mercredi 23 mai 2018


VIVRE EN DÉMOCRATIE

Les tragédies grecques

Daniel Paquet                                                                                      dpaquet1871@gmail.com

Démocratie regroupe les concepts de demos (peuple) et kratos (pouvoir), donc : pouvoir du peuple.  Toutefois ce dernier terme n’a pas toujours signifié « population entière ».  Au temps de l’empire grec, i.e. par exemple vers -500 avant J.C., il s’agissait des habitants libres de la cité, propriétaires de grandes étendues champêtres en opposition aux esclaves et aux métèques; la cité se limitait dans le meilleur des cas à quelques dizaines de milliers de personnes possédant des hectares de champ en culture; et des esclaves, à l’extérieur de l’enceinte de la cité, ex. Athènes.

Chacune des cités, « sous l’autorité des dieux » menaient une vie réglée selon l’emprise des phénomènes de la vie courante.  Au-delà des litiges « terrestres », les dieux tranchaient; il en allait ainsi avec les nombreuses guerres… souvent fratricides, ex. la guerre de Troie.

Les Grecs ont laissé une littérature imagée et fouillée de cette Histoire :  Homère, L’Iliade et L’Odyssée d’une part, mais aussi les tragédies d’Eschyle, de Sophocle et d’Euripide.  Ce sont des fresques littéraires où interviennent rois et dieux qui décident au bout du compte… de tout.  La trame est classique :  quelques personnages de la cour (roi, reine, leurs héritiers et quelques rôles de soutien), des chœurs (représentant l’opinion publique, les traditions et les familles ou encore des porte-parole de divinités) qui, complotent, glissent parfois dans l’inceste (Œdipe), permettant des crimes sordides et condamnent à la mort (y inclus au suicide) ou in extremis à l’exil.

L’intrigue est relativement simple et se déroule dans des agoras extérieurs (avec une acoustique formidable).  Généralement, on connaît d’avance par la rumeur, les clichés et les redites, l’issue de la pièce.  Mais l’intensité du jeu et le pathos des acteurs donnent, à travers les ans, une nouveauté à des tragédies qui – somme toute –, se ressemblent (ex. Électre) dans Sophocle, Euripide et Eschyle).

Plus qu’historique ce théâtre est « moralisateur ».  Il suscite des discussions sur les « vraies » valeurs (ex. l’opposition d’Antigone au roi Créon), dans Sophocle; donc ce que l’on doit inculquer à la jeunesse « patricienne ».  Le théâtre grec est plus qu’un passe-temps.  C’est un grand manuel d’histoire, un code de vie (éthique) et malgré tous les conflits, un clin d’œil à la vie.

La Nouvelle Vie Réelle www.lnvr.blogspot.com




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire