POST-MORTEM D’UN QUÉBEC QUI REBONDIRA
Avec un oui massif pour l’indépendance
MONTRÉAL – Lors des deux référendums, le Parti communiste du
Québec a commis, à chaque fois, une erreur stratégique en se plaçant en porte-à-faux
avec le peuple québécois.
Malheureusement, il n’avait pas saisi la portée politique de l’appui de
Karl Marx au peuple irlandais dans sa lutte contre l’impérialisme britannique
pour leur indépendance de la couronne d’Angleterre. Les syndicalistes québécois et les travailleurs
les plus conscients au Québec désapprouvaient dans leur for intérieur cet
entêtement; malgré les rodomontades de la direction du Parti communiste du
Canada à Toronto qui était directement témoin du « French-bashing »
au Canada-anglais, alimenté par une campagne virulente de la part des mass-médias. Bien sûr, les dirigeants au Québec ont changé
in extremis de cap; mais c’était trop peu trop tard.
Les deux référendums
ont été perdus de justesse (1980 et 1995).
Le Premier ministre du Québec, en 1995, a attribué cet échec notamment
au « vote ethnique ». Il l’a
allégué plus que prouvé. Par exemple, en
2017 à Montréal, le parti Projet Montréal a fait élire sa candidate Valérie
Plante à la mairie; alors que 40% des immigrants éligibles lui ont donné leur
aval. À un parti de gauche et moderne.
Le résultat le plus tangible chez les électeurs québécois,
quant aux référendums, c’est et surtout chez les jeunes, la montée de l’individualisme
et de l’indifférence. Tout de même, le
parti Québec solidaire a fait une belle percée au moment des dernières
élections nationales (Québec), le 1er octobre 2018. C’est la jeunesse qui a porté à bout de bras
cette nouvelle coalition politique.
Pour ce qui est de l’avenir de la nation québécoise et de la
langue française, compromis selon plusieurs dont le groupe fascisant La Meute,
le danger ne vient pas de l’immigration.
Au contraire. Au Québec, surtout
à Montréal, nous avons des jeunes dont les parents sont originaires des quatre
coins du globe (Pakistan, Afghanistan, Honduras, Mexique, Roumanie et Russie,
etc.) qui parlent trois et même plus de langues, et aiment bien vivre avec les
Québécois.
Comme le disait un chauffeur d’autobus : « nous ne
devons rien à M. Trudeau (père et jadis Premier ministre); le Canada est un
grand pays d’immigration qui a besoin de travailleurs pour se développer
économiquement. Et nous, nous avons besoin de manger et de vivre dans la paix. »
Aujourd’hui, le Parti communiste du Québec est scindé en
deux groupuscules membres de Québec solidaire.
Le Parti communiste du Canada existe au Canada anglais et il a une
presse régulière (Spark!, People’s Voice et Rebel Youth). Au Québec, le mouvement communiste n’a plus
de vitrine.
Malgré tout, La question nationale hante la population. Puisque le Parti communiste ne peut prendre l’initiative,
il faut sortir de l’impasse. La tâche en
revient au mouvement syndical; seule force syndicale – et politique – capable de
mener la bataille. Les organisations
syndicales ont la crédibilité et l’expérience; ce sont la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ) et ses 110 000 membres, la Confédération des
syndicats nationaux (CSN) et ses 330 000 membres et la Fédération des
travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ)… et ses près de 600 000 membres.
Rappelons que la population du Québec s’élève à 8,7 millions
de citoyens. En pratique, les syndicats
ont des comités d’action politique. Et
les communistes? S’ils ne sont pas
organisés, ils ne sont pas disparus individuellement. Ils peuvent se rallier à la classe ouvrière.
Enfin, malgré l’élection de la Coalition Avenir Québec (CAQ)
aux rênes du Québec, il ne faut pas croire à un virage à droite de la population;
il s’agit davantage de la promotion d’un « nouveau » parti de droite à
« visage humain ». Après tout,
les Québécois ont tout essayé depuis 30 ans; alors pourquoi pas la CAQ?
Le Canada, c’est un territoire
où vivent deux nations majoritairement européennes et différentes. Et le Québec n’a plus besoin d’une « belle-mère ». Vive le Québec des travailleurs libre et
démocratique!
Daniel Paquet a siégé au Conseil Exécutif de l’Association
nationale des étudiants et des étudiantes du Québec; membre suppléant du
Conseil National du Parti communiste du Québec.
Il parle allemand, anglais, espagnol, russe et français, et étudie maintenant
l’arabe moderne standard.
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