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Le nouveau visage de la pauvreté
Plus de 2500 personnes ont fait la queue samedi pour obtenir un colis alimentaire. La crise du coronavirus a plongé de nombreuses familles dans la précarité.

DIMANCHE 3 MAI 2020 MOHAMED MUSADAK
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Certains ont attendu trois heures pour recevoir un colis alimentaire d’une valeur de 20 francs. KEYSTONE
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Une queue de plusieurs centaines de mètres et environ trois heures d’attente pour un colis alimentaire d’une valeur de 20 francs ont jeté brutalement la lumière sur une nouvelle précarité à Genève. Plus de 2500 personnes se sont déplacées samedi à la patinoire des Vernets pour obtenir de quoi tenir.

Environ 1300 colis ont été distribués – ceux qui n’ont pas pu être servis recevront des bons d’achat alimentaire. Quelques articles hygiéniques, du riz, des pâtes, du sucre, de l’huile, une boîte de thon et deux boîtes de sauce tomate. Le strict minimum.

Une opération exceptionnelle de par son ampleur, qui n’aurait pu avoir lieu sans l’impulsion de l’association la Caravane de solidarité et sa soixantaine de bénévoles mobilisés vendredi et samedi ainsi qu’aux dons de privés qui ont afflué tout le week-end. Une distribution alimentaire à laquelle les Genevois devront peut-être s’habituer. Il y a un mois, la femme à l’origine de cette organisation – elle souhaite garder l’anonymat, traumatisée par l’arrestation qu’elle a subie il y a quinze jours (notre édition du 20 avril) – préparait 150 colis avec son mari. Depuis, la hausse est exponentielle: environ 800 sacs la semaine dernière, 1370 samedi.
«Sous le radar»

De rebelle, l’association est devenue partenaire et a obtenu le soutien de la Ville de Genève et des acteurs sociaux institutionnels. La distribution de samedi s’est donc faite en collaboration avec le Centre social protestant, les pompiers volontaires de la Ville pour les aspects logistiques, Médecins sans frontières pour le concept sanitaire et enfin les Colis du cœur et la fondation Partage pour la nourriture et les bons. Les Hôpitaux universitaires, eux aussi, étaient présents et proposaient un accès aux soins. Les services sociaux de la Ville de Genève étaient là également afin d’orienter les personnes qui en auraient besoin vers des dispositifs moins ponctuels.


«Plus la crise se prolongera, plus il y aura du monde» Christophe Jakob

«Cette crise a révélé une précarité invisible, sous le radar des institutions. Celle de familles qui s’en sortaient juste-juste et qui ont soudainement basculé dans la pauvreté», explique Alain Bolle, directeur du Centre social protestant. Selon lui, ces familles qui vivotaient et qui ont perdu brutalement leurs revenus sont avant tout des personnes en situation irrégulière. «On ne peut pas parler de cette situation sans évoquer Papyrus (l’opération genevoise de régularisation des personnes sans-papiers, ndlr). On en a régularisé plus de 2000, leur nombre total est estimé à environ 10 000. On a donc 8000 personnes qui théoriquement n’ont droit à aucune aide et qui ont subi de plein fouet le ralentissement économique.»
Explosion des demandes

Les chiffres des Colis du cœur tendent à confirmer les constatations du directeur du CSP. Selon le dernier comptage jeudi, il y a 7465 personnes qui ont recours à leurs bons alimentaires. «Il y en avait moins de 4000 au tout début de la crise. Désormais, c’est environ 500 nouvelles personnes qui s’enregistrent toutes les semaines», assure Alain Bolle. Une situation qui paraît hors de contrôle. Les Colis du cœur n’excluent pas que le nombre de bénéficiaires augmente encore de 2000 à 3000 nouvelles personnes. «Plus la crise se prolongera, plus il y aura du monde», prévient Christophe Jakob, membre de la Caravane de solidarité.

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