« L’heure, nous dit le Manifeste, est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux… des militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités. Nous soussignés, enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale pour échapper à la déportation, déclarons solennellement : si nous sommes en vie, c’est parce que des délinquants solidaires ont désobéi, nous ont cachés, nous ont nourris, en dépit des lois de Vichy et de l’occupant. Ils ont ouvert leur porte, falsifié notre identité, ils se sont tus ignorant les injonctions de la police et de l’administration, ils ont emprunté des chemins de traverse face à la persécution… »
Revenons à la lecture du Manifeste...
Michel Peyret

Sous Pétain, des enfants juifs ont survécu grâce à la solidarité. En 2017, ces enfants d’alors défendent les citoyens solidaires d’aujourd’hui

En France en 39-45 sous le régime de Vichy  du Maréchal Pétain et de l’occupant nazi,  des juifs ont été secourus par des hommes et des femmes qui avaient choisi d’enfreindre les lois pour sauver des vies.
Aujourd’hui en France en 2017  sous le gouvernement du 1er ministre Bernard Cazeneuve et du ministre de l’intérieur  Bruno Le Roux, des hommes et des femmes sont poursuivis pour le secours qu’ils portent à des exilés.
Depuis 2016, au moins 8 migrants sont morts dans les Alpes-Maritimes. Certains sont des mineurs et leur vie aurait pu être sauvée facilement si les pouvoirs publiques ne s’acharnaient pas contre les citoyens solidaires.
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Ces enfants juifs cachés d’alors, survivants grâce à la solidarité, appellent les responsables à cesser les intimidations car le devoir de solidarité s’applique aujourd’hui autant qu’hier…
Un appel à méditer alors que le PS tente – derrière la candidature Hamon – de masquer la politique extrême-droitisante (état d’urgence, violence policière, répression antisyndicale, délit de solidarité ….) menée ces dernières années dans la continuité de celle de Sarkozy, pour appliquer les ordres de l’UE/MEDEF, en serviteur zélé de la dictature du Capital
Manifeste des enfants cachés
« Sans la solidarité de délinquants, nous ne serions pas là »
L’heure est à la renaissance d’un délit de solidarité. Dans la vallée de la Roya, à Calais, à Paris, à Norrent-Fontes, à Boulogne, à Loos, à Perpignan, à St-Etienne, à Meaux… des militants et des citoyens qui ont manifesté concrètement leur solidarité désintéressée aux réfugiés ou aux Roms, sont intimidés, menacés, poursuivis par les Autorités.
Nous soussignés, enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale pour échapper à la déportation, déclarons solennellement : si nous sommes en vie, c’est parce que des délinquants solidaires ont désobéi, nous ont cachés, nous ont nourris, en dépit des lois de Vichy et de l’occupant. Ils ont ouvert leur porte, falsifié notre identité, ils se sont tus ignorant les injonctions de la police et de l’administration, ils ont emprunté des chemins de traverse face à la persécution…
Leur solidarité est aujourd’hui reconnue publiquement. Nous leur sommes reconnaissants, comme nous le sommes au courage de nos parents qui ont fait le dur choix de se séparer de nous et de transformer leurs enfants en « mineurs isolés ».
Mais ce devoir de solidarité s’applique aussi aujourd’hui et nous réclamons la fin de ces procédés d’intimidation. Nous proclamons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l’administration, de la justice ou de la police. Nous sommes solidaires avec celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous passons le flambeau de la solidarité aux lanceurs d’alerte, aux citoyens critiques des politiques xénophobes, aux solidaires du quotidien.
Les 10 premiers signataires :
1. Enfants caché-e-s :
• Georges Gumpel, enfant caché à Lyon puis en Haute-Loire ;
• Liliane Lelaidier-Marton, enfant cachée à Bonneuil-sur-Marne ;
• Georges Tugène, caché en Haute-Loire ;
• Jean de Monbrison, caché près d’Auch, dans le Gers ;
• Nicole Kahn, enfant cachée dans une école catholique à Limoges.
2. Filles et fils, frères et sœurs d’enfants caché-e-s
• Patrick Silberstein, fils d’Hélène Vainberg, cachée par des Italiens à Monthléry ;
• Dominique et Emmanuèle Natanson, fils et fille de Jacques Natanson, caché par des moines dominicains à Saint-Maximin, Var ;
• Jean-Claude Meyer, frère de Colette Meyer, cachée après l’exécution de leur père ;
• Jean-Guy Greilsamer, fils d’Yvonne Greilsamer, cachée à Saint-Dizier en Haute-Marne, puis dans l’Aube ;
• Béatrice Orès, fille d’une enfant cachée dans le département du Rhône.
Cet appel est lancé à l’initiative de l’Union juive française pour la Paix, membre de Délinquants Solidaires. Si vous souhaitez vous joindre à cet appel, merci d’envoyer un e-mail à Dominique Natanson
Source : https://www.ujfp.org/spip.php?article5421