jeudi 24 mai 2018


Militantisme, terrorisme et art  « engagé »

Vive le Québec libre! – le mouvement communiste international

Daniel Paquet

Que ce soit en Europe ou au Canada, il y a de ces manifestations dont l’issue tourne parfois au vinaigre.  ‘ Même des événements festifs peuvent dégénérer en émeutes’, souligne la juge Chantal Masse, en pointant du doigt les défilés de la Saint-Jean–Baptiste au Québec (Fête nationale des Canadiens-français).

« La Cour supérieure a invalidé en partie un controversé règlement de Montréal.  Il sera dorénavant possible de manifester spontanément et en portant un masque. »  (Nardi, Christopher, La Cour permet de manifester masqué, 24H, week-end 23-26 juin 2016, Montréal, page 7).

On peut toutefois se poser la question :  pourquoi des manifestants aux revendications légitimes –au Canada- n’osent-ils pas les promouvoir à visage découvert?  Incidemment, l’amendement au Règlement sur la prévention des troubles de la paix avait été mis en place… en 2012, en plein cœur des manifestations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité » (Ibidem, page 7) qui avait rassemblé jusqu’à 200 000 personnes au centre-ville de Montréal un bel après-midi ensoleillé.

« Les manifestations ‘instantanées’ n’auront dorénavant plus à fournir d’itinéraire ni d’horaire aux policiers, a également tranché la juge. » (Ibidem, page 7).

Et pour ce qui est des casseurs, le dicton ‘l’occasion fait le larron’ n’est pas de mise.  Ce sont souvent des nazillons organisés qui agissent avec préméditation.  Il faut souhaiter que le mouvement syndical contribue au bon encadrement des manifestations démocratiques de la jeunesse et des étudiants.

Il arrive aussi que des anarchistes infiltrent les mouvements estudiantins et autres.  Leur but :  imposer leur programme politique.  Maintenant, ils sont qualifiés de ‘ militants’.  Mais quelle méprise!  Tous les gens qui s’impliquent en politique, par exemple, seraient -dans l’espèce- de quelconques ‘militants’ ni de gauche ni de droite.  Ce n’est pas cet engagement qui les définit.  Alors pourquoi le quotidien Métro titre-t-il :   Un militant attaque Couillard durant la veillée pour Orlando’? (Cambron-Goulet, Dominique, week-end 17-19 juin 2016, page 3).

Dans la foulée et c’est un peu triste mais les jeunes artistes sont à la dérive.  Dans l’absence d’un véritable et puissant parti de gauche (communiste) de masse et surtout d’une théorie révolutionnaire engageant l’action révolutionnaire, nous sommes « devant le statu quo, [et] l’ultime danger est de baisser pavillon, juge le chanteur Guillaume Beauregard.  «’C’est ça, l’ambiance générale en 2016 :  se rendre compte que la démocratie est un peu une façade.  Je trouve ça inquiétant que mon degré d’envie de combattre a diminué.  c’est ça, le grand drame.  Pour moi, et pour la société.’ » (Blais-Poulin, Charles-Éric, La chanson baisse le poing, La Presse, Montréal, samedi 25 juin 2016, page Arts7).
« Alors?  Disparu [aussi] de notre paysage, le film politique?   Pas tout à fait.  Vrai qu’au lendemain de la défaite référendaire (1980), la plupart des cinéastes ayant partagé ce grand projet collectif et milité en sa faveur, se sont tus (réf. l’indépendance du Québec).  Et encore plus au lendemain du résultat très serré du deuxième référendum sur la souveraineté, tenu en 1995.

Cela dit, certains d’entre eux ont persisté.  Et signé. (…)

[Pierre Falardeau] a aussi été l’un des rares… à aborder frontalement des sujets directement liés à notre histoire politique :  Octobre et 15 février 1839. (…)

Selon Philippe Falardeau, l’avenir du film politique québécois se situe manifestement du côté du féminisme et de la condition autochtone.  Les structures de production des longs métrages de fiction étant aussi très lourdes, il devient plus difficile de réagir promptement aux événements. (…)

Quatre ans (2012) après « le printemps érable » (i.e. le grand mouvement de révolte de la jeunesse estudiantine québécoise), seul L’amour au temps de la guerre civile (Rodrigue Jean) a fait écho à cette révolte sociale dans notre cinéma de fiction.  [Pour] le producteur Roger Frappier… le système d’évaluation des institutions (i.e. régies de toutes sortes) fait en sorte qu’il est difficile, voire impossible, de réaliser un film dans l’urgence, en suivant une idée initiale. ‘ Je ne suis pas certain que dans le contexte actuel, avec toutes les discussions devant des comités, un film qui dérange puisse voir le jour.’ (…)

La présidente et chef de la direction de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), Monique Simard, verrait d’un très bon œil le dépôt d’œuvres fictives à caractère politique.

‘Mais on ne nous en soumet pas, dit-elle.  Ou très peu.  Le cinéma de fiction est toujours le reflet des préoccupations d’une société. (…)

C’est davantage du côté du documentaire que ça se passe.  Je crois aussi qu’au cours des prochaines années, notre cinéma de fiction sera grandement enrichi par des visions de cinéastes issus des communautés culturelles (l’immigration) et autochtones. Ils ont beaucoup de choses à raconter sur le Québec’. »

C’est nécessairement en luttant – toujours- pour que le Québec jouisse effectivement de son droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris le droit inaliénable à l’indépendance politique.  Mais dans le fond, les artistes savent que nous avons besoin d’eux et que nous les aimons maintenant… sans conditions.


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