jeudi 9 janvier 2020


Thomas legrand : le ni-ni des beaux-beaufs

8 Janvier 2020
Image extraite du compte touitteur de Thomas Legrand Esq.
Sévissant de longue date sur France Inter au titre (envié) d'Arbitre des élégances et des stéréotypes formatés de la petite bourgeoisie mondaine, à prétentions intellectuelles, on peut dire que si Thomas Legrand n'en rate pas une, c'est que précisément il est là pour ça...
S'inspirant de son vénérable modèle ès journalisme de référence et surtout de classe... équitablement moyenne ( Lolo Joffrin ),  Thomas Legrand ripoline quotidiennement et à heure fixe  les derniers clichés échangés la veille lors des diners en ville de beaux-beaufs "progressistes mais raisonnables". Chaque matin il est d'astreinte auprès des deux nigaud.e.s ( Demeuré et Salomé ) qui donnent le "la" matinal de la banalité française "de service public". Il s'acquitte alors de sa charge avec  le sérieux et la pondération gourmée qui vont bien, sur le même ton sentencieux et moralisateur que son ainé dans les éditoriaux chafouins de Libération. Mais il fait, ou du moins s'efforce de faire...mieux, en y ajoutant une (petite) nuance critique de connivence branchée, propre à satisfaire le chaland "rebelle" voire "indigné", bref de "gauche ma non troppo", celle à qui on ne la fait pas. Des chroniques, des "bobinos" bien adaptés au temps d'attention disponible.
Sa mission ce matin était de dégotter une posture présentable à ses commensaux de la nomenKlaculture qui l'a coopté. C'est donc avec quelques précautions qu'il va prendre pour cible un des "Pères fondateurs" du genre où il a quelques prétentions à s'illustrer. J'ai nommé : Jacques Chancel, son vénérable précurseur dans le rôle apprécié de Guy Lux des riches bourgeoises (à prétentions culturelles affirmées), désœuvrées à l'heure du thé. L'occasion de rappeler au plus jeunes de ses auditeurs comment l'exception culturelle Mitterandienne avait si bien su "changer la vie" (on est à la fin de 1981), au fil de ce court extrait commenté du festival de flagornerie compassée à quoi se résumait généralement "Radioscopie":
On n'apprendra pas grand chose qu'on ne sache depuis belle lurette, sur l'élévation intellectuelle et le discernement critique des "journalistes", des "chroniqueurs", de leurs comparses et de l'ensemble de l'appareil idéologique où ils s'ébattent de concert, car tout ça n'a guère changé depuis (l'épiphanie de la médiocratie mitterandienne... et au-delà), malgré qu'en ait notre Thomas toi d'là que j'm'y mette. Conformisme, cynisme et hypocrisie sont avec la plus sotte vanité les traits "transversaux" les plus pérennes de notre transcendantal pétainiste de petits-bourgeois "éduqués" franco-français . D'ailleurs, à n'en pas douter si la carrière de notre petit Legrand se poursuit de ce pas, il aura bientôt tout du Jacques Chancel relouqué hipster à quoi il s'efforce manifestement de s'identifier.
Mais la conclusion que notre moderne "sage doit dire" ( cher à Line Renaud ) tire de ces mondanités est « qu’on n'est pas du tout ici dans l'expression d'une "liberté débridée post-68" » que "certains"dénoncent dans la "relecture" qu'ils feraient aujourd'hui de ce qui serait au contraire selon T. Legrand, celle de la "toute puissance du bon plaisir masculin" ». Bref, il nous donne du Bourdieu surgissant des profondeurs du service public, tel le commandeur à la fin du dîner de nos deux Don Juan défraichis, pour les rejeter dans les ténèbres extérieures de l’opprobre publique.
L’inconsistance, le ridicule et l’anachronisme de cette laborieuse leçon de morale pour Bouvard et Pécuchet rebootés ( Demorand et Salamé) , auraient pourtant facilement pu être épargnés aux auditeurs de France Inter si le chroniqueur s’était un peu renseigné sur le contexte historique et idéologique de l’archive qu’il a cru bon d’exhumer. C’est pourtant facile puisqu’il n’est pas même requis de lire (l’excellent) livre d'Anne-Claude Ambroise-Rendu .  Pour l'avoir vécu je peux témoigner que tout ça est assez bien résumé sur la page wiki consacrée à : l'Apologie de la pédophilie.



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