mercredi 3 mai 2017


COMMENT BÂTIR L’INFORMATION

Faire d’un fait divers un événement incontournable

Daniel Paquet                                                  dpaquet1871@gmail.com

 

MONTRÉAL – Que ce soit dans les mass-médias électroniques (radio, télévision, Internet, radio ondes courtes ou skype) ou la presse écrite (journaux, revues, etc.), les scripteurs et idéologues de l’information possèdent tous un bagage commun.  Ils connaissent le poids du mot, la charge émotive d’une phrase ou le signifiant d’un paragraphe, sans compter la valeur essentielle de l’image. Pour revenir au mot, notons que les journalistes bourgeois se gargarisent du terme de « radicalisé » en référence aux individus qui deviennent adeptes de l’islamisme et s’engagent comme djihadistes (terroristes).  Ce n’est pas par purisme, mais on ne peut utiliser cette appellation car nous sommes tous en mesure de nous radicaliser : dans le bon comme dans le mauvais sens.  Pour Le Petit Larousse, se radicaliser se définit comme « se durcir », on peut l’illustrer en tant que « conflit social qui se radicalise ».[1] En anglais, The New International Webster’s Comprehensive Dictionary of the English Language fournit la définition suivante : « In politics, one  who advocates wide-spread governmental changes and reforms at the earliest opportunity. »[2]

D’ailleurs beaucoup d’entre eux ont lu l’ouvrage du chercheur Marshall McLuhan pour comprendre les mass-médias et distinguer si une nouvelle est « chaude » ou si elle est « froide » de par les instruments qui permettent de l’appréhender et de saisir sa dimension.

L’information creuse son sillon.  Elle est comme les marées et se manifeste par vagues.  Par moments, ce sont les actes terroristes qui prennent le dessus et autrement ce peut être le catastrophes naturelles, comme les inondations au Québec ou l’anniversaire d’un incendie gigantesque tel celui de l’Alberta en 2016.

Prenons par exemple, les mouvements de protestation de la population : en Europe ou en Amérique.

Dans  un petit article que nous citerons au complet, le quotidien Métro nous donne en pâture la nouvelle suivante : « Plusieurs centaines de militants, prenant part à deux marches différentes, ont souligné la journée internationale des travailleurs... à Montréal.  La première revendiquait le salaire minimum à 15$ l’heure, l’autre était contre le capitalisme en général. » C’est bref, trop même : on ne sait même pas le nombre approximatif des participants et qui a organisé ces deux manifestations; le journaliste Mario Beauregard n’en souffle pas mot.[3]

Cette même journée, à quelques jours de l’élection présidentielle en France, la candidate fasciste Marine Le Pen et le bourgeois Emmanuel Macron avaient tenu des rassemblements qui ont coïncidé avec les marches du 1er mai et souligné le fait que les emplois étaient au cœur des préoccupations des électeurs. « Une marche du 1er mai, à Paris, a été interrompue lorsque des jeunes on lancé des bombes incendiaires vers la police antiémeute, qui a répliqué avec du gaz lacrymogène et des coups de matraque. (…) Les manifestants violents ne portaient rien permettant de les associer à des syndicats ou à la campagne électorale et  semblaient plutôt venir de groupes marginaux ayant ciblé des manifestations antigouvernementales dans le passé. »[4]  Mais comme le rapporte l’Agence France-Presse, « des heurts se sont produits à Paris en marge des défilés du 1er mai, unis contre la candidate de l’extrême droite (fasciste, -ndlr) Marine Le Pen mais divisés sur le vote pour son rival Emmanuel Macron.  Des confrontations entre des jeunes cagoulés et des forces de l’ordre on fait six blessés dans les rangs des policiers, selon la police.  Le cortège, mené par quatre syndicats derrière une banderole proclamant ‘Contre les reculs sociaux, terreau de l’extrême droite’ a dû s’arrêter à plusieurs reprises.  Les incidents parisiens se sont déroulés en marge d’une journée de mobilisation en ordre dispersé dans toute la France : les uns appelaient à ‘faire barrage’ à la chef du Front national Marine Le Pen, d’autres à voter pour le jeune centriste Emmanuel Macron et d’autres encore à ‘battre les deux candidats’. »[5]

« Des travailleurs et des militants ont souligné la Journée internationale des travailleurs un peu partout dans le monde (y compris à Moscou) avec des manifestations et des marches pour demander de meilleurs salaires et conditions de travail.  La police a arrêté 165 personnes qui tentaient de manifester à Istanbul, en Turquie ; des travailleurs de l’industrie du vêtement ont défié une interdiction gouvernementale afin de demander de meilleurs salaires au Cambodge, tandis que des travailleurs espagnols déploraient le taux de chômage, s’élevant à 19% dans leur pays. »[6]

En Turquie toujours, la vie est de plus en plus difficile et hargneuse pour les travailleurs.  Ainsi, « évoquant une importante fraude électorale, le plus grand parti d’opposition de la Turquie a demandé à la commission électorale du pays d’annuler le résultat d’un référendum qui accorde des pouvoirs sans précédent au président Recep Tayyip Erdogan. »[7]

Revenons à nos casseurs qui se glissent parmi les rangs des manifestants, ce sont des terroristes ; mineurs peut-être, mais réels.  Souvent à Montréal, ce sont de jeunes délinquants qui s’amusent  à se mesurer au service d’ordre syndical et à la police, tout en volant ce qui leur tombe sous la main dans les commerces vandalisés ; ce sont eux qui alimentent les craintes des parents quand ceux-ci découvrent que leurs enfants vont manifester, faire le saut dans l’inconnu.  Les djihadistes, eux, ne semblent pas trop se plaindre de cette concurrence et même la veille du premier tour de l’élection présidentielle en France, deux d’entre eux étaient sur le qui-vive, prêts  à frapper selon les dires de la police française, tel qu’allégué par le journal montréalais Métro dans sa livraison du mercredi 19 avril 2017.[8]

Bien sûr, tous ces dérapages politiques n’ont pas comme source des comportements déviants ou une psyché défaillante.  C’est la plupart du temps, une réponse plus que maladroite à des décisions politiques et idéologiques des autorités en place.   Prenons le cas de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).  « Le Canada et le Mexique ont obtenu  un sursis dans leur difficile relation commerciale avec l’Amérique de Donald Trump, le président des États-Unis revenant sur la menace de mettre fin purement et simplement à (celui-ci). (…) En vigueur depuis 1994, l’ALENA est l’un des plus importants accords de libre circulation de marchandises dans le monde.  C’est seulement en 2008 que les derniers droits de douane ont été supprimés, à l’exception du bois de construction et de la quasi-totalité des produits laitiers. »[9]

Et puis, il faut souligner l’ambivalence « calculée » du président Trump au niveau des relations internationales et des supposés ennemis des États-Unis.  Il y a toujours un « mais » dans son discours : « La plupart des politiques ne diraient jamais cela, mais je vous dis que si les conditions étaient réunies, je le rencontrerais (Kim Jong-un, -ndlr), (…) Je serais honoré de le faire, a affirmé Donald Trump dans un entretien à l’agence Bloomberg. »[10]

En retour, il faut que le président des   U.S.A. sache que les dirigeants nord-coréens ne badinent pas et qu’ils sont conscients de leur pouvoir.  « Les mesures de la RPDC (République populaire et démocratique de Corée) pour renforcer au maximum la force nucléaire seront menées avec succès à n’importe quel moment et sur le lieu que décidera sa direction suprême, a ajouté ce porte-parole, faisant allusion à un possible sixième essai nucléaire. »[11]

En conclusion, il faudrait rajouter un cours dans les facultés où sont formés les journalistes et les artisans de l’information en général ; celui de la retenue, de la perspicacité et du bon  jugement.  Être journaliste, c’est une grande responsabilité civique.  À un moment donné ou l’autre, il importe de décider et de savoir prendre partie à l’abri de l’opportunisme.  Nous vivons dans une société divisée en classes sociales ; j’ai choisi mon camp, c’est celui de Karl Marx et de Vladimir Lénine !

 

La Nouvelle Vie Réelle                                                               www.lnvr.blogspot.com

Communist News                                                                         www.dpaquet1871.blogspot.com

marxistas-leninistas latinas hojas                                           


Archives: La Vie Réelle                                                                 www.laviereelle.blogspot.com

                  Pour la KOMINTERN now !                                 www.pourlakominternnow.blogspot.com

 

 



[1] Édition 2015, Paris, page 961
[2] Encyclopedic Edition, Naples (Florida), 1996, page 1039
[3] Un 1er mai mouvementé, Montréal, mardi 2 mai 2017, page 3
[4] Associated Press, Macron et Le Pen profitent du 1er mai pour tenir des rassemblements, Métro, Montréal, mardi 2 mai 2017, page 8
[5] AFP, Six policiers blessés à Paris dans les manifs, 24H, Montréal, mardi 2 mai 2017, page 9
[6] Fernandez, Manu, Associated Press, Les travailleurs soulignent le 1er mai dans le monde, Métro, Montréal, mardi 2 mai, page 8
[7] Associated Press, Allégations de fraudes lors du référendum turc, Métro, Montréal, mardi 18 avril 2017, page 10
[8] Associated Press, Un attentat déjoué en France, page 8
[9] AFP, « Sans accord équitable », Trump se retirera de l’ALENA, 24H, Montréal, week-end 28-30 avril 2017, page 18
[10] AFP, Trump serait « honoré » de rencontrer Kim Jong-un, 24H, Montréal, mardi 2 mai 2017, page 9
[11] Ibidem, Trump…, page 9

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire