mercredi 7 novembre 2018



78 000 malades mentaux morts dans les hôpitaux psychiatriques sous le régime de Vichy


COMMUNIQUÉ : L'historien Jean-Pierre Azéma sera jugé le 23 novembre 2018 à 13h30 par la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris pour diffamation et atteinte à l’honneur d’un individu suite à la plainte déposée par l'auteur Armand Ajzenberg.

FAVORI
RECOMMANDER
ALERTER
IMPRIMER
Partager
Tweet
Partager sur Google+
17 COMMENTAIRES
17 RECOMMANDÉS

A +
A -








COMMUNIQUÉ

- 78 000 malades mentaux morts dans les hôpitaux psychiatriques sous le régime de Vichy

Mais aussi :

- 50 000 vieillards de plus que n’en prévoyait la mortalité ordinaire, également morts, dans le même temps et sous le même régime, dans les hospices

- 10 000 êtres humains environ enfermés dans les prisons françaises, non condamnés à mort, et cependant morts sous le régime de Vichy

Tous morts de faim avant que leur dernière heure ne soit vraiment arrivée, sans loi ni décret, par non-assistance à personnes en danger du régime pétainiste d’alors.

C'est ce que Jean-Pierre Azéma, dans un rapport public (Mission sur le drame que les personnes handicapées mentales ou malades psychiques ont connu dans les hôpitaux psychiatriques et les hospices français entre 1941 et 1945) demandé par François Hollande, a voulu cacher au Président de la République d’alors, ainsi qu’a tous les Français.

La vérité historique, dans son rapport, s’agissant de l’hécatombe des fous sous le régime de Vichy, dépendrait selon lui de deux thèses : soit une volonté exterminatrice des fous par dénutrition d’un gouvernement de Vichy, ce serait la thèse soutient-il d’Armand Ajzenberg, soit la non-existence de toute directive exterminatrice provenant de ce même gouvernement. Absence de directive prouvant la non-implication de ce gouvernement en la matière, c’est la thèse de Jean-Pierre Azéma. Il s’agit là de deux thèses fallacieuses. L’une, celle qu’il a imputé à Armand Ajzenberg, est une allégation mensongère. Et Jean-Pierre Azéma, fort de son mensonge, tranche en faveur de la seconde. Il en fait sa vérité historique. Pourtant sa thèse, résultant d’un non-fait, ne prouve en rien qu’il n’y ait pas eu alors non-assistance à personnes en danger de mort, ceci de plus en connaissance de cause.

Pour arriver à sa conclusion, l’historien transforme la thèse de non-assistance par Vichy à personnes en danger de mort en "intentionnalité du régime de Vichy d’éliminer les malades mentaux". Ainsi il lui est facile de ne pas trouver la preuve d’une directive allant en ce sens. En effet, la non-assistance à personnes en danger de mort ne relève pas, par définition, d’une directive écrite, sinon elle serait"intention éliminatrice" et non plus "non-assistance". C’est cette allégation mensongère qui permet à Jean-Pierre Azéma d’éliminer la thèse opposée à la sienne.

"Aujourd’hui encore, la polémique reste en embuscade" écrivait la journaliste Élise Rouard à la fin d’un important article (une page) publié dans Le Monde daté du 8 mai 2018. Elle constatait, elle aussi, que "Dans son texte celui-ci (Jean-Pierre Azéma) soutient la thèse d’Isabelle von Bueltzingsloewen, ignorant les autres qui concluent à une faute, une non-assistance à personnes en danger de la part des autorités de l’époque". Ce qui conduisit François Hollande à déclarer : "Cette hécatombe n’a pas été voulue, n’a pas été planifiée, […] – elle est arrivée par l’indifférence, par l’oubli, par l’ignorance".

Jean-Pierre Azéma écrit en effet (page 6 de son rapport) : "Armand Ajzenberg, en collaboration avec André Castelli […] publiait L’Abandon à la mort… de 76 000 fous par le régime de Vichy (éd. L’Harmattan 2012) […] C’est… avant tout une réponse à Isabelle von Bueltzingsloewen sur un ton inutilement polémique. En tout cas, il n’apporte pas la preuve que le gouvernement de Vichy a rédigé puis diffusé une directive officialisant "l’hécatombe" des malades mentaux". Ainsi, à partir de cette allégation mensongère, Jean-Pierre Azéma croit pouvoir clore la polémique. En effet pour arriver à la conclusion d’Isabelle von Bueltzingsloewen, il lui est indispensable d’ignorer, de gommer, de censurer la non-assistance à personnes en danger de mort.

Mais le mensonge finalement démasqué, l’argumentation développée par Isabelle von Bueltzingsloewen et Jean-Pierre Azéma conduisant à la non-implication du régime de Vichy dans toutes ces morts tombe à l’eau, que reste-t-il alors ? Ce qu’ils ont tant voulu ignorer, gommer, censurer : la non-assistance à personnes en danger de mort. Une page de l’histoire de ce régime collaborationniste sera alors, le 23 novembre 2018, peut-être ajoutée.

Le vendredi 23 novembre 2018 à 13h30 - TGI de Paris

29-45 Avenue de la Porte de Clichy, 75017 Paris

L’historien Jean-Pierre Azéma devant la 17e chambre correctionnelle du TGI
pour diffamation publique et atteinte à l’honneur d’Armand Ajzenberg

Procès ouvert au public et aux journalistes

Armand Ajznberg : Partie civile Stéphane Levildier,

Isabelle Guttadauro : Avocats à la Cour

Contact : Ajzenberg@aol.com slevildier@lgavocats.fr iguttadauro@lgavocats.fr

Le Club est l'espace de libre expression des abonnés de Mediapart. Ses contenus n'engagent pas la rédaction.

L'AUTEUR

ARMAND AJZENBERG



42 BILLETS
1 ÉDITION
2 ARTICLES D'ÉDITIONS
1 LIEN
5 FAVORIS
329 CONTACTS

LE BLOG
SUIVI PAR 58 ABONNÉS
Le blog de Armand Ajzenberg

LE FIL DU BLOG
78 000 malades mentaux morts dans les hôpitaux psychiatriques sous le régime de Vichy3 NOV. 2018 PAR ARMAND AJZENBERG
UN TEXTE DE NICOLAS ROMÉAS QUE JE RECOMMANDE16 AVR. 2018 PAR ARMAND AJZENBERG
DE QUOI LA MORT DE 76 000 FOUS AU TEMPS DU RÉGIME DE VICHY EST-ELLE LE NOM ?29 MARS 2018 PAR ARMAND AJZENBERG
JEAN-PIERRE AZÉMA JUGÉ LE 23 NOVEMBRE 2018 POUR DIFFUSION DE « FAKE NEWS »4 FÉVR. 2018 PAR ARMAND AJZENBERG
HISTORIENS ET JUGES DEVANT L’HISTOIRE, par Armand Ajzenberg, historien autodidacte9 SEPT. 2017 PAR ARMAND AJZENBERG

LE FIL DU CLUBUNE DU CLUB
Pour ce qu'il me plaist de Laure Buisson
7 NOV. 2018 PAR L A BLOG-PAGE
L'adultère ou les compromissions criminelles d'une Espagne franquiste
7 NOV. 2018 PAR CÉDRIC LÉPINE
Deux figures d’extrême droite perdent leurs procès contre Mediapart
7 NOV. 2018 PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART

LE FIL DU JOURNALUNE DE MEDIAPART
«Midterms»: Trump sauve les meubles7 NOV. 2018 PAR MATHIEU MAGNAUDEIX
Les secrets du transfert de Kylian Mbappé7 NOV. 2018 PAR YANN PHILIPPIN
Deux élues socialistes font leur entrée au Congrès7 NOV. 2018 PAR MATHIEU MAGNAUDEIXCHOISISSEZ L’INDÉPENDANCE !Je m’abonne à partir de 1€


Accès illimité au Journal et au Studio
Participation au Club
Application mobile

RECEVEZ CHAQUE JOUR LES TITRES À LA UNE Je m'inscris
SUIVEZ-NOUS


LE JOURNAL
International
France
Économie
Culture
Dossiers
Fil d'actualités
Journal imprimé


LE STUDIO
Vidéos
Podcasts
Documentaires
Portfolios
Panoramiques


LE CLUB
Depuis 48 heures
Les blogs
Les éditions
L'agenda
La Charte
Participez


À PROPOS
Qui sommes-nous ?
Besoin d'aide ?
Nous contacter
Plan du site
Recrutement
Frenchleaks
Mentions légales
Charte de déontologie
Charte de participation

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire