vendredi 20 avril 2018


IL A UN POIL SUR LA LANGUE
Daniel Paquet

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Louis de Funès dans Le grand restaurant

MONTRÉAL - Louis de Funès parlant français avec un fort accent allemand! 
(…) Le développement du travail a nécessairement contribué à resserrer les liens entre les membres de la société en multipliant les cas d’assistance mutuelle, de coopération commune, et en rendant plus clair chez chaque individu la conscience de l’utilité de cette coopération.  Bref, les hommes en formation en arrivèrent au point où ils avaient réciproquement quelque chose à se dire.  Le besoin se créa son organe, le larynx non développé du singe se transforma, lentement mais sûrement, grâce à la modulation pour s’adapter à une modulation sans cesse développée, et les organes de la bouche apprirent peu à peu à prononcer un son articulé après l’autre.
La comparaison avec les animaux démontre que cette explication de l’origine du langage, né du travail et l’accompagnant, est la seule exacte. (…)
Le développement du cerveau et des sens qui lui sont subordonnés, la clarté croissante de la conscience, le perfectionnement de la faculté d’abstraction et de raisonnement ont réagi sur le travail et le langage et n’ont cessé de leur donner, à l’un et à l’autre, des impulsions sans cesse nouvelles pour continuer à se perfectionner. » (Engels, Friedrich, Dialectique de la nature, Éditions sociales, Paris, 1975, page 174-175).
Faisons une incursion dans le laboratoire des langues (plus près de nous dans le temps, alors que se formaient les empires; avec la domination post-grecque à titre d’exemple).
« Un bref rappel historique aidera à mieux comprendre ce qu’avait de profondément réactionnaire, ici encore pareillement, la politique des Bavarois.  Dérivée de la koïné hellénistique, elle-même héritière directe du grec ancien, une nouvelle langue commune (c’est le sens du mot koïné) s’était formée durant la période byzantine au sein du monde hellénophone.  Cette langue, appelée aujourd’hui « grec moderne » (néa ellinika)… des simplifications dans la morphologie et dans la syntaxe et, bien évidemment, comme pour toute langue qui évolue, les divers apports lexicaux, auxquels il faudrait ajouter le français… » (Bersani, Jacques, Histoire d’Athènes, Tallandier, Paris, 2011, page 181).
« Il semble que ce soit plus le propos de l’esprit d’avoir son opération prompte et soudaine, et plus le propre du jugement de l’avoir lente et posée.  Mais qui demeure du tout muet, s’il n’a loisir de se préparer, et celui aussi à qui le loisir ne donne avantage de mieux dire, ils sont en pareil degré d’étrangeté. »  (Montaigne, Essais, Essais du livre premier, Nouveaux classiques Larousse, Paris, 1965, page 26).
Les grandes métropoles essaimaient, dont la France qui s’était enracinée dans un vaste empire dans les Amériques, dont la Nouvelle-France jusqu’en 1760, où elle dû céder une grande partie de ses territoires à l’Angleterre, y compris ses colons ayant pris souche dès les années 1 600.
« Quant à la masse du peuple français d’Amérique, elle ne sait pas de langue étrangère, n’en apprend pas et sans doute n’en apprendra jamais.  (…) La langue est aussi la forteresse avancée qui protège au Canada le domaine catholique. (…) L’Église catholique du Canada ne peut que redouter la France de 1789. » (Bouthillier, Guy; Meynaud, Jean, Le choc des langues au Québec 1760-1970, Les Presses de l’Université du Québec, Montréal, 1972, page 310).
L’Angleterre a bien tenté d’assimiler le peuple « canayen ».  Rien n’y fit, y compris jusqu’au les XXème siècle.  Il fallut céder; c’est le nouveau gouvernement fédéral qui décida de s’en mêler.
Pragmatique, les gouvernements successifs en butte à une résistance « constante » décida d’amadouer les Canadiens-français.
Au Canada, « le plan d’action sur les langues officielles du gouvernement est lié à une enveloppe de 500M$ sur 5 ans, dont les deux tiers iront aux organismes dans les communautés de langue minoritaire. (…) Le gouvernement Trudeau espère que les anglophones hors Québec seront plus nombreux à parler français.  Il s’est donné pour objectif de faire passer leur taux de bilinguisme de 6,8% à 9% d’ici 2036. » (La Presse canadienne, 500M$ pour les langues, Métro, Montréal, jeudi 29 mars 2018, page 9).

Par ailleurs et compte tenu que les arabo-islamiques représentent un fort contingent dans l’immigration au Canada; on ne peut passer sous silence (justement!) que « l’arabe présente l’avantage d’avoir traversé les siècles sans changements profonds, (ce) qui permet à tout arabophone d’accéder à des textes vieux de 1 000 ans, ou plus anciens encore. (…) L’arabe est une langue sémitique, proche de l’araméen et de l’hébreu, dont elle partage le même type de structure consonantique.  C’était avant tout une langue d’oralité, les Arabes excellant dans les joutes oratoires et poétiques.  La transmission du savoir et de la culture s’efectuait essentiellement par la voie de la tradition orale, l’usage de l’écriture ne s’étant pas encore répandu dans l’Arabie du nord. (…)
Actuellement, on distingue l’arabe maghrébin et l’arabe oriental, (dont essentiellement le syro-égyptien), chaque branche regroupant les nombreux dialectes des pays de ces deux grandes zones territoriales.  L’arabe littéral modernisé (modern Arabic standard) est la langue qui unifie linguistiquement et culturellement tous ces pays. » (Halbout, Dominique; Schmidt, Jean-Jacques, L’Arabe, Assimil, Paris, 2006, pages VII-VIII).

Qui n’a pas entendu parler du « politically correct »?  En fait, ça traduit la volonté des magnats, des impérialistes (oui, oui, n’ayons pas peur des mots!) de dominer complètement les richesses de notre belle planète et de nous massacrer s’il y a opposition via les grands médias de communications bourgeois.

« Dans le roman d’Orwell « 1984 », la « novlangue » désigne un code politico-médiatique qui permet au pouvoir totalitaire de « Big Brother » de manipuler les masses par l’usage méthodique de l’euphémisme et de l’antiphrase.  L’anticommuniste Orwell entendait ainsi dénoncer allusivement la « langue de bois » stalinienne. » (Gastaud, Georges, Mondialisation capitaliste et projet communiste, Le Temps des Cerises, Pantin, 1997, page 26).


Litige juridico-linguistique au Canada :  Le Barreau du Québec et le Barreau de Montréal « jugent qu’il est problématique que les lois (au Québec) soient rédigées en français d’abord puis traduites en anglais plutôt que d’être écrites simultanément dans les deux langues. (…) Selon une interprétation de l’article 133 de la loi constitutionnelle de 1867, obligatoirement être adoptées dans les deux langues. » (La Presse canadienne, Le Barreau réclame des lois bilingues, Métro, Montréal, le mardi 17 avril 2018, page 5).


La Nouvelle Vie Réelle,  www.lnvr.blogspot.com

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