mercredi 30 mai 2018


Le nationalisme québécois

Daniel Paquet

N
ous étions ‘tous’ nationalistes dans les années 1970.  La gauche nous a séduit, notamment les marxistes-léninistes.

Honni de tous, Joseph Staline a paru comme le plus convaincant, surtout lorsqu’il déclare que :                       « cela ne signifie évidemment pas que le prolétariat doive soutenir tout mouvement national,      toujours et partout, dans chaque cas particulier et concret.  Il s’agit d’appuyer ceux des mouvements nationaux qui tendent à affaiblir, à renverser l’impérialisme, et non à le renforcer et à le sauvegarder.  Il est des cas où les mouvements nationaux de certains pays opprimés (ex. le Québec) entrent en conflit avec les intérêts du développement du mouvement prolétarien. (…)

La question des droits des nations n’est pas une question isolée et se suffisant à elle-même, elle est une partie de la question générale de la révolution prolétarienne, subordonnée à l’ensemble et demandant à être examinée du point de vue de l’ensemble. » (Staline, J.V., Les questions du Léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, page 73).

« Lénine a raison lorsqu’il dit que le mouvement national des pays opprimés doit être apprécié non du point de vue de la démocratie formelle, mais du point de vue de ses résultats effectifs dans la balance générale de la lutte contre l’impérialisme, c’est-à-dire l‘à l’échelle mondiale – et non pas isolément.’ (Ibidem).

« Alors, monsieur le curé, qu’est-ce qu’on discute de bon sur le perron de l’église?

« Les jeunes voient le PQ (Parti québécois, -ndlr)  ‘comme un vieux parti’. (…)

Le parti n’a pas de chiffre officiel, mais selon son président, Raymond Archambault, ‘c’est assez âgé’.  ‘L’année dernière, c’était autour de 60 ans.’  Dans les intentions de vote, le PQ domine uniquement chez les baby-boomers.

Les jeunes s’impliquent dans Québec solidaire (QS), ou hors de la politique de classe et partisane, notamment dans les groupes communautaires et les ONG.  Raymond Archambault espère que le rapprochement que tente le PQ avec QS aidera à rajeunir la base militante.  ‘L’ouverture aux autres partis souverainistes, c’est ça qui peut nous apporter un renouvellement.  C’est essentiel pour la cause que défend le Parti québécois et pour la suite des événements,’ dit-il ». (Castonguay, Alec; Lacroix, Louis, PQ – La nouvelle donne, L’Actualité, Montréal, 15 juin 2016, page 26).

« Jonathan Valois, ex-député de Joliette et président du PQ de 2009 à 2011 souhaite[e] que le PQ travaille à faire avancer le projet différemment à court terme, notamment par une assemblée citoyenne qui élaborerait une constitution pour le Québec. » (PQ- La nouvelle donne, page 27).

Voici ce que dit QS : « Ce qui a été réaffirmé, c’est l’idée d’élire au suffrage universel, après l’avènement d’un gouvernement solidaire, une assemblée constituante.  Cette dernière, a comme mandat la préparation d’une constitution pour le Québec… » (Léouzon, Roxane, Québec solidaire défend son souverainisme, Métro, Montréal, lundi 30 mai 2016, page 4).

« Cette dernière reconduit, à peu de choses près le plan qu’a le parti de gauche depuis 2009. »  (Léouzon, page 4).  Ce n’est pas bien loin du PQ au niveau de la question nationale; mais assez vague au point de vue de la gauche par comparaison au Parti communiste du Québec.
« Les membres du PQ souhaitent voir naître un pays le plus rapidement possible, mais l’appétit pour un référendum est faible dans la population, selon les plus récents sondages. » (PQ - La nouvelle donne, page 2).  « …environ 47% des électeurs de Québec solidaire voteraient contre la souveraineté du Québec si un référendum avait lieu aujourd’hui.  Cette proportion est de 20% pour le Parti québécois » (Léouzon, page 4).

« Dans les plus récents sondages, [Québec solidaire] oscille entre 10% et 14% des intentions de vote.   Tous les péquistes interrogés affirment qu’une alliance quelconque doit se matérialiser afin de déloger le gouvernement libéral. »  (L’Actualité, page 29).

« En coulisse, les dirigeants du parti (québécois, -ndlr) évoquent une forte présence de [Pierre-Karl Péladeau] advenant un référendum sur la souveraineté, avec un possible titre de négociateur en chef avec le Canada anglais.  D’autres souhaitent qu’il s’implique bien avant, en prononçant des discours ou en s’attaquant à la rédaction d’un livre blanc sur l’indépendance. ‘On doit profiter de sa crédibilité économique’ dit un stratège péquiste. » (Castonguay, page 32). 

M. Péladeau est un grand bourgeois, ne l’oublions pas…

Qu’est-ce que feraient les nationalistes (sous la gouverne du PQ), à l’égard des travailleurs?  Comme en France, pendant qu’elle était dirigée par le Parti socialiste français?

En France toujours, « la répression est un des moyens utilisés par le pouvoir pour faire peur, dénigrer le mouvement [populaire] et l’isoler.  (…)

De plus en plus de voix dénoncent la façon dont le gouvernement répond à la contestation sociale d’une partie importante de la jeunesse et des salariés. (…)

[La] contestation de la police en tant que corps de l’État utilisé par le pouvoir pour faire appliquer la loi des patrons est la marque d’une conscience plus largement partagée de la nature de l’État et de son appareil de répression. (…)

Quelle qu’elle soit, la priorité pour la classe ouvrière et les masses populaires, sera de développer les combats contre la politique néolibérale effrénée du gouvernement du Royaume-Uni), ses attaques contre les services publics, la protection sociale, la santé et l’éducation, contre le droit de grève, de plus en plus remis en cause, et pour la politique de guerre.  L’unité des forces qui font campagne pour le Brexit, sur des bases progressistes, peut et doit y contribuer. »  (La Forge, Organe central du Parti Communiste des Ouvriers de France, mai 2016, no. 573, 16 pages).

Finalement, eu égard à notre introduction et en guise de conclusion, Staline a écrit : « De là, la nécessité de combattre l’isolationnisme, l’étroitesse et le particularisme national des socialistes (des communistes en 2016) des pays opprimés, qui ne veulent pas voir plus haut que leur clocher national et qui ne comprennent pas le lien qui rattache le mouvement de libération de leur pays au mouvement prolétarien des pays dominants, (par exemple le Canada anglais, -ndlr).

« Et enfin, la classe possédante règne directement au moyen du suffrage universel. (…)

Mais, dans la mesure où [le prolétariat] devient plus capable de s’émanciper lui-même, il se constitue en parti distinct, élit ses propres représentants et non ceux des capitalistes.  (ex.  Le Parti communiste de Grèce, KKE, -ndlr)).  Le suffrage universel est donc l’index qui permet de mesurer la maturité de la classe ouvrière.  Il ne peut être rien de plus, il ne sera jamais rien de plus dans l’État actuel; mais cela suffit.  Le jour où le thermomètre du suffrage universel indiquera pour les travailleurs le point d’ébullition, ils sauront, aussi bien que les capitalistes, ce qu’il leur reste à faire. (…)

La société, qui réorganisera la production sur la base d’une association libre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de l’État là où sera dorénavant sa place :  au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze. »  (Engels, Frédérick, L’origine de la famille, Éditions du Progrès, Moscou, 1979, pages 207-208).
                                                                                                                            

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