Coq-à-l’âne
ou casse-tête québécois
La raison
d’être du mouvement nationaliste dans la ‘Belle Province’
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
« Le 11 juin 1942
la Gestapo a décidé l’application de la Solution finale de la Question juive à
l’Europe de l’ouest (France, Belgique, Pays-Bas). (…)
À Vichy, les
gouvernements collaborationnistes, antisémites et xénophobes de Pierre Laval et
de François Darlan sous l’autorité du Chef de l’État, Philippe Pétain, avaient
déjà entrepris spontanément de persécuter les Juifs en leur imposant un statut
discriminatoire, en aryanisant leurs biens, en les spoliant, en les dépouillant,
en les privant de travail et de ressources, en les recensant, en leur interdisant
l’accès aux études supérieures, en limitant
leur liberté de circulation, en internant administrativement en zone
libre des dizaines de milliers de Juifs étrangers et en causant la mort de milliers
d’entre eux par la faim et le froid, en supprimant la nationalité française des
Juifs d’Algérie, en organisant à Paris à la demande des autorités allemandes
trois grandes rafles en 1941 : le 14 mai (celle du Billet Vert), le 20
août (celle du 11ème arrondissement) et le 12 décembre (celle des
notables), entraînant l’internement de plus de 9,000 hommes en zone occupée
dans les camps du Loiret (Beaune-la-Rolande et Pithiviers), de Drancy et de Compiègne.
(…)
Ainsi est-ce au moment
des plus grandes offensives du III ème Reich en direction de Stalingrad et du
Caire que les braves gens de tous bords et leurs guides spirituels ont pris
position publiquement contre les fatales mesures antijuives du gouvernement de
Vichy et l’ont contraint à freiner sensiblement sa coopération policière
massive avec la Gestapo : 42,000 Juifs ont été déportés en six mois entre
juin et novembre 1942; il faudra ensuite 21 mois aux SS pour déporter 32,000 juifs. (…)
Le 16 juillet 2017 sera inauguré rue Nélaton à l’emplacement de
l’entrée historique du Vélodrome d’Hiver
le Jardin des Enfants du Vélodrome d’hiver où sera édifié un monument portant
les noms, prénoms et âges de tous les enfants (3,900) internés au Vélodrome
d’hiver et déportés sans interruption de leur internement. »[1]
L’horreur n’avait
point de limites sous le régime national-socialiste en Allemagne. De nos jours, les nationalistes
(social-démocrate), bon chic bon genre du Parti québécois sonnent la fin de la
récréation au sein du mouvement ‘souverainiste’ du Québec, avec l’élection d’un
nouveau chef, Jean-François Lisée, en passant sous silence ses déclarations
contre les Arabo-musulmans. À l’égard du
parti libéral au pouvoir (grande bourgeoisie d’affaires), il dit :
« Philippe Couillard (le premier
ministre au pouvoir) devrait être plus tolérant envers ceux qui ne
partagent pas ses idées… après que le premier ministre l’eut accusé de prôner
un ‘nationalisme’ … de peureux. (…)
Il avance que ses positions,
qui ont mené aux commentaires de M. Couillard, sont raisonnables. (…)
Finalement, il estime
que le Québec doit débattre – comme plusieurs démocraties (capitalistes, -ndlr)
en Europe - … sur le port du voile intégral dans l’espace public. M. Couillard avait soutenu que ces positions
étaient proches de celles de partis d’extrême-droite en Europe. »[2]
Certes, il y a encore
confusion sur la signification exacte du nationalisme et elle est entretenue
par les mass média, surtout dans l’histoire récente du Québec.
« La défaite
péquiste cuisante de 2007 a aussi été la défaite d’un nationalisme civique (sic).
En embuscade, les teneurs du nationalisme ethnique ont sauté sur
l’occasion. C’était écrit dans le ciel
qu’au Québec, désormais, le PQ n’allait plus se faire voler les questions
identitaires. Depuis, une bataille
féroce s’est enclenchée entre le PLQ et le PQ sur une vision tronquée de la
laïcité… Les immigrants et les musulmans en sont réduits aux rôles de dommages
collatéraux. Dans les circonstances, le
triomphe de Jean-François Lisée à la tête du PQ, aux dépens encore une fois, de
cette jeunesse de 2007… n’augure rien de bon! »[3]
L’imbroglio sémantique
est ponctué de sons discordants, soutenus par les guerres dans le monde arabe; guerres alimentées par les
organes de l’État états-unien, dont la trop célèbre CIA. Voici, dans le texte, ce que l’on pouvait
lire dans la presse, suite à ces complots (le mot n’est pas trop fort), dans le
‘secteur’ européen.
« Le parlement
européen a décerné jeudi dernier (11 novembre 2011) son prix Sakharov pour la
liberté de l’esprit à cinq militants du printemps
arabe. Les lauréats sont le protestataire tunisien Mohamed Bouazizi (honoré
à titre posthume), la militante égyptienne Asmaa Mahfouz, le dissident libyen
Ahmed al-Zubair Ahmed al-Sanusi, l’avocate syrienne Razan Zeitouneh et le
caricaturiste syrien Ali Farzat. »[4]
Ne quittons pas la
scène arabe! Surtout la guerre
d’agression en Syrie… Depuis quelque
temps, c’est la Russie qui est pointée
du doigt. On parle même d’un retour à
la guerre froide, pire d’une troisième guerre mondiale. Évidemment, la Russie n’est plus depuis les
années 1950 un pays socialiste; nous ne
pouvons pas alléguer qu’il y a présentement un retour à cette avancée humaine. La Fédération russe est un pays
capitaliste : capitaliste monopoliste d’État, avec encore un secteur
public (dont les ressources énergétiques), mais maintenant des oligarques privés sont aux commandes, et Vladimir Poutine
maintient l’équilibre. Elle a donc des
velléités impérialistes, tout comme les U.S.A.
Il va de soi que pour
l’impérialisme US, on ne doit pas jouer dans leurs plates-bandes (et dans celles
de l’aire occidentale plus généralement).
Et finalement, « le ton a cependant monté (lors d’une réunion
houleuse du Conseil de sécurité tenue fin septembre 2016) pendant la rencontre
alors que les délégués des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France ont
utilisé un langage particulièrement sévère à l’endroit de leur homologue russe.
La Russie a ainsi été accusée directement
et de manière répétée de commettre des crimes de guerre en Syrie. »[5]
Les milieux
impérialistes ne lâchent pas le morceau.
Mais ils donnent un autre os à ronger à l’Occident; et c’est
circonstancié : au Québec, c’est la course électorale à la chefferie du
Parti québécois qui vient de se terminer; aux États-Unis, c’est la course
électorale à la présidence du pays. Et
dans ce fatras de vertes et de pas mûrs peut émerger des notes discordantes au
détriment de l’ordre établi et de la stabilité de la puissance US. Comment peut-on s’étonner alors que :
« le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a dit à ses
comparses (in texto) républicains
qu’il ne défendrait plus Donald Trump… Paul Ryan semble prendre acte de la force
possibilité que Donald Trump perde l’élection le mois prochain (i.e. novembre
2016). Il veut que les républicains
gardent la mainmise sur le Congrès pour qu’Hillary Clinton n’obtienne pas carte blanche pour concrétiser ses
promesses. » [6]
Au capitalisme, tel
qu’incarné par les U.S.A., il semble
qu’il ne peut y avoir d’autre choix historique, économique et politique;
surtout au niveau du développement de
l’économie, de sa rentabilité.
Joseph Staline avait
pourtant dit : « Certains camarades affirment (à propos du
développement de l’économie soviétique) que la loi du développement harmonieux
de l’économie nationale et la planification de celle-ci suppriment le principe
de la rentabilité… Si l’on considère la rentabilité non du point de vue de
chacune des entreprises ou branches de production ni au cours d’une seule
année, mais du point de vue de l’ensemble de l’économie nationale et au cours
de dix à quinze ans par exemple, ce qui
serait le seul moyen d’aborder la question correctement, la rentabilité
momentanée et fragile des différentes entreprises ou branches de production ne
peut soutenir aucune comparaison avec la forme supérieure d’une rentabilité solide
et constante que nous donnent l’action de la loi du développement harmonieux de
l’économie nationale et la planification de cette dernière en nous débarrassant
des crises économiques périodiques,
destructrices de l’économie nationale et qui apportent à la société un immense
dommage matériel, et en nous assurant le progrès continu de l’économie nationale
avec ses rythmes élevés. »[7]
Grosso modo, les États-Uniens sont de plus
en plus dégoûtés par la campagne présidentielle dans leur pays (à tout le moins
d’après ce qui transpire des mass-médias
québécois). Toutefois, « il
est prouvé, par conséquent, que, dans l’histoire moderne tout au moins, toutes
les luttes politiques sont des luttes de classes, et que toutes les luttes
émancipatrices de classes, malgré leur forme nécessairement politique – car
toute lutte de classes est une lutte politique – tournent en dernière
analyse, autour de l’émancipation économique. Par conséquent, l’État, de régime
politique, constitue ici, tout au moins, l’élément secondaire, et la société
civile, le domaine des relations économiques, l’élément décisif. »[8]
« S’adressant aux
communistes américains dans les années 1920, Staline remarquait que si certes
‘dans leur activité’, ils ‘auraient tort
de ne pas tenir compte des particularités spécifiques du capitalisme
américain’, ils seraient encore davantage dans l’erreur de vouloir baser leur activité ‘sur ces
particularités spécifiques’, ‘car tout parti communiste’ ‘doit baser son action sur les traits généraux du capitalisme, qui en
substance sont les mêmes dans tous les pays, et non sur les traits spécifiques
du capitalisme du pays donné. ‘»[9]
L’équilibriste Donal Trump ne se range pas au rayon de ce genre
d’analyse politique et il ne peut non plus l’éviter. Voici les faits : « La première
dame des États-Unis Michelle Obama s’est livrée à une attaque en règle contre
Donald Trump et ses propos dégradants sur les femmes… lors d’un rassemblement
démocrate à Manchester, au New Hampshire. ‘Si nous élisons un président qui humilie
les femmes, qui affirme qu’il est correct de les agresser sexuellement, comment
pourrons-nous conserver notre autorité morale dans le monde? »[10]
Quant à M. Trump, il
fulmine et déclare que c’est : « Un complot contre le peuple
américain ».
Archives : La Vie
Réelle
[1] Klarsfeld, Sergge, Président de
l’Association ‘Les fils et filles des Déportés Juifs de France, La rafle du Vélodrome d’hiver, Publicité
retenue dans Le Monde, jeudi 14-vendredi 15 juillet 2016).
[2] La Presse canadienne, Nationalisme, Lisée invite Couillard à la tolérance, Métro, Montréal, mercredi
12 octobre 2016, page 12
[3] Serraji, Hassan, L’identité et ses
dommages, Métro, Montréal, mercredi 12 octobre 2016, page 18
[4] Associated Press, Cinq prix
Sakharov au ‘printemps arabe’, Métro, Montréal, mercredi 15 novembre 2011,
page11
[5] Associated Press, La Russie est
accusée de crimes de guerre à l’ONU, Métro, Montréal, lundi 26 septembre
2016, page 10
[6] Belyaev, Dmitry, « Tous les
républicains font face à un dilemme », Métro, Montréal, mercredi 12
octobre 2016, page 15
[7] Staline, J., Les problèmes
économiques du socialisme en U.R.S.S., Édition électronique réalisée par
Vincent Gouysse à partir de l’ouvrage publié en 1974 aux Éditions en langues
étrangères, Pékin, www.marxisme.fr page12
[8] Engels, Friedrich, Ludwig
Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Édition
électronique réalisée par Vincent Gouysse à partir du Tome III des Œuvres
choisies de Karl Marx et Friedrich Engels publié en 1970 aux Éditions du
Progrès, Moscou, www.marxisme.fr page 22
[9] Gouysse, Vincent, Impérialisme et
anti-impérialisme, 1ère édition – Texte tiré de l’édition
numérique du 11\07\2007
[10] Métro, Trump l’immoral,
Montréal, week-end 14-19 octobre 2016, page 12
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