samedi 12 mai 2018



AU PLAN INTERNATIONAL LE PCF NE PEUT CONTINUER A ENTRETENIR L’IGNORANCE DE SES MILITANTS

11 Mai
En traduisant l’interview du reponsable du parti Tudeh (parti communiste iranien), je me disais quel dommage que les communistes français -et au delà la plupart de ceux qui lisent la presse française et naviguent sur les réseaux sociaux- soient entraînés le plus souvent dans des camps qui n’ont plus rien à voir avec les positions de classe. Ils se trouvent donc contraints de  se ranger soit au nom d’une bien étrange conception de la démocratie derrière les USA, les dirigeants européens, les bonnes oeuvres de l’OTAN, soit derrière des gens tout aussi suspects, corrompus, bellicistes et dont la seule vertu est quand ils se battent chez eux contre une invasion. Comme si les communistes à l’instar de ce que dit ce dirigeant du Toudeh ne se situaient pas dans une tout autre perspective.Un lecteur de ce blog a noté qu’il y avait du temps de la « guerre froide » une sorte de « santé » dans la perception des antagonismes, ce qui manque cruellement et donc la situation de confusion frappe de paralysie l’intiative populaire que le PCF a pour rôle de provoquer..
Il fut un temps où le pCF, le plus souvent en suivant il faut l’avouer le PCUS, avait des positions claires et compréhensibles parce que s’appuyant à la fois sur l’intérêt des « masses laborieuses » en France et dans le monde, la défense de la souveraineté nationale et la paix, l’amitié entre les peuples. La chute de l’URSS, la soumission qui a suivi à la politique étrangère de la social démocratie lui a fait perdre ces qualités et bien d’autres au profit d’une espèce de tremolo permanent contre les méchants tyrans qui s’avéraient tous des ennemis du moment de l’impérialisme. Mais rien ne sert de se lamenter, la seule vraie question dans le cadre de la préparation du Congrès est : est-ce qu’il est possible de réconquérir autonomie et positionnement de classe en ce domaine? Disons tout de suite que la faible part consacrée aux questions internationales dans les « chantiers »  du Congrès laisse peu de champ à l’optimisme, la proximité des élections européennes et les grandes manoeuvres « unitaires » encore moins.
Les militants eux-mêmes semblent écartés du sujet par un défaut d’information manifeste. Une récente contribution que j’ai signé lie cette confusion d’abord à l’absence de compréhension de ce que serait aujourd’hui la classe ouvrière. Personnellement, mais ce sera le sujet d’une autre intervention, je proposerais que l’on reprenne le terme de prolétariat, terme et contenu, parce qu’il devrait nous permettre de mieux mettre en relation la situation des salariés, de la jeunesse, au plan national et international.
Donc pour revenir à la méconnaissance entretenue du contexte international, je ne sais pas à quoi cela tient, mais il y semble y avoir  une inertie supplémentaire dans ce domaine de la politique du PCF . On apprend parfois par hasard qu’il y a eu des délégations du PCF qui se rendent à des réunions importantes – comme celle de ce colloque sur le marxisme en Chine. Mais il n’y a jamais aucun compte-rendu digne de ce nom. Je ne sais pas pourquoi si les gens qui y vont sont incapables d’écrire autre chose que  la défense de leurs positions personnelles, ou même de comprendre les enjeux, mais le fait est la grande masse des militants est maintenu dans l’ignorance totale de ce qui se passe.
Ce silence sur les activités touristiques de nos responsables a une fonction désastreuse,  à savoir le poids des Hamon et autres Besancenot sur l’approche du secrétariat du PCF, des gens qui soit comme Hamon ont de fait au plan international la même politique que Macron ou des gens comme Besancenot et ses copains trotskystes qui font une fixette sur l’URSS et qui semblent ne pas s’être rendu compte que Staline est mort depuis 64 ans.Si l’on ajoute à cela le fait que le PCF n’a  plus de relations dignes de ce nom avec les partis communistes et privilégie au meilleur des cas l’approche partielle des associations en faveur de telle ou telle cause et des partis qui au plan européen sont aussi à côté de la plaque qu’eux, cela donne des positions complètement fantaisistes de la part de ceux qui ont en charge les relations internationales.
Il y a semble-t-il une incontestable amélioration depuis le temps où l’humanité parrainait un « dissident cubain » présenté par Robert manard, et où Marie georges Buffet en appelait à l’Europe. la situation fort heureusement évolue et devrait nous permettre de degager une position plus en accord avec nos fondamentaux. Néanmoins, nous sommes encore loin du compte. il n’est qu’à voir la manière dont nous sommes incapables de manifester la solidarité nécessaire avec nos camarades en Pologne, en Ukraine et de célébrer autrement que sur le mode trotskyste la révolution de 1917. Sans aller jusqu’aux errances d’un jacques Fath, qui proposait d’envoyer des armes aux « rebelles » de benghazi, position d’un BHL, ce qui revenait à armer al qaida et les autres pour ce qui s’avère les bonnes oeuvres de sarkozy et une des plus grandes catastrophes de la zone méditerranéene qui n’en manque pas. Il est difficile de faire pire  .  Pourtant, ce ne sont que des lueurs et il est clair que la déclaration de Pierre Laurent sur la récente frappe des trois néo-colonialistes en Syrie (la france, les USA, la Grande Bretagne), cette  déclaration  qui accusait en préambule la Syrie d’avoir effectivement utilisé des armes chimiques était stupide et ne pouvait que bloquer toute initiative en faveur de la paix. Il était dès cette époque évident que l’opération était destinée à amadouer les USA pour éviter le retrait du pacte avec l’iran. Avec le succès que l’on sait! Avoir un opportunisme systématique au plan international face à l’atlantisme et à la vassalité européenne, voir à l’oTAN tout ça pour se ménager des alliances dont personne ne veut, rend ridicule et peu crédible le PCF. Sans parler de la manière dont cet opportunisme engendre le gauchisme et pire, il suffit de voir la manière  dont des militants qui critiquent légitimement la soumission au PS, se retrouvent  parfois cautionner  des forces qui sous des prétextes anti-imperialistes et souverainistes dévoyés se glissent dans le vide pour nous faire adopter des positions qui vont jusqu’au racismen à l’antisémitisme et à un nationalisme qui entretient la confusion avec l’extrême-droite comme Asselineau,  et d’autres comme les indigènes de la République. La nature a horreur du vide et dans les compromissions du PCF de bien étranges créatures se nichent.
Tout cela ne peut plus durer et nous devons ressortir du Congrès avec des idées claires qui nous permettent y compris des choix électoraux autant que de nous positionner sur la paix, le refus de l’oTAN.
Dans ce domaine,  il est encore plus grave de ne pas aider les communistes à mesurer les potentialités offertes par la Chine et quels sont les plus grands dangers qui menacent la paix. Préparer un congrès dans une telle ignorance est préjudiciable. On est en train d’entretenir les communistes dans l’idée que les Français eux mêmes ne s’intéresseraient qu’aux problèmes qui au plan national ont une incidence sur l’emploi et le pouvoir d’achat comme ke service public. Tout cela est très important, essentiel, mais imaginer que cette bataille nationale peut se faire en ignorant le contexte international c’est ne rien comprendre au rôle réel de la nation.  Faire semblant d’ignorer le rôle déterminant de l’Europe et celui des conflits internationaux est irresponsable et nous condamne à la rupture avec les autres partis. Quand on voit par exemple les conséquences potentielles de la crise iranienne aujourd’hui sur le début de reprise, ne serait ce que les sommes consacrées à la guerre avec le thème qui surgit l’Europe de la défense jusqu’à y compris la montée du prix de l’essence, en passant par tous les sujets liés à l’immigration, on se dit que vouloir à n’importe quel prix entretenir une vision unanimiste avec Benoit Hamon, Besancenot et consort pour tenter d’endiguer celui que l’on a soi-même promu est asses dérisoire. Il est pathétique de voir ceux qui jadis défendaient mordicus la candidature de Jean Luc Melenchon sous couvert du « rassemblement » maintenant l’insulter sans autre argument que l’amertume. Le paradoxe est que des gens comme moi qui nous sommes toujours opposés à ce que le pCF se donne un candidat de ce type, élevé dans le sérail mitterrandien et qui, comme ce dernier a toujours voulu jouer un rôle au-dessus du parti et y compris du Front de Gauche, ces gens qui ont souhaité un candidat communiste trouvent absurde ces insultes pour mieux se jeter dans une « gauche plurielle » croupion et désavouée.
Il faut analyser la politique de melenchon, par exemple le fait qu’il aille fêter la victoire du 8 mai en Russie est un acte positif, il revendique la paix, la détente autant que la vérité historique. Pourtant il ne faut pas se faire d’illusion sur son projet, partout, il essaie de provoquer une force d’évitement et d’affaiblissement des partis communistes, en Russie comme partout ailleurs du Portugal à l’Espagne. Il ne peut jouer ce rôle que parce que le PCF a renoncé a jouer le sien avec les partis communistes.
On ne peut pas continuer comme ça, l’effacement du parti a aussi cette dimension et surtout nous ne pouvons pas ne pas alerter notre peuple sur ce qui le menace et travailler collectivement à une issue.
danielle Bleitrach

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire