vendredi 21 décembre 2018


L’avenir est au socialisme

Daniel Paquet                                                 dpaquet1871@gmail.com 

Pour le septième mois consécutif, le chômage avait encore augmenté en France en novembre [2011] pour atteindre son plus haut niveau depuis 1999, soit, toutes catégories confondues, une augmentation de 5,6% sur un an.
Le nombre de chômeurs de catégorie A, c'est-à-dire sans aucun emploi, est passé à 2 844 800 en France métropolitaine fin novembre, d'après les données publiées par le ministère du Travail. Sur un mois, cela représente près de 29 900 personnes supplémentaires, soit une hausse de 1,1% par rapport à octobre. Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi de cette catégorie a bondi de 5,2%.
Avec les départements d'Outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi s'établit à 4 510 500, un chiffre qui pourrait peser lourd dans le choix des électeurs à quatre mois de la présidentielle de 2012. La hausse du nombre de demandeurs d'emploi a été particulièrement vigoureuse pour les moins de 25 ans, puis pour les plus de 50 ans.[1]
Malgré la crise, malgré le chômage (il a frisé les 10% aux USA pendant les derniers mois), la classe ouvrière n’a pas vraiment bougé en Amérique.  On attend le signal des syndicats ; ceux-ci sont coincés idéologiquement : que répondre aux messages assénés par les mass-médias ?  On peut déjà entendre le vrombissement des bombardiers et des avions de chasse ; qui est dans le collimateur ?  La Syrie, le Venezuela ?  Les masses sont désorientées.   Comment pouvons-nous extirper de sa torpeur et de sa léthargie la classe ouvrière ? 
La fuite en avant d’une 3e guerre mondiale
« Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées permanentes. Si le peuple américain permet aux banques privées de contrôler l’émission de leur monnaie, d’abord par l’inflation, puis par la déflation, les banques et les sociétés priveront le peuple de toute propriété jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent sans-abri sur le continent que leurs pères avaient conquis. »
-       Thomas Jefferson, président des Etats-Unis d’Amérique

Après l’implosion de l’empire soviétique (sic), ce fut comme on le sait, « la fin de l’histoire » selon le mot de Fukuyama avec une « pax americana » qui paraissait durer mille ans. Le peuple américain se voulant lui aussi, « peuple élu » comme le martèle « la destinée manifeste », c’est à lui d’éclairer le monde au besoin par le napalm. [...] Dans une conjoncture caractérisée par la rareté des matières premières, 90% des terres rares sont en Chine qui ne les vend qu’avec parcimonie. La débâcle financière des Etats-Unis et de l’Europe a amené les Etats-Unis et l’Europe à ne plus s’embarrasser de « principes », ils prennent par la force aux pays faibles leurs ressources comme c’est le cas de Kadhafi crucifié par l’Occident qui ne s’arrête pas de déstabiliser sous des dehors de démocratie qui ne trompent plus personne.[2]
Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier.  Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.  Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays.  [Les industries]  n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe.  À la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. 
On n’a qu’à penser  à l’industrie touristique qui amène les Québécois par milliers sur les plages du Sud pendant l’hiver canadien.[3]
Les pères du communisme se sont penchés sur ce déclin et sur la disparition éventuelle du capitalisme, mais ils ne croient pas que le régime va disparaître de lui-même, la classe ouvrière doit agir, mais « à la réalité mourante se substitute une réalité nouvelle, viable, pacifique, si l’ancien état de choses est assez raisonnable pour aller à la mort sans opposer de résistance violente.
D’un point de vue philosophique et historique, on doit ajouter qu’
« une société parfaite, un « État » parfait sont des choses qui ne peuvent exister que dans l’imagination.
Il lui faut faire place à une étape supérieure qui entre à son tour dans le cycle de la décadence et de la  mort.
Il n’y a rien de définitif, d’absolu, de sacré devant elle (philosophie dialectique, -ndlr) ; elle montre la caducité de toutes choses et en toutes choses, et rien n’existe pour  elle que le processus ininterrompu du devenir et du transitoire, de l’ascension sans fin de l’inférieur au supérieur, dont elle n’est elle-même que le reflet dans le cerveau pensant. »[4]
Alors que tout semblerait dire, mais pourquoi le socialisme, qui semble être si logique ne remplace pas le capitalisme, il faut encore là expliquer que la bourgeoisie défend des intérêts égoïstes, y compris sur le plan des idées, car il est question de gros sous pour elle. 
À Marx, le philosophe communiste qui guide la classe ouvrière, la bourgeoisie oppose Daniel Bell. D’abord un mot sur celui-ci, tel que le présente l’encyclopédie électronique CocoWikipédia :
« So­ciologue bourgeois américain (né en 1919), un des fondateurs de la théorie de la « socié­té postindustrielle » dont les thèses furent adoptées par la propagande bour­geoise. Dans son projet de cerner la future société fondée sur des prin­cipes tels qu'une économie des servi­ces, une « démocratie pluraliste » et une « méritocratie» « , Bell fournit au fond une version rénovée et idéaliste de la société capitaliste contemporaine. La base méthodologique de ses vues sociologiques est en l'occurrence la thèse de l'indépendance des sphères de la vie sociale telles que l'économie, la politique et la culture (bâties respectivement sur les principes de l'efficacité, de l'égalité des possibilités et de la possibilité de se réaliser soi-même). »[5]
Mais finalement c’est vers Platon et Aristote que reviennent les idéologues bourgeois ; ils constatent bien que le capitalisme n’a pas fait un pas sur le plan des idées depuis la « mondialisation » des marchés.  Force est d’avouer que Lénine avait bien raison de rédiger son ouvrage : « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », et ce avant la première guerre mondiale (1914-1918). 
Par ailleurs, les idéologues de la bourgeoisie se sont interrogés à savoir « si c’était la « substance » ou la « conscience » qui constituait la principale force motrice de l’histoire du monde. »  
On a aussi dévoyé les résultats de recherche en psychologie ; notamment ceux du physiologiste russe Yvan Pavlov, (Prix Nobel en 1904 pour ses travaux sur les glandes digestives).  Mais ce qui a retenu l’attention des milieux conservateurs, ce sont ses études sur les réflexes conditionnés, l’activité nerveuse supérieure et le travail des hémisphères cérébraux.  On se rappellera ses expériences sur des chiens qu’il faisait saliver juste au son d’une clochette, induisant que de la nourriture leur serait servie à l’instant même.  Les agences de publicité utilisent abondamment ce type de méthodes dans la promotion de divers produits et services.  Par extension :
« Depuis l’apparition des antagonismes de classes, ce sont précisément les passions mauvaises des hommes, la convoitise et le désir de domination qui sont devenus les leviers du développement historique, ce dont l’histoire du féodalisme et de la bourgeoisie, par exemple, n’est qu’une preuve continue.
Or, la production capitaliste veille à ce qu’il ne revient à la grande majorité des personnes jouissant de l’égalité de droits que le strict nécessaire, et elle ne respecte pas conséquent guère plus – quand elle le respecte – le penchant au bonheur de la majorité que le faisait la société esclavagiste ou féodale.  Et la situation est-elle meilleure en ce qui concerne les moyens intellectuels du bonheur, les moyens de culture ?
Les hommes font leur histoire, quelque tournure qu’elle prenne, en poursuivant chacun leurs fins propres, consciemment voulues, et ce sont précisément les résultats de ces nombreuses volontés agissant dans des sens différents et de leurs répercussions variées sur le monde extérieur qui constituent l’histoire.
Approfondir les forces motrices qui se reflètent ici dans l’esprit des masses en action et de leurs chefs – ceux que l’on appelle les grands hommes – en tant que motifs conscients, d’une façon claire ou confuse, directement ou sous une forme idéologique et même divinisée – telle est la seule voie qui puisse nous mener sur la trace des lois qui dominent l’histoire en général et aux différentes époques dans les différents pays…  Les ouvriers ne se sont pas le moins du monde réconciliés avec l’exploitation mécanique capitaliste depuis qu’ils ne détruisent plus purement  et simplement les machines… »[6]
« La production des idées, des représentations et de la conscience est d’abord directement et intimement mêlée à l’activité matérielle et au commerce matériel des hommes, elle est le langage de la vie réelle.  Les représentations, la pensée, le commerce intellectuel des hommes apparaissent ici encore comme l’émanation directe de leur comportement matériel. [7]
Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience. »[8]
Certes, l’étude du marxisme est moins populaire qu’elle ne le fut dans les écoles du Québec ; mais ailleurs, les peuples souffrant cherchent une voie ; parfois ils font une pause auprès de progressistes, tels que Fanon : 
« Beaucoup de jeunes Africains disent qu’ils ont découvert le marxisme en commençant avec Frantz Fanon ; c’est vrai aussi partout dans le monde…  Il nous montre comment non seulement notre esprit, mais encore chaque muscle de notre corps tressaille et se réduit pour se protéger de l’arrogance de l’autre.  Cela les fondateurs du marxisme ne l’avaient pas fait.  Ils n’étaient pas psychiatres et n’avaient pas vécu ces humiliations au quotidien avec autant d’intensité. »[9]
La bourgeoisie a bien étudié Marx et elle cherche toujours la parade aux arguments des communistes, par exemple sur la « propriété » dont jouit la classe ouvrière :
« ‘L’aliénation’, - pour que notre exposé reste intelligible aux philosophes -, ne peut naturellement être abolie qu’à deux conditions pratiques.  Pour qu’elle devienne une puissance « insupportable », c’est-à-dire une puissance contre laquelle on fait la révolution, il est nécessaire qu’elle ait fait de la masse de l’humanité une masse totalement « privée de propriété » qui se trouve en même temps en contradiction avec un monde de richesse et de culture existant réellement, choses qui supposent  toutes deux un grand accroissement de la force productive, c’est-à-dire un stade élevé de son développement.[10] 
Bien sûr, les idéologues de la bourgeoisie opposent ici la propriété personnelle d’une maison ou d’une voiture (ce qui est légitime) à la propriété des principaux moyens de production et de distribution, ce qui est au cœur de la production capitaliste et qui détermine effectivement le type de société dans laquelle nous vivons.
Les enjeux sont fondamentaux et la bourgeoisie n’entend pas céder. 
« Les pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques, les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. »[11]
Et il y a lutte des contraires, non pas uniquement en philosophie, elle se reflète directement dans le contenu des droits des travailleurs, enfin ce qui a existé jusqu’à la dissolution de l’Union soviétique :
«Social legislation in its entirety, its very concept, was influenced at international level by the presence of the USSR and its social legislation.  Other countries had to take it into account, even if in a biased or distorted manner.  One only has to think of the United Nations’ universal Declaration of human rights that had to go beyond the declaration born of the French revolution and had to take social and trade-union rights into account.”[12]
Les ouvrages marxistes, tels que Matérialisme et empiriocriticisme, rédigé au début du XXème siècle explique l’attitude des communistes sur la conception du  monde et son reflet dans le cerveau des hommes. 
« À ne point reconnaître la théorie matérialiste d’après laquelle la conscience humaine reflète le monde extérieur objectivement réel, on glisse nécessairement à la sensation et au psychique désincarnés, à la volonté et à l’esprit désincarnés. »[13]
« Par matérialisme, le philistin entend la goinfrerie, l’ivrognerie, les plaisirs des sens, le train de vie fastueux, la convoitise, l’avarice, la cupidité, la chasse aux profits et la spéculation à la Bourse, bref, tous les vices sordides auxquels il s’adonne  lui-même en secret : et par idéalisme, il entend la foi en la vertu, en l’humanité et, en général, en un ‘ monde meilleur’, dont il fait parade devant les autres, mais auxquels il ne croit lui-même que tant qu’il s’agit de traverser la période de malaise ou de crise qui suit nécessairement ses ‘excès matérialistes’ coutumiers et qu’il va répétant en outre son refrain préféré :  ‘Qu’est-ce que l’homme ?  Moitié bête, moitié ange ! ‘ »[14]
Les partisans de Marx et de Lénine ont, malgré les préjugés diffusés par la propagande du grand Capital, une vie spirituelle riche et féconde.  Ils ne vivent pas en vase clos et se félicitent, de plus, de pouvoir contribuer à l’émancipation du genre humain – fraternellement -,  avec d’autres forces populaires :
« … les communistes appuient en tous pays tout mouvement révolutionnaire contre l’ordre social et politique existant.
Dans tous ces mouvements, ils mettent en avant la question de la propriété, à quelque degré d’évolution qu’elle ait pu arriver, comme la question fondamentale du mouvement.  Enfin, les communistes travaillent à l’union et à l’entente des partis démocratiques de tous les pays.
Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets.  Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social passé.  Que les classes dirigeantes tremblent à l’idée d’une révolution communiste !  Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! »[15]


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[1] Moissac au Cœur, France, 27 décembre 2011, moissacaucoeur@orange.fr
[2] CHITOUR, Pr Chems Eddine, L’Occident en déclin: La fuite en avant d’une troisième guerre mondiale, Comité Valmy, 13 décembre 2011
[3] MARX et ENGELS, Manifeste du Parti communiste, Londres, 1848, www.marxisme.fr. pp. 2-3
[4] ENGELS, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, www.marxisme.fr
[5] FROLOV, I., Dictionnaire philosophique, Éditions du Progrès, Moscou, 1985, pp. 47-48, in Cocowikipédia
[6] ENGELS, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Édition électronique réalisée par Vincent Gouysse à partir du Tome III des Œuvres choisies de Karl Marx et Friedrich Engels publié en 1970 aux Éditions du Progrès, Moscou, www.marxisme.fr
[7] MARX et ENGELS, L’idéologie allemande, Éditions sociales, Paris, p. 35
[8] MARX et ENGELS, Ibidem, p. 37
[9] ASTEGIANI-MERRAIN, Marie-France, CANTAVE FUYET, Peggy et FUYET, Hervé, Une valise, un pays, une femme !  Fanon aujourd’hui pour mieux comprendre et transformer le monde !  Association des Descendants d’Esclaves Noirs et de leurs Amis- ADEN et Réseau International Frantz Fanon-RIFF, Paris, 2011
[10] MARX et ENGELS, Ibidem, pp. 51-52
[11] MARX et ENGELS, Ibidem, p. 74
[12] LEROUGE, Herwig, How the October Revolution and the Soviet Union contributed to the Labour Movement in Western Europe, and more particularly in Belgium, International Communist Review, # 2, Athens, 2010-2011, p. 11
[13] LÉNINE, Matérialisme et empiriocriticisme, Éditions sociales-Paris et Éditions du Progrès-Moscou, 1976, p. 360
[14] ENGELS, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande
[15] MARX et ENGELS, Manifeste du Parti communiste, www.marxisme.fr

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