samedi 6 mai 2017

JOSEPH STALINE


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LES FONDEMENTS DU LÉNINISME


VI − La question nationale


De ce thème, je retiendrai deux questions principales :
a) position de la question
b) le mouvement de libération des peuples opprimés et la révolution prolétarienne.
1. Position de la question
Au cours des vingt dernières années, la question nationale a subi une série de modifications extrêmement importantes. Actuellement, par son ampleur comme par son caractère interne, elle diffère profondément de ce qu’elle était sous la Ile Internationale.
Elle était alors limitée presque exclusivement à la question de l’oppression des nationalités « cultivées ».
Irlandais, Hongrois, Polonais, Finlandais, Serbes : tels étaient les principaux peuples plus ou moins asservis dont le sort intéressait la IIe Internationale. Quant aux centaines de millions d’Asiatiques et d’Africains, écrasés sous le joug le plus brutal, presque personne ne s’en souciait. Il semblait impossible de mettre sur le même plan les blancs et les noirs, les « civilisés » et les « sauvages ».
L’action de la IIe Internationale en faveur des colonies se bornait à de rares et vagues résolutions où la question de l’émancipation des colonies était soigneusement évitée.
Cet opportunisme dans la question nationale a vécu.
Le léninisme l’a démasqué ; il a détruit la barrière entre blancs et noirs, Européens et exotiques, assimilé les esclaves « civilisés » aux esclaves « non civilisés » de l’impérialisme et relié ainsi la question nationale à la question coloniale. Par, là même, la question nationale est devenue une question internationale : celle de la libération des peuples opprimés des colonies et des pays asservis par l’impérialisme.
Jadis, le droit des nations à disposer d’elles-mêmes était fréquemment réduit au droit à l’autonomie.
Certains leaders de la IIe Internationale allaient même jusqu’à le transformer en droit à l’autonomie culturelle ; autrement dit, ils accordaient aux nations opprimées le droit d’avoir leurs institutions culturelles, mais leur refusaient celui de se libérer du joug politique de la nation dominante. Par suite, le principe du droit des nations à disposer d’elles-mêmes risquait de servir à justifier les annexions. Cette confusion est maintenant dissipée.
Le léninisme a élargi la conception du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; il a reconnu aux colonies et aux pays assujettis le droit de se séparer complètement de l’Etat auquel ils sont rattachés, de se constituer en Etats indépendants.
Par là même a été écartée la possibilité de justifier les annexions. Et ainsi, le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui, durant la guerre impérialiste, a été aux mains des social-patriotes un instrument de duperie des masses, sert maintenant à dévoiler les tendances impérialistes et les manœuvres chauvines, et représente un instrument d’éducation politique des masses dans l’esprit de l’internationalisme.
Auparavant, la question des nations opprimées était ordinairement considérée comme une question juridique.
Proclamation solennelle de l’égalité des citoyens, d’un même pays, déclarations innombrables sur l’égalité des nations ; voilà ce à quoi s’amusaient les partis de la IIe Internationale, voilant soigneusement le fait que, sous l’impérialisme, qui permet à quelques peuples de vivre de l’exploitation des autres, « l’égalité des nations » n’est qu’une fiction.
Le léninisme a démasqué l’hypocrisie de ce point de vue juridique dans la question nationale. Il a montré que, sans un appui direct des partis prolétariens à la lutte des peuples opprimés, les déclarations pompeuses sur l’égalité des nations n’étaient que des phrases mensongères.
Ainsi, la question des nations opprimées est devenue la question du soutien constant des peuples opprimés dans leur lutte contre l’impérialisme pour leur indépendance nationale.
Pour le réformisme, la question nationale était une question indépendante, sans rapport avec la question de la domination du capital, du renversement de l’impérialisme, de la révolution prolétarienne.
On admettait tacitement que la victoire du prolétariat en Europe est possible sans une alliance directe avec Je mouvement de libération nationale des colonies, que la solution de la question coloniale peut être trouvée en dehors de la révolution prolétarienne, en dehors de la lutte contre l’impérialisme.
Ce point de vue antirévolutionnaire est maintenant démasqué. Le léninisme a prouvé et la guerre impérialiste et la révolution en Russie ont confirmé que la question nationale ne peut être résolue que sur le terrain de la révolution prolétarienne, que la victoire de la révolution en Occident exige l’alliance du prolétariat européen avec le mouvement des colonies et des pays assujettis contre l’impérialisme. La question nationale est partie de la question générale de la révolution prolétarienne, partie de la question de la dictature du prolétariat.
Existe-t-il dans le mouvement d’indépendance nationale des pays opprimés des possibilités révolutionnaires, et, si oui, y a-t-il lieu de les utiliser pour la révolution prolétarienne, de transformer les pays coloniaux et assujettis, de réserve de la bourgeoisie impérialiste, en alliés du prolétariat révolutionnaire ? C’est ainsi que se pose la question.
Le léninisme y répond affirmativement ; autrement dit, il reconnaît l’existence de ces possibilités révolutionnaires et juge nécessaire de les utiliser pour le renversement de l’ennemi commun, l’impérialisme. Le mécanisme du développement de l’impérialisme, la guerre impérialiste et la révolution russe confirment entièrement les déductions du léninisme sur ce sujet.
De là, pour le prolétariat, la nécessité de soutenir activement, résolument le mouvement libérateur des peuples opprimés.
Il ne s’ensuit pas évidemment que le prolétariat doive soutenir n’importe quel mouvement national. Il doit appuyer ceux qui tendent à l’affaiblissement, au renversement de l’impérialisme et non à son maintien et à sa consolidation.
Il arrive que les mouvements nationaux de certains pays opprimés soient en conflit avec les intérêts du mouvement prolétarien.
Dans ces cas, il ne saurait être question de les soutenir. La question des droits d’une nation n’est pas une question isolée, indépendante, mais une partie de la question générale de la révolution prolétarienne. Par suite, elle doit être adaptée, subordonnée à cette dernière.
Vers 1850, Marx était pour le mouvement national des Polonais et des Hongrois contre celui des Tchèques et des Slaves du Sud. Pourquoi ? Parce que ces derniers étaient alors des « peuples réactionnaires », des avant-postes de la Russie autocratique en Europe, alors que les Polonais et les Hongrois étaient des « peuples révolutionnaires », luttant contre l’autocratie.
Parce que soutenir alors le mouvement national des Tchèques et des Slaves du Sud, c’eût été soutenir indirectement le tsarisme, l’ennemi le plus dangereux du mouvement révolutionnaire en Europe.
Les différentes revendications de la démocratie, et entre autres le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ne sont pas un absolu, mais une parcelle du mouvement démocratique (socialiste) mondial. Il est possible que dans certains cas la partie soit en contradiction avec le tout, et alors il faut la rejeter. (Lénine : Le bilan de la discussion.)
Ainsi donc, envisagés non pas au point de vue formel du droit abstrait, mais sous l’angle de la réalité, au point de vue des intérêts du mouvement révolutionnaire, certains mouvements nationaux peuvent avoir un caractère réactionnaire.
De même, le caractère incontestablement révolutionnaire de la plupart des mouvements nationaux est aussi relatif et particulier que le réactionnarisme de certains autres. Pour être révolutionnaire, un mouvement national ne doit pas nécessairement être composé d’éléments prolétariens, avoir un programme révolutionnaire ou républicain, une base démocratique.
La lutte de l’émir d’Afghanistan pour l’indépendance de son pays est objectivement une lutte révolutionnaire malgré le monarchisme de l’émir et de ses lieutenants, car elle affaiblit, désagrège, sape l’impérialisme, alors que la lutte de démocrates, de « socialistes », de « révolutionnaires » et de républicains comme Kérensky et Tsérételli, Renaudel et Scheidernann, Tchernov et Dan, Henderson et Clynes pendant la guerre impérialiste était une lutte réactionnaire, car elle avait pour résultat de farder l’impérialisme, de le consolider, d’amener sa victoire.
De même, la lutte des marchands et intellectuels bourgeois égyptiens pour l’indépendance de l’Égypte est une lutte objectivement révolutionnaire, malgré l’origine et la condition bourgeoises des leaders du mouvement national, malgré leur opposition au socialisme, alors que la lutte du gouvernement ouvrier anglais pour le maintien de l’Égypte sous la tutelle de la Grande-Bretagne est une lutte réactionnaire, malgré l’origine et la condition prolétariennes des membres de ce gouvernement, malgré leurs soi-disant convictions socialistes.
De même, le mouvement national des autres grands pays coloniaux et assujettis de l’Inde et la Chine n’en est pas moins, si même il contredit les principes de la démocratie formelle, un coup direct contre l’impérialisme, partant un .mouvement révolutionnaire.
Lénine a raison de dire qu’il faut envisager le mouvement national des peuples opprimés non pas du point de vue de la démocratie formelle, mais du point de vue de ses résultats effectifs dans la lutte générale contre l’impérialisme ; autrement dit, il faut apprécier ce mouvement« non pas isolément, mais sur l’échelle mondiale ».
2. Le mouvement de libération des peuples opprimés et la révolution prolétarienne
Dans la solution de la question nationale, le léninisme part des thèses suivantes :
a) Le monde est divisé en deux camps : d’un côté, une infime minorité de nations civilisées détenant la presque totalité du capital financier et exploitant le reste de la population du globe ; de l’autre, les peuples opprimés et exploités des colonies et des pays assujettis, qui forment la majorité de la population ;
b) Les colonies et les pays assujettis et exploités par le capital financier constituent une immense réserve de forces pour l’impérialisme ;
c) Ce n’est que par la lutte révolutionnaire contre l’impérialisme que les peuples opprimés des pays coloniaux et assujettis arriveront à se libérer du joug et de l’exploitation ;
d) Les principaux peuples assujettis sont déjà entrés dans la voie du mouvement libérateur national, qui doit infailliblement amener la crise du capitalisme mondial ;
e) Les intérêts du mouvement prolétarien dans les pays avancés et du mouvement national dans les colonies exigent que ces deux mouvements révolutionnaires fassent front unique contre l’ennemi commun, l’impérialisme ;
f) La victoire de la classe ouvrière dans les pays avancés et ]a libération des peuples opprimés par l’impérialisme sont impossibles sans la formation et la consolidation d’un front révolutionnaire commun ;
g) La formation d’un front révolutionnaire commun n’est possible que si le prolétariat des pays oppresseurs soutient directement et résolument le mouvement d’indépendance nationale des peuples opprimés contre l’impérialisme de la métropole, car « un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre » (Marx) ;
h) Ce soutien consiste dans la défense, l’application du principe du droit des nations à se séparer de la métropole, à se constituer en Etats indépendants ;
i) Sans l’application de ce principe, il est impossible de réaliser l’union des nations en une économie mondiale unique, base matérielle de la victoire socialiste ;
j) Cette union ne peut être que volontaire, fondée sur la confiance mutuelle et les rapports fraternels des différents peuples.
De là, deux tendances dans la question nationale : la tendance à l’émancipation politique du joug de ]’impérialisme et à la création d’Etats nationaux indépendants, tendance qui a sa source dans une réaction contre l’oppression impérialiste et l’exploitation coloniale, et la tendance au rapprochement économique des nations, tendance déterminée par la formation d’un marché mondial et d’une économie mondiale.
L’histoire du capitalisme nous montre deux tendances dans la question nationale. La première, c’est l’éveil de la vie nationale et des mouvements nationaux, la lutte contre toute oppression nationale, la création d’Etats nationaux.
La seconde, c’est le développement des relations de toute sorte entre les nations, la destruction des barrières nationales, la création de l’unité internationale du capital, de l’unité économique, politique, scientifique, etc.
Ces deux tendances sont la loi mondiale du capitalisme. La première prédomine au début de son développement ; ]a seconde caractérise la maturité du capitalisme qui marche à sa transformation en société socialiste. (Lénine : Remarques critiques.)
Pour l’impérialisme, ces deux tendances représentent des contradictions irréductibles, car il ne peut vivre sans exploiter les colonies, sans les maintenir par la force dans le cadre d’un « tout unique » ; il ne peut rapprocher les nations que par des annexions et des extensions coloniales, sans lesquelles il ne saurait se concevoir.
Pour le communisme, au contraire, ces tendances ne sont que les deux phases d’un seul processus : celui de l’émancipation des peuples opprimés du joug de l’impérialisme.
Nous savons, en effet, que la fusion économique universelle n’est possible que sur les bases de la confiance mutuelle et en vertu d’un accord librement consenti, que la formation d’une union volontaire des peuples doit être précédée de la séparation des colonies d’avec le « tout » impérialiste « unique », de la transformation de ces colonies en Etats indépendants.
De là, la nécessité d’une lutte incessante, acharnée contre le chauvinisme des « socialistes » des grandes puissances (Angleterre, France, Amérique, Italie, Japon, etc.) qui ne veulent pas combattre leurs gouvernements impérialistes et soutenir la lutte des colonies opprimées pour leur affranchissement, leur séparation d’avec la métropole.
Sans cette lutte, il est impossible d’éduquer la classe ouvrière des nations dominantes dans l’esprit de l’internationalisme véritable, de la rapprocher des masses laborieuses des colonies et des pays assujettis, de la préparer à la révolution prolétarienne.
La révolution n’aurait pas triomphé en Russie, Koltchak et Dénikine n’auraient pas été vaincus si le prolétariat russe n’avait eu pour lui la sympathie et l’appui des peuples opprimés de l’ancien empire tsariste. Mais, pour obtenir leur sympathie et leur appui, il a dû d’abord briser leurs chaînes, les libérer du joug de l’impérialisme russe.
Sans cela, il aurait été impossible d’asseoir solidement le pouvoir soviétiste, d’implanter l’internationalisme véritable et de créer cette remarquable organisation de collaboration des peuples qui s’appelle l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques et qui représente le prototype de l’union future des peuples dans une économie mondiale.
De là, la nécessité de combattre dans les pays opprimés l’étroitesse des socialistes qui ne voient que leurs intérêts nationaux directs, se renferment dans leur action locale et ne veulent pas comprendre la liaison du mouvement libérateur de leur pays avec le mouvement prolétarien des pays dominants.
Sinon, il est impossible de maintenir la solidarité de classe du prolétariat des nations opprimées avec celui des pays dominants dans leur lutte contre leur ennemi commun, l’impérialisme ; sinon il est impossible de réaliser l’internationalisme.
Telle est la voie à suivre pour l’éducation des masses laborieuses des nations opprimées et des nations dominantes dans l’esprit de l’internationalisme révolutionnaire. Voici ce que dit Lénine de cette éducation :
Cette éducation peut-elle être identique dans les grandes nations qui en oppriment d’autres et dans les petites nations opprimées, dans les pays qui annexent et dans les pays annexés ?
Evidemment non. La marche vers un but unique : l’égalité complète, le rapprochement étroit, la fusion de toutes les nations, peut emprunter divers chemins, Ainsi, pour arriver à un point situé au centre d’une page, on peut partir du bord gauche ou droit de cette page.
Si, prêchant la fusion des peuples, le social-démocrate d’un grand pays oppresseur oublie que Nicolas II, Guillaume, George Poincaré et autres sont aussi pour la « fusion » avec les petites nations (au moyen de l’annexion) − Nicolas II est pour la « fusion » avec la Galice, Guillaume II avec la Belgique, etc., − un tel social-démocrate ne sera qu’un doctrinaire ridiculeen théorie, qu’un doctrinaire ridicule en théorie et, en pratique, qu’un auxiliaire de l’impérialisme.
Le centre de gravité de l’éducation internationaliste des ouvriers dans les pays oppresseurs doit résider dans la propagande et Je soutien effectif du droit des peuples opprimés de se séparer de la métropole.
Sans cela, il n’y a pas d’internationalisme possible. Nous pouvons et devons traiter d’impérialiste et de coquin tout socialiste d’un Etat oppresseur s’il ne fait pas cette propagande. Le droit de séparation d’avec la métropole est une revendication indispensable, quoique jusqu’à l’avènement du socialisme cette séparation ne soit possible que dans un cas sur mille.
Au contraire, le socialiste d’une petite nation doit reporter le centre de gravité de son agitation sur la deuxième partie de noire formule : « union volontaire » des nations.
Il peut être, sans violer ses devoirs d’internationaliste, et pour l’indépendance politique de sa nation et pour son inclusion dans un Etat voisin quelconque. Mais, dans tous les cas, il doit lutter contre l’étroitesse nationale, ne pas se renfermer dans son mouvement, envisager l’ensemble du mouvement, comprendre qu’il faut subordonner l’intérêt particulier à l’intérêt général.
Les gens qui n’ont pas approfondi la question voient une « contradiction » dans le fait que les socialistes des Etats oppresseurs doivent réclamer la « liberté de séparation », et les socialistes des nations opprimées la « liberté d’union » avec un autre peuple. Mais il suffit d’un peu de réflexion pour voir qu’il n’est pas d’autre voie vers l’internationalisme et la fusion des nations que celle que nous indiquons dans notre thèse. (Lénine : Le bilan de la discussion.)

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