samedi 24 mars 2018


Des milliers d'Américains manifestent contre les armes à feu; dont la jeunesse révoltée

La foule manifestant à Washington s'est rassemblée sur Pennsylvania Avenue.


Les participants réunis à Washington souhaitent la fin des massacres commis avec des armes à feu.

Emma Gonzalez, élève de l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas de Parkland, ne peut retenir ses larmes alors qu'elle observe un moment de silence pendant son discours prononcé à Washington.

Au rallye de Washington, une élève de Baltimore demande si elle sera la prochaine victime des armes à feu.

Des milliers de manifestants participent à l'événement « March for Our Lives » à Washington pour réclamer un contrôle plus serré sur la possession des armes à feu.

April Amarsh (à droite) et Nicole Spriggs versent des larmes alors qu'elles participent à la marche de Washington.

Ces gens vêtus tout en blanc tiennent des photos de victimes qui ont péri lors de fusillades dans des écoles lors du rassemblement organisé à New York.

Une élève de l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas de Parkland, en Floride, tient un chandail faisant référence aux 17 victimes de la tuerie survenue le 14 février lors du rassemblement à Washington.

Les protestataires dénoncent la violence reliée aux armes à feu.

Daisy Hernandez avait écrit le message « Ne tirez pas » sur ses mains.

« Il y a plus de lois pour mon chat que pour les armes » et « La seule chose plus facile à acheter qu'un fusil est le parti républicain », avaient écrit ces deux manifestantes sur leurs affiches.

Cet homme demande à ce que les fusils d'assaut soient bannis.

Le chef de police de Houston, Art Acevedo, marche aux côtés de jeunes manifestants.

Les visages des 17 victimes de la tuerie à l'école secondaire de Parkland apparaissent sur une bannière dans les rues de Miami.

Exaspérés par la répétition des fusillades dans leurs écoles, des centaines de milliers d'Américains descendent samedi dans la rue pour une manifestation historique contre les armes à feu.

Un garçon montre une affiche préparée en vue de la manifestation historique contre les armes à feu organisée à Washington, le 23 mars.

L'événement national, baptisé « March for Our Lives » est une réaction spontanée au massacre le 14 février de 17 personnes dans une école secondaire de Floride.

À Washington, une marée humaine a investi les avenues entre la Maison-Blanche et le Capitole. Un demi-million d'adolescents et d'adultes étaient attendus, avec comme mot d'ordre : « Plus jamais ça ! »
Plus de 800 marches étaient prévues dans d'autres villes des États-Unis et dans le monde avec, partout, la jeunesse en fer de lance.
À New York, Atlanta, Chicago ou St. Paul, des milliers de personnes se sont rassemblées en fin de matinée pour afficher leur soutien au mouvement.
L'événement national, baptisé « March for Our Lives », est une réaction spontanée au massacre le 14 février de 17 personnes dans une école secondaire de Floride.
La frustration est alimentée par l'inaction des législateurs et des pouvoirs publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes.
De fait, les slogans étaient souvent politiques. « Faisons primer les États-Unis sur la NRA », a lancé David Hogg, un élève devenu l'un des porte-voix du mouvement, en appelant à faire sauter les verrous dans les urnes.
La possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d'Américains comme un droit constitutionnel aussi fondamental que la liberté d'expression.
Cependant, cette fois, la tuerie commise par un ancien élève perturbé psychologiquement dans la ville de Parkland a soudé des élèves s'identifiant comme « survivants » : depuis cinq semaines, ils sont omniprésents dans les médias.
« Si vous tendez l'oreille, vous pouvez entendre que les personnes au pouvoir tremblent », a insisté David Hogg. « Nous allons en faire une question de vote, dans chaque élection, dans chaque État, dans chaque ville ».
La petite fille de Martin Luther King, âgée de seulement 9 ans, a lancé un appel vibrant contre les armes à feu à Washington, sa spontanéité suscitant l'admiration de la foule réunie.
S'inspirant du célèbre discours de son grand-père, militant pour les droits civiques, Yolanda Renee King a lancé : « Je fais un rêve dans lequel trop c'est trop. Et il ne devrait pas y avoir d'armes dans ce monde ».
« Faites passer le message, entendez-vous ? À travers tout le pays. Nous allons être une grande génération », a poursuivi la fillette d'une voix assurée, suscitant des applaudissements.
Les États-Unis se préparent à commémorer dans deux semaines le cinquantenaire de l'assassinat de Martin Luther King, Nobel de la paix au nom symbolisant la lutte non violente contre la ségrégation raciale.
Pas de changement en vue
Les armes font plus de 30 000 morts par an aux États-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la « génération mass shooting » ou la « génération Columbine », du nom d'une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué 12 de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.
Ces élèves ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux États-Unis.
Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d'armer leurs enseignants.
« Nous sommes les gens qui ont peur d'aller à l'école tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains », a expliqué Lauren Tilley, 17, venue spécialement de Californie pour l'événement.
Dans le rassemblement géant au coeur de la capitale fédérale, une forêt de pancartes affichaient des slogans tels que : « J'enseigne avec des livres, non des armes » ou « Votre droit à détenir une arme ne l'emporte pas sur mon droit à rester vivant ».
« Notre message, c'est que nous n'allons pas rester silencieux, nous allons continuer à nous battre » pour un durcissement des lois sur les armes individuelles, a assuré Lauren.
Le mouvement est soutenu par de nombreuses personnalités et plusieurs vedettes étaient attendues samedi sur la scène dressée à Washington sur Constitution Avenue.
Parmi ces vedettes soutenant les élèves de Parkland figurent Ariana Grande, Jennifer Hudson, Demi Lovato, Justin Timberlake, Miley Cyrus ou Justin Bieber.
M. Trump a redit vendredi dans un tweet sa volonté d'interdire les « bump stocks », des accessoires permettant de tirer en rafale, une mesure de portée marginale. Mais son gouvernement refuse d'interdire les fusils d'assaut.
« J'espère [que les jeunes] ont bien à l'esprit qu'ils s'inscrivent dans un mouvement social sur le long terme. Ils n'obtiendront pas justice dans un Congrès contrôlé par les républicains », a averti le sénateur démocrate Chris Murphy, interrogé par l'AFP.
« Changez la législation sur les armes ou changez le Congrès », disait une pancarte brandie par une manifestante à New York, où plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées le long de Central Park.
À Parkland, en Floride, des milliers de personnes se sont réunies samedi dans un parc proche de l'école secondaire Marjory Stoneman Douglas, le lieu du drame, dans une ambiance enjouée, avec des manifestants tournés vers l'avenir.
« L'opinion populaire a déjà changé le gouvernement par le passé », a rappelé Linda Fisher, une enseignante.
À Washington, dans la foule, certains revendiquaient l'interdiction pure et simple des armes aux civils, comme Jeff Turchin, retraité, pour qui « nous ne devrions pas avoir d'armes dans notre société ».
D'autres, comme le professeur de collège Billy McLaughlin, ne souhaitaient pas remettre en cause le fameux deuxième amendement à la Constitution qui autorise tout citoyen à posséder une arme, mais réclamaient davantage d'encadrement.
« Une majorité de gens considèrent qu'il faut interdire les fusils d'assaut mais les politiciens ne le font pas parce qu'ils sont à la botte de la NRA », a-t-il expliqué, en référence à la puissance financière considérable de l'organisation pro-armes.
« Je me fiche de savoir combien d'argent vous avez. L'argent ne peut pas étouffer le son de nos voix », a dit Lauren Tilley, également au sujet de la NRA.

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