mercredi 15 février 2017

Désormais Trump rentre dans le rang
Entretien d’égal à égal entre Justin Trudeau et Donald Trump
Daniel Paquet                                                                                 dpaquet1871@gmail.com
 
MONTRÉAL - Aucun doute, le Premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau, savait qu’il y avait des observateurs très intéressés, tant du Canada que du monde occidental tout entier qui, voulait bien vouloir comment se déroulerait la   « négociation » entre les deux chefs d’État; la Société Radio-Canada n’avait-elle pas déclaré qu’il s’agissait d’une rencontre entre deux dirigeants à la « philosophie » aux antipodes? 
En janvier 2017, des doutes subsistaient  sur la politique économique qu’allait adopter l’administration Trump.
« Bien qu’on ignore les détails des mesures qui seront prises en matière de politique commerciale par la nouvelle administration américaine, la tendance protectionniste est déjà évidente.  Des effets plus négatifs sont envisageables si les mesures adoptées par l’administration américaine sont significatives, et si, en particulier, elles entraînent des réactions protectionnistes de la part d’autres pays. »[1]
Voilà pourquoi M. Trudeau a abordé la question des échanges commerciaux internationaux de front, notamment et principalement de l’Aléna.  C’est ici que les milieux financiers et impérialistes traditionnels interviennent; ils sont campés sur le statu quo.  Il a engagé un bras de fer avec M. Trump qu’il a gagné : oui, pour Donald Trump, il y aura des changements à l’Accord tripartite (le Mexique étant absent de la discussion), mais ils seront mineurs.  Pendant ce temps, on signe quelques jours plus tard l’Accord entre l’Union européenne et le Canada.  Quant à l’Accord du Pacifique (rejeté par les États-Unis), il n’est pas jeté à la poubelle par le Canada, alors que pour le président Trump, on envisagera des ententes bilatérales.  C’est le mandat implicite confié au Premier ministre canadien par les sociétés multinationales : Coca-Cola, Google, etc.
« Au-delà des conséquences directes sur les exportations et les investissements des entreprises canadiennes, ces mesures pourraient peser sur l’économie mondiale en ralentissant les échanges et la croissance économiques à l’échelle internationale.  La demande étrangère inférieure aux prévisions qui en résulterait serait un frein supplémentaire pour les exportations et les investissements des entreprises canadiennes.  Selon un scénario encore plus défavorable, le processus de mondialisation (i.e. l’alter-mondialisme) – et plus précisément la création de chaînes de valeur mondiales, qui a été l’assise de la croissance internationale au cours des dernières décennies – pourrait régresser.  Dans ce scénario, on pourrait voir d’autres conséquences négatives généralisées sur la productivité et la croissance potentielle, tant au Canada que dans le monde. »[2]
En attendant et d’ici la fin de son mandat, le président Trump va probablement se concentrer sur les changements « cosmétiques »   à la « démocratie » états-unienne, par exemple la campagne contre l’avortement, la politique de « America First », la possible construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis.  Faites, mais faites M.Trump, se diront en souriant les milieux impérialistes déjà bien à leur place devant l’assiette gourmande et bien garnie.
« Pressée par le besoin de débouchés toujours plus étendus pour ses produits, la bourgeoisie se répand sur la terre entière.  Il faut qu’elle s’implante partout, s’installe partout, établisse partout des relations.  Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie a donné une tournure cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays.  Au grand regret des réactionnaires, elle a sapé sous les pieds de l’industrie sa base nationale.  Les antiques industries nationales ont été anéanties et continuent à l’être chaque jour.  Elles  sont évincées par des industries nouvelles, dont l’introduction devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, des industries qui ne transforment plus des matières du pays, mais des matières premières en provenance des zones les plus reculées et dont les produits sont consommés non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du monde à la fois.  Les anciens besoins que satisfaisaient les produits nationaux sont remplacés par des besoins nouveaux qui exigent pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. »[3]
Évidement, il n’y a pas d’alternative : impérialisme ou communisme.  Le seul choix qui s’impose, c’est le capitalisme monopoliste d’État pour l’instant.
« Il est certain que les voies de développement de la révolution mondiale ne sont pas aussi simples qu’elles aient pu paraître autrefois, avant la victoire de la révolution dans un seul pays, avant l’apparition de l’impérialisme évolué, qui marque la ‘veille de la révolution socialiste’.  Car un nouveau facteur est apparu – la loi du développement inégal des pays capitalistes, s’exerçant dans les conditions de l’impérialisme évolué et attestant l’inéluctabilité des conflits armés, l’affaiblissement général du front capitaliste mondial et la possibilité de la victoire du socialisme dans des pays isolés.  Car un nouveau facteur est apparu – le vaste pays des Soviets, situé entre l’Occident et l’Orient, entre le centre de l’exploitation financière du monde  et l’arène de l’oppression coloniale, pays qui, par le seul fait de son existence, révolutionne le monde entier. »[4]
Toutefois, la politique étrangère de l’impérialisme démontre que ses moyens d’intervenir peuvent passer par une violence exacerbée : la guerre.
« Puisque nous considérons que la guerre procède d’une fin politique, il est donc naturel que ce premier mobile qui lui donna naissance demeure aussi dans sa conduite la considération première et suprême.  Mais la fin politique n’est pas pour autant un législateur despotique, elle doit s’adapter  à la nature de son moyen.  Elle en sera par conséquent souvent complètement transformée, même si elle reste toujours au premier rang des considérations.  La politique traversera donc l’acte militaire tout entier et exercera sur lui une influence constante, pour autant que le permette la nature des forces explosives qui s’y déchaînent.  (…)  Nous voyons donc que la guerre n’est pas seulement un acte politique, mais un véritable instrument politique, une continuation des relations politiques, un accomplissement de celles-ci par d’autres moyens. »[5]
 
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[1] Banque du Canada, Les risques entourant les perspectives d‘inflation, Rapport sur la politique monétaire, Ottawa, janvier 2017, page 26
[2] Ibidem, Banque du Canada, page 26
[3] Marx, Karl; Engels, Friedrich, Manifeste du Parti communiste, Flammarion, Paris, 2008, pages 232-233
[4] Staline, J., Les questions du léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, page 157
[5] Clausewitz, Carl von, De la guerre, Éditions Payot & Rivages, Paris, 2014, pages 43-44

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