vendredi 7 septembre 2018


LA RELIGION AU QUÉBEC

Daniel Paquet                                               dpaquet1871@gmail.com
Pendant la Révolution tranquille au Québec (années 1960), le peuple canadien-français a « tassé » l’Église catholique.  Fallait-il évacuer la religion de tous les actes de la vie en société?  À ce sujet, Montesquieu disait, au 18ème siècle : « Tout ce qui regarde le caractère du mariage, sa forme, la manière de le contracter, la fécondité qu’il procure, qui a fait comprendre à tous les peuples qu’il était l’objet d’une bénédiction particulière, qui, n’y étant pas toujours attachée, dépendant de certaines grâces supérieures : tout cela est du ressort de la religion ».  (Montesquieu, De l’esprit des lois, Éditions sociales, Paris, 1977, p. 261).

Voltaire a, lui, assez tôt distingué entre les gens d’Église de France et ceux d’Angleterre; ce qui peut expliquer ses critiques sur la religion.  Il a ainsi écrit à propos des prêtres anglicans : « Quand ils apprennent qu’en France de jeunes gens connus par leurs débauches et élevés à la prélature par des intrigues, s’égayent à composer des chansons tendres, donnent tous les jours des soupers délicats et longs […] ils remercient Dieu d’être protestants. »  C’est l’extrait d’une lettre rédigée bien entendu avant la Révolution française de 1789. (Voltaire, Œuvres philosophiques, Classiques Larousse, Paris, p. 24).

Somme toute, il apparaît que la religion semble être au-dessus de tout dans notre société québécoise.  Elle serait arbitre et guide à la fois.  Dans la foulée, Karl Marx a rédigé en compagnie de son camarade Frédéric Engels un ouvrage où il spécifie que : « La production des idées, des représentations et de la conscience est d’abord directement et intimement mêlée à l’activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle.  Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des  hommes apparaissent ici encore comme l’émanation directe de leur comportement matériel.  Il en va de même de la production intellectuelle telle qu’elle se présente dans la langue de la politique, celle des lois, de la morale, de la religion (notre italique, ndlr), de la métaphysique, etc. de tout un peuple. » (Marx-Engels, L’idéologie allemande, Éditions sociales, Paris, 1968, p. 35).

Mais les sceptiques et les antimarxistes auront tôt fait de rappeler la boutade de Marx sur les croyants, à l’effet que la religion serait une drogue.  Voyons, ce que le cinéaste italien Roberto Rossellini a tenu à rappeler des propos de Marx, en lisant la Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel: « C’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme […].  La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle.  La religion est le soupir de la créature opprimée, la chaleur d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu.  Elle est l’opium du peuple ».  On comprendra que Marx éprouvait toute la souffrance des travailleurs allemands; c’est bien avant le travail syndiqué et toutes les lois sociales qui ont suivi ensuite au 20ème siècle. (Roberto Rossellini, Un esprit libre ne doit rien apprendre en esclave, Fayard, Paris, p. 172).

On se pose souvent la question, mais l’homme n’est-il pas créature de Dieu, lui-même démiurge du monde qui nous entoure?  Voici ce qu’en dit Lénine : « Mais si on élimine ces deux premiers degrés (le ‘chaos des éléments’ et l’expérience psychique des hommes, ndlr), alors mais alors seulement, nous pouvons avoir du monde une vision correspondant véritablement aux sciences de la nature et au matérialisme.  Précisons : 1. Le monde physique existe indépendamment de la conscience humaine et exista bien avant toute ‘expérience des hommes’; 2. Le psychique, la conscience, etc., est le produit supérieur de la matière (c’est-à-dire du physique), une fonction de cette parcelle particulièrement complexe de la matière qui porte le nom de cerveau humain. » (Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, Œuvres 14, Éditions du Progrès, Moscou, 1976, p. 236).  Lénine en arrive à cette conclusion, « car Dieu est sans contredit le dérivé de l’expérience socialement organisée des êtres vivants. » (Ibidem, p. 238).  Donc, l’Homme aurait créé Dieu.  

Laissons le dernier mot au grand chanteur communiste français, Jean Ferrat, qui a loué la sagesse de l’humanité dans sa chanson Nuit et brouillard en notant que par-delà nos différences, il faut savoir se mettre debout, nous tous qui croyons à Bouddha, Dieu ou pas du tout, pour pouvoir terrasser les dangers menaçant l’espèce humaine incarnés par les Hitler de ce monde, nazis et fascistes.  Il a parlé au nom de 50 millions de morts.

Le Petit Larousse              Matérialisme : position philosophique qui considère la matière   comme la seule réalité et qui nie l’existence de l’âme, de l’au-delà et de Dieu.

                                               Fétichisme : vénération outrée, superstitieuse, pour une chose ou une personne.

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