"Je pense que cela donne une mauvaise image des Français que vous ayez à me poser une telle question. [...] Mes livres sont lus au Nigeria, ils sont étudiés dans les écoles, pas seulement au Nigeria, dans l'ensemble du continent africain aussi", avait alors répondu Chimamanda Ngozi Adichie, s'attirant les applaudissements d'une partie de la salle.

Une idée "rétrograde" de l'Afrique

Dans un post Facebook publié samedi soir, l'écrivaine revient plus longuement sur cet épisode, et explique sa réaction.
"Je ne m'attends pas à ce qu'un Français sache presque tout sur le Nigeria", explique-t-elle d'abord. "Je ne sais presque pas tout de la France."
"Mais être invité à 'dire aux Français que vous avez des librairies au Nigéria parce qu'ils ne savent pas' [ce qui était la justification de Caroline Broué, NDLR], c'est répondre à une idée volontairement rétrograde que l'Afrique est si à part, si pathologiquement 'différente' qu'un non-Africain ne peut pas faire d'hypothèses raisonnables sur la vie là-bas." Elle ajoute :
"Je suis une écrivaine nigériane dont la première partie de l'éducation s'est faite au Nigeria. Il est raisonnable de s'attendre à ce que le Nigeria ait au moins une librairie, puisque mes livres y sont lus.

Si la question avait été 'est-ce difficile d'avoir accès aux livres ?' Ou 'les livres sont-ils abordables ?' cela aurait été différent, car cela aurait la peine d'engager la conversation."

"Une honte"

Citant plusieurs de ses librairies préférées au Nigeria, elle conclut :
"Peut-être que les Français ne peuvent pas concevoir le Nigeria comme un endroit où il y aurait des librairies. En 2018, à notre époque d'interconnexion et d'Internet, c'est une honte." Chimamanda Ngozi Adichie reconnaît néanmoins que Caroline Broué était, dans ses précédentes interventions, "intelligente, réfléchie et bien préparée". 
"Quand elle a posé la question, j'ai été surprise parce que c'était bien en dessous du registre intellectuel de ses questions précédentes."
Bilan, bilan autocritique et pot de confiture...
, par  Hervé Fuyet , popularité : 24%



Une rumeur voudrait que notre inénarrable secrétaire national du PCF ne souhaite pas soumettre un bilan circonstancié de la période précédente au Congrès extraordinaire prévu pour 2018 ! Une fake news peut-être, ou bien cela fait partie des réinventions “laurentiennes” !
Car enfin, qu’il s’agisse d’une association 1901, d’un mouvement social ou d’un parti politique, soumettre un bilan de la période précédente fait partie du rituel.
Il est vrai qu’en ce qui concerne les partis communistes, on parle plutôt d’autocritique, au sens d’évaluation. L’index de œuvres complètes de Lénine dresse une liste de plusieurs pages de titres de textes portant sur l’autocritique. Le mot bilan n’y figure même pas !
Quoi qu’il en soit, notre pierrot national semble réticent à l’exercice, qu’il se nomme bilan, bilan autocritique, ou autocritique. Qu’importe d’ailleurs d’une certaine façon l’étiquette, c’est plus le contenu du pot de confiture qui compte. Et c’est là que le bât blesse !
En effet, si l’objectif est d’aboutir à un parti politique hybride, rose tendre de contenu, mais à étiquette d’un beau rouge, de façon à obtenir votes et élus sans secouer trop la baraque, le bilan pourrait signaler une continuation du “combat” dans la même direction.
Si par contre, il s’agit de renouer avec une tradition révolutionnaire Si par contre, il s’agit de reprendre place parmi les partis communistes marxistes et léninistes. Je pense à des PC au pouvoir ou pas comme ceux de la Chine, du VietNam, du Laos, de Cuba, de l’Afrique du Sud, de la Russie, du Portugal, de l’Espagne depuis son tout récent congrès... etc (je m’arrête, car la liste serait trop longue).
S’il s’agit de tout cela, le “bilan” sera forcément très, très globalement négatif !
Devant le déclin du PCF, et la quasi disparition des PC qui ont choisi la dérive “eurocommuniste”, le “bilan” devrait, par exemple, répondre à la question :Pourquoi la direction du PCF s’est entêtée à faire glisser le Parti sur les rails de l’Eurocommunisme ?
Ou encore, pourquoi le Parti et l’Humanité parle peu, ou même pas, de la nostalgie très majoritaire à l’égard de leur socialisme, des populations russe, et de celles des autres pays socialistes de l’Europe de l’Est.
Ou encore, pourquoi ne pas montrer que le socialisme est en pleine ascension dans le monde,qu’il résiste avec succès à aux impérialismes occidentaux, mais qu’il régresse principalement en Europe occidentale.
D’autres questions de même nature pourraient constituer une sorte de grille d’analyse qui rendrait le contenu du pot de confiture extrêmement savoureux et surtout utile.
Ces temps-ci, diverses réunions de communistes dans leur section ou fédération font penser au mur des lamentations. Pourtant la situation est loin d’être désespérée. En se joignant à ceux qui, en nombre croissant dans le Parti, exigent un bilan autocritique posant les bonnes questions, nous pouvons contribuer à sortir notre PC de l’ornière où il s’embourbe actuellement.
Hervé Fuyet