vendredi 15 mars 2019


Note de lecture de Losurdo : Staline, histoire et critique d'une légende noire


15 Mars 2019 , Rédigé par Réveil CommunistePublié dans #GQ, #Front historique, #Théorie immédiate, #Russie, #Ukraine, #Communistes en Italie


Ouvrage de Domenico Losurdo, disparu le 28 juin 2018.

Note de lecture par Gilles Questiaux: Stalin, storia e critica di une legenda nera

(Staline, histoire et critique d'une légende noire) publié à Milan en 2008 et traduction française à Bruxelles en 2011 (éditions Aden) Présentation de la traduction française ici



Domenico Losurdo est un philosophe communiste italien, né en 1941 [décédé le 28 juin 2018], spécialiste réputé de Hegel et de Gramsci, professeur d'histoire de la philosophie à l'université d'Urbino, auteur en 1999 de Fuir l'Histoire, où il critique « l'autophobie » des communistes, qui est à la fois une sorte d'aliénation psychologique qui a fait des ravages parmi les militants communistes depuis la chute du "mur de Berlin", et une composante de l'idéologie des groupes dirigeants des partis postcommunistes en France et en Italie.

Comme hégélien, Losurdo apporte deux atouts à la connaissance historique marxiste : la réflexion rationnelle sur le rôle des grands hommes, et la critique rationnelle de la forme originaire du gauchisme moral, de la « belle âme » qui veut imposer « la loi du cœur », et l'intelligence du retournement autoritaire inévitable de la belle âme déçue. Pour lui, l'origine de dérives autoritaires dans le mouvement communiste est à rechercher du coté libertaire de l'utopie communiste et non dans la volonté réaliste de construire un État socialiste.

Il s'agit dans Staline, histoire et critique d'une légende noire d'une histoire de l'image de Staline et non d'une biographie ni d'une histoire politique du système auquel ce nom est couramment associé. Mais remettre en cause les clichés de l'antistalinisme tels qu'ils se sont reproduits sans critique depuis 1956 nécessite aussi de revenir sur le fond de la question, et de procéder à l'évaluation de l'histoire soviétique de 1922 à 1953, et même au-delà, puisque les catégories de l'antistalinisme de la Guerre froide ont été généralisée à l'étude d'autres États dirigés par des partis communistes, et d'autres personnalités, Chine et Mao, Cuba et Fidel, Corée et Kim Il Sung, Yougoslavie et Tito.

L'étude de la légende noire est donc pour partie une réhabilitation de la personnalité et de la figure d'homme d'État de Staline, qui est bien distingué du système politique qu'il dirigeait. Elle commence par le constat que l'image de Staline était positive dans le monde, propagande de part et d'autre mise à part, au moment de sa mort en mars 1953, jusqu'en des lieux très inattendus comme par exemple au sein de l'état-major de l'armée israélienne (sic!). C'est la diffusion du rapport Khrouchtchev qui a précipité « le dieu aux enfers ». Ce rapport est une des principales cibles de Losurdo, qui synthétise de manière convaincante un grand nombre de travaux contemporains qui n'en laissent pratiquement rien subsister. Il s'agit d'un document de la lutte interne à la direction du PC de l'Union Soviétique dont la crédibilité est pratiquement nulle, et où la plupart des assertions portant sur Staline sont tout simplement inventées. D'ailleurs la propagande antistalinienne s'est depuis longtemps dirigée dans d'autres directions pour étayer ses réquisitoires.

Pour reconsidérer la stature morale et intellectuelle du dirigeant principal de l'URSS, Losurdo a utilisé le principe du « tu quoque » (« toi aussi ») qui aboutit à la constatation étonnante que dans le contexte de l'époque la plupart des critiques libéraux de Staline, et particulièrement les hommes d'État de premier plan qui peuvent lui être comparés, véhiculent dans leurs propos une conception du monde bien plus machiavélique et brutale que lui, et contrairement à lui fortement teintée de racisme. Sur ce point particulier, Losurdo s'inscrit en faux contre les accusations d'antisémitisme concernant Staline personnellement, même à la fin de sa vie, durant sa maladie, et il défend résolument la thèse que l'antisémitisme, au moins au sommet de l'État soviétique, n'a joué aucun rôle dans l'affaire dite du « complot des blouses blanches » de 1952. Sur la paranoïa attribuée communément à Staline, Losurdo réussit aussi à faire passer de manière convaincante l'idée que la plupart des actions répressives et que la terreur d'État n'étaient pas le résultat d'un emballement délirant. Ils étaient dus à la volonté de juguler, il est vrai par des moyens extrêmes, l'action bien réelle d'ennemis du régime, parfois déterminés à utiliser le terrorisme dans la tradition des groupes révolutionnaires russes du XIXème siècle. L'attentat contre Kirov, en décembre 1934, qui est considéré en général comme le point de départ de la grande terreur qui culmine en 1938, ne peut plus être présenté sérieusement comme une provocation commanditée par Staline lui-même. Il apparaît d'ailleurs que la mentalité « complotiste » qui aime à faire passer les victimes du terrorisme pour ses auteurs est très répandue dans l'historiographie antistalinienne.

L'autre cible principale de Losurdo est l'historiographie trotskiste, à commencer par Trotski lui-même, dont les témoignages et l'analyse du système sont largement à la base de la tératologie occidentale qui essaye de comprendre l'ennemi sans recourir aux catégories scientifiques de compréhension de l'histoire. Trotski avec des nuances, et voulant, comme Khrouchtchev plus tard, dissocier Staline de l'Union Soviétique et se dédouaner par la même occasion, a eu recours à des distorsions de raisonnement qui sont en fait une régression de l'analyse historique scientifique vers l'analyse psychologique. Losurdo pense aussi que la conjecture de Malaparte, selon lequel Trotski aurait planifié un coup d'État en 1927, à l'occasion du dixième anniversaire de le Révolution d'Octobre, est probablement vraie.

Le livre de Losurdo n'étant pas une histoire de l'URSS ou de ses appareils répressifs, on y trouvera peu d'éléments pour réfuter en profondeur la légende noire connexe à celle de Staline, la légende véhiculée avec une certaine habilité par le Livre Noir du Communisme où des pamphlétaires de guerre froide sont cautionnés par la présence d'articles écrits par des historiens anticommunistes professionnels, sous l'autorité d'autres historiens, plus âgés et respectés, qui à leur tour cautionnent le tout. Mais il attaque frontalement et avec encore une fois beaucoup de crédibilité le travail de pseudo-historien du fameux Robert Conquest, qui avant d'être universitaire était un agent des services secrets britanniques spécialisé dans la désinformation, et qui tente d'imputer à Staline la famine ukrainienne de 1933, par un double procédé d'exagération de ses effets et de sa durée et par l'attribution de cette famine à une volonté génocidaire. A l'origine, il s'agit d'une construction a posteriori en guise de plaidoyer pro domo des séparatistes fascistes ukrainiens, pour substituer un génocide à un autre, qui devait masquer leur rôle dans l'extermination des juifs d'Ukraine, et qui reprend des thèmes de désinformation largement diffusés par la propagande hitlérienne durant la guerre (propagande remise en cuisine par Conquest suivant le principe méthodologique bien connu de l'historiographie libérale : ne croyez pas les nazis, sauf quand ils parlent des communistes !).

Losurdo s'attaque aussi à la théorie de la gémellité des monstres, postulant l'égalité Hitler-Staline, et particulièrement aux thèses d'Arendt, écornant au passage sa théorie du totalitarisme (en remarquant qu'elle fit partie de thuriféraires de Staline au moment de la Libération). A l'arrivée, il ne reste qu'un seul point commun entre Hitler et Staline : ils ont été des dictateurs contemporains. Toute idée qu'il ait pu exister une sympathie personnelle ou une complicité entre les deux ne résiste pas à l'analyse des témoignages historiques, et s'avère un mythe de plus de la Guerre Froide.

En conséquence, nombre de clichés sur Staline me semblent définitivement ruinés, et Losurdo y parvient facilement en regroupant les conclusions ou les découvertes des historiens récents, postérieurs à l'ouverture des archives soviétiques. Il est donc acquis que :

Staline n'était ni médiocre, ni stupide, ni paranoïaque.

Staline ne s'est pas effondré au moment de l'invasion hitlérienne, et n'a jamais cru en la bonne foi d'Hitler. Son commandement a joué un rôle militaire décisif, et les généraux soviétiques les plus importants l'ont confirmé de manière indépendante, dont Joukov qui s'était souvent opposé à lui.

Staline a réprimé toute opposition en URSS. Mais cela signifie, contrairement à la légende du chef paranoïaque qu'il y avait une opposition au moment le plus dangereux quand l'Union soviétique devait faire face à la montée du péril hitlérien.

Staline était totalement exempt de racisme ou d'antisémitisme et ne peut pas être accusé de génocide, ni envers les Ukrainiens, ni aucun autre peuple.

Losurdo considère au passage comme acquis par l'évolution de l'état de la question historique que les bilans avancés par Khrouchtchev comme par Courtois sont exagérés environ vingt fois. Ce qui signifierait que la répression politique en URSS sous toutes ses formes aurait causé la mort d'environ un million de personnes exécutées ou décédées en captivité entre 1921 (fin de la guerre civile) et 1953 [ et même ce chiffre parait aujourd'hui nettement surévalué, ndgq, 7/11/2015], et un nombre très faible de victimes depuis 1953. C'est beaucoup moins que les chiffres hyperboliques qui ont circulé sous l'influence de Conquest et de Soljenitsyne. C'est encore beaucoup, mais ce n'est pas la même chose.

Si le pacte germano-soviétique et les dérives de collectivisation des terres restent des ombres sur l'histoire soviétique, ils ne peuvent plus être rapportées à la malignité de Staline en personne, ni même d'un groupe dirigeant plus vaste, ils doivent être compris comme des choix exigés par la survie de l'État issu de la Révolution d'Octobre dans des situations où toutes les autres solutions étaient devenues impossibles. Concernant la collectivisation, le choix de l'élimination des Koulaks en tant que classe ne fut pas celui de Boukharine, l'expert économique du pouvoir bolchevik, qui redoutait qu'elle provoquerait « une Saint Barthélémy » dans les campagnes, d'où sa rupture avec Staline alors qu'il dirigeait l'URSS quasiment sur le même rang que lui dans les années de la NEP.

La brutalité de la répression n'est pas niée par Losurdo, mais elle est contextualisée:

Par rapport aux effets de « brutalisation » (en suivant dans l'utilisation de ce concept Nicolas Werth, pourtant coauteur du « Livre Noir »), cette évolution généralisée des mentalités vers le pire provoquée dans le monde par la Grande Guerre; par rapport au moment de l'histoire mondiale (la « seconde guerre de trente ans »); par rapport à la longue durée de l'histoire russe (le « deuxième temps des troubles »). Et par rapport à la situation mondiale d'oppression coloniale et raciste maintenue par tous les libéraux contemporains de Staline dans leurs empires coloniaux ou sur les peuples d'origine coloniale.

Et aussi par rapport à l'état de siège permanent où la Russie a du vivre pendant 75 ans, en butte à la détermination contre-révolutionnaire sans faille de puissants ennemis : Allemagne, Grande Bretagne, France, États-Unis, Japon, avant et après la seconde guerre mondiale, à laquelle s'est ajoutée l'influence de toutes les églises instituées et de tous les grands groupes de média. L'alliance entre URSS et États-Unis de 1941/45 parait dans ce contexte purement conjoncturelle.

Certains des aspects les plus terribles de l'État soviétique s'expliquent donc en dernière analyse d'une part par l'hostilité permanente du monde entier contre un pays pauvre et une grande nation révolutionnaire. Losurdo invoque aussi comme cause possible l'héritage de despotisme de l'ancienne Russie, qui n'avait pas connu de période démocratique bourgeoise.

Il souligne aussi le rôle d'une dialectique immanente aux mouvements révolutionnaires qui lierait indissolublement l'exigence de la liberté absolue immédiate (et le rêve de la société communiste) à l'imposition de la Terreur, suivant le principe de la dialectique de la « loi du cœur » exposées dans laPhénoménologie de l'Esprit de Hegel.

Losurdo invalide, en bon hégélien, toute critique de Staline et de sa pratique historique basée sur l'opposition de l'idéal au réel, et donc sur l'idée qu'il existerait un bon idéal communiste opposable à un monstre singulier et en définitive inexplicable qui s'appellerait Staline. Il s'agirait alors pour le mouvement communiste de renoncer à la ligne hypocrite de repli tactique où il s'est piteusement abrité en Occident après le rapport Khrouchtchev, et qu'Althusser dans ses meilleurs moments a attaqué sous le nom d'humanisme, Garaudy, Sève étant de bons représentants du khrouchtchevisme humaniste en France. Et dans un tout autre sens du terme, également des représentants du "stalinisme" d'appareil.

Le stalinisme est aussi périodisé : il semble que Losurdo considère que le régime est devenu quasi-autocratique en 1937, dans le contexte de la préparation de la guerre. Le régime carcéral du Goulag s'est aussi considérablement aggravé à ce moment là. Il semble avoir été relativement sous contrôle légal avant cette date. Certains faits horribles, comme le cannibalisme dans l'île sibérienne de Nizan, paraissent davantage le résultat d'incompétence bureaucratique dénoncée par les autorités elles mêmes, que comme le reflet normal du fonctionnement d'un système de répression exterminateur et cohérent. Et si l'URSS doit être comprise en définitive comme une formation sociale qui n'a jamais réussi à sortir de l'état d'exception, les efforts pour ce faire ont été réitérés, et le principal dirigeant bolchevik à avoir essayé ce passage à la normalité est justement Staline.

Cela dit, cette réserve pour finir : il reste dans l'épopée soviétique un résidu d'excès difficilement justifiable aujourd'hui, et certains arguments qui consistent à produire des citations peu glorieuses de Churchill ou de Roosevelt pour les comparer à des citations de Staline sur les mêmes sujets ne sont pas assez probants quand il s'agit de juger du fonctionnement réel du système. On peut contextualiser, et il n'est pas sans signification de savoir que le Cambodge a subi un quasi génocide aérien de la part de l'USAF, de la CIA et ses supplétifs avant la prise de pouvoir par le mouvement extrêmement brutal des Khmers rouges, il n'est pas inutile de comparer l'extermination des officiers polonais internés à Katyn en URSS en 1940 avec celle de la gauche par les Américains en Corée du Sud en 1950, mais il n'empêche que de tels faits n'auraient pas dû se produire dans des pays socialistes. Il n'est pas inutile de rouvrir les dossiers du général Toukhatchevski ou de Trotski et de monter la probabilité qu'ils aient véritablement tenté des coups d'État ou entretenus des relations avec les ennemis étrangers de Staline. Mais ce n'est pas une justification au traitement arbitraire et cruel qu'ils ont subi, dans la mesure où cette manière de trancher la question n'a pas permis la manifestation de la vérité.

Dernier point : Losurdo apparaît par certain coté comme un adversaire de l'utopie et de sa poésie, comme un défenseur du socialisme réel, sans guillemets. Le marxisme de Marx pour lui n'est pas un très bon guide pour comprendre la politique réelle et prosaïque, du point de vue de la gestion du réel qui résiste au rêve révolutionnaire, moins que le marxisme de Gramsci... et de Staline. Nous ne comprendrions bien ni les grands hommes, ni la normalité quotidienne de la vie des hommes simples, nos leaders charismatiques sont pourrait-on dire au point aveugle de notre pensée, et nous ne séparerions pas bien l'état d'exception de l'État de droit. Mais le dilemme est là, et n'est pas résolu par Losurdo, car quitte à rester prosaïque à quoi bon s'aventurer dans l'espace sans limites de la Révolution ?



Note critique additionelle :

Je comprends ainsi l'entreprise de D. Losurdo : la figure historique de Staline a été investie par une mythologie et considérablement déformée. La mythologie stalinienne d'origine, construite par la propagande officielle du parti communiste soviétique et relayée dans le monde par les partis issus de la Troisième Internationale a été remplacée par une mythologie antistalinienne de différentes origines (partis communistes ayant révisé leurs discours après 1956, trotskystes et gauchistes divers, officines de propagande de la guerre froide et historiens, journalistes, transfuges et renégats à leur service, propagande hitlérienne et ses héritiers d'extrême droite, etc.) qui correspond à une conception tératologique de l'histoire comme collection de monstres. Losurdo est donc préoccupé de vérité historique. Mais aussi comme communiste, il s'agit pour lui de contre-attaquer sur un terrain où l'adversaire semble très fort : car le mythe monstrueux sert en définitive à discréditer le mouvement communiste, ouvrier et révolutionnaire dans son ensemble. La reconsidération de la Révolution française au cours du XIXème siècle s'est faite aussi en cassant l'image sanguinaire et monstrueuse qui collait aux protagonistes le plus radicaux de la Montagne, Danton, Robespierre, Marat, Hébert, etc. A y regarder de près, certains traits de personnalité de ces héros révolutionnaires ne sont guère sympathiques, mais nul historien sérieux ne s'égarerait dans un jugement moralisant sur ces acteurs historiques pour essayer de comprendre la Révolution, même en partant d'une prise de parti carrément hostile. Ce n'est pas le cas pour la Révolution russe, et surtout pour l'État qu'elle a créé.

Nous ne serons définitivement plus « staliniens » au sens trivial du mot le jour où nous auront assumé le fait que Staline n'était pas le pire mais au contraire l'un des meilleurs praticiens de la théorie marxiste. Et qu'il nous faut donc inventer maintenant suite à cette expérience une nouvelle forme de démocratie dans la lutte des classes qui n'existe encore qu'entre les lignes, chez Lénine, et certainement pas dans la régression vers la psychologie de l'analyse trotskyste.
Les lois de la connaissance historique développées dans le matérialisme historique, qui restent valides, rendent plus que probable, si le capitalisme ne détruit pas l'humanité auparavant, le passage au socialisme, et ce passage devra bien commencer quelque part dans le monde, et donc le problème crucial de la coexistence interne et internationale avec le capitalisme se posera dans les mêmes termes qu'il s'est posé en URSS (et se pose déjà, en Chine, à Cuba, au Venezuela ...). Notre tâche au XXIème siècle est donc d'inventer le socialisme démocratique non désarmé, vraiment socialiste, vraiment démocratique, qui sera la forme de stabilisation de la société post-capitaliste que l'URSS n'a pu atteindre.

Cette démocratie socialiste à inventer, et en cours d'invention dans les pays socialistes actuels, ne peut pas être le résultat d'une transition à rebours comme celle qui à eu lieu en URSS de 1985 à 1993, ni se développer dans la continuité de la pseudo-démocratie de marché actuelle des métropoles. Il y a donc une part d'inconnu et de risque historique à prendre.



GQ 28 avril 2009, relu en juillet 2018



PS du 3 février 2011 : On voit bien aujourd'hui comment la critique de Staline n'a pour but que de dévider la pelote et d'entrainer avec elle celle de Lénine, Octobre, et la Révolution elle même en commençant par celle de 1789. Et on doit stopper la débandade à la racine car si les anticommunistes ont raison sur un point, c'est quand ils disent que Staline et son système sont solidaires de toute l'histoire des Révolutions depuis Cromwell au moins.

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ALAIN EUGENE VICTOR13/08/2015 19:33Répondre

STALINE : ANGE OU DEMON ?

Il est devenu évident que Staline fut un démon, maitre et inspirateur de l’Empire du Mal et de ces succursales, que dis-je l’alter-ego de Hitler, son frère jumeau et même ces derniers temps libéraux on nous explique que Hitler n’est que la conséquence de Staline.
Qu’il fut le dirigeant sanguinaire, irrationnel et psychopathe de l’Union Sovietique de1924 à 1953.
Pourtant face à ces fausses évidences nous devons tenter de rester ouverts, curieux et surtout de confronter ces articles de foi aux faits, qui « sont tétus »comme disait, l’autre diable, Lénine.
Voila un fils de cordonnier, qui, révolutionnaire professionnel, déporté une dizaine de fois en Siberie, dirigeant -parmi quelques autres- aux cotés de Lénine la Révolution d’Octobre 17, devient le chef de l’ Union Soviétique aprés la mort du fondateur.
De quelle situation hérite-t-il ? Il la résume lui-meme en 1930 « nous retardons de 50 à 100 ans sur les pays avancés. Nous devons parcourir cette distance à 10 ans. Ou nous le ferons, ou nous serons broyés. »
C’est ainsi que se pose la question, être ou ne pas être. Il fait le choix de faire vivre son pays, son peuple, son idéal révolutionnaire.

Pour cela, rien, aucun effort ne sera épargné, aucun sacrifice ne sera évité.Une société toute entiére tendue à l’ extreme sera soumise à l’impératif : survivre quand le grand choc inéluctable viendra. Mais cette marche forcée acharnée, bien qu’elle demande des efforts et des privations inouis, apporte en même temps une améloration telle de la vie quotidienne, du plus modeste ouvrier de la plus éloignée des républiques soviétiques, que les masses adhérent au projet prométhéen de Staline et de ses Bolcheviks. Un véritable enthousiasme de masse souléve les montagnes et finalement, nous le savons tous, c’est cette Russie qui va écraser le nazisme et sauver la civilisation au prix d’une saignée dont l’ampleur nous est inconcevable : 27 millions de morts…..

Alors de distingués censeurs viennent nous dire: mais attendez ! Vous sautez bien facilement sur l’odieux pacte de non-aggression germano-soviétique ! Et il nous faudra modestement, car les temps sont durs, rappeler qu’avant le pacte il y eu les Accords de Munich et la volonté déclarée des démocraties occidentales d’envoyer le molosse Hitler en finir avec ce communisme que le « cordon sanitaire » n’empéchait pas de métastaser partout. Et de rappeler, avec toujours beaucoup de modestie, comment les démocraties occidentales laissérent les fascismes égorger la république espagnole qui avait le mauvais gout d’être un peu trop rouge. Et de rappeler, avec encore plus de modestie, que toutes les offres soviétiques de sécurité collective entre elle et la France et l’Angleterre furent ignorées et méprisées.Que le brillant état-major francais dressait des plans de guerre contre l’URSS en pleine « drôle de guerre ». Et que par conséquent Staline, n’ayant aucun autre choix, fut contraint de signer le Pacte qui lui permettait de gagner un espace et un temps précieux. Et que dire de sa conduite de la guerre qui fut exemplaire et qui aboutit à voir le drapeau rouge flotter sur Berlin. Mais rappeler cela n’est pas suffisant pour convaincre aprés 60 ans d’Hollywood, de soldats Ryan et de grandes évasions, aussi faut-il rappeler que sur les 196 divisions que comptait la Wermacht,176 combattirent contre les soviétiques sur le front de l’Est et que ce sont bien la défense de Moscou, la victoire de Stalingrad et celle de Koursk qui furent les vrais et les indiscutés tournants de la 2° guerre mondiale et enfin n’oublions pas que la bataille de Berlin couta 300.000 morts à l’Armée Rouge ce qui est l’équivalent du total des morts américains durant toute le guerre et sur tous les fronts…… Ne sous-éstimons pas le venin du révisionnisme historique : en 1945, 57% des francais considéraient l’URSS comme le principal vainqueur de la guerre, ils ne sont plus que 20% en 2005….
Enfin la paix revint et le nom de Staline était prononcé avec respect et reconnaissance dans le monde entier.

Mais une nouvelle guerre commenca aussitot: la guerre froide. Avec le même cynisme que quelques années auparavant, la parenthése de l’alliance anti-fasciste fermée, le monde capitaliste reprit son combat contre » l’Ogre de Moscou » et les mêmes calomnies utilisées par Goebbels reprirent du service, indéfiniment répétées jusqu’à devenir des vérités pour bien des gens de bonne foi. Non que Staline fut un tendre qui tendait la joue gauche quand la droite était frappée, non cet homme des tempétes avait de l’Ivan le terrible en lui, du Pierre le Grand mais un Ivan ou un Pierre rouge, bolchevik, au service exclusif de son pays et de son peuple et dont la finesse d’analyse, l’intelligence et la capacité de travail éblouissaient même ses pires ennemis comme Churchill. La reconstruction, la poursuites des projets retardés, rebatir un pays dont le potentiel industriel et agricole a été en grande partie anéanti par une guerre d’extermination -on l’oublie trop souvent- ces objectifs sont mis en cause par une nouvelle croisade anti-communiste dont le coeur, cette fois, est à Washington. Staline y répondra avec la même determination et la même infléxiblité qu’adversaires ou amis lui reconnaissent. De 1947 à 1953 il ripostera coup pour coup.

Mais nos censeurs reviennent à la charge: mais vous avez « oublié » de nous parler du « Goulag » et du « totalitarisme » , cher monsieur ! Oui , il vous faudra vous excuser et aprés une autocritique sincére vous aurez le droit de murmurer que les chiffres fournis par l’ American History Review donne 2 millions de prisonniers au Goulag en 1939, ce qui est un pic, et sans oublier que 70% d’entre eux étaient de droit commun, ce qui représente moins de prisonniers, par rapport à la population, qu’aux Etats-Unis aujourd’hui ! Et que le nombre de morts pendant toute la période « stalinienne » est de 1 million avec la plus grande part (500 000) pendant la guerre ou tout le monde crevait de faim. On est loin des 20 millions de morts annoncés par Hitler en 1924 dans « Mein kampf » et des 100 millions de morts du « Livre noir du communisme », du plus grand historien de tous les temps, monsieur Courtois, le même qui exige un « Nuremberg » pour le communisme, sans doute pour pouvoir finir le travail qu’Hitler n’avait pas pu achever à cause de cet infernal Staline, justement !
A sa mort le peuple soviétique communie dans une immense douleur : tous savent ce qu’ils doivent à Staline, aucun n’a oublié « soeurs, fréres, camarades….. »ces mots qui allaient galvaniser et tremper le volonté de résistance du peuple, ils savent que, s’ ils savent lire à qui ils le doivent, ils savent que si leurs enfants sont ouvriers, ingenieurs, médecins, professeurs à qui ils le doivent, eux qui ont tant souffert savent qu’il a souffert avec eux : il refusa d’échanger son fils, le colonel Jacob Staline, contre le maréchal Von Paulus, » on n’échange qu’un colonel contre un colonel » et son fils mourut. Les sacrifices qu’ils exigeait des autres il s’y soumettait aussi. Ca nous change….

L’ homme qui meurt ainsi, adoré comme un dieu, n’aime pas l’apparat, ni l’étiquette,ni même l’adulation,ce ne sont que des outils du pouvoir. Il est austère et vit dans une simplicité spartiate mais son rêve est » grandiose », dira de Gaulle, historique. Il pris en main un pays déchiré, affamé, arriéré, quasi moyenageux et il en fit la deuxième puissance mondiale qui se lanca à l’assaut du cosmos, le pays où on lisait le plus de livres dans le monde et où, plutot que de faire un tiercé, on jouait aux échecs. Dans des conditions- qu’il faut toujours avoir à l’esprit car « il faut juger alors avec les yeux d’alors » aurait dit Aragon – d’une violence et d’une dureté extémes, des circonstances historiques terribles et implacables, il fut l’homme, violent et dur, terrible et implacable, à qui nous devons notre liberté et notre vie et qui concrétisa le rêve de Spartacus : « je reviendrais et je serais des millions ».

Antoine et Dimitri MANESSIS




GQ23/09/2014 08:12Répondre


Mais qui est Domenico Losurdo ? Et ses ouvrages parus en français ?


Mais qui est Domenico Losurdo ? Domenico Losurdo (1941), Docteur en philosophie, Professeur de l’Université d’Urbino (Italie), est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire des idées politiques.
Sont…


Pour lire la suite cliquez ici





GQ22/09/2014 12:49Répondre


C'est encore Gramsci le plus utile pour penser les contradictions du socialisme réel et leur dépassement possible. C'est une des inspiraions de Losurdo.


L'image d'un Gramsci antistalinien d'une manière ou d'une autre est une pure sottise.





GQ20/09/2014 21:10Répondre


Je ne suis plus à 100% d'accord avec moi-même, en particulier sur la question des contre-pouvoir qui me parait maintenant une fiction idélogique de la société bourgeoise.





Marcel Rayman03/01/2013 17:36Répondre


marcel rayman le vrai se baladait pistolet au poing dans le paris occupé et abattait des officiers allemands isolés avant de rejoindre le groupe Manouchian. Il a son portrait sur l'affiche rouge.
Il est mort fusillé après avoir été torturé. Je n'ai certainement pas le même courage.


je dois être le seul à signer sous ce nom sur quelques rares sites communistes dont celui de GQ.








GQ03/01/2013 16:40Répondre


A propos de trolls, je ne suis pas sur que Marcel Rayman soit toujours la même personne ... en tout cas personne ne lui a demandé de faire la police et de distribuer bon et mauvais points.





Tom-Meursault03/01/2013 14:00Répondre


Marcel Rayman, je ne suis pas un troll. Je ne me rends pas quotidiennement sur Réveil Communiste dans l'unique but de pourrir vos pages de discussions, et à vrai dire ça ne m'intéresse
même pas.


Je peux le dire, je n'avance pas masqué. Je suis, en effet, ce que vous appelez un "trotskyste". De ce fait, beaucoup de contradictions se font jour entre nous, cependant je sais être
pragmatique, je ne vois pas Staline tout noir tout méchant, je ne suis pas manichéen. De même pour la plupart des personnes qui ont joué un rôle dans l'histoire du communisme.


J'ai pris beaucoup de plaisir à lire le débat ci-dessus, rejoignant souvent les propos de CCL.





Marcel Rayman03/01/2013 08:34Répondre


Au final un joli coup de pub pour un site trotskyste. Décidement 2013 avec CN, Fuck the Nazi et Tom Meursault va être une grande année des trolls. Ces gens là avançant masqués le seul
interêt est d'observer la grande variété des postiches utilisées.





CN4640001/01/2013 14:34Répondre


Décidemment...voilà le lien sur les syndicats


http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1922/01/vil19220104.htm





CN4640001/01/2013 14:28Répondre


@ GQ


Merci d'éliminer le commentaire 37. Je comprends que les espaces ne soient extensibles à l'infini. Ci joints deux liens avec des textes de Lénine de 1922, la
maladie, provoquée par une des balle de Kaplan, est en train de prendre le dessus. Il nous expose son point de vue sur la NEP qui a un an. Je note le ton adopté pour parler des ouvriers, des
paysans, des capitalistes internes et externes, des rapports de classe. Remarquable aussi la parenté avec ce qu'on peut savoir de la Chine actuelle. Ses obsessions : trouver des capitaux
pour l'industrialisation lourde et stabiliser le rouble


On est à des kms de la collectivisation violente des années d'après 27!


http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1922/11/4cic/vil19221113.htm#sdfootnote1sym


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Réveil Communiste :


Réveil Communiste est animé par Gilles Questiaux (GQ), né en 1958, professeur d'histoire, membre du PCF et du SNES.



Le blog reproduit des documents pertinents de son point de vue. Cela ne signifie pas forcément une approbation de leur contenu. Il faut les lire comme une revue de presse. Les textes originaux, écrits par l'animateur seul ou en collaboration et dont il endosse pleine et entière responsabilité sont publiés dans la catégorie GQ, accessible directement dans la barre de menu. Ils sont reproductibles, sans modification, à condition d'en mentionner l'origine, et sauf demande contraire.



La ligne politique est de travailler à la création d'un parti du prolétariat moderne, qui n'existe pas encore, et à l'unification des forces communistes en France, par la voie de l'union et de l'action, sans opportunisme électoraliste, ni sectarisme groupusculaire. Le PCF n'est pas ce parti, car sa ligne et son évolution se comprennent essentiellement par son agenda exclusivement électoral, et il n'y a plus aucune possibilité de l'infléchir.



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