« Nombreux, nous disait Habib en novembre dernier, sont les laudateurs du néo-libéralisme à affirmer que le communisme est défunt et ne peut être un rival. Le PCF était une organisation au service d’une idée, il en était le vecteur opérationnel. Désormais, ses babillages libéraux l'ont disqualifié et en cela il n’est plus en aptitude de prétendre personnifier l’idée du communisme. Alors et malgré ces conditions, l’idée communiste survivra à l’odieuse pantomime de son incarnation du moment, il le faudra, cela relève de l’impérieuse nécessité que l’on doit à cette humanité à laquelle le libéralisme tente d’exorciser ses idéaux de liberté, de progrès et de bonheur... »
Reprenons les réflexions de Habib Abba-Sidick...
Michel Peyret

 

AU PCF LE GISANT EST LE VAINQUEUR

Par Habib ABBA-SIDICK

Par Colère et Espoir60 -  le 29 nov. 2016, 23:58
 
Le PCF est toujours atteint par la « mélangeonite ».
Les militants ont encore voté en faveur du « faute de mieux ». Paradoxe, un parti communiste dont la direction s’est affranchie de l’idéologie éponyme appelant ses militants à choisir son candidat parmi les siens et finalement des adhérents lui préférant un bateleur d’estrade non communiste, auquel ils proposent un avenant au contrat de 2012, de manière à réaliser une pige présidentielle où il interprétera un candidat non communiste menant une campagne électorale sensée être communiste.
La direction du PCF pourra comme Cécile Sorel, lorsqu’elle foula l’escalier du Casino de Paris savourait cette apostrophe soufflait à la spectatrice qu’était Mistinguett ce soir-là : «l’ai je bien descendu ?».
Évidemment, le PCF évidé de sa substance originelle et ayant renié la lutte des classes ne pouvait qu’opiner, puisque la détermination de sa direction était justement de parvenir habilement à ce résultat. Comme quoi la perfidie opère souvent entre les lignes de forces.
D’aventure, nul ne reprochera à l’appareil du PCF ce choix, car après tout il aura été soutiré démocratiquement à des adhérents heureux d’avoir mis la direction en minorité et d’avance se régalant des tirades anti-libérales du tribunitien forgées à l’aune du Panthéon communiste et préparant le ralliement aux décombres du PS lors des législatives.
Soit cela se défend ! Certains se régénèrent dans le défi, encore que celui-là sera emmené, selon la formule de Léon Daudet, par « un taureau avec des cornes d’escargot », car on ne le rappellera jamais assez que Jean-Luc Mélenchon, comme la direction du PCF et leur acolyte Élyséen ont largement contribué à la situation post- référendaire grecque ayant amené les dirigeants félons de cette nation à accepter le Diktat imposé par l’Allemagne et la France au nom de la sauvegarde de L’UE. L’hexagone s’empressant de dépêcher une escouade de fonctionnaires du Trésor de manière à mettre en forme la relégation de la Grèce et Jean-Luc Mélenchon de renier le hochet grec ayant définitivement cessé de le divertir.
Sa propension à décliner la France comme l’Espagne un jour ou la Grèce un autre ou encore le Venezuela selon les toquades d’un interprète d’une histoire dont il est absent révoque toute possibilité d’adhésion. On se doit d’être solidaire du combat des camarades d’ « à côté », mais on ne peut pas au risque de côtoyer le désastre, s’identifier à des représentations ne correspondant pas à notre environnement conceptuel.
L’utilité d’un parti communiste se justifie, dès lors que la lutte s’inscrit dans un affrontement de classes avec comme corollaire l’émergence des opprimés et leur accession au bonheur. La définition d’une société communiste n’est plus à l’ordre du jour, tant la réflexion s’est diluée dans l’attentisme de l’instant libéral.
Les promesses de lendemains... se sont disloquées en heurtant par mégarde le réformisme, les scrutateurs actifs d’antan en rejoignant leur demeure éternelle ne sont plus d’un secours salvateur et ne suffisent pas davantage à projeter l’utilité d’une organisation communiste dépourvue de l’idée d’ériger une société communiste.
Une révolution technologique induisant des phénomènes transformateurs est à l’œuvre, des progrès gigantesques pourraient être accomplis à condition de s’opposer avec détermination à l’exploitation par le libéralisme de ces processus à priori émancipateurs, mais offrant de gigantesques ressources de profits dont la prédation libérale en est l’actuelle détentrice.
Une révolution de cette ampleur déterminera, selon que l’intervention des communistes sera idéologiquement conquérante, la perspective de l’édification d’une société communiste avec l’ensemble des individus participant à sa réalisation et, à contrario, ce progrès ne sera qu’un élément soumis à la transaction, dans une société hiérarchisée par l’accumulation financière détenue par une minorité disposant de tous les moyens de coercition permettant d’enjôler les peuples dans les casernes de la pensée néo libérale.
Nombreux sont les laudateurs du néo-libéralisme à affirmer que le communisme est défunt et ne peut être un rival. Le PCF était une organisation au service d’une idée, il en était le vecteur opérationnel. Désormais, ses babillages libéraux l'ont disqualifié et en cela il n’est plus en aptitude de prétendre personnifier l’idée du communisme.
Alors et malgré ces conditions, l’idée communiste survivra à l’odieuse pantomime de son incarnation du moment, il le faudra, cela relève de l’impérieuse nécessité que l’on doit à cette humanité à laquelle le libéralisme tente d’exorciser ses idéaux de liberté, de progrès et de bonheur.
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