lundi 29 janvier 2018

Un nouvel équilibre des pouvoirs

 
 
 
 
 
 
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Le Parti communiste chinois (PCC) doit sa force à tous les gens du peuple qui ont combattu à ses côtés pour parvenir à l’indépendance nationale et qui l’ont aidé à remporter la guerre civile contre le Guomindang.
Toutefois, le Parti est sorti du droit chemin à un moment de l’histoire : il a commis des erreurs de jugement et de calcul qui ont eu des conséquences tragiques comme la Révolution culturelle (1966-1976) ou la mise en œuvre de politiques hostiles aux échanges et au commerce, ce qui a provoqué une perte de dynamisme économique.
Après s’être rendu compte de ses erreurs, le PCC a réajusté ses politiques, sorti la population chinoise de la pauvreté et accompli un miracle économique qui a étonné le monde entier.
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Tous ces progrès n’auraient pu voir le jour si la Chine avait adopté un système multipartite sur le modèle occidental. Sous la gouvernance du PCC, la Chine est exempte des querelles politiques partisanes comme l’on voit en Occident, ce qui explique en partie pourquoi la nation chinoise parvient toujours à établir un consensus pour avancer en accord avec les intérêts de la grande majorité des citoyens.
Dans une large mesure, le PCC a perpétué les traditions confucianistes et construit un prodigieux système de sélection des dirigeants sur la base de leurs mérites et de leurs performances. Par exemple, la plupart des décideurs aux plus hautes sphères du pouvoir ont exercé au moins deux fois plus longtemps que les secrétaires du Parti ou les gouverneurs au niveau provincial.
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Aux États-Unis, le pouvoir du capital affiche un avantage sur les pouvoirs politique et social. Influencé par le capital, le pouvoir politique américain manque d’indépendance et de neutralité, n’ayant d’autre choix que de céder aux exigences émanant des divers intérêts personnels.
De la même façon, le pouvoir du capital a imprégné le pouvoir social dans ses moindres aspects. Cela ne fait aucun doute au vu de sa capacité à contrôler les médias traditionnels et à fixer l’agenda social du pays. Si le penchant actuel en faveur du pouvoir du capital n’est pas rectifié à temps, il est fort probable qu’une nouvelle crise, encore plus grave, se déclenche. Pourtant, pas l’ombre d’une réforme pour s’attaquer à ces problèmes n’est en vue.
En Chine, il est impossible pour les 100 Chinois les plus riches d’influencer le Bureau politique du Comité central du PCC ; alors qu’aux États-Unis, les quelque dix magnats les plus fortunés peuvent façonner les politiques de la Maison-Blanche.
Dans le cas de l’Europe, les forces sociales peuvent souvent mettre à mal le processus de décision. La plupart du temps, de cette situation naît un dilemme où les gens ont tendance à privilégier le gain personnel aux dépens des objectifs collectifs et de long terme. Face à ce manque de consensus dans la démocratie européenne, il est difficile pour les gouvernements de poser des bases solides pour la réforme.
Le pouvoir politique en Chine a, dans l’ensemble, réussi à conserver son indépendance et sa neutralité au cours d’une trentaine d’années de réforme et d’ouverture, malgré la croissance rapide de ses pouvoirs social et du capital. En Chine, le pouvoir du capital est limité dans une large mesure par les forces politiques et sociales, le rendant incapable d’imposer un diktat politique. Certes, le fossé entre les riches et les pauvres s’est élargi ces dernières années, mais le pouvoir politique en Chine a majoritairement réussi à garantir l’élévation constante du niveau de vie des catégories modestes.
Dans le même temps, le pouvoir social en Chine a hérité d’une tradition d’égalitarisme, de telle sorte que la société chinoise est presque toujours encline à limiter le pouvoir du capital. Cet équilibre entre les pouvoirs politique, social et du capital a permis à la Chine d’éviter le genre de crise financière et crise de la dette qu’ont connu les États-Unis, tout en faisant de la vaste majorité des Chinois les bénéficiaires du développement rapide du pays.
[…]
Après vingt années passées à travailler/étudier à l’étranger et à voyager dans une centaine de pays et régions, j’en suis arrivé à la simple conclusion que la structure du parti chinois et sa gouvernance de type méritocratique transcende le modèle occidental, comme l’illustrent l’amélioration continue du bien-être de la population et la hausse du taux de satisfaction de l’opinion publique quant à l’approche chinoise pour la modernisation.
Le 5 octobre 2016, le centre de recherche américain Pew Research Center a publié les résultats d’un sondage, révélant que les Chinois se montrent optimistes vis-à-vis de l’avenir économique à long terme. « Environ 82 % pensent que les enfants qui grandissent aujourd’hui au pays bénéficieront d’une meilleure situation financière que leurs parents », indique le rapport. Il fait remarquer que « l’attitude positive du peuple chinois contraste nettement avec le pessimisme observé aux États-Unis et dans la plupart des pays européens ».
ZHANG Weiwei, Un nouvel équilibre des pouvoirs, Chine au présent, 23/10/2017.
Lire aussi :
ZHANG Weiwei, réforme du système politique et vox populi,
Chine au présent, 04/03/2011.
Eric X. LI, L’histoire de deux systèmes politiques,
Chine en Question.
XIXe Congrès du Parti communiste chinois,
Agence de Presse XinhuaBeijing InformationCentre d’Informations Internet de ChineChine au présent.
Dossier documentaire Chine,
Monde en Question.
Veille informationnelle 中國 Chine,
Monde en Question.

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