jeudi 9 mars 2017

Intervention de Paul Barbazange au Conseil départemental de l’Hérault le 22 février 2017.
 
 Quel apport communiste immédiatement possible ?
par  Paul Barbazange
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Nous nous interrogeons tous et nous cherchons tous à mettre plus de camarades dans l’action. Ecoutons ce qu’ils disent , déterminer dans les mois à venir ce qui sera les grands thèmes d’action possible pour les communistes sera déterminant. Y compris pour faire vivre l’organisation après le cycle électoral actuel.

 
Quel apport communiste immédiatement possible ?
 
Chaque jour confirme les très grandes difficultés dans lesquelles, nous communistes, nous nous débattons. Le Medef sait pouvoir jouer gagnant avec Le Pen, Fillon, Macron et même Hamon héritier du mitterandisme si ce n’est de Hollande et Cambadélis. Ce qui pése partout c’est d’abord le poids des présidentielles et l’inconnue qui va avec. Notre candidat n’est pas communiste ; partout nous avons grand mal à mettre en oeuvre la "campagne autonome" que nous savons indispensable à notre utilité dans les présidentielles et un résultat aux législatives.
 
Le problème est de cerner l’apport communiste immédiatement possible. C’est déterminant.
 
Il ne peut se réduire pour chacun d’entre nous ou être réduit par notre direction à faire gagner la gauche... depuis trop de décennies, les français et les milieux populaires en particulier ont vécu une alternance profitant au final toujours au MEDEF avec ces dernières années une brutale accélération du détricotage des conquis sociaux. Rappelons nous des années gauche plurielle et de son issue en 2002. Les années Hollande ont été pires. La perspective ouverte hier d’ "un pacte pour une nouvelle majorité de gauche, pour le changement" me paraît un contresens : ce que nous n’avions pas obtenu hier, allons nous pouvoir avec les mêmes l’obtenir demain dans un rapport de forces dégradé ?
 
Par contre dans toutes les réunions auxquelles j’ai participé depuis le dernier CD j’ai travaillé avec des camarades de quatre circonscriptions la 6, la 4, la 5 et la 7 ; camarades qui ont une histoire politique, des conditions très différentes. J’ai remarqué que nos camarades accrochent très fort sur plusieurs questions dont deux se détachent :

L’évolution des forces productives dans le monde et en France impose une rupture, si non le monde va s’enfoncer dans une crise sociale, écologique, militaire, un cycle de violences de classe sans précédent, la référence est alors aux années préparant la guerre de 14.
 
La classe ouvrière, les plus exploités ont besoin d’une représentation autonome de leurs intérêts de classe : Le parti communiste est encore le meilleur cadre de construction de ce parti.
 
D’autres sujets accrochent également : Tout ce qui tourne autour du pouvoir d’achat des salaires et des retraites avec un smic tout de suite à 1800 € brut entraînant grilles de salaires et pensions, le combat contre la pauvreté ; ainsi que la réindustrialisation du pays avec les emplois utiles que cela comporte ; les questions de la paix et du désarmement . N’oublions pas enfin que pour la dignité nous avons manifesté samedi partout en France contre le viol de Théo, les violences policières. C’était très insuffisant, en particulier par l’absence des quartiers populaires... mais cela rappelle l’exigence des luttes et des engagements populaires nécessaires à tout changement.
 
Ces quelques points et d’autres que nous pouvons pointer peuvent fortement contribuer au rassemblement des communistes par delà leurs différences d’appréciations actuelles. Le réveil des revendications, du mouvement social est à ce prix. Camarades je suis persuadé que sans de très fortes luttes de masse il n’y aura pas de changement. Hamon, Macron et même Mélenchon continueront simplement l’alternance plus ou moins tranquille de ces dernières années. Or notre pays a besoin d’une révolution qui ne sera ni celle de 1789, ni celle de 1917, mais qui permettra qu’un mode de production, le socialisme, succède au capitalisme.
 
Notre peuple a besoin d’un parti révolutionnaire replaçant les moments électoraux à leur juste place.
 
Nous ne pouvons faire élire un groupe communiste représentatif qu’en travaillant de façon intelligible à cette rupture historique. Je suis personnellement prêt à voter pour un rapprochement Mélenchon-Hamon. Le fonctionnement institutionnel nous y oblige. Par contre un quelconque pacte, présidentiel ou de législature nous renverrait à des accords de sommet ; plus encore aujourd’hui qu’hier et l’expérience est là : L’accord, le pacte...est un frein aux luttes.

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