dimanche 30 septembre 2018

38e CONGRÈS DU PCF-PGE. : entre maintien de la direction faillie et tentation de la révolution de palais ?

« Il fallait tout changer pour que rien ne changeât » (Lampedusa, Le Guépard)
Alors que les travailleurs se mobilisent dans les luttes à travers toute la France, au lendemain de la séquence électorale de 2017 et en vue des élections européennes, le  se prépare à tenir un nouveau congrès après celui de 2016, son 38e congrès du PCF en 2018. Les grandes orientations de ce congrès sont en cours de définition, et au regard du terrible bilan de ces dernières décennies de “” et de “rénovation”, la contestation gronde.
Mais il serait pour autant bien illusoire de s’imaginer qu’elle se déploie sur des bases justes tant persistent les fondamentaux de la « mutation » : incapacité à rompre avec la prétendue « construction » européenne, impuissance à mettre en avant le rôle dirigeant de la classe ouvrière et l’objectif clairement reposé de la révolution socialiste, rejet clair et net de la criminalisation contre-révolutionnaire de l’expérience issue d’Octobre 17 et de Stalingrad, reconstruction SANS LES LIQUIDATEURS MUTANTS d’un parti communiste ancré en prolétariat et renouant fièrement avec le marxisme-léninisme et avec l’internationalisme prolétarien.
Retour sur le conseil national du PCF qui s’est tenu le 3 juin 2018

Conseil National du 3 juin 2018 : les résultats des votes sur la proposition de base commune, le texte de la direction tièdement approuvé

Le premier enseignement de ce conseil national, la difficulté à mobiliser du PCF. C’est à peine la moitié des membres du conseil national du PCF, 91 sur 170 élus au 37e congrès du PCF, qui étaient présents pour se positionner par rapport à un texte majeur quant aux orientations du PCF.
Les votes ont eu lieu à main levée, la direction du PCF refusant un vote à bulletin secret.
Voici les résultats des votes
Projet de Base Commune
  • Partie 1 : 68 votants, 47 pour, 11 contre, 10 abstentions
  • Partie 2 : 82 votants, 43 pour, 29 contre, 10 abstentions
  • Partie 3 : 87 votants, 45 pour, 24 contre, 18 abstentions
  • Totalité Texte : 91 votants, 49 pour, 26 contre, 16 abstentions
Commission transparence des débats
  • 79 votants, 75 pour, 0 contre, 4 abstentions,
Commission des candidatures
  • 81 votants, 54 pour, 16 contre, 11 abstentions

Un vote qui témoigne des remous au sein du PCF

Ce vote, par ses résultats ne conduit évidemment pas à mettre en minorité l’actuelle direction du PCF. Elle conserve sur l’ensemble des sujets la majorité dans l’instance dirigeante du PCF avec 54% des voix s’agissant de la base commune et même 63% des voix s’agissant de la désignation des candidats. L’opposition à la direction s’exprime à travers 28.5% de votes contre et près de 18% d’abstention. Ces résultats ne font pas apparaître de bouleversements dans les rapports de forces si on se souvient des votes des différents textes lors du dernier congrès, le 37e congrès du PCF
  • texte de la direction : 14.942 voix (28,23% / 49,60% )
  • texte alternatif 1 : 6910 voix (13,05% / 22,94%)
  • texte alternatif 2 : 3755 voix (7,09% / 12,46%) (FV&R PCF)
  • texte alternatif 3 : 2001 voix (3,78% / 6,64%) (Paris XXe)
  • texte alternatif 4 : 1575 voix (2,98% / 5,23%) (la riposte)
  • blancs et nuls : 944 voix ( 1,78% / 3,13%)
De fait, l’opposition à la direction Pierre Laurent représentait alors 47% des voix. Sur les questions électorales cependant, le clivage apparaît bien moins marqué, puisque la direction recueille un vote de soutien à 63%, à comparer au vote du texte d’orientation électorale à 69% en juin 2016.
Pour autant, ce vote témoigne des remous au sein du PCF où la direction mutante du PCF est bousculée. Une initiative pour une base commune concurrente à celle de la direction Pierre Laurent a ainsi été lancée durant ce mois de juin 2018. www.initiative-communiste.fr y reviendra plus en détail dans les jours prochains.Pour les militants du PCF-PGE engoncé depuis 1976 dans sa catastrophique mutation-décommunisation, le maintien de Pierre Laurent ne serait pas plus alléchant qu’une hypothétique révolution de palais préservant l’attachement de principe à la « construction européenne » et aux orientations anti-léninistes qui ont nourri toutes les défaites ouvrières. À tous les communistes qui veulent reconstruire l’outil communiste d’avant-garde qui fait défaut aux luttes pour passer de la défensive perdante à la contre-offensive, le PRCF propose de mener en direction des travailleurs, et d’abord, de la classe ouvrière, une campagne commune pour que la France sorte par la gauche, dans la direction du socialisme, de l’euro, de l’UE-OTAN et du capitalisme.

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