samedi 9 mai 2020










Nicolas Constantinovitch, le vilain petit canard de la famille Romanov déclaré fou


HISTOIRE
08 MAI 2020
GEORGI MANAEV




Domaine public

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La famille Romanov avait un cadavre dans son placard. Cependant, ce «squelette», le grand-duc Nicolas Constantinovitch, était bien vivant, fantasque, et menaçait constamment la réputation de la lignée régnante – il a donc été déclaré fou et exilé en Asie centrale. Pourquoi le cousin d’Alexandre III a-t-il subi un tel sort?


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En janvier 2019, un véritable trésor impérial a été découvert à Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan : des pièces de monnaie, de la vaisselle et des bijoux d'une valeur de plus d'un million de dollars. Il s’agissait des trésors, qui n’avaient pu être trouvés durant l’ère soviétique, de Nicolas Constantinovitch Romanov (1850-1918), petit-fils de l'empereur Nicolas Ier. Ce représentant de la lignée tsariste, en exil à Tachkent, n'avait ici pas dépensé l'argent de la famille, au contraire, il avait gagné le sien. Un trait peu commun pour un grand-duc, mais peu surprenant pour l'un des Romanov les plus inhabituels de l'histoire.
Le Romanov de Tachkent



Domaine public

À Tachkent, l’on conserve un bon souvenir de lui. Le prince a vécu ici jusqu'à sa mort et a beaucoup fait pour la ville ; il a tout d'abord construit un système d'approvisionnement en eau. En outre, il a donné de l'argent pour la construction du Théâtre d'art dramatique (disparu depuis) ainsi que du cinéma Khiva (toujours en place), et a créé des bourses pour les étudiants ouzbeks qui n'avaient pas assez d'argent pour intégrer les universités russes. C'était un excellent entrepreneur : il a ouvert des ateliers de photographie, des salles de billard, a établi la vente de kvass, le traitement du riz, la fabrication de savon et surtout de coton, pour lequel était organisé le cycle complet de production. Le prince allouait les revenus de ces productions et d'autres encore pour satisfaire ses intérêts – heureusement pour la population de Tachkent, ils se situaient sur un plan rationnel.

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Nicolas Constantinovitch, membre honoraire de la Société géographique impériale russe, connaissait bien l'agriculture et ses besoins. Son projet le plus célèbre a donc été l'irrigation de la steppe de la Faim, une région désertique près de Tachkent. Avec son argent, le prince a payé la construction du canal d'irrigation Romanov, long de 100 kilomètres, grâce auquel le développement agricole des environs, poursuivi sous les bolcheviks, a commencé. Par son testament, le grand-duc a également donné la moitié de sa fortune à Tachkent pour les besoins publics.



Domaine public

Le prince appelait son canal « Iskander-Aryk » – parce qu'il se faisait lui-même surnommer « Iskander ». À partir de 1899, sur ordre de l'empereur de l'époque, Nicolas II, l'épouse du grand-duc et tous ses descendants ont d’ailleurs commencé à être appelés princes Iskander. Néanmoins, aucun d'entre eux n'a été accepté dans le cercle de la famille impériale – Nicolas Constantinovitch a en effet été parmi les Romanov à jamais rejeté. Par exemple, lorsqu'en 1881, l'empereur Alexandre II a été tué, Nicolas a écrit à son cousin, le prochain empereur Alexandre III, pour lui demander de l'autoriser à venir à Saint-Pétersbourg « pour prier pour les cendres du monarque que j'adore ». « Vous êtes indignes de vous prosterner devant les cendres de mon père, qui a été si cruellement trompé. N'oubliez pas que vous nous avez tous déshonorés. Tant que je vivrai, vous ne verrez pas Saint-Pétersbourg », a-t-il cependant reçu en guise de réponse. Que s'est-il donc passé ?
Le grand-duc et la danseuse



Fanny LearDomaine public

Dans sa jeunesse, Nicolas Constantinovitch s’est distingué au sein de sa famille en devenant le premier des Romanov à obtenir un diplôme d'un établissement d'enseignement supérieur, l'Académie d'état-major général, qui plus est avec une médaille d'argent. Brillant officier, commandant d'un escadron de cavaliers, vers 1871, lors d'un bal, il a fait la rencontre d’Harriet Blackford (1848-1886). Cette danseuse américaine de 23 ans avait déjà été mariée, élevait un enfant et se faisait appeler Fanny Lear. Nicolas est tombé amoureux d'elle et a commencé à exprimer son béguin par le biais de festivités grandioses, dont on s’est immédiatement mis à parler à chaque coin de rue à Saint-Pétersbourg.

Par ce comportement, Nicolas, a violé un certain nombre de principes de l'éthique grand-ducale – selon les normes de la famille impériale, Fanny était une prostituée ordinaire. Une communication ouverte et publique avec ces femmes et leur apparition, ensemble, aux yeux de tous étaient inacceptables pour un grand-duc. Afin d’interrompre tout contact entre eux, Constantin Nikolaïevitch, le père de Nicolas et beau-frère de l'empereur Alexandre II, a donc envoyé son fils comme membre du corps expéditionnaire dans une campagne en Asie centrale, à Khiva – là-même où le prince sera ultérieurement exilé.

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Nicolas ConstantinovitchDomaine public

Ayant fait preuve de miracles de courage et reçu l’ordre de Saint-Vladimir du 3e degré pour ses exploits au combat, Nicolas Constantinovitch est revenu de campagne et avec une force double s’est remis à fréquenter Fanny Lear. Avec elle et son ami, le cornet bon-vivant Nicolas Savine, le prince s’est rendu en Europe, et à son retour, il a loué pour sa bien-aimée une maison entière à Saint-Pétersbourg. Les grands-ducs et les princesses bénéficiaient de leurs propres revenus – à leur naissance, les parents investissaient traditionnellement une certaine somme d'argent dans des titres, dont les intérêts alimentaient le capital personnel de la progéniture impériale. En outre, ils recevaient des sommes considérables pour leurs propres dépenses. Toutefois, pour un train de vie tel que celui de Nicolas et de sa petite amie tout cela ne suffisait pas, et le prince а décidé de rompre quelques siècles de principes grand-ducaux – il s’est tourné vers le crime et le sacrilège.
Une solution psychiatrique



Alexandra IossifovnaCharles Bergamasco

La mère de Nicolas, la grande-duchesse Alexandra Iossifovna, était célèbre pour sa beauté éclatante et son tempérament joyeux. Elle était l'hôtesse de brillantes soirées musicales au cours desquelles elle interprétait sa propre musique, principalement des marches ; Johann Strauss lui a d’ailleurs dédié une valse et un cadril. Le côté le plus excentrique de sa personne était son amour des séances de spiritisme. Comme l'a écrit la demoiselle de compagnie Anna Tioutcheva, Alexandra Iossifovna « a répété ses expériences magnétiques si souvent qu'elle a fini par faire une fausse couche, et elle est presque devenue folle ». Mais c’était déjà à un âge avancé ; dans sa jeunesse, Alexandra était l'épouse préférée de Constantin, deuxième fils de Nicolas Ier. Nicolas lui-même, mélomane et connaisseur de la beauté féminine, admirait sa belle-fille et lui avait offert une icône de la Vierge pour son mariage, un objet saint familial conservé dans un précieux reliquaire avec des diamants.

>>> La grande-duchesse Anastasia a-t-elle réellement survécu à l'assassinat de la famille Romanov?

Or, trois de ces diamants, comme l'a démontré l'enquête, ont été subtilisés une nuit d'avril 1874 par Nicolas Constantinovitch, qui a ensuite envoyé son officier d’ordonnance les mettre en gage. L'affaire a été aggravée par le fait que lors du premier interrogatoire de Nicolas, ce dernier a juré sur la Bible qu'il était innocent et demeurait constamment dans un état d'esprit insolemment joyeux. « Aucun remord, aucune conscience, sauf quand le déni est déjà impossible, et encore il faut alors extirper brin après brin. De l’acharnement et pas une seule larme. Nous avons conjuré tout ce qui lui restait de saint, pour faciliter le sort à venir de son repentir et de sa conscience sincère ! Cela n’a été d’aucune aide ! », a écrit dans son journal le père de Nicolas, Constantin Nikolaïevitch.



Constantin NikolaïevitchDomaine public

Cette histoire ayant déjà fait grand bruit à Saint-Pétersbourg, il fallait expliquer le comportement du grand-duc d'une manière ou d'une autre. Il semble qu'une solution satisfaisante ait alors été trouvée – l’on a décidé de le déclarer fou, et plus précisément kleptomane. La décision était, pour ainsi dire, à portée de main – tous considéraient depuis longtemps Alexandra Iossifovna, mère du grand-duc, comme elle-même folle à cause de son goût pour le spiritisme. Un conseil de médecins a donc été convoqué sous la direction du grand psychiatre russe Ivan Balinski, qui a examiné Nicolas et s'est entretenu avec lui.

Comme l'a noté le professeur Igor Zimine, dans son diagnostic intermédiaire du 12 août 1874 : « Nous [...] ne trouvons pas chez Son Altesse de signes de kleptomanie, mais [...] le patient a développé une forme héréditaire évidente de folie ». En fait, le diagnostic spécifique de Nicolas Constantinovitch n'a pas été posé : « trouble mental douloureux » et « anémie et trouble nerveux complet » étaient des formulations très imprécises. La décision a été prise par Alexandre II lui-même. Le 11 décembre, un décret officiel a été publié, stipulant que le grand-duc Nicolas Constantinovitch « souffre de troubles mentaux ». Il a été officiellement placé sous la garde de son père, mais officieusement sous celle du ministre de l'Intérieur. Il était interdit de mentionner son nom dans les documents officiels et son héritage a été transmis à ses jeunes frères. Il a également perdu tous ses titres et récompenses et a été rayé des listes de son régiment. Une expulsion éternelle hors de Saint-Pétersbourg attendait le grand-duc, âgé de 24 ans, mais son titre, il l'a conservé et a continué à être inscrit jusqu'en 1917 sur les listes de la famille impériale. En outre, il recevait chaque année 12 000 roubles pour ses frais d’entretien. Mais dans ses moyens financiers, il s’agissait d’une goutte d'eau dans la mer. À la fin de sa vie, son revenu annuel était de 1,4 million de roubles, toutes ses entreprises commerciales étant très rentables. Alors, n’était-il pas sain d'esprit après tout ?

>>> Les habitudes les plus étranges des tsars russes
Le grand-duc Nicolas Constantinovitch était-il fou ?



Nicolas Constantinovitch avec sa femmeDomaine public

Le professeur Igor Zimine a eu recours à la consultation de psychiatres modernes pour son livre Les médecins de la cour de sa Majesté impériale. Selon l’une d’eux, le docteur en sciences médicales Nina Vantchakova, le grand-duc aurait pu souffrir du syndrome maniaco-dépressif. Sa vie, outre le vol de diamants, qu'il ne pouvait expliquer à personne, a il est vrai été parsemée de nombreuses actions impulsives.

Après l'annonce de sa folie, le grand-duc a vécu dans 10 endroits différents : Samara, Crimée, province de Vladimir, Ouman (près de Kiev), près de Vinnitsa, province de Podolsk, puis Orenbourg. Toujours membre honoraire de la Société géographique impériale, il a écrit des ouvrages scientifiques sur l'Asie centrale, qu'il envisageait de développer depuis longtemps, depuis sa campagne de Khiva. En 1878, à Orenbourg, il a épousé une noble, Nadejda Dreyer. Et en 1880, il a été déplacé plus près de Saint-Pétersbourg, à Sablino – il semble que son père ait presque persuadé son frère Alexandre de pardonner à son neveu. Il a alors de nouveau reçu la visite de psychiatres. Toutefois, en mars 1881, le tsar a été assassiné et Alexandre III, son successeur, ne comptait aucunement accorder son pardon à son cousin sur demande de son oncle. Il lui a même, comme expliqué précédemment, défendu de venir aux funérailles, et en réponse, Nicolas Constantinovitch a refusé de lui prêter serment. C'était un scandale presque plus grand que celui du vol des diamants – cette fronde politique était susceptible de créer une aura de martyr et de dissident autour de Nicolas. Il a donc à nouveau été proclamé fou.



Alexander II et Maria AlexandrovnaSergey Levitsky

Tout d'abord, Nicolas a été enfermé dans une forteresse, pour des raisons politiques. Puis on lui a recommandé de s'exiler dans une grande ville, où ses pitreries s'expliqueraient facilement par la folie. Nicolas a donc été envoyé à Tachkent, où Nadejda Dreyer l'a suivi. Bien que leur mariage, dont on a appris l'existence à Saint-Pétersbourg, ait été officiellement dissous par le Saint Synode, le couple ne s’est pas séparé pour autant.

>>> Trésors impériaux: ces joyaux de la couronne de Russie ayant été perdus, vendus ou mis sous clef

Nicolas Constantinovitch a vécu à Tachkent jusqu'à sa mort en 1918. Quelles autres facéties a donc eu cet homme qui s’est occupé de l'irrigation de la steppe, cet ancien voleur qui a lancé des dizaines d'entreprises florissantes ? Selon les mémoires du premier ministre Serge Witte, « dans la région, il était reconnu comme un homme intelligent, compétent et relativement simple ». Néanmoins, il ne laissait pas ses supérieurs s'ennuyer : par exemple, il s’est rendu auprès d'un nihiliste en exil et lui a proposé de se joindre à lui dans une alliance politique secrète contre le pouvoir. En 1895, il a épousé une Cosaque, Daria Tchassovitina, avec laquelle il a eu trois enfants. Déjà après la mort d'Alexandre III, lorsque les relations avec la cour ont commencé à s'améliorer, il a rencontré Valeria Khmelnitskaïa, une écolière de famille noble âgée de 15 ans, a commencé à vivre avec elle et a essayé de l’épouser. Tout cela à la vue de sa femme Nadejda. Il a par conséquent de nouveau été examiné et annoncé fou. Pour séparer le grand-duc de Valeria, il a été transféré à Tver, puis dans les terres baltes. Lorsque Khmelnitskaïa a disparu de l'horizon (en se mariant), le grand-duc a été renvoyé à Tachkent. Son attitude extrêmement impulsive envers les femmes était hautement discutée à Tachkent – le grand-duc croyait cyniquement qu’en matière de gent féminine il ne s’agissait que d’une question de prix à payer.



Legion Media

Lorsque la Révolution de 1917 est survenue, Nicolas Constantinovitch était encore en vie. Il a alors hissé un drapeau rouge au-dessus de sa résidence et a envoyé un télégramme de félicitations au nouveau premier ministre Alexandre Kerenski, son vieil ami. Le « duc Iskander » est mort le 14 janvier 1918 d'une pneumonie.

Dans cet autre article, nous vous relatons quatre scandales sexuels ayant entaché la réputation de la lignée Romanov.

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HISTOIREROMANOVOUZBÉKISTANASIE CENTRALERÉVOLUTION BOLCHÉVIQUE

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En images : Sept parcs de Moscou dédiés à la Victoire dans la Grande Guerre patriotique

TOURISME
09 MAI 2020
ELEONORA GOLDMAN

La capitale russe préserve soigneusement les souvenirs de l'exploit réalisé par le peuple soviétique dans la lutte pour la Patrie.



Alexander Vilf/Sputnik
1. Parc de la Victoire sur le mont Poklonnaïa



Legion Media

« Poklonnaïa Gora » est l'un des endroits les plus populaires de Moscou : environ 10 millions de personnes le visitent chaque année.

Il est sacré pour les Moscovites : en 1812, sur la colline Poklonnaïa, Napoléon attendit en vain que les boyards viennent lui apporter les clés de la ville, comme cela avait été fait ailleurs.

À la fin des années 1940, il était prévu d'y ouvrir un monument en mémoire de la Grande Guerre patriotique, mais l'idée n'a été pleinement réalisée qu'en 1995.



Legion Media

À l'occasion du 50e anniversaire de la Victoire, célébré en 1995, un complexe commémoratif et le Musée central de la Grande Guerre patriotique ont été solennellement inaugurés dans le parc. De plus vous pouvez y voir des lieux de culte de différentes confessions.

>>> En images: Moscou durant la Seconde Guerre mondiale au travers de photographies d’archives
2. Parc du 70e anniversaire de la Victoire à Novyé Tcheriomouchki



Service de presse

Un nouveau parc est apparu dans ce quartier résidentiel du sud-ouest de Moscou en 2015. Auparavant, c’était un terrain vague, mais maintenant une allée des villes-héros y a été aménagée. Les installations le long du sentier pédestre racontent les événements de la Seconde Guerre mondiale, et on y trouve un amphithéâtre pour organiser des événements. Le long des sentiers, des arbres nommés en l’honneur d'anciens combattants ont été plantés.
3. Parc du 40e anniversaire de la Victoire à Zelenograd



Service de presse

L'un des plus beaux parcs de la capitale dédiés à la Victoire est situé à Zelenograd, un quartier excentré au nord-ouest de Moscou. Ici se trouve un monument au maréchal Konstantin Rokossovski, sous le commandement duquel, pendant l'hiver 1941, l'Armée rouge a combattu dans cette partie de Moscou, la protégeant de l'invasion des nazis.

Le parc est particulièrement impressionnant le soir : les sentiers le long de l'étang principal sont éclairés d’une façon particulière et semblent planer au-dessus de l'eau.
4. Place Talalikhine à Taganskaïa



Service de presse

Cette petite place au centre de Moscou est dédiée au pilote de génie Viktor Talalikhine. En 1941, cet as de 23 ans a été l'un des premiers pilotes d’URSS à réaliser un bélier aérien de nuit au-dessus de Moscou.

Une stèle commémorative et une fontaine ont été érigées sur cette place, dont la base représente la médaille « Étoile de héros de l'Union soviétique ». La fontaine a été complétée par une installation en forme de chasseur I-16 - une copie de l'avion à bord duquel Talalikhine volait.

>>> Combien de citoyens soviétiques sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale?
5. Square des défenseurs du ciel à Krylatskoïé



Service de presse

Pendant la guerre, dans ce qui deviendrait le quartier de Krylatskoïé à l'ouest de Moscou, se trouvait une batterie antiaérienne. Ici, le 22 juillet 1941, des pilotes soviétiques ont abattu le premier bombardier fasciste.

À la mémoire des défenseurs du ciel, un monument se dresse sur le boulevard Ossenny : il représente une femme avec un enfant dans les bras, derrière laquelle sont visibles les contours d'un radar du temps de la guerre. De l’autre côté se trouvent les noms des unités de défense aérienne de Moscou.
6. Allée des vétérans à Marino



Service de presse

L'un des plus beaux sentiers de promenade, situé entre les quartiers de Marino et Lioublino, est l’Allée des vétérans, inaugurée en 2006. Le long de la promenade se trouvent des stands avec des photos des batailles pour Moscou et sept étoiles en l'honneur des villes-héros : Leningrad, Volgograd, Kiev, Sébastopol, Odessa, Moscou et Brest.
7. Place de la milice populaire à Khorochevo-Mnevniki



Service de presse

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des miliciens se sont rassemblés à cet endroit avant de se rendre sur front afin de faire leurs adieux à leurs proches pour la dernière fois. Beaucoup d'entre eux sont partis en sachant qu'ils avaient peu de chances de revenir du champ de bataille.

En mémoire de ces événements tragiques, un monument a été érigé : quatre soldats se rendent en première ligne pour défendre les accès à la capitale. Des panneaux d'information le long des sentiers familiarisent les visiteurs avec les héros de la milice populaire de Moscou. De nombreuses rues de la ville portent aujourd'hui leur nom.

Découvrez quelles unités de combat étrangères ont combattu les nazis aux côtés de l'armée soviétique dans cette autre publication.
RUSSIEMOSCOUHISTOIRE9 MAIPARCSALLEMAGNE NAZIESECONDE GUERRE MONDIALE
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Même confinés, explorez en 3D les merveilles de Russie grâce à Google Street View

TOURISME
09 MAI 2020
ERWANN PENSEC

En cette période de confinement, les amateurs de voyage sont susceptibles de se sentir à l’étroit. Pourtant, il existe bien des solutions pour se dépayser sans quitter son canapé, et à l’aide des nouvelles technologies, il vous est même possible de découvrir les lieux les plus époustouflants de Russie comme si vous y étiez! Suivez-nous!



Maria Vachtchouk/Russian Look; Sergueï Fomine; Konstantin Kokochkine/Global Look Press

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Vous avez déjà parcouru des centaines de kilomètres dans votre salon depuis le début de la pandémie et éprouvez le profond désir de repartir à la découverte du monde ? N’attendez plus ! Un clic seulement vous sépare des trésors de l’immense Russie. Grâce au service Google Street View, il vous est en effet possible de vous immerger, en 3D, dans ce pays aux paysages et sites architecturaux des plus exceptionnels et divers.

Les images qui suivent sont interactives, n’hésitez donc pas à les tourner à 360° pour en découvrir l’entièreté, et à cliquer sur les flèches directionnelles, quand disponibles, afin de vous déplacer en trois dimensions à travers le décor. Nous vous proposons pour cela une sélection de lieux à explorer par vous-mêmes, qui ne tarderont pas à vous faire oublier les quatre murs vous retenant prisonnier. C’est parti !
Kremlin de Moscou

Commençons par le Saint Graal des touristes, principale forteresse et centre du pouvoir de Russie. Cette citadelle aux célèbres remparts rouges renferme de nombreuses cathédrales et églises, mais aussi de somptueux palais et de verdoyants jardins. Qui aurait pensé que vous déambuleriez au gré de ses allées aujourd’hui ? Ouvrez l’œil, vous devriez y apercevoir la cloche-tsar et le canon-tsar, les plus gros spécimens de leur genre dans le pays !

Moscow-City

La capitale russe ne se résume toutefois pas à son glorieux passé. Avec près de 17,2 millions d’habitants dans son agglomération, Moscou apparait de nos jours comme l’une des plus grandes mégalopoles au monde, comme en témoignent les gratte-ciels du quartier d’affaires Moscow-City, qui ne cessent de sortir de terre. Levez donc les yeux, vous en aurez le tournis !

Place du palais, Saint-Pétersbourg

Que serait la Russie sans sa capitale culturelle, l’élégante Saint-Pétersbourg, cité chérie des tsars ? Vous voici tout droit transporté sur la grandiose place du Palais. À votre gauche, le célèbre palais d’Hiver, tandis qu’à votre droite se dresse la colonne d'Alexandre, imaginée par l’architecte français Auguste de Montferrand. Le pharaonique bâtiment jaune n’est quant à lui nul autre que le palais de l'État-Major.

Perspective Nevski, Saint-Pétersbourg

À quelques pas de là s’étend l’avenue la plus mythique de Russie, la perspective Nevski. Longue de 4,5 kilomètres, elle est bordée par de nombreux monuments incontournables, tels que la cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé, mais aussi celle de Notre-Dame-de-Kazan, visible ici à gauche, ou encore la resplendissante Maison du Livre, sur votre droite. N’hésitez pas à explorer cette légendaire voie afin de vous imprégner de l’indescriptible atmosphère saint-pétersbourgeoise, entre canaux et architecture raffinée.


Lire aussi : (FAQ) Ces réponses que vous ne trouverez pas dans les guides de Saint-Pétersbourg
Devant la tombe de Tolstoï

Auriez-vous pu imaginer que la tombe de celui qui fut peut-être le plus grand écrivain russe ne serait qu’un amas de terre recouvert d’herbe en pleine forêt ? Située sur son domaine de Iasnaïa Poliana, dans la région de Toula, sa sépulture a en effet de quoi surprendre. N’hésitez pas à suivre le chemin de terre sur votre droite pour visiter la propriété de cet illustre homme de lettres, auteur de Guerre et Paix.

Tsmiti

Changement de décor ! Nous sommes ici en République d’Ossétie du Nord, région montagneuse du Caucase russe, célèbre pour la splendeur de ses paysages et la richesse de son patrimoine culturel. Son territoire s’avère parsemé de tours médiévales dont la localité de Tsmiti est l’un des plus envoutants ensembles.

Fiagdon

Des airs d’Auvergne, n’est-ce pas ? Il s’agit pourtant d’un lieu se trouvant, à vol d’oiseau, à deux kilomètres seulement du précédent, mais immortalisé en une autre saison. Devant vous, le monastère de la Dormition Alain, le plus en altitude de Russie, fondé en l’an 2000.

Dargavs, la Cité des morts

Dans les contreforts des monts d’Ossétie, se cache enfin un site particulièrement difficile d’accès, l’un des plus mystérieux et fascinants de Russie : Dargavs, surnommée la « Cité des Morts ». Il s’agit en réalité d’une nécropole comprenant une centaine d’édifices funéraires, au sein desquels l’on peut encore apercevoir les restes des défunts, accompagnés d’objets rituels. Selon les chercheurs, ce site aurait été construit pour accueillir les victimes d’une dévastatrice épidémie de peste aux XVIII-XIXe siècles.


Lire aussi : L’Ossétie du Nord racontée par un Français, entre Cité des morts et hospitalité montagnarde

Dans la baie de Vladivostok

Grâce à la technologie, vous voici transporté en un instant à l’autre bout du continent, dans la capitale de l’Extrême-Orient russe. Cet avant-poste situé à quelques kilomètres seulement de la Chine et de la Corée du Nord est souvent qualifié de « San Francisco russe » en raison de son relief fortement marqué. Ayant fait l’objet de considérables investissements ces dernières années afin de devenir la vitrine russe en Asie, comme l’a autrefois été Saint-Pétersbourg en Europe, elle s’est vue dotée de nouvelles infrastructures, et notamment du gracieux pont de la Corne d’Or, sur lequel vous vous trouvez actuellement. D’ici, la baie de ce port de premier rang s’offre pleinement à vous !

Sur la glace du Baïkal

Vous pensiez que marcher sur l’eau était impossible ? Voici la preuve du contraire ! Le lac Baïkal, perle de Sibérie et mer sacrée des chamans, est le fantasme de voyageurs du monde entier. Devant vous se dresse le rocher du Chaman, sur l’île d’Olkhon, haut lieu du chamanisme bouriate. Tournez la tête et admirez ensuite les étendues de ce plan d’eau semblant infini, long de plus de 600 kilomètres.

Le Baïkal en été

Ce lac, le plus profond du monde, se révèle tout aussi paradisiaque durant la période estivale. Ses eaux cristallines, parmi les plus pures au monde, sont un véritable plaisir pour les vacanciers souhaitant s’y baigner. Vous n’êtes toutefois pas à l’abri d’y subir la concurrence des phoques, qui seraient ici près de 100 000 !

Grande mosquée de Grozny

La Tchétchénie, dont Grozny est la capitale, fait souvent l’objet de tristes associations. Cette république à majorité musulmane du Caucase russe a pourtant beaucoup à offrir, de ses imprenables et pittoresques montagnes à sa singularité culturelle et historique. La mosquée Akhmad Kadyrov, surnommée « Cœur de la Tchétchénie », compte parmi les plus grandes d’Europe et abrite l’une des Reliques Saintes de l’islam, le bol de Mahomet.


Lire aussi : De la guerre à la paix, voyage en Tchétchénie
Au pied des volcans du Kamtchatka

Tout à l’est du pays, il est une péninsule suscitant la convoitise des aventuriers les plus intrépides du globe. Il s’agit bien évidemment du Kamtchatka, terre sauvage et hostile, royaume des ours et des volcans. L’on y dénombre en effet plusieurs centaines de ces monts fumants, attirant chaque année les amateurs de voyages extrêmes. (Panorama unique, sans déplacement possible)

Port de plaisance de Sotchi

Vous préférez les séjours en station balnéaire ? Aucun problème, la Russie a également de quoi vous combler. Sotchi, rendue célèbre à l’étranger grâce aux Jeux olympiques d’hiver de 2014, se situe sur le littoral de la mer Noire, lieu de villégiature des Russes depuis l’ère impériale. Bénéficiant d’un climat doux toute l’année, y poussent des palmiers, tandis que des dauphins rendent régulièrement visite aux plaisanciers dans le port. Qui a donc dit que la Russie était obligatoirement synonyme de neige et de grands froids ?

Au beau milieu des steppes du Touva

Pour achever ce périple virtuel à travers la Russie, nous vous proposons à présent d’arpenter les steppes interminables de Sibérie, et plus particulièrement celles de la République du Touva, à la frontière de la Mongolie. Ses étendues bosselées étaient autrefois parcourues par des nomades, et le sont encore par quelques irréductibles rejetant la sédentarité. Cette région, parmi les plus isolées du pays, est une terre de bouddhisme et était il y a tout juste un siècle encore une partie intégrante de la Chine.


Dans cet autre article, découvrez un autre site extraordinaire de Russie, le Manpoupounior, où se dressent de gigantesques colosses de pierre formés par les vents.
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Quand Soviétiques, Américains et Britanniques combattaient côte à côte pendant la guerre 39-45

HISTOIRE
09 MAI 2020
BORIS EGOROV

Bien que la plupart des opérations conjointes entre les Alliés occidentaux et l'Union soviétique eussent été couronnées de succès, l'une s'est si mal terminée qu'elle a non seulement détérioré les relations bilatérales, mais a également grandement contribué au déclenchement de la guerre froide.



National Museum of the U.S. Air Force

L'Armée rouge a rarement combattu coude à coude avec les troupes américaines ou britanniques sur le champ de bataille pendant la Seconde Guerre mondiale. Les armées des trois pays opéraient sur différents fronts et poursuivaient leurs propres objectifs. Cependant, plusieurs épisodes de coopération ont eu lieu.
Opération Countenance



Dmitry Minsker/Sputnik

À l'été 1941, alors que les troupes soviétiques subissaient de lourdes défaites contre la Wehrmacht, Staline et Churchill ont décidé d'ouvrir un nouveau front à des milliers de kilomètres de l'Europe, contre l'Iran. Cette décision était liée à l’orientation pro-allemande de ce pays du Moyen-Orient.

Le Troisième Reich avait non seulement une influence colossale sur l’économie et la politique de l’Iran, mais il avait en outré créé sur place un réseau de renseignement très étendu. Afin de liquider une menace potentielle pour la frontière méridionale de l’Union soviétique et d’assurer l’accès stable des livraisons britanniques d'armes et de munitions à l'URSS, les deux pays ont envahi conjointement l'Iran le 25 août 1941.

Ici vous pourrez découvrir une galerie de photos sur la façon dont l'invasion de l'Iran, surnommée opération Countenance, s'est déroulée, et comprendre comment les soldats soviétiques et britanniques se serrèrent la main comme des alliés pour la première fois.
Opération Benedict



F/O B. J. Daventry, RAF official photographer

Presque au moment où les Soviétiques et les Britanniques luttaient conjointement dans ce chaud pays méridional, ils entamaient également un combat commun dans les glaces de l’Arctique. Fin août-début septembre 1941, 39 chasseurs Hurricane, 30 pilotes de la Royal Air Force et plusieurs centaines d'assistants sont arrivés dans les ports du nord de l’URSS.

Des centaines d'avions de chasse britanniques devaient être livrés à l'URSS pour aider le pays dans sa lutte contre les nazis. La mission des pilotes de la RAF était de former leurs collègues soviétiques à les piloter. Cependant, leur présence ne s’est pas limitée à cet apprentissage : les pilotes britanniques ont également combattu dans les cieux leurs ennemis allemands et finlandais.

Ici vous pouvez lire comment les pilotes de la RAF ont vécu et combattu dans l'Arctique soviétique à l'automne 1941 et quel rôle ils ont joué dans la défense de la région en ces temps difficiles.
Convois arctiques



National archive/Fortepan

Les convois de l'Arctique étaient l'un des principaux moyens par lesquels l'Occident aidait l'Union soviétique pendant la guerre. Des chars, des avions de chasse, du carburant, des munitions, des matières premières et de la nourriture étaient fournis en masse, jouant un grand rôle dans la victoire finale sur l'ennemi.

L’itinéraire des convois passant dangereusement près de la Norvège occupée par les Allemands, les Alliés ont dû se coordonner étroitement pour protéger les navires, les cargaisons et les hommes contre la Luftwaffe et la Kriegsmarine. La marine britannique a conduit les convois dans les eaux côtières soviétiques, où ces derniers ont été livrés avec succès grâce à la couverture fournie par les avions et navires de la flotte soviétique du Nord.

Vous pouvez lire l’histoire éclatante de cette coopération de premier plan pendant la Seconde Guerre mondiale dans notre article en anglais. Vous y découvrirez également l'histoire tragique du convoi arctique le plus malchanceux, le PQ-17.
Opération Frantic



Imperial war museum, Alexander Zubkov/Flickr

En février 1944, l'US Air Force a obtenu l'autorisation de Staline d'utiliser les aérodromes soviétiques pour bombarder l'Allemagne. Plus de 70 bombardiers et chasseurs d'escorte américains étaient stationnés près de la ville ukrainienne de Poltava, sous la protection de canons antiaériens soviétiques.

Cette opération, baptisée « Opération Frantic », visait à améliorer les relations entre deux pays, mais les a sérieusement endommagées au final. Le 22 juin 1944, la Luftwaffe a attaqué par surprise l'aérodrome en détruisant la plupart des avions de l'USAF. Les Américains ont accusé les Soviétiques de ce désastre.

Ici vous pourrez découvrir qui était vraiment responsable de l'échec de cette opération initialement destinée à améliorer les relations bilatérales, mais qui en fin de compte les a sérieusement endommagées.

Pourquoi l'Armée rouge n'est-elle pas parvenue à capturer Hitler dans son bunker ? La réponse à cette question, vous la trouverez dans cette autre publication.
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