L’auteur et lauréat du prix d’Israël A.B Yehoshua a dénoncé mardi les Juifs religieux qui veulent prier sur le mont du Temple et les Juifs de la diaspora coupables, selon lui, de ne pas être venus en Israël.
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A l’occasion de Tisha BeAv — la journée de jeûne juif qui commémore entre autres la destruction des deux temples à Jérusalem – l’écrivain a déclaré dans une interview accordée à la radio militaire que la véritable tragédie de cette journée de deuil n’était pas la destruction d’édifices, mais le fait qu’un trop grand nombre de Juifs vivent encore à l’étranger et ne comprennent pas qu’ils ont dorénavant une terre natale.
        
« Tous les peuples entretiennent des liens avec leurs terres natales et notre problème, c’est que les gens ne comprennent pas ce que signifie l’idée de ce qu’est une terre natale », a-t-il dit.
« Le problème, c’est que la moitié de la population ne réfléchit tout simplement pas à l’éventualité d’un retour en Israël. Le problème, ce ne sont pas des édifices. Il y a une mosquée ici, une mosquée exquise qui a été construite il y a 1 300 ans. Il y a également l’église du Saint Sépulcre. Et nous devrions être fiers qu’à Jérusalem, nous puissions combiner les trois religions monothéistes », s’est exclamé Yehoshua, dont les ancêtres sont arrivés à Jérusalem au milieu du 19e siècle.
« Le mur Occidental est ici. Est-ce qu’on a besoin d’envoyer des Juifs prier sur le mont du Temple ? Vous seriez contents de voir des musulmans venir s’incliner devant le mur Occidental pour y prier ? »
Des hommes juifs prient au mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 31 juillet 2017 pour marquer le début de Tisha B'av. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Des hommes juifs prient au mur Occidental, dans la Vieille Ville de Jérusalem, le 31 juillet 2017 pour marquer le début de Tisha B’av. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
« C’est le lieu de prière des musulmans. Nos synagogues sont présentes dans le monde entier et nous voulons que les gens les respectent et en prennent soin. Et nous devons respecter les lieux de prière des autres ».
De nombreux Juifs poussés à l’exil par les Babyloniens au 6e siècle avant l’ère commune n’étaient jamais revenus en Israël, a-t-il rappelé, et au cours de la période du Second temple, de l’an 530 à l’an 70 avant l’ère commune, la moitié du peuple juif vivait déjà dans la diaspora.
« Peut-être les gens ont-ils trouvé dans la destruction du Temple une excuse pour quitter Israël, » a-t-il ajouté.
« Après la destruction du Second temple et pendant 400 ans, il n’est resté qu’un monceau de débris. Les Juifs n’ont rien nettoyé. Ils ont quitté Israël et c’est bien le problème. Et si le Temple devait être reconstruit, eh bien quoi ? Leur salut serait là-bas ?
Les premiers sionistes étaient des laïcs qui avaient dit aux immigrants juifs de s’installer dans des régions comme le Negev, la vallée du Jourdain et la vallée de Jezreel. Ils ne leur avaient pas dit d’aller à Jérusalem, a-t-il ajouté.
Il y a eu quelque chose de symbolique dans la décision prise par le Premier ministre israélien David Ben-Gourion de s’installer dans le désert du Negev pour « ne pas se frotter aux Palestiniens dans un lieu qui est sacré pour eux ».