dimanche 20 janvier 2019


Pourquoi le peuple soviétique se relèvera

Les peuples s’éveillent.  Les peuples reprennent le flambeau

Daniel Paquet                                                              dpaquet1871@gmail.com

Comme tous les progressistes à travers le monde, l’auteur de ces lignes a été décontenancé sérieusement par la chute de l’Union soviétique.  Les amis de l’URSS, nourris par les sources d’information de ce pays n’ont pas compris immédiatement l’intense lutte de classes qui avaient continué à se développer, particulièrement au niveau économique; et ce, depuis l’instauration du socialisme.
L’Histoire du Parti communiste bolchévik de l’Union soviétique  publiée en 1938, à la veille de la Deuxième guerre mondiale (1939-1945), les Œuvres de Lénine et les ouvrages de Staline avaient permis de comprendre toutes les batailles idéologiques et politiques qui ont secoué le jeune État des ouvriers et des paysans depuis la Révolution d’Octobre en 1917, mais après…  On pensait bien que ça y était et qu’avec le « calme » politique succéderait un développement paisible et harmonieux dans l’économie, - à l’intérieur du pays s’entend…
Bon, on se met d’accord : l’Union soviétique a été momentanément défaite et avec elle, la classe ouvrière soviétique. Le courant opportuniste et de droite qui dirigeait le Parti communiste de l’URSS depuis 1953, après la mort de Staline, a sapé le moral populaire par des politiques qui ont abouti à la stagnation et éventuellement au recul économique.  Désabusés, les travailleurs déploraient, amers : c’est « ça »  le socialisme…  Pour imager la situation, disons que ce fut un combat de boxe où le prétendant au titre fut frappé par un coup inattendu qui l’a assommé et projeté au tapis; l’arbitre a commencé le décompte et les preneurs aux livres (tiens les capitalistes!) ont déjà prévu le gain sur la défaite du champion populaire. 
Mais, il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et aujourd’hui, il se remet (ce fut pénible) de ce combat où la malhonnêteté et les arrangements convenus, à huis-clos (incluant même l’entraîneur de notre héros) ont donné pour un temps la victoire à l’adversaire.  Mais, il y a un combat revanche et la classe ouvrière de l’Union soviétique en sortira encore plus avertie et… gagnante.  En convalescence maintenant, elle est à même d’apprendre des autres peuples, dont celui de Grèce; incidemment le Parti communiste de Grèce traduit en langue russe bon nombre de ses déclarations (publiées utilement sur le site des partis communistes et ouvriers et diffusées depuis le siège social à Athènes).  Dans quelques années, on dira : la capitale de l’État socialiste de Grèce.  Zito o KKE!
De nos jours, le peuple russe et ses peuples frères de l’ancienne Union soviétique redécouvrent que : 
« les principaux traits et exigences de la loi économique fondamentale du capitalisme actuel pourraient être formulés à peu près ainsi :  assurer le profit capitaliste maximum par l’exploitation, la ruine et l’appauvrissement de la majorité de la population d’un pays donné, par l’asservissement et le pillage systématique des peuples des autres pays, surtout des pays arriérés, et enfin par les guerres et la militarisation de l’économie nationale utilisées pour assurer les profits les plus élevés. » (Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S.- 1952,  Éditions en langues étrangères, Pékin, 1974, édition électronique réalisée par Vincent Gouysse, p.18)
Déjà en 1952, parlant de la résistance de la bourgeoisie, on disait que face au changement en profondeur, celle-ci avait
« résisté non point par manque d’organisation ni parce que le caractère spontané des processus économiques la poussait à la résistance, mais principalement parce qu’elle était vivement intéressée à la non-application de cette loi (loi de correspondance nécessaire entre les rapports de production et le caractère des forces productives). (Staline, p. 23)
La bourgeoisie, on l’aura compris a pratiquement le champ libre depuis les années 1950 et plus précisément depuis les années 1990;  c’est manifeste partout et l’impérialisme compromet même –avec son arsenal nucléaire- la survie même de l’espèce humaine.  On comprendra donc que même si les conditions objectives sont réunies partout dans le monde, (malgré les différences de niveau de développement entre les pays occidentaux, comme les USA ou le Canada, très avantagés; et les pays en voie de développement comme le Bénin et le Sénégal), pour la révolution socialiste internationale; l’impérialisme, la grande bourgeoisie ont recours à tous les moyens économiques, politiques, culturels, spirituels, et psychologiques  pour figer la vie dans le statu quo.
Staline disait, lui :
« … à la différence des lois de la nature, où la découverte et l’application d’une nouvelle loi se poursuivent plus ou moins sans entrave, dans le domaine économique la découverte et l’application d’une nouvelle loi, qui porte atteinte aux intérêts des forces déclinantes de la société, rencontrent la résistance la plus énergique de ces forces. » (Staline, p. 24)
D’une part, c’était sans compter avec l’impérialisme qui n’a jamais accepté le renversement du capitalisme, surtout dans ce pays si riche en ressources naturelles et dont la population pouvait être considérée comme un grand marché potentiel.  Et puis, pouvions-nous penser qu’à l’intérieur de l’État socialiste des forces revanchardes et réactionnaires s’infiltreraient par tous les pores du tissu social pour reprendre « leurs » biens et le pouvoir politique? 
« Certes, sous le socialisme également, il y aura des forces d’inertie retardataires qui ne comprendront pas la nécessité de modifier les rapports de production, mais il ne sera évidemment pas difficile d’en venir à bout, sans pousser les choses jusqu’à un conflit. » (Staline, p. 24)
Sous Brejnev, dans les années 1970, il ne suffisait qu’à comprendre ces « camarades »; on acceptait à peu près tous les comportements sur les lieux de travail, y compris la paresse, la nonchalance et le manque d’empressement et d’initiative; ce, alors que le pouvoir dépolitisait tous les rapports.  C’était pour mieux conforter leurs positions économiques et sociales que présageait déjà leur futur standing politique dans une Russie authentiquement capitaliste sous tous les rapports, comme on la connaît depuis  une vingtaine d’années.
Même si en surface existait une féroce compétition entre les pays « socialistes » et l’Occident, de façon générale; ou entre l’Union soviétique et les États-Unis de façon particulière, les Partis communistes affirmaient que malgré la « détente » internationale, le socialisme s’affirmait et qu’il l’emporterait; que ce soit du point de vue économique, des sciences, des biens de consommation, du sport, etc., etc.  En réalité, ces partis défendaient des intérêts capitalistes et de droite en URSS qui depuis la mort de Joseph Staline manœuvraient pour reprendre le contrôle sur le territoire soviétique;  le « discours secret » de Khrouchtchev au 20ème Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique en 1956 sonna le tocsin du socialisme et la chasse acharnée contre tout ce qui, de loin ou de près, pouvait donner l’impression ou révéler quoi que ce soit en rapport avec Joseph Staline et sa contribution personnelle au passage du capitalisme vers le socialisme, à la défaite contre l’Allemagne nazie et à la reconstruction, ainsi qu’au développement de l’économie socialiste après la Deuxième guerre mondiale.
Auparavant, dans les années 1950, les communistes soviétiques déclaraient : 
« En apparence, la ‘sérénité’ règne partout : les États-Unis d’Amérique ont réduit à la portion congrue l’Europe occidentale, le Japon et autres pays capitalistes; l’Allemagne (de l’Ouest), la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon, tombés dans les griffes des États-Unis, exécutent docilement leurs injonctions.  Mais on aurait tort de croire que cette ‘sérénité’ puisse se maintenir ‘pour l‘éternité’; que ces pays supporteront sans fin la domination et le joug des États-Unis; qu’ils n’essaieront pas de s’arracher de la captivité américaine pour s’engager sur le chemin de l’indépendance. » (Staline, p. 16)
Il s’ensuit donc que l’inévitabilité des guerres entre pays capitalistes reste entière.  (Staline, p. 17)
Par ailleurs,
« … après les 20e et 22e Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, point tournant qui a consacré l’opportunisme et le révisionnisme eu égard aux orientations politiques et économiques de l’URSS – les réformes économiques de 1965 ont remplacé le principe du travail pour la société afin de satisfaire les besoins de tous ses membres par le principe d’obtention du profit maximum par certaines entreprises.  Ainsi la base économique du socialisme a commencé à s’éroder et s’évanouir.  Sous plusieurs rapports, cela explique pourquoi la résistance active à la liquidation du pouvoir ouvrier fut aussi inadéquate. »  (Mikhail V. Popov, Change of the Character of Production in the Process of Construction and Development of Socialism, International Communist Review, Issue # 2, September 2011, p. 69)
  Joseph Staline avait déjà répondu à cette objection, dans une vision à long terme : 
« Certains camarades tirent de la conclusion que la loi du développement harmonieux de l’économie nationale et la planification de celle-ci suppriment le principe de la rentabilité.  Cela est absolument faux.  Il en va tout autrement.  Si l’on considère la rentabilité non du point de vue de chacune des entreprises ou branches de production ni au cours d’une seule année, mais du point de vue de l’ensemble de l’économie nationale et au cours de dix à quinze ans par exemple, ce  qui serait le seul moyen d’aborder la question correctement, la rentabilité momentanée et fragile des différentes entreprises ou branches de production ne peut soutenir aucune comparaison avec la forme supérieure d’une rentabilité solide et constante que nous donnent l’action de la loi du développement harmonieux de l’économie nationale et la planification de cette dernière en nous débarrassant des crises économiques périodiques, destructrices de l’économie nationale et qui apportent à la société un immense dommage matériel, et en nous assurant le progrès continu de l’économie nationale avec ses rythmes élevés. (Staline, p. 12)
Certes, les nouveaux rapports de production ne peuvent rester ni ne restent éternellement nouveaux ; ils commencent à vieillir et entrent en contradiction avec le développement ultérieur des forces productives ; ils perdent peu à peu leur rôle de principal moteur des forces productives pour lesquelles ils deviennent une entrave.  Alors, à la place de ces rapports de production périmés apparaissent de nouveaux rapports de production dont le rôle est d’être le principal moteur du développement ultérieur des forces productives. »  (Staline, p. 29)
Quel roi français a dit : après moi le déluge ?  En tous cas, les capitalistes n’entendent pas « se rendre » à l’Histoire et la guerre contre la Libye en fut fort éloquente. L'OTAN vient de demander aux rebelles, qui ont vendu leur pays, de payer la facture de la guerre : 480 milliards de dollars.
Cette guerre a fait plus de 70 000 morts et des milliers de blessés (des bébés, enfants, femmes, vieillards… assassinés par des bombes de l'OTAN). Toutes les infrastructures de la Libye sont détruites : écoles, universités, hôpitaux, mosquées, routes...
Pour garantir la facture qui s’élève à 480 milliards de dollars,  NessBook, une source d’information, a déclaré que l'OTAN va créer une base militaire en Libye avec un effectif de 20 000 soldats. Des responsables américains ont exprimé leur approbation de mettre jusqu'à 12 000 militaires américains dans cette base.  Selon les mêmes sources, les membres du CNT ont demandé à l'OTAN d'installer la base militaire pour affronter le danger des loyalistes du guide Kadhafi ; faute de quoi, ils ne donneront pas les 480 milliards de dollars, http://www.khalifat-al-muslimin.fr
Toujours au registre des guerres de l’OTAN : « le ratio territorial (en Yougoslavie, -ndlr) était de 234 contre 1, celui de la puissance économique de 676 contre 1. Une comparaison des forces militaires en présence peut être difficile à établir. Lors de l'agression de l'OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie, près de 27 000 sorties aériennes ont été effectuées. Les dégâts totaux causés à l'économie et aux infrastructures du pays sont estimés à 100 milliards de dollars. Dans l'agression contre la République fédérale de Yougoslavie, l'OTAN a violé des dizaines de conventions internationales.  Sur les 1 200 civils tués, 30% étaient des enfants, et sur les 5 000 blessés, plus de 40% étaient des mineurs. L'agression de l'OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie était une attaque impérialiste. L'objectif des impérialistes occidentaux était très clair; ils voulaient emmener des troupes d'occupation sur les territoires du Kosovo et du Metohija. La moindre des choses que nous puissions faire est de ne pas se joindre, dix ans plus tard, à l'union de ceux dont les tactiques de guerre ont poussé la Serbie à la capitulation en lui causant le maximum de dommages collatéraux possibles. » (30 octobre 2011 http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ 

Ironie du sort et un peu parallèlement,
«  … les nouveaux dirigeants de la Libye ont fait connaître leurs intentions de puiser la source de la nouvelle législation du pays dans la loi coranique, en plus d’abroger toute règle existante qui va à son encontre, apportant du même coup un caractère islamique plus marqué à la Libye. […]  Le CNT (Conseil national de transition, -ndlr) prévoit l’élection d’une Assemblée constituante d’ici huit mois. » (Métro, 25 octobre 2011, Montréal,  p. 10)
En Tunisie, après la révolution,
« les résultats (lors des élections du 27 octobre 2011) obtenus par le PCOT (Parti communiste des ouvriers de Tunisie, –ndlr) sont faibles, ils ne reflètent pas son implication sur le terrain, son enracinement, son histoire militante et son rôle avant-gardiste dans la révolution tunisienne contre la dictature.  S’il est vrai que ces résultats sont liés au climat général […], les instances du parti ne manqueront pas d’évaluer et d’analyser les responsabilités qui nous incombent.  Au-delà de ces résultats, le PCOT continuera à lutter sans relâche, aux côtés des travailleurs et des couches populaires, pour l’accomplissement des objectifs de la révolution et pour l’instauration d’un véritable changement démocratique, patriotique et populaire. » (Déclaration relative aux élections de l’assemblée constituante, Tunis, 29 octobre 2011).
D’abord, continent des Lumières et des Libertés,
« l’Europe capitaliste est au bord de l’explosion.  La violence de classe à l’égard des exploités atteint des niveaux inconnus depuis la seconde guerre mondiale.  Chaque journée apporte un nouveau rebondissement.  Les luttes du peuple grec permettent d’entrevoir d’autres débouchés !  Ce sont clairement les choix des peuples (le niveau de leurs luttes de classe) dans les cadres nationaux qui feront l’Europe de demain et non l’inverse, sauf à accepter de nous transformer en satellite de l’Allemagne. (Paul Barbazange, Avec les développements de la crise européenne, combattre l’Europe du capital, section de Béziers, PCF, 2 novembre 2011).
 D’Athènes, on reçoit des nouvelles de la grève générale (les 19 et 20 octobre 2011), et de la lutte de PAME (Mouvement syndical militant de Grèce).  On a écrit à La Vie Réelle pour lui dire que son message a été lu pendant la manifestation,
« … qui a réuni plus de 70 000 participants et qui a aidé à renforcer le caractère internationaliste et de classe, ainsi que le prestige de la Fédération syndicale mondiale (FSM), en tant qu’organisation syndicale internationale de classe. Il y a eu des messages de solidarité de 163 organisations provenant de 80 pays du monde. (Communiqué du Parti communiste de Grèce, octobre 2011)


Salutation de la tête et solidaire à nos camarades soviétiques :
« Le compositeur grec Mikis Theodorakis et Manolis Glezos, le héros de la résistance qui arracha en 1941 le drapeau hitlérien qui flottait sur l'Acropole durant l'occupation nazie, dénoncent le fascisme financier qui menace et appellent les peuples d'Europe à s'unir pour en finir avec la domination des marchés.
Voici un extrait de leur déclaration :
Une poignée de banques internationales, d'agences d'évaluation, de fonds d'investissement, une concentration mondiale du capital financier sans précédent historique, revendiquent le pouvoir en Europe et dans le monde.  L'espoir de quelques pays européens d'y échapper éventuellement prouve que les leaders européens font face à un nouveau "fascisme financier", ne faisant guère mieux que lorsqu’ils étaient en face de la menace d’Hitler dans l'entre-deux guerres.
Ce n'est pas par accident qu'une grosse partie des media contrôlée par les banques s'attaque aux pays de la périphérie européenne, en traitant ces pays de "cochons" et aussi tournant leur campagne médiatique méprisante, sadique, raciste avec les media qu'ils possèdent, non pas seulement contre les Grecs, mais aussi contre l'héritage grec et la civilisation grecque antique. Ce choix montre les buts profonds et inavoués de l'idéologie et des valeurs du capital financier, promoteur d'un capitalisme de destruction.  La tentative des media allemands d'humilier des symboles tels que l'Acropole ou la Vénus de Milo, monuments qui furent respectés même par les officiers d'Hitler, n'est rien d'autre que l'expression d'un profond mépris affiché par les banquiers qui contrôlent ces media, pas tellement contre les Grecs, mais surtout contre les idées de liberté et de démocratie qui sont nées dans ce pays. 
D'autre part, les syndicats et les mouvements sociaux ne sont pas encore assez forts pour bloquer cette attaque de manière décisive, comme ils ont réussi à le faire à de nombreuses reprises dans le passé. Le nouveau totalitarisme financier cherche à tirer avantage de cette situation, de manière à imposer des conditions irréversibles à travers l'Europe.  Nous devons stopper  immédiatement l'attaque contre la Grèce et les autres pays de l'UE de la périphérie;  nous devons bloquer cette politique irresponsable et criminelle d'austérité et de privatisation, qui conduit directement à une crise pire que celle de 1929. 
Nous faisons appel aux forces et aux individus qui partagent ces idées à converger dans un large front d'action européen aussitôt que possible, de produire un programme de transition européen, de coordonner notre action internationale, de façon à mobiliser les forces du mouvement populaire, de renverser l'actuel équilibre des forces et de vaincre les actuels leaders historiquement irresponsables de nos pays, de façon à sauver nos populations et nos sociétés avant qu'il ne soit trop tard pour l'Europe. »

Mikis Théodorakis et Manolis Glezos
Athènes, octobre 2011

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