Pourquoi le peuple soviétique se relèvera
Les peuples s’éveillent. Les peuples reprennent le flambeau
Daniel Paquet
dpaquet1871@gmail.com
Comme tous les progressistes à
travers le monde, l’auteur de ces lignes a été décontenancé sérieusement par la
chute de l’Union soviétique. Les amis de
l’URSS, nourris par les sources d’information de ce pays n’ont pas compris
immédiatement l’intense lutte de classes qui avaient continué à se développer,
particulièrement au niveau économique; et ce, depuis l’instauration du socialisme.
L’Histoire du Parti communiste bolchévik de l’Union
soviétique publiée en 1938, à la veille de la Deuxième
guerre mondiale (1939-1945), les Œuvres
de Lénine et les ouvrages de Staline avaient permis de comprendre toutes les
batailles idéologiques et politiques qui ont secoué le jeune État des ouvriers
et des paysans depuis la Révolution d’Octobre en 1917, mais après… On pensait bien que ça y était et qu’avec le
« calme » politique succéderait un développement paisible et harmonieux
dans l’économie, - à l’intérieur du pays s’entend…
Bon, on se met d’accord :
l’Union soviétique a été momentanément défaite et avec elle, la classe ouvrière
soviétique. Le courant opportuniste et de droite qui dirigeait le Parti
communiste de l’URSS depuis 1953, après la mort de Staline, a sapé le moral
populaire par des politiques qui ont abouti à la stagnation et éventuellement
au recul économique. Désabusés, les
travailleurs déploraient, amers : c’est « ça » le socialisme…
Pour imager la situation, disons que ce fut un combat de boxe où le
prétendant au titre fut frappé par un coup inattendu qui l’a assommé et projeté
au tapis; l’arbitre a commencé le décompte et les preneurs aux livres (tiens
les capitalistes!) ont déjà prévu le gain sur la défaite du champion
populaire.
Mais, il ne fallait pas vendre la
peau de l’ours avant de l’avoir tué et aujourd’hui, il se remet (ce fut
pénible) de ce combat où la malhonnêteté et les arrangements convenus, à
huis-clos (incluant même l’entraîneur de notre héros) ont donné pour un temps
la victoire à l’adversaire. Mais, il y a
un combat revanche et la classe ouvrière de l’Union soviétique en sortira
encore plus avertie et… gagnante. En
convalescence maintenant, elle est à même d’apprendre des autres peuples, dont
celui de Grèce; incidemment le Parti communiste de Grèce traduit en langue
russe bon nombre de ses déclarations (publiées utilement sur le site des partis
communistes et ouvriers et diffusées depuis le siège social à Athènes). Dans quelques années, on dira : la
capitale de l’État socialiste de Grèce.
Zito o KKE!
De nos jours, le peuple russe et ses
peuples frères de l’ancienne Union soviétique redécouvrent que :
« les
principaux traits et exigences de la loi économique fondamentale du capitalisme
actuel pourraient être formulés à peu près ainsi : assurer le profit capitaliste maximum par
l’exploitation, la ruine et l’appauvrissement de la majorité de la population
d’un pays donné, par l’asservissement et le pillage systématique des peuples
des autres pays, surtout des pays arriérés, et enfin par les guerres et la
militarisation de l’économie nationale utilisées pour assurer les profits les plus
élevés. » (Les problèmes économiques du socialisme en U.R.S.S.- 1952, Éditions
en langues étrangères, Pékin, 1974, édition électronique réalisée par Vincent
Gouysse, p.18)
Déjà en 1952, parlant de la
résistance de la bourgeoisie, on disait que face au changement en profondeur, celle-ci
avait
« résisté
non point par manque d’organisation ni parce que le caractère spontané des
processus économiques la poussait à la résistance, mais principalement parce
qu’elle était vivement intéressée à la non-application de cette loi (loi de
correspondance nécessaire entre les rapports de production et le caractère des
forces productives). (Staline, p. 23)
La bourgeoisie, on l’aura compris a
pratiquement le champ libre depuis les années 1950 et plus précisément depuis
les années 1990; c’est manifeste partout
et l’impérialisme compromet même –avec son arsenal nucléaire- la survie même de
l’espèce humaine. On comprendra donc que
même si les conditions objectives sont réunies partout dans le monde, (malgré
les différences de niveau de développement entre les pays occidentaux, comme
les USA ou le Canada, très avantagés; et les pays en voie de développement comme
le Bénin et le Sénégal), pour la révolution socialiste internationale; l’impérialisme,
la grande bourgeoisie ont recours à tous les moyens économiques, politiques,
culturels, spirituels, et psychologiques pour figer la vie dans le statu quo.
Staline disait, lui :
« …
à la différence des lois de la nature, où la découverte et l’application d’une nouvelle
loi se poursuivent plus ou moins sans entrave, dans le domaine économique la
découverte et l’application d’une nouvelle loi, qui porte atteinte aux intérêts
des forces déclinantes de la société, rencontrent la résistance la plus
énergique de ces forces. » (Staline,
p. 24)
D’une part, c’était sans compter avec
l’impérialisme qui n’a jamais accepté le renversement du capitalisme, surtout
dans ce pays si riche en ressources naturelles et dont la population pouvait
être considérée comme un grand marché potentiel. Et puis, pouvions-nous penser qu’à
l’intérieur de l’État socialiste des forces revanchardes et réactionnaires s’infiltreraient
par tous les pores du tissu social pour reprendre « leurs » biens et
le pouvoir politique?
« Certes,
sous le socialisme également, il y aura des forces d’inertie retardataires qui
ne comprendront pas la nécessité de modifier les rapports de production, mais
il ne sera évidemment pas difficile d’en venir à bout, sans pousser les choses
jusqu’à un conflit. » (Staline,
p. 24)
Sous Brejnev, dans les années 1970,
il ne suffisait qu’à comprendre ces « camarades »; on acceptait
à peu près tous les comportements sur les lieux de travail, y compris la
paresse, la nonchalance et le manque d’empressement et d’initiative; ce, alors
que le pouvoir dépolitisait tous les rapports.
C’était pour mieux conforter leurs positions économiques et sociales que
présageait déjà leur futur standing politique dans une Russie authentiquement
capitaliste sous tous les rapports, comme on la connaît depuis une vingtaine d’années.
Même si en surface existait une
féroce compétition entre les pays « socialistes » et l’Occident, de
façon générale; ou entre l’Union soviétique et les États-Unis de façon
particulière, les Partis communistes affirmaient que malgré la
« détente » internationale, le socialisme s’affirmait et qu’il
l’emporterait; que ce soit du point de vue économique, des sciences, des biens
de consommation, du sport, etc., etc. En
réalité, ces partis défendaient des intérêts capitalistes et de droite en URSS
qui depuis la mort de Joseph Staline manœuvraient pour reprendre le contrôle
sur le territoire soviétique; le
« discours secret » de Khrouchtchev au 20ème Congrès du
Parti communiste de l’Union soviétique en 1956 sonna le tocsin du socialisme et
la chasse acharnée contre tout ce qui, de loin ou de près, pouvait donner
l’impression ou révéler quoi que ce soit en rapport avec Joseph Staline et sa
contribution personnelle au passage du capitalisme vers le socialisme, à la
défaite contre l’Allemagne nazie et à la reconstruction, ainsi qu’au
développement de l’économie socialiste après la Deuxième guerre mondiale.
Auparavant, dans les années 1950, les
communistes soviétiques déclaraient :
« En
apparence, la ‘sérénité’ règne partout : les États-Unis d’Amérique ont
réduit à la portion congrue l’Europe occidentale, le Japon et autres pays
capitalistes; l’Allemagne (de l’Ouest), la Grande-Bretagne, la France,
l’Italie, le Japon, tombés dans les griffes des États-Unis, exécutent
docilement leurs injonctions. Mais on
aurait tort de croire que cette ‘sérénité’ puisse se maintenir ‘pour l‘éternité’;
que ces pays supporteront sans fin la domination et le joug des États-Unis;
qu’ils n’essaieront pas de s’arracher de la captivité américaine pour s’engager
sur le chemin de l’indépendance. » (Staline,
p. 16)
Il
s’ensuit donc que l’inévitabilité des guerres entre pays capitalistes reste
entière. (Staline, p. 17)
Par ailleurs,
« … après les
20e et 22e Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique, point tournant
qui a consacré l’opportunisme et le révisionnisme eu égard aux orientations
politiques et économiques de l’URSS – les réformes économiques de 1965 ont
remplacé le principe du travail pour la société afin de satisfaire les besoins
de tous ses membres par le principe d’obtention du profit maximum par certaines
entreprises. Ainsi la base économique du
socialisme a commencé à s’éroder et s’évanouir.
Sous plusieurs rapports, cela explique pourquoi la résistance active à
la liquidation du pouvoir ouvrier fut aussi inadéquate. » (Mikhail
V. Popov, Change of the Character of
Production in the Process of Construction and Development of Socialism,
International Communist Review, Issue # 2, September 2011, p. 69)
Joseph Staline avait déjà répondu à cette
objection, dans une vision à long terme :
« Certains
camarades tirent de la conclusion que la loi du développement harmonieux de
l’économie nationale et la planification de celle-ci suppriment le principe de
la rentabilité. Cela est absolument
faux. Il en va tout autrement. Si l’on considère la rentabilité non du point
de vue de chacune des entreprises ou branches de production ni au cours d’une
seule année, mais du point de vue de l’ensemble de l’économie nationale et au
cours de dix à quinze ans par exemple, ce
qui serait le seul moyen d’aborder la question correctement, la
rentabilité momentanée et fragile des différentes entreprises ou branches de
production ne peut soutenir aucune comparaison avec la forme supérieure d’une rentabilité
solide et constante que nous donnent l’action de la loi du développement harmonieux
de l’économie nationale et la planification de cette dernière en nous
débarrassant des crises économiques périodiques, destructrices de l’économie nationale
et qui apportent à la société un immense dommage matériel, et en nous assurant
le progrès continu de l’économie nationale avec ses rythmes élevés. (Staline, p. 12)
Certes,
les nouveaux rapports de production ne peuvent rester ni ne restent
éternellement nouveaux ; ils commencent à vieillir et entrent en
contradiction avec le développement ultérieur des forces productives ; ils
perdent peu à peu leur rôle de principal moteur des forces productives pour
lesquelles ils deviennent une entrave.
Alors, à la place de ces rapports de production périmés apparaissent de
nouveaux rapports de production dont le rôle est d’être le principal moteur du
développement ultérieur des forces productives. » (Staline,
p. 29)
Quel roi français a
dit : après moi le déluge ? En
tous cas, les capitalistes n’entendent pas « se rendre » à l’Histoire
et la guerre contre la Libye en fut fort éloquente. L'OTAN vient de demander
aux rebelles, qui ont vendu leur pays, de payer la facture de la guerre :
480 milliards de dollars.
Cette
guerre a fait plus de 70 000 morts et des milliers de blessés (des bébés, enfants,
femmes, vieillards… assassinés par des bombes de l'OTAN). Toutes les
infrastructures de la Libye sont détruites : écoles, universités,
hôpitaux, mosquées, routes...
Pour
garantir la facture qui s’élève à 480 milliards de dollars, NessBook,
une source d’information, a déclaré que l'OTAN va créer une base militaire en
Libye avec un effectif de 20 000 soldats. Des responsables américains ont
exprimé leur approbation de mettre jusqu'à 12 000 militaires américains dans
cette base. Selon les mêmes sources, les
membres du CNT ont demandé à l'OTAN d'installer la base militaire pour
affronter le danger des loyalistes du guide Kadhafi ; faute de quoi, ils
ne donneront pas les 480 milliards de dollars, http://www.khalifat-al-muslimin.fr
Toujours
au registre des guerres de l’OTAN : « le ratio territorial (en
Yougoslavie, -ndlr) était de 234 contre 1, celui de la puissance économique de
676 contre 1. Une comparaison des forces militaires en présence peut être
difficile à établir. Lors de l'agression de l'OTAN contre la République
fédérale de Yougoslavie, près de 27 000 sorties aériennes ont été effectuées.
Les dégâts totaux causés à l'économie et aux infrastructures du pays sont
estimés à 100 milliards de dollars. Dans l'agression contre la République
fédérale de Yougoslavie, l'OTAN a violé des dizaines de conventions
internationales. Sur les 1 200 civils
tués, 30% étaient des enfants, et sur les 5 000 blessés, plus de 40% étaient
des mineurs. L'agression de l'OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie
était une attaque impérialiste. L'objectif des impérialistes occidentaux était
très clair; ils voulaient emmener des troupes d'occupation sur les territoires
du Kosovo et du Metohija. La moindre des choses que nous puissions faire est de
ne pas se joindre, dix ans plus tard, à l'union de ceux dont les tactiques de
guerre ont poussé la Serbie à la capitulation en lui causant le maximum de
dommages collatéraux possibles. » (30 octobre 2011 http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Ironie
du sort et un peu parallèlement,
« … les nouveaux dirigeants
de la Libye ont fait connaître leurs intentions de puiser la source de la
nouvelle législation du pays dans la loi coranique, en plus d’abroger toute
règle existante qui va à son encontre, apportant du même coup un caractère
islamique plus marqué à la Libye. […] Le
CNT (Conseil national de transition, -ndlr) prévoit l’élection d’une Assemblée constituante
d’ici huit mois. » (Métro, 25
octobre 2011, Montréal, p. 10)
En
Tunisie, après la révolution,
« les résultats (lors des élections du 27 octobre 2011) obtenus par le
PCOT (Parti communiste des ouvriers de Tunisie, –ndlr) sont faibles, ils ne
reflètent pas son implication sur le terrain, son enracinement, son histoire militante
et son rôle avant-gardiste dans la révolution tunisienne contre la dictature. S’il est vrai que ces résultats sont liés au
climat général […], les instances du parti ne manqueront pas d’évaluer et
d’analyser les responsabilités qui nous incombent. Au-delà de ces résultats, le PCOT continuera
à lutter sans relâche, aux côtés des travailleurs et des couches populaires,
pour l’accomplissement des objectifs de la révolution et pour l’instauration d’un
véritable changement démocratique, patriotique et populaire. » (Déclaration relative aux élections de
l’assemblée constituante, Tunis, 29 octobre 2011).
D’abord,
continent des Lumières et des Libertés,
« l’Europe capitaliste est au bord de l’explosion. La violence de classe à l’égard des exploités
atteint des niveaux inconnus depuis la seconde guerre mondiale. Chaque journée apporte un nouveau
rebondissement. Les luttes du peuple
grec permettent d’entrevoir d’autres débouchés ! Ce sont clairement les choix des peuples (le niveau
de leurs luttes de classe) dans les cadres nationaux qui feront l’Europe de demain
et non l’inverse, sauf à accepter de nous transformer en satellite de
l’Allemagne. (Paul Barbazange, Avec les
développements de la crise européenne, combattre l’Europe du capital,
section de Béziers, PCF, 2 novembre 2011).
D’Athènes, on reçoit des
nouvelles de la grève générale (les 19 et 20 octobre 2011), et de la lutte de
PAME (Mouvement syndical militant de Grèce).
On a écrit à La Vie Réelle
pour lui dire que son message a été lu pendant la manifestation,
« …
qui a réuni plus de 70 000 participants et qui a aidé à renforcer le
caractère internationaliste et de classe, ainsi que le prestige de la Fédération
syndicale mondiale (FSM), en tant qu’organisation syndicale internationale de
classe. Il y a eu des messages de solidarité de 163 organisations provenant de
80 pays du monde. (Communiqué du Parti
communiste de Grèce, octobre 2011)
Salutation de la tête et solidaire à nos camarades
soviétiques :
« Le compositeur
grec Mikis Theodorakis et Manolis Glezos, le héros de la résistance qui arracha
en 1941 le drapeau hitlérien qui flottait sur l'Acropole durant l'occupation
nazie, dénoncent le fascisme financier qui menace et appellent les peuples d'Europe
à s'unir pour en finir avec la domination des marchés.
Voici
un extrait de leur déclaration :
Une poignée de banques internationales, d'agences
d'évaluation, de fonds d'investissement, une concentration mondiale du capital
financier sans précédent historique, revendiquent le pouvoir en Europe et dans
le monde. L'espoir de quelques pays
européens d'y échapper éventuellement prouve que les leaders européens font
face à un nouveau "fascisme financier", ne faisant guère mieux que
lorsqu’ils étaient en face de la menace d’Hitler dans l'entre-deux guerres.
Ce
n'est pas par accident qu'une grosse partie des media contrôlée par les banques
s'attaque aux pays de la périphérie européenne, en traitant ces pays de
"cochons" et aussi tournant leur campagne médiatique méprisante,
sadique, raciste avec les media qu'ils possèdent, non pas seulement contre les
Grecs, mais aussi contre l'héritage grec et la civilisation grecque antique. Ce
choix montre les buts profonds et inavoués de l'idéologie et des valeurs du
capital financier, promoteur d'un capitalisme de destruction. La tentative des media allemands d'humilier
des symboles tels que l'Acropole ou la Vénus de Milo, monuments qui furent
respectés même par les officiers d'Hitler, n'est rien d'autre que l'expression
d'un profond mépris affiché par les banquiers qui contrôlent ces media, pas
tellement contre les Grecs, mais surtout contre les idées de liberté et de
démocratie qui sont nées dans ce pays.
D'autre
part, les syndicats et les mouvements sociaux ne sont pas encore assez forts
pour bloquer cette attaque de manière décisive, comme ils ont réussi à le faire
à de nombreuses reprises dans le passé. Le nouveau totalitarisme financier
cherche à tirer avantage de cette situation, de manière à imposer des
conditions irréversibles à travers l'Europe.
Nous devons stopper immédiatement l'attaque contre la Grèce et les
autres pays de l'UE de la périphérie; nous devons bloquer cette politique
irresponsable et criminelle d'austérité et de privatisation, qui conduit
directement à une crise pire que celle de 1929.
Nous faisons appel aux forces et aux individus
qui partagent ces idées à converger dans un large front d'action européen
aussitôt que possible, de produire un programme de transition européen, de
coordonner notre action internationale, de façon à mobiliser les forces du
mouvement populaire, de renverser l'actuel équilibre des forces et de vaincre
les actuels leaders historiquement irresponsables de nos pays, de façon à
sauver nos populations et nos sociétés avant qu'il ne soit trop tard pour
l'Europe. »
Mikis Théodorakis et Manolis Glezos
Athènes, octobre 2011
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