mercredi 8 janvier 2020


DU NOUVEAU EN FINLANDE



Sanna Marin, la première ministre finlandaise, veut avancer sur un projet de réforme du travail dans son pays. Son idée est simple : passer à quatre jours de travail par semaine au lieu de cinq ou raccourcir les journées de travail en les faisant passer de huit à six heures.
C’est à l’occasion du 120e anniversaire du SDP (Parti social-démocrate), dont elle est la vice-présidente, que Sanna Marin a appelé à réformer en profondeur le marché du travail dans son pays. C'était en août 2019, comme le précise France Info qui a contextualisé l'information retrouvée un peu partout dans le monde. La nouvelle Première ministre était déjà membre du gouvernement à l'époque, mais au poste de ministre des Transports et de la Communication.
Quatre journées de travail par semaine ou des journées de six heures de travail
“Une semaine de travail de quatre jours ou une journée de travail de six heures. Ce pourrait être la prochaine étape pour la Finlande”, a-t-elle lancé aux militants. Actuellement, les Finlandais travaillent cinq jours de huit heures pour un temps plein, comme en Belgique. La formule, si elle voit le jour, ferait donc passer le temsp de travail hebdomadaire des Finlandais de 40 heures à 32 (quatre fois huit heures) ou 30 heures par semaine (cinq fois six heures).
Avant de devenir Première ministre, Sanna Marin occupait le poste de ministre des Transports. Pendant qu’elle occupait ce poste, elle a plaidé en faveur d’une réduction de la semaine de travail afin d’améliorer la productivité des employés.
Selon la jeune dirigeante de la coalition de centre gauche au pouvoir depuis le mois de décembre 2019, cette réforme permettrait aux travailleurs de passer plus de temps avec leurs familles.
"En termes de vie professionnelle, une semaine de travail de quatre jours, une journée de travail de six heures, pourquoi cela ne pourrait pas être la prochaine étape ? Est-ce huit heures la vérité ultime ? À mon avis, les gens méritent plus de temps avec leur famille et dans des activités culturelles. Cela pourrait être la prochaine étape pour nous dans la vie professionnelle", avait justifié la jeune dirigeante dans son discours qui date d'avant sa prise de fonction en tant que Première ministre.
La proposition avait immédiatement été accueillie avec enthousiasme par le ministre de l’éducation Li Andersson, la dirigeante de "l’Alliance de gauche", l’un des partis qui fait partie de la coalition avec les sociaux-démocrates.
Elle a soutenu la proposition de la leader sociale démocrate : "Il est important de permettre aux citoyens finlandais de travailler moins. Ce n’est pas une question de gouverner avec un style féminin, mais d’offrir de l’aide et de tenir ses promesses aux électeurs".
Le programme de l'équipe actuellement au pouvoir en Finlande ne contient pas cette mesure. Mais la volonté de revoir le temps de travail y figure bien.
Les Finlandais pourraient s’inspirer de l’exemple de Göteborg ou de Microsoft Japon
Dans la Suède voisine, où la journée de travail de six heures (5 jours par semaine) a été testée dans quelques endroits en 2015, les résultats ont montré que les employés étaient plus heureux, plus riches et plus productifs.
Dans la ville suédoise de Göteborg, par exemple, certains travailleurs d’une maison de retraite sont passés des 40 heures de travail hebdomadaires à 30 heures par semaine, sans perte de salaire. 
Selon les résultats publiés en 2017, les employés ont indiqué qu’ils étaient plus en forme et plus motivés, ce qui les rendait plus productifs, leur permettait de faire moins d’erreurs et réduisait drastiquement le nombre de cas d'épuisements au travail.
L’allègement des horaires a aussi permis d’augmenter la qualité du travail effectué et les pensionnaires de la maison de retraite ont perçu la différence.
D'autres exemples pourraient inspirer un nouveau modèle finlandais. En novembre 2019, Microsoft Japon a pris une mesure audacieuse pour tenter d’améliorer l’équilibre entre le travail et la vie privée en instaurant un week-end de trois jours pour ses employés. Les résultats indiquent que la productivité des employés a augmenté de près de 40%, un chiffre interpellant.
Et en Belgique ?
En Belgique, la proposition de passer la semaine de travail légal de cinq à quatre jours est soutenue par différents partis politiques. Certaines communes comme Anderlecht ou Saint-Josse à Bruxelles, ou Charleroi en Wallonie, tentent l'expérience. Certaines entreprises belges ont également déjà lancé des phases de test de ce nouveau cadre de travail.
Mais la mesure a évidemment un coût important (pour les communes notamment avec l’engagement de personnel supplémentaire) et n’est, par exemple, pas défendue par les employeurs privés en Belgique qui craignent des difficultés en matière de capacités d’augmentation de la productivité ou en termes d’organisation.
Copyright © 2020 RTBF

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire