dimanche 7 mai 2017


LE MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL EST SUR LE QUI-VIVE

Le processus électoral tel que vécu en France

Daniel Paquet                                            dpaquet1871@gmail.com

MONTRÉAL – La France figée dans l’impasse.  Le Parti communiste français (PCF) embourbé dans des ornières profondes. Pourtant le courant révolutionnaire demeure bel et bien ancré dans ce parti.  Toutefois, comme le dit Lénine dans son ouvrage Que faire? « Sans théorie révolutionnaire, il ne peut y avoir de mouvement révolutionnaire! »[1]

Avant lui, Karl Marx scrutant à la loupe un programme du parti ouvrier allemand, dans Critique du programme de Gotha, affirme : « Cela mis à part, c’est pour moi un devoir de ne pas reconnaître, fût-ce par  un diplomatique silence, un programme qui, j’en suis convaincu, est absolument condamnable et qui démoralise le Parti. Tout pas fait en avant, toute progression réelle importe plus qu’une douzaine de programmes. »  Et la victoire de tel ou tel parti ne signifie pas ce « pas »; même si, par exemple le mouvement politique En Marche l’emporte en France à l’élection présidentielle du 7 novembre 2017, avec 66% des voix exprimées; et que le mouvement France Insoumise, dirigé par Jean-Luc Mélanchon livre une brillante analyse des batailles, toujours électorales, à venir pour le prolétariat français.  Mais on peut se féliciter que le parti fasciste, le Front National, envisage par la voix de son chef, Marine Le Pen,  et annonce publiquement au soir de sa défaite la refondation de son parti.

De facto, c’est une victoire du peuple français contre l’establishment financier qui misait sur les deux candidats, au cas où…

Lénine écrit encore dans L’État et la révolution en 1917 : « Décider périodiquement, pour un certain nombre d’années, quel membre de la classe dirigeante foulera aux pieds, écrasera le peuple au Parlement, telle est l’essence véritable du parlementarisme bourgeois,  non seulement dans les monarchies constitutionnelles (ex. le Canada), mais encore dans les républiques les plus démocratiques (comme la France). (…)  La véritable besogne d’ ’État’ se fait dans la coulisse; elle est exécutée par les départements, les chancelleries, les états-majors.  Dans les départements on ne fait que bavarder à seule fin de duper le ‘bon peuple’. »[2]

Staline a tracé une nouvelle approche qu’on retrouve dans Les questions du léninisme.  Pour lui, « la confiance de la classe ouvrière dans le Parti (communiste) ne s’acquiert pas d’un seul coup, ni pas la violence à l’égard de la classe ouvrière, mais par un long travail du Parti dans les masses, par la politique juste du Parti, par son aptitude  à convaincre les masses de la justesse de sa politique, avec la propre expérience des masses; par son aptitude à  s’assurer l’appui de la classe ouvrière, à conduire les masses de la classe ouvrière; sans une politique juste du Parti, étayée par l’expérience de la lutte des masses, et sans la confiance de la classe ouvrière, il n’y a  pas et il ne peut y avoir de véritable direction du Parti; le parti et sa direction, s’ils jouissent de la confiance de la classe, et si cette direction est une direction  véritable, ne peuvent être opposés à la dictature du prolétariat, car, sans la direction du Parti (‘dictature’ du Parti)  jouissant de la confiance de la classe ouvrière, une dictature du prolétariat, tant soit peu solide, est impossible. »[3]

On peut dire que les communistes n’y vont pas par quatre chemins; hormis leur programme général (création d’emplois, sécurité et paix, protection de l’environnement, éducation de qualité, équité hommes-femmes dans la société et au travail, etc.); ils ont soutenu essentiellement par la voix de Karl Marx et Friedrich Engels, lors de la rédaction du Manifeste du Parti communiste en 1848 à Londres (juste avant la révolution en France et dans l’Europe en général), que « la révolution communiste est la rupture la plus radicale avec les rapports de propriété traditionnels; rien d’étonnant à ce que la marche de son développement entraîne la rupture la plus radicale avec les idées   traditionnelles. (…)   Nous avons déjà vu plus haut que le premier pas des ouvriers dans la révolution, c’est le prolétariat s’érigeant en classe dominante, la conquête de la démocratie. »[4]

Ce qui titille un peu, en marge de la victoire d’Emmanuel Macron, c’est la similarité des discours postélectoraux sous certains rapports.  On a parlé d’unité du peuple, du rassemblement des Français, du dépassement des césures sociales et de la division de la France entre la gauche et la droite.  Aussi, les soutiens à Macron lors de l’élection –  surtout au premier tour – se manifestent tels des prédateurs (de gauche ou de droite) pour des postes ministériels et cherchent à insuffler leurs politiques dans le futur programme du gouvernement français.

 



[1] Foreign Languages Press, Peking, 1973, page 21
[2] Œuvres choisies, tome 2, Éditions du Progrès, Moscou, 1968, page 323
[3]Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, page195
[4] Flammarion, Paris, 2008, pages 255-256

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire