samedi 25 février 2017


Pouvoir politique : États-Unis, Québec et France

Est-ce que les élections règlent  tout?

Daniel Paquet                                                                  dpaquet1871@gmail.com

 

Au nom des cercles économiques dirigeants impérialistes et par leurs courroies de transmission vers l’opinion publique, soit les mass-médias, et après moult ballons d’essai sur l’immigration aux États-Unis, le Mur Mexique-USA, le droit à l’avortement, le réarmement militaire, etc., le président Donald Trump est en train de juger des mesures spécifiques qu’il prendra pour satisfaire ses acolytes financiers, y compris à l’égard de ses relations internationales face à la question palestinienne, à la position de la Russie de Vladimir Poutine, et de la République populaire de Chine.  La lune de miel est en voie de s’éteindre dans une dernière étreinte.

Passons aux actes : « Trump révisera son décret controversé (…)  L’administration du président Donald Trump a annoncé son intention de revoir son décret controversé sur l’immigration, plutôt que de laisser les tribunaux se pencher sur une décision de la cour de suspendre la mesure. (…) Des avocats de l’administration Trump ont indiqué dans (un) document qu’une interdiction qui s’attarderait seulement aux étrangers n’ayant jamais mis les pieds aux États-Unis – plutôt qu’aux résidants  et aux immigrants détenteurs d’une « carte verte »  qui se trouvent déjà aux États-Unis ou qui sont allés à l’étranger et souhaitent revenir au pays – ne présenterait aucun obstacle juridique. »[1]

« (Rappelons que) M. Trump a essuyé coup sur coup deux revers judiciaires sur son décret de fermeture partielle des frontières au réfugiés et aux ressortissants : le 3 février, un juge de Seattle en a bloqué l’application. Le 9 février, la cour d’appel de San Francisco a maintenu cette suspension. »[2]

Maintenant, le président Trump s’entoure d’une équipe pour mener à bien son programme. Ainsi,    « (il) a nommé comme nouveau conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster, un général de 54 ans en exercice, vétéran d’Irak et d’Afghanistan, après une difficile recherche qui a tenu Washington en haleine. »[3]

C’est d’autant plus important pour l’administration états-unienne que la campagne électorale présidentielle a mis à jour l’affaiblissement des courants impérialistes aux États-Unis et leur inefficacité sur le terrain, i.e. la place et le rôle de l’OTAN; ça permet à l’ONU de prendre du galon.  À titre d’exemple, « alors que les affrontements violents se poursuivent en Syrie, l’envoyé de l’ONU en Syrie Staffan de Mistura a convié les forces de l’opposition et du  gouvernement à se joindre à une nouvelle tentative visant à ouvrir la voie à un processus politique qui mettrait un terme à six années de guerre (orchestrée par les conglomérats – surtout pétroliers – qui sont partie prenante de la guerre civile en Syrie ; avouons-le, ils en sont la source, -ndlr). »[4]

Il y a un autre exemple concret qui se déroule dans la région.  « Appuyées par la coalition américaine, les forces irakiennes sont entrées dans une base militaire près de Mossoul (Irak) et ont pris le contrôle d’une portion de l’aéroport de la ville, dont la piste principale, en dépit de la résistance acharnée du groupe armé États islamique (EI). »[5]

Évidemment les actions préméditées (telle l’invasion de l’Irak, naguère) des Forces armées US expliquent la guerre dans ce pays, puisque c’est l’administration des USA qui a déstabilisé ce pays proche-oriental et en ont fait une région de guerre, et ont facilité la création de groupes terroristes et extrémistes.

Si Donald Trump fut un ‘outsider’ (!), il ne l’est guère plus puisque « la famille conservatrice, réunie jusqu’à demain (week-end 24-26 février 2017), a mis ses différends avec Donald Trump en sourdine depuis son élection satisfaite de ses premiers pas au pouvoir.  ‘2017 sera  une année historique’ (vont-ils célébrer le centenaire de la grande révolution socialiste d’Octobre 1917?, -ndlr), a clamé son ex-rival ultraconservateur du Texas Tec Cruz, prédisant que le nouveau Congrès serait le plus productif depuis des décennies. »[6]

Quant aux liens qui unissent les USA au Canada, il ne semblerait pas y avoir beaucoup de changements.   « Nous ne nous entendrons pas toujours sur tout, mais nous serons toujours des voisins modèles. »[7]  Cette phrase ne s’adressait pas au peuple canadien, même si elle a été prononcée par le Premier ministre de notre pays; elle vise plutôt la population américaine que des années et des années de xénophobie, y compris à l’égard du Canada, ont dressé contre pratiquement toutes les populations autres (!) que la leur.

On critique beaucoup Donald Trump; en fait, on n’en a que contre lui… personnellement.  On ne remet plus en question la classe capitaliste qu’il représente en partie.  Il n’y aurait plus de lutte des classes.  « Cela signifie que la question se pose de plus en plus en termes de pouvoir : qui a le pouvoir dans ce système, dans cette société? Il est clair que c’est le capital.  D’où la deuxième question : comment la classe ouvrière, les masses populaires, peuvent-elles prendre le pouvoir pour elles?  Est-ce que les élections présidentielles  (en France, -ndlr) et la campagne électorale résolvent cette question? (…) Car c’est bien cela, la course au profit, qui est le moteur du système capitaliste, qui guide les choix de ses représentants, de ceux qui sont  ‘aux manettes’ dans ce système.  C’est à cette prise de conscience que travaille notre parti (En France, c’est notamment le Parti communiste des ouvriers de France, -ndlr).  C’est à cette prise de conscience que travaille notre parti (PCOF), dans les combats quotidiens, sur les différents fronts de la lutte de classe, au niveau national et international, les deux étant de plus en plus imbriqués. C’est la raison pour laquelle nous mettons en avant, de façon opiniâtre, la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec ce système en crise.  C’est à cela que nous appelons les ouvriers, les travailleurs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes   à travailler, avec nous.  Et c‘est dans cet esprit que nous travaillons avec toutes les forces qui luttent, qui défendent les intérêts de la classe ouvrière, des masses populaires et des peuples. »[8]

Au Québec, le mouvement nationaliste tente, question de pouvoir, de mettre ses hordes en rang de bataille.  Un peu tout le monde veut haranguer et diriger la cavalcade.  Désirant prouver leur bonne foi à l’électorat d’abord nationaliste, ils y vont de gestes de  ‘bonne volonté’;  par exemple, le Parti québécois (petit-bourgeois) ne présentera pas de candidat dans la circonscription en jachère, de Gouin (Montréal), afin de donner le maximum de chances au parti Québec solidaire; la bourgeoisie appuie  à son tour Québec solidaire qui pourrait perdre un de ses sièges à Montréal avec le redécoupage de la carte électorale; dans le filon, le maire Denis Coderre appuie l’actuelle députée de Québec solidaire dans la lutte pour conserver leur troisième comté.  Quant à la Coalition Avenir Québec, elle a conclu que la classe ouvrière ne serait  jamais la base de son parti et qu’il fallait regarder plus ‘haut’ du côté des professionnels (ex. une avocate). 

La jeunesse et la classe ouvrière ont été sollicitées par un ancien leader étudiant, Gabriel Nadeau-Dubois; mais peine perdue.  Malgré sa tournée du Québec à l’automne 2016, sa co-équipière trahit mal une certaine lassitude et résignation.  « L’important, c’était de créer une mouvance, de susciter une mobilisation.  Pour certaines personnes qu’on a rencontrées, c’était un premier pas, une première implication.  On a ressenti un besoin.  Et si ça donne envie à toutes ces personnes de s’impliquer davantage dans la vie politique, même si ce n’est qu’en assistant  à un conseil municipal, c’est déjà ça. (Comme l’a déclaré la collègue de M. Nadeau-Dubois :)  Mais lorsque j’étais au milieu d’une gang de gens de la construction, ce n’était pas vraiment mon milieu. »[9]

Emblématique de la campagne électorale ‘en cours’ au Québec, « les partis d’opposition et les groupes de défense des aînés dénonçaient depuis des jours  le fait que le changement fiscal décrété par Québec allait priver de  500 $ par année les aînés faisant partie des moins bien nantis de la société. (…) Toutefois, l’ampleur de la controverse, aura incité (le ministre)  à se raviser et à intervenir dès maintenant pour éliminer carrément la mesure prévue. (…) Il recule donc sur toute la ligne, éliminant cette mesure susceptible de nuire à l’image et à la popularité du gouvernement. »[10]

Le recul gouvernemental, car il s’agit bien d’une politique soutenue par l’ensemble du Parti libéral du Québec au pouvoir à l’Assemblée nationale, a été annoncé par le ministre des Finances Carlos Leitao; décidément, on personnalise beaucoup au Québec!![11]

Fin-février 2017, le ministre Leitao fut l’invité du Téléjournal de Radio-Canada, Grand Montréal, où il s’est entretenu avec le chef d’antenne, Patrice Roy.  Ce n’était pas une foire d’empoigne.  Il s’agissait d’un dialogue sérieux et serein sur les grands enjeux de l’économie québécoise à la veille de la présentation du budget du gouvernement du Québec, en mars 2017.  Il n’y eut pas de perdant, mais un grand gagnant : le public de Radio-Canada.  Le ministre a rappelé le topo du Québec : un espace économique relativement faible par rapport à celui de l’Ontario puisqu’il ne jouit pas d’une économie diversifiée, se fondant surtout sur  la mise en valeur des ressources naturelles, etc.   Des généralités, diront certains; mais bonnes à répéter pour les nationalistes de tout crin qui oublient pourquoi on a fondé le Canada en 1867.

Le ministre s’est engagé à revenir sur le plateau de M. Roy.  C’est une initiative à poursuivre.  À noter, on a évité sans problème la langue de bois puisque les participants ont parlé des ‘ vraies affaires’.                                                                                                                               

C’est un encouragement pour la société Radio-Canada qui compte sur un ‘trésor’ inestimable : une équipe chevronnée de journalistes, de cameramen, de cadreurs, de réalisateurs et de personnels qualifiés dans leur ensemble.  Ça, c’est du journalisme pour le public qui veut plus que du clinquant et des paillettes dans les studios de notre diffuseur national.

 

 

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[1] Associated Press, Trump révisera son décret controversé, Métro, Montréal, week-end 17-19 février 2017, page 8
[2] Agence France-Presse, Le décret sur l’immigration révisé, 24H, Montréal, week-end 17-19 février 2017, page 17
[3] Agence France-Presse, Trump nomme un nouveau conseiller à la sécurité nationale, mardi 21 février   2017, page 12
[4] Associated Press, Les discussions de paix en Syrie reprennent, Métro, Montréal, week-end 24-26 février  2017, page 9
[5] Ibidem, À l’assaut de l’aéroport de Mossoul, page 9
[6] Agence France-Presse, La grande famille conservatrice rassemblée autour de Trump, 24H, Montréal, week-end 24-26 février 2017, page 15
[7] Cambron-Goulet, Dominique, Trudeau et Trump souhaitent être de bons voisins, Métro, Montréal, mardi 14 février 2017, page frontispice
[8] Éditorial, Les élections ne règlent pas la question du pouvoir, La Forge, Paris, Février 2017, page 2
[9] Schué, Romain, « Faut qu’on se parle n’a pas vocation à devenir un parti politique, mais… », Métro, Montréal, le mardi 14 février 2017, page 4
[10] La Presse Canadienne, Leitao recule sur l’abolition d’un crédit pour les aînés, Métro, Montréal, jeudi 23 février 2017, page 4
[11] Lecavalier, Charles et Agence QMI, Québec fait marche arrière, 24H, Montréal, jeudi 23 février 2017, page 10

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