Depuis que le communisme existe, la bourgeoisie n'a cessé de le combattre en employant diverses armes. Ces armes, ce sont bien sur les armes matérielles — entre autre la répression sauvage du mouvement ouvrier et anti-impérialiste par le fascisme et l'impérialisme —, mais ce sont aussi les armes spirituelles visant à convaincre les travailleurs qu'il n'existe pas d'alternative au capitalisme, et notamment que le communisme serait 'pire' que le capitalisme. Beaucoup de travailleurs ont conscience à des degrés divers de la précarité de leur situation, du fait qu'ils sont exploités, de leur condition d'esclave du capital, de l'absence de perspective d'avenir pour eux et leurs enfants, mais beaucoup n'ont qu'une compréhension intuitive et approximative de cette exploitation, encore plus évidemment de ses causes et de ses remèdes !
Seul le marxisme peut expliquer scientifiquement en quoi consiste l'esclavage salarié et en quoi, sans expropriation des exploiteurs cette extorsion de plus-value ne peut être abolie. Marx affirmait de son ouvrage Le Capital qu'il constituerait un des plus terribles missiles envoyé à la face de la bourgeoisie. Et en effet, l'explication scientifique des causes de l'exploitation que Marx a donnée constitue une abomination pour la bourgeoisie. Par tous les moyens, ses idéologues ont tenté de cacher la contradiction principale mise à jour par Marx, celle entre le caractère social du travail et son appropriation privée par une minorité exploiteuse. La bourgeoisie a tout d'abord tenté d'ignorer le marxisme, en vain évidemment : on ne peut abolir le résultat nécessaire du mode de production capitaliste : la production du prolétariat — son fossoyeur —, ni longtemps empêcher à la science de se frayer un chemin au sein des éléments avancés de cette classe ! La bourgeoisie a donc du chercher d'autres parades. Parmi ces parades, Lénine remarquait que la plus "en vogue" était celle qui constituait pour les ennemis du marxisme à se faire passer pour des marxistes. Les réformistes et les pseudo-marxistes au service de l'ordre bourgeois se sont donc d'abord évertués à essayer de falsifier le marxisme, en tentant de le réduire à une simple doctrine économique ou philosophique, coupée de toute application pratique, détachant la théorie de la lutte de classe à son résultat nécessaire : la révolution socialiste et la dictature du prolétariat ; enfin, quand les communistes ont pris le pouvoir en Russie, ils se sont écriés que la "véritable" dictature du prolétariat avait été dévoyée par les bolchéviks !
Parfois même, au nom d'un pseudo-internationalisme, ces phraseurs "de gauche" se sont opposés (comme les trotskistes) à la construction du socialisme dans un seul pays, arguant que c'était là abandonner la tâche "internationaliste" de la "révolution permanente simultanée", ignorant ce simple fait que sous l'impérialisme le développement économique et donc le degré de maturité des différents pays est souvent inégal. Le fait de refuser d'envisager la possibilité de la victoire de la révolution socialiste puis la construction du socialisme dans un seul pays, tandis que les autres resteraient bourgeois (Lénine) constitue donc évidemment une capitulation flagrante devant l'impérialisme et sert directement les intérêts de la bourgeoisie internationale. Quand la phraséologie "de gauche" sert les intérêts de la réaction bourgeoise ! C'est ainsi que les chefs du trotskisme sont devenus dans les années 1920-1940 l'avant-garde du combat anti-communiste. La bourgeoisie n'oublie bien entendu pas de remercier ses "marxistes authentiques", résolument fidèles à "l'internationalisme prolétarien" et hostiles à "l'expansionnisme stalinien" et à son économie planifiée. Dénigrant cette dernière, un historien bourgeois contemporain ne peut s'empêcher de s'appuyer sur Trotski auquel il semble rendre un hommage posthume :
« Rappelons au lecteur qu'un vrai socialiste comme Trotski expliquait au comité exécutif du Komintern, en décembre 1921, que le socialisme relevait d'un projet à très long terme, et que ceux qui voulaient y parvenir un jour devaient commencer par utiliser les chemins bien tracés de l'économie de marché. » (Moshe Lewin, Le siècle soviétique, Fayard — Le Monde Diplomatique, Paris, 2003, p. 449.)
Ces éloges provenant d'un historien bourgeois ont la même signification que celles que la bourgeoisie n'a cessé d'adresser à Tito :
« Seule la Yougoslavie du maréchal Tito, héros de la résistance aux Allemands, ne mène pas une politique aux ordres de l’URSS. Il est accusé de révisionnisme et rompt avec Staline en juin 1948. Fidèle au marxisme, il libéralise alors quelque peu l’économie et conduit une politique d’ouverture à l’égard des Occidentaux. Il devient la figure emblématique des pays non-alignés durant la guerre froide et l’un des modèles des intellectuels des nouvelles gauches française et européenne. » (Encyclopédie MS Encarta 2004.)
Jamais, dans aucun pays, les trotskistes n'ont pris le pouvoir puis entrepris la construction du socialisme ! Le seul pays "socialiste" qui ait eu les faveurs des trotskistes fut la Yougoslavie de Tito dès lors qu'elle prit une position clairement antagoniste vis à vis du mouvement communiste international alors guidé par les marxistes-léninistes russes. Le cosmopolitisme (bourgeois) des trotskistes trouva son pendant chez le pro-impérialisme de Tito, le tout maquillé par "l'autogestion" anarcho-syndicaliste (afin de ne pas trop émousser son vernis radical) alors même qu'affluaient les capitaux des pays impérialistes d'Occident en Yougoslavie 'socialiste'...
Tous les révisionnistes, depuis les trotskistes jusqu'aux khrouchtchéviens, en passant par les eurocommunistes et les maoïstes rendirent bien sur hommage d'une façon ou d'une autre à la Yougoslavie de Tito. Ce front uni contre le marxisme-léninisme doit pousser tous les communistes sincères à réfléchir aux paroles de Lénine qui remarquait déjà en 1913 dans Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme que
« dans une société fondée sur la lutte des classes, il ne saurait y avoir de science sociale "impartiale". Toute la science officielle et libérale défend, d'une façon ou de l'autre, l'esclavage salarié, cependant que le marxisme a déclaré une guerre implacable à cet esclavage. Demander une science impartiale dans une société fondée sur l'esclavage salarié, est d'une naïveté aussi puérile que de demander aux fabricants de se montrer impartiaux dans la question de savoir s'il convient de diminuer les profits du Capital pour augmenter le salaire des ouvriers. »
On ne pouvait évidemment attendre de la bourgeoisie et de ses idéologues qu'ils chantent les louanges du communisme ! On ne pouvait s'attendre à ce que les exploiteurs vaincus dans un pays se résolvent à accepter cette défaite ou à aider les "communistes" à construire le socialisme : les exploiteurs des autres pays se mirent très vite à craindre la contagion "par la force de l'exemple" : les travailleurs exploités des pays capitalistes accepteraient-ils longtemps le joug de l'exploitation si les communistes russes victorieux arrivaient à démontrer — comme Staline le souligna — que les travailleurs n'étaient pas seulement capables de « détruire le monde ancien, capitaliste », mais de « construire le monde nouveau, socialiste », débarrassé de l'exploitation, du chômage, de la misère et des guerres ? Les plans quinquennaux soviétiques des années 1928-1932 et 1933-1937 apportèrent cette démonstration, ajoutant au désarroi des impérialistes : à la crise économique mondiale des années 1930 venait s'ajouter une crise politique majeure que la bourgeoisie ne pouvait surmonter sans recourir aux méthodes fascistes de gouvernement pour réprimer la classe ouvrière, ce que Staline souligna en 1934.
Aujourd'hui, après la liquidation du socialisme dans les pays anciennement socialistes, la bourgeoisie a de plus en plus de mal à nier les succès du socialisme "stalinien" (c'est-à-dire marxiste) comme les échecs du socialisme "de marché" ou "autogestionnaire" des révisionnistes.
Ce que la bourgeoisie a sans cesse cherché à démontrer, c'est que le remède à sa domination serait en quelque sorte "pire que le mal", que la "démocratie" vaut mieux que la dictature de "tyrans" se réclamant du marxisme. Hélas pour la bourgeoisie, dans les pays anciennement socialistes la majorité de la population semble regretter les régimes passés. Il faut dire que les promesses de lendemains qui chantent n'ont pas été réalisées !
Aujourd'hui, pour des millions de travailleurs et de jeunes en proie au chômage et soumis à une précarisation croissante, la "démocratie" bourgeoise française n'a plus rien à offrir ! Que vaut en effet la "démocratie" quand le "droit au travail" n'est pour le travailleur exploité que le "droit de chercher un travail" qui lui assure dans le "meilleur des cas" un salaire à peine suffisant pour se procurer de quoi faire traîner sa misérable existence (encore heureux que le bourgeoise n'interdise pas à ses esclaves de travailler !), tandis que ce droit signifie pour la bourgeoisie le droit de disposer d'une armée de réserve de sans-travail exerçant une forte pression sur le marché de l'emploi ? Rien !
Ce "droit" résume en effet à lui tout seul la toute-puissance du patronat et le joug qui pèse sur les travailleurs sous le capitalisme. Ces seuls facteurs économiques "bassement matériels" suffisent à faire de la "démocratie" si vantée par les médias et les politiciens bourgeois une dictature de la bourgeoisie, une dictature du Capital sur le Travail ! Rien de tout cela ne transparaît évidemment dans les médias aux mains des grands groupes monopolistes. La télévision bourgeoise est toute entachée de la conception idéaliste du monde qu'elle véhicule : le rêve et les illusions prennent le pas sur la vie réelle surtout dans les émissions destinées à la jeunesse. Celles-ci sont le plus souvent coupées de la réalité du monde du travail et axées sur les programmes "divertissants" ventant le mode de vie décadent de l'élite bourgeoise, ou de séries TV à caractère irrationnel faisant une large place au surnaturel, avec pour résultat d'exacerber le fidéisme sous ses formes religieuses comme "laïques" :
« L'agnostique dit : J'ignore s'il existe une réalité objective reflétée, représentée par nos sensations, et je déclare impossible de le savoir (…). D'où la négation de la vérité objective par l'agnostique et la tolérance petite-bourgeoise, philistine, pusillanime envers la croyance aux loups-garous, aux lutins, aux saints catholiques et à d'autres choses analogues. » (Lénine, Matérialisme et empiriocriticisme, Edition numérique, p. 60.)
« Le joug économique qui pèse sur les ouvriers suscite et engendre inévitablement toutes les formes d'oppression politique, de dégradation sociale, d'abrutissement et d'obscurcissement de la vie spirituelle et morale des masses. Les ouvriers peuvent conquérir une liberté politique plus ou moins grande afin de lutter pour leur affranchissement économique; mais aucune liberté ne les affranchira de la misère, du chômage et de l'oppression, aussi longtemps que le pouvoir du Capital n'aura pas été renversé. La religion est une des variétés de l'oppression spirituelle qui pèse toujours et partout sur les masses populaires, accablées par un travail perpétuel pour les autres, par la misère et leur état d'isolement. L'impuissance des classes exploitées dans leur lutte contre les exploiteurs engendre, tout aussi nécessairement, la croyance en une vie meilleure dans l'au-delà, comme l'impuissance du sauvage dans sa lutte contre la nature engendre la croyance dans les dieux, les diables, les miracles, etc. » (Lénine, Textes sur la religion, Edition numérique, p. 2.)
"L'information" médiatique consiste donc à tout faire pour éviter d'avoir à parler du problème de fond : quand on fait mine de parler des problèmes de société, on tait l'inconciliabilité des intérêts du patronat et des travailleurs et caractère illusoire des solutions et réformes proposées par les partis "de gauche" ou "de l'opposition", qui restent dans leur essence des partis à la solde du Capital et dont la seule utilité est de chercher à tempérer la lutte de classe ! Quand bien même on parle timidement "lutte de classe" à "l'extrême gauche", on s'empresse tout de suite de réprouver la "dictature stalinienne" qui n'aurait nous dit-on "rien à voir avec le marxisme" ! Vraiment ? S'il s'agit du "marxisme" tel que l'entend la bourgeoisie, évidemment ! Un tel "marxisme" (celui du PCF et des trotskistes), ne sert en effet qu'à donner du crédit au pluralisme de la "démocratie" bourgeoise et qu'à accréditer les mensonges déversés par les idéologues bourgeois sur les pays socialistes.
La bourgeoisie s'efforce de cacher (ou du moins de minimiser) les plaies de la société capitaliste quand ses alliés pseudo-marxistes, eux, s'attachent à calomnier et à noircir les réalisations du socialisme ! (C'est qu'il existe une certaine "division du travail" chez les anticommuniste...) Le résultat est le même : l'absence de réelle perspective de changement !
Le rôle des pseudo-marxistes, c'est donc de détourner les travailleurs du communisme scientifique, de la compréhension de la nécessité de la révolution socialiste, de ce que la "démocratie" ne peut pas être une démocratie pour tous (Lénine). La "démocratie", dans une société de classe, est une duperie : la démocratie véritable pour l'immense majorité de la population — c'est-à-dire les masses travailleuses — ne peut être que la démocratie socialiste. Cette démocratie socialiste, comme Lénine l'a démontré dans son ouvrage L'Etat et la révolution, ne peut passer que par la limitation de la démocratie pour les anciennes classes exploiteuses : la dictature du prolétariat.
Dire la vérité sur ces réalités et combattre les mensonges éhontés de la propagande anticommuniste et pseudo-marxiste sur les "crimes de la dictature stalinienne" revient aujourd'hui à montrer au grand jour la putréfaction du système impérialiste mondial. Mais au moment où la fameuse "croissance" de l'économie capitaliste se montre toujours plus poussive, où la menace d'une crise économique mondiale est toujours plus tangible, et où les travailleurs se persuadent toujours davantage de l'impasse de l'économie de marché, la bourgeoisie ne pourra tolérer longtemps cette "démocratie" même formelle qu'elle leur a concédé. Elle cherchera (et elle cherche déjà) à restreindre sa sacro-sainte "démocratie". Un spectre continue aujourd'hui de hanter le monde, le spectre du marxisme-léninisme. Ce spectre n'a eu et n'aura de cesse d'épouvanter la bourgeoisie aussi longtemps qu'existera l'exploitation capitaliste.
V.G., 12/02/2006
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