vendredi 18 août 2017

Le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu s’est fait surprendre en tant que «membre du groupe privé de PEGIDA Québec sur Facebook».


Pourquoi fréquentait-il l’extrême-droite? Il s’est dit tout étonné de la situation : «C’est peut-être un accident. Je n’ai aucune connaissance de ce groupe-là. Je n’adhère à aucun groupe qui s’oppose à l’immigration» (La Presse, 16 août).
Inexact : si l’on creuse un tout petit peu, on peut remarquer qu’il est toujours abonné à la page d’un groupe xénophobe intitulé «Amis patriotes de Marine Le Pen». On nous y appelle à tous nous unir derrière Mme Le Pen, à combattre l’immigration et les terroristes sur notre propre sol.
Deux autres pages politiques auxquelles il est abonné sont des groupes d’idéologie radicale comme «Réseaux liberté Québec, région du grand Montréal/Laval» et «Non aux accommodements religieux», dont la description éloquente fait rêver : «Nous sommes la résistace (sic) face à l’islamiste (sic)»
La résistace face èa l'islamiste
Quant à M. Boisvenu lui-même, il s’est déjà démarqué en 2012 en proposant d’encourager les criminels pour meurtre à se pendre : «Moi, je dis toujours, dans le fond, il faudrait que chaque assassin aurait (sic) le droit à sa corde dans sa cellule, il décidera de sa vie.» Il s’imaginait doctement que le rétablissement de la peine de mort au Canada serait une excellente idée pour nous faire épargner des sous (février 2012).
L’année suivante, il place le Parti conservateur dans l’embarras alors que sont divulguées des allégations graves de conflits d’intérêt et de multiples tentatives de favoritisme envers une employée du Sénat avec laquelle il entretenait une liaison amoureuse.
Il s’est aussi vivement opposé au «registre des armes à feu» en préconisant son abolition, par un raisonnement bizarre prétextant qu’il faudrait plutôt un «registre des prédateurs sexuels» (décembre 2015).
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Notons en outre qu’il siège comme sénateur indépendant depuis juin 2015, car il a été visé par une enquête de la GRC pour des dépenses inadmissibles de plus de 61 000$.
Selon La Presse, ces dépenses auraient concerné des indemnités de logement, des frais de voyage, sa fondation et la publication de son livre Survivre à l’innommable. En avril 2016, un juge à la retraite «a fixé à 20 467 $ la somme que M. Boisvenu devait finalement rembourser à la chambre haute (…) il s’est maintenant acquitté de cette dette».
En dernière analyse, M. Boisvenu s’est-il retrouvé sur toutes ces pages Facebook par accident? Ou c’est plutôt lui qui s’est accidentellement retrouvé au Sénat?

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