lundi 2 janvier 2017


Donald Trump : le 20 janvier 2017  à Washington

Attendez, attendez, il y a matière à réflexion!

Daniel  Paquet                                                                 dpaquet1871@gmail.com

On me dit : quoi, vous parlez de Trump, puis de l’Amérique profonde et  quoi encore?  À quoi, justement voulez-vous en venir?

 - Mais que nous nous préparons à tout le moins à une décennie de détente dans le monde entier entre l’Occident et le reste du monde : que ce soit avec la République populaire de Chine ou le Proche-Orient.

Ça, c’est toute une circonlocution verbale! 

Quiconque, que ce soit aux USA ou au Canada, a pu fréquenter les gymnases, dont les vestiaires sait très bien que les hommes en général, sinon les plus jeunes qui paradent avec leurs muscles, se permettent bien des écarts de langage où le Très-Haut partage la vedette avec les femmes les plus affriolantes. Pauvre Julia Roberts ou Lady Gaga!  Donald Trump n’a jamais manqué à la règle (il l’a dit et elle –l’épouse- semble l’accepter; mais ce ne devait pas être dans son plan de « match » à l’effet qu’il devienne président des États-Unis.  Alors que les « marchés » (i.e. les économistes du Capital) étaient dans l’attente jusqu’au moment de l’élection, justement du président états-unien : Clinton, c’était le statu quo, du connu; alors que Trump, même s’il ne semblait pas prendre le rang, eh bien, il demeurait imprévisible et relativement angoissant pour le monde du Capital.

« L’accroissement des taux d’intérêt à long terme à l’échelle mondiale a été tiré par les États-Unis, où le rendement des obligations d’État à dix ans a gagné environ  50 points de base depuis le début de novembre (2016). Les participants au marché ont revu à la hausse leurs attentes à l’égard de la croissance économique et de l’inflation aux États-Unis et estiment maintenant que la réserve fédérale pourrait pratiquer un relèvement des taux supérieur  à ce qui avait été anticipé antérieurement.  Ces facteurs ont causé une appréciation du dollar américain, dont la valeur a atteint un sommet de plus de dix ans selon une moyenne pondérée en fonction des échanges commerciaux. (Depuis juin 2016), les marchés boursiers se sont redressés aux États-Unis et au Canada.  Le volume des émissions d’obligations de sociétés aux États-Unis se situe à un sommet historique. »[1]

Et Trump, même milliardaire qu’il soit, demeure pris isolément un homme.

« Les répercussions du monde extérieur sur l’homme s’expriment dans son cerveau, s’y reflètent sous forme de sentiments, de pensées, d’instincts, de volontés, bref, sous forme de ‘tendances idéales’ et deviennent sous cette forme, des ‘tendances idéales’.  Si le fait que cet homme obéit en général à des ‘tendances idéales’ et laisse des ‘puissances idéales’ exercer de l’influence sur lui, -  si cela suffit pour faire de lui un idéaliste, tout homme quelque peu normalement  constitué est un idéaliste-né et, dans ce cas, (…) la conviction que l’humanité, tout au moins pour le moment, se meut, d’une façon générale, dans le sens du progrès… »[2]

On peut dire à l’égard de Donald Trump, que « l’homme est immédiatement un être naturel.  En tant qu’être naturel et être naturel  vivant, il est d’une part doué de forces naturelles, de forces vitales; il  est  un être naturel actif (i.e. il réfléchit); ces forces existent en lui sous la forme de dispositions et d’aptitudes, d’impulsions. »[3]

Si le lecteur le permet, il y aura ici une première citation en anglais.  Comme on dit au Québec :  ‘Attachez vos tuques!’  La voici :  « Into the rotten and cowardly bourgeois world and into the triumphant march of the Marxist wave of conquest a new power phenomenon was entering, which at the eleventh hour would halt the chariot of doom.  It was self-evident that the new movement could hope to achieve the necessary importance and the required strength for this gigantic struggle only if it succeeded from the very first day in arousing in the hearts of its supporters the holy conviction that with it political life was to be given, not to a new election slogan, but to a new philosophy of fundamental significance.”[4]

Il  serait complètement excessif de comparer Donald Trump à Adolf Hitler, malgré les déclarations du premier  à l’égard du monde arabo-musulman.  Quant à la Russie, M. Trump semble réservé.  D’ailleurs dans les échanges américano-soviétiques, même à l’époque de Joseph Staline, les propos n’ont pas été acrimonieux.  On a dit en URSS : « Mais, dans la pratique, l’élan révolutionnaire russe a toutes le chances de dégénérer en manilovisme (paresse intellectuelle) ’révolutionnaire’ vide s’il n’est pas uni au sens pratique américain dans le travail. (…) Le sens pratique américain est la force indomptable qui ne connaît ni ne reconnaît de barrières, qui emporte les obstacles de tout genre et de tout ordre  par sa ténacité industrieuse ; qui ne peut manquer de mener jusqu’au bout la tâche une fois commencée, fût-elle minime, force sans laquelle on ne saurait concevoir un sérieux travail de construction.  Mais le sens pratique américain a toutes les chances de dégénérer en un affairisme étroit et sans principes s’il ne s’allie à l’élan révolutionnaire russe. »[5]

Joseph Staline était un chef avisé.

« La vérité est que pour la victoire d’une révolution, si cette révolution est vraiment populaire et englobe des masses innombrables, il ne suffit pas que les mots d’ordre du Parti (communiste) soient justes.  Pour la victoire d’une révolution, il faut encore une autre condition indispensable, savoir : que les masses elles-mêmes se soient convaincues par leur propre expérience de la justesse de ces mots d’ordre. »[6]

Quant au ‘grand soir’, « c’est justement Marx qui s’est exprimé sur ce point de la façon la plus précise, la plus nette et la plus péremptoire, en déclarant précisément que l’insurrection est un art, en disant qu’il faut la traiter comme un art, qu’il faut conquérir les premiers succès et avancer de succès en succès, sans interrompre la marche contre l’ennemi, en profitant de son désarroi, etc., etc.  Pour réussir, l’insurrection doit s’appuyer non pas  sur un complot, non pas sur un parti, mais sur la classe d’avant-garde.  Voilà un premier point.  L’insurrection doit s’appuyer sur l’élan révolutionnaire du peuple.  Voilà le second point.  L’insurrection doit surgir à un tournant de l’histoire de la révolution ascendante où l’activité de l’avant-garde du peuple est la plus forte, où les hésitations sont les plus fortes dans les rangs de l’ennemi et dans ceux des amis de la révolution faibles, indécis, pleins de contradictions ; voilà le troisième point. »[7]

Nous n’en sommes pas là.  Mais le peuple cubain fête, en janvier 2017, le 58ème anniversaire de la révolution cubaine.  Leur joie conforte les cœurs de tous les progressistes de par le monde entier.   Les communistes états-uniens remontent en selle dans leur nouveau  Party of Communists USA  qui siège à New York.  Ce ne sont pas les capitalistes qui ont bâti cette métropole ; ce sont les ouvriers de la construction, les architectes et tous les spécialistes du bâtiment et autres  œuvrant dans les édifices et infrastructures.  Chapeau messieurs et mesdames !

Au Canada, et c’est là notre dernière citation en anglais, les communistes se rappellent leur origine.  Tim Buck, un populaire secrétaire général du Parti communiste du  Canada, nous raconte à propos du lieu où se tint le congrès de fondation du Parti : «  I had never heard that he (Fred Farley) had a barn. (He had one cow, but no herd of cattle, and no horses.  Upstairs in the barn there was a good floor and it was quite convenient, provided that the menfold were prepared to sleep on the hay.  Any women would have to sleep in the cottage; feeding would have to be arranged in such a way that not too many people would be walking backwards and forwards across the yard at one time.  But it wouldn’t be too difficult.  The cottage was outside town and there wasn’t very much traffic along that side road. (…) After all, we were very revolutionary, and quite conspiratorial.”[8]

Ce congrès eut lieu à Guelph (Ontario) les 18 et 19 juin 1921.

Tout le monde au Canada, ignorant même l’existence du Parti communiste et même ceux qui se targuent de tout connaître de la gauche vous diront, désabusés : ‘Ça ne pourra jamais se reproduire au pays.  C’est parler à tort et à travers.  Que diraient-ils si en lisant leur journal préféré ou en regardant/écoutant les infos qu’il y a eu quelque chose d’inusité, disons à Montréal.  Quoi ?  Eh bien, ces fichus de travailleurs ont décidé de fêter  la Saint-Jean plutôt deux fois qu’une en prenant pour acquis qu’il y aura deux congés fériés : un pour la fête et le deuxième pour étudier ensemble le sens qu’on doit donner à la fête, d’une part ; et d’autre part, réfléchir sur les retraites, la gratuité scolaire, l’équité salariale, et bien sûr le pouvoir d’achat.  Le tout sous les auspices des centrales syndicales qui feront leur propre parapluie référendaire pour aborder la question nationale au Québec.

Mais voulez-vous bien me dire qui c’est le zigoto qui a parlé d’une journée de grève générale et nationale ?

Finalement, les Québécois, à leur façon, ils sont solidaires avec les autres peuples.    « Nous affirmons au contraire que la guerre n’est rien d’autre qu’une continuation des relations politiques par  l’immixtion d’autres moyens. »[9]

 

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[1] Banque du Canada, Évaluation des vulnérabilités et des risques, Revue du système financier, Ottawa, Décembre 2016, page 1
[2] Engels, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Éditions sociales, Paris, 1966, pages 39-40
[3] Marx, Karl, Manuscrits de 1844, Flammarion, Paris, 2008, page 145
[4] Hitler, Adolf, Mein Kampf, A Mariner Book, Hougthon Mifflin Company, Boston-New York, 1999, page 373
[5] Staline, J., Les questions du Léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, pages 117-118
[6] Ibidem, Staline, page 151
[7] Lénine, V.I. Le marxisme et l’insurrection, Œuvres choisies, vol. 2, Éditions du Progrès, Moscou, 1968, page 386
[8] Reminiscences of Tim Buck, Yours in the Struggle, NC Press Limited, Toronto, 1977, page 95
[9] Clausewitz, Carl von, De la guerre, Éditions Payot & Rivages, Paris, 2014, pages 340-341

1 commentaire:

  1. Publiée le 3 avr. 2016




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