COMMENT BÂTIR L’INFORMATION
Faire d’un
fait divers un événement incontournable
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
MONTRÉAL – Que ce soit dans les mass-médias électroniques (radio,
télévision, Internet, radio ondes courtes ou skype) ou la presse écrite
(journaux, revues, etc.), les scripteurs et idéologues de l’information possèdent
tous un bagage commun. Ils connaissent
le poids du mot, la charge émotive d’une phrase ou le signifiant d’un
paragraphe, sans compter la valeur essentielle de l’image. Pour revenir au mot,
notons que les journalistes bourgeois se gargarisent du terme de
« radicalisé » en référence aux individus qui deviennent adeptes de
l’islamisme et s’engagent comme djihadistes (terroristes). Ce n’est pas par purisme, mais on ne peut
utiliser cette appellation car nous sommes tous en mesure de nous
radicaliser : dans le bon comme dans le mauvais sens. Pour Le Petit Larousse, se radicaliser se
définit comme « se durcir », on peut l’illustrer en tant que
« conflit social qui se radicalise ».[1] En anglais, The New International Webster’s Comprehensive Dictionary of
the English Language fournit la définition suivante : « In politics, one who
advocates wide-spread governmental changes and reforms at the earliest
opportunity. »[2]
D’ailleurs beaucoup d’entre eux ont lu l’ouvrage du chercheur Marshall
McLuhan pour comprendre les mass-médias et distinguer si une nouvelle est
« chaude » ou si elle est « froide » de par les instruments
qui permettent de l’appréhender et de saisir sa dimension.
L’information creuse son sillon.
Elle est comme les marées et se manifeste par vagues. Par moments, ce sont les actes terroristes
qui prennent le dessus et autrement ce peut être les catastrophes naturelles,
comme les inondations au Québec ou l’anniversaire d’un incendie gigantesque tel
celui en Colombie-Britannique à l’été 2018.
Prenons par exemple, les mouvements de protestation de la
population : en Europe ou en Amérique.
Dans un petit article que nous
citerons au complet, le quotidien montréalais Métro nous donne en pâture la nouvelle suivante :
« Plusieurs centaines de militants, prenant part à deux marches
différentes, ont souligné la journée internationale des travailleurs... à
Montréal. La première revendiquait le salaire
minimum à 15$ l’heure, l’autre était contre le capitalisme en général. »
C’est bref, trop même : on ne sait même pas le nombre approximatif des
participants et qui a organisé ces deux manifestations; le journaliste Mario
Beauregard n’en souffle pas mot.[3]
Cette même journée, à quelques jours de l’élection
présidentielle en France, la candidate fasciste Marine Le Pen et le bourgeois
Emmanuel Macron avaient tenu des rassemblements qui ont coïncidé avec les
marches du 1er mai et souligné le fait que les emplois étaient au
cœur des préoccupations des électeurs. « Une marche du 1er mai,
à Paris, a été interrompue lorsque des jeunes ont lancé des bombes incendiaires
vers la police antiémeute, qui a répliqué avec du gaz lacrymogène et des coups
de matraque. (…) Les manifestants violents ne portaient rien permettant de les
associer à des syndicats ou à la campagne électorale et semblaient plutôt venir
de groupes marginaux ayant ciblé des manifestations antigouvernementales dans
le passé. »[4] Mais comme le rapporte l’Agence France-Presse, « des heurts se sont produits à Paris en
marge des défilés du 1er mai, unis contre la candidate de l’extrême
droite (fasciste, -ndlr) Marine Le Pen mais divisés sur le vote pour son rival
Emmanuel Macron. Des confrontations
entre des jeunes cagoulés et des forces de l’ordre ont fait six blessés dans
les rangs des policiers, selon la police.
Le cortège, mené par quatre syndicats derrière une banderole proclamant
‘Contre les reculs sociaux, terreau de l’extrême droite’ a dû s’arrêter à
plusieurs reprises. Les incidents
parisiens se sont déroulés en marge d’une journée de mobilisation en ordre
dispersé dans toute la France : les uns appelaient à ‘faire barrage’ à la
chef du Front national Marine Le Pen, d’autres à voter pour Emmanuel Macron et
d’autres encore à ‘battre les deux candidats’. »[5]
« Des travailleurs et des militants ont souligné la
Journée internationale des travailleurs un peu partout dans le monde (y compris
à Moscou) avec des manifestations et des marches pour demander de meilleurs
salaires et conditions de travail. La
police a arrêté 165 personnes qui tentaient de manifester à Istanbul, en
Turquie ; des travailleurs de l’industrie du vêtement ont défié une
interdiction gouvernementale afin de demander de meilleurs salaires au
Cambodge, tandis que des travailleurs espagnols déploraient le taux de chômage,
s’élevant à 19% dans leur pays. »[6]
En Turquie toujours, la vie est de plus en plus difficile
et hargneuse pour les travailleurs.
Ainsi, « évoquant une importante fraude électorale, le plus grand
parti d’opposition de la Turquie a demandé à la commission électorale du pays
d’annuler le résultat d’un référendum qui accorde des pouvoirs sans précédent
au président Recep Tayyip Erdogan. »[7]
Revenons à nos casseurs qui se glissent parmi les rangs
des manifestants, ce sont des terroristes ; mineurs peut-être, mais
réels. Souvent à Montréal, ce sont de
jeunes délinquants qui s’amusent à se mesurer au service d’ordre syndical et à
la police, tout en volant ce qui leur tombe sous la main dans les commerces
vandalisés ; ce sont eux qui alimentent les craintes des parents quand
ceux-ci découvrent que leurs enfants vont manifester, faire le saut dans
l’inconnu. Les djihadistes, eux, ne semblent
pas trop se plaindre de cette concurrence et même la veille du premier tour de
l’élection présidentielle en France, deux d’entre eux étaient sur le qui-vive,
prêts à frapper selon les dires de la police française, tel qu’allégué par le
journal Métro le mercredi 19 avril
2017.[8]
Bien sûr, tous ces dérapages politiques n’ont pas comme
source des comportements déviants ou une psyché défaillante. C’est la plupart du temps, une réponse plus
que maladroite à des décisions politiques et idéologiques des autorités en
place. Il faut souligner par exemple, l’ambivalence
« calculée » du président Trump au niveau des relations
internationales et des supposés ennemis des États-Unis. Il y a toujours un « mais » dans
son discours : « La plupart des politiques ne diraient jamais cela,
mais je vous dis que si les conditions étaient réunies, je le rencontrerais
(Kim Jong-un, -ndlr), (…) Je serais honoré de le faire, a affirmé Donald Trump
dans un entretien à l’agence Bloomberg. »[9]
En retour, il faut que le président des U.S.A. sache que
les dirigeants nord-coréens ne badinent pas et qu’ils sont conscients de leur
pouvoir. « Les mesures de la RPDC
(République populaire et démocratique de Corée-Nord) pour renforcer au maximum
la force nucléaire seront menées avec succès à n’importe quel moment et sur le
lieu que décidera sa direction suprême, a ajouté ce porte-parole, faisant
allusion à un possible sixième essai nucléaire. »[10]
En conclusion, il faudrait rajouter un cours dans les
facultés où sont formés les journalistes et les artisans de l’information en
général ; celui de la retenue, de la perspicacité et du bon jugement. Être journaliste, c’est une grande
responsabilité civique. À un moment
donné ou l’autre, il importe de décider et de savoir prendre partie à l’abri de
l’opportunisme. Nous vivons dans une
société divisée en classes sociales ; j’ai choisi mon camp, c’est celui de
Karl Marx et de Vladimir Lénine !
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L’Humanité in English
[4] Associated Press, Macron et Le Pen profitent du 1er
mai pour tenir des rassemblements, Métro, Montréal, mardi 2 mai 2017,
page 8
[6] Fernandez, Manu, Associated Press, Les travailleurs soulignent le 1er
mai dans le monde, Métro, Montréal, mardi 2 mai, page 8
[7] Associated Press, Allégations de fraudes lors du référendum
turc, Métro, Montréal, mardi 18 avril 2017, page 10
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