« Money
talks », comme aimait le dire feu Jacques Parizeau
L’ancien
premier ministre du Québec a « bravé » les banquiers de New York
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
La vérité, c’est que
les monopoles US prévoyaient manquer d’énergie; au nord, c’était le Québec avec
tout plein de belles rivières à harnacher pour produire une énergie durable et à bas coût. Alors autant attirer les « chefs »
de la petite tribu québécoise à faire commerce et emprunter auprès des
financiers de l’impérialisme états-unien; tout en laissant croire que
« nos » Québécois avaient gagné la guerre. Jacques Parizeau s’en est vanté toute sa vie.
De toute façon les
financiers –de quelque pays ils sont originaires- n’aiment pas perdre; il leur
est inadmissible que les peuples puissent avoir le fin mot de l’histoire.
« Depuis le 24
juin au matin, ils sont perdus. L’air
désolé, ils cherchent l’erreur. Comment
en est-on arrivé là? Pour eux, le vote des Britanniques en faveur de la sortie
de l’Union européenne est un énorme coup de massue qu’ils n’avaient pas vu
venir. Eux, ce sont les responsables de
la City, les principaux dirigeants du centre financier britannique et les
quelque 400 000 personnes qui le composent. À quelques rares exceptions près, tous
roulaient pour le ‘remain’. Voilà presque
quatre mois que le couperet est tombé… Soudain, ils n’ont lus de plan et ne
savent pas comment réagir. Par le passé,
ils ont connu des crises et des difficultés : mais rarement avaient-ils été
aussi démunis. »[1]
Au Canada, c’est le
secteur des services qui est le moteur de la croissance économique.
« Le secteur des services apporte une
contribution importante à l’expansion
économique globale : il compte pour environ 70% de l’économie et génère
quatre emplois sur cinq. L’économie
s’ajustant aux bas prix des produits de base, le secteur canadien des services
a continué de progresser à un rythme
constant, alors que la croissance du secteur des biens a ralenti de manière
notable. Les exportations du secteur des
services ont augmenté de façon soutenue, surtout pour ce qui est des services
commerciaux et de voyage. Après des
années de croissance stable, les exportations de services, en proportion des
exportations totales, sont maintenant pratiquement égales aux exportations de
pièces et de véhicules automobiles, et
elles dépassent les exportations de produits énergétiques. Bien qu’on ait observé une vive contraction
de l’activité dans certaines branches de
services étroitement liées à l’exploration pétrolière – comme l’architecture et
le génie - , beaucoup d’entreprises d’autres branches de services sont restées
vigoureuses. Un certain nombre de
petites branches, notamment le transport aérien, les placements financiers, le
film et l’enregistrement et sonore, ainsi
que la conception de systèmes informatiques et les autres services
d’information. »[2]
« La projection
de la Banque relative à la croissance du PIB potentiel aux États-Unis pourrait
refléter une interprétation trop prudente de l’évolution du marché du travail
et de la productivité dans ce pays. »[3]
« Nous avons
maintenant à traiter de l’influence que l’accroissement du capital exerce sur
le sort de la classe ouvrière. La donnée
la plus importante pour la solution de ce problème, c’est la composition du
capital et les changements qu’elle subit dans le progrès de
l’accumulation. La composition du
capital se présente à un double point de vue.
Sous le rapport de la valeur, elle est déterminée par la proportion
suivant laquelle le capital se décompose en partie constante (la valeur des moyens
de production) et partie variable (la valeur de la force de travail, la somme
des salaires). Sous le rapport de la
matière telle qu’elle fonctionne dans le processus de production, tout capital
consiste en moyens de production et en force de travail agissante, et sa
composition est déterminée par la proportion qu’il y a entre la masse des
moyens de productions employés et la quantité de travail nécessaire pour les
mettre en œuvre. La première composition
du capital est la composition-valeur, la deuxième la composition
technique. Enfin, pour exprimer le lien
intime qu’il y a entre l’une et l’autre, nous appellerons composition organique
du capital sa composition-valeur, en tant qu’elle dépend de sa composition
technique, et que, par conséquent, les changements survenus dans celle-ci se
réfléchissent dans celle-là. Quand nous parlons en général de la composition du
capital, il s‘agit toujours de sa composition organique. »[4]
Des crises surviennent
sous le capitalisme et le Capital perd du terrain. « La crise de 2008 était marquée par une
gigantesque crise de l’information financière liée à l’empilement opaque de
produits structurés de crédit, qui a conduit à une paralysie inédite du marché
interbancaire mondial. Le monde a
souffert en2008 de l’absence de réel pilote dans l’avion. Le département du Trésor américain a dans
l’ensemble été dépassé par les événements à partir de 2007 et a complètement
sous-estimé le caractère fatal de la faillite de Lehman Brothers. (…)
En revanche, dans un
environnement de faible croissance nominale, d’excès de capacités,
d’environnement concurrentiel, de contraintes prudentielles plus fortes, de
marge nette d’intérêts en baisse et de poids
des créances douteuses pour certains
pays, il est vrai que ces affaires révèlent la vulnérabilité du système
bancaire européen, en particulier allemand et italien. Elles montrent aussi que le processus
d’ajustement de l’industrie bancaire européenne (restructurations, cessions
d’actifs…) n’est pas terminé, notamment dans ses segments les plus affaiblis. »[5]
« Par contre,
dans les pays comme l’Amérique du Nord, qui débutent d’emblée dans une période
historique déjà développée, le développement se fait avec rapidité. De tels pays n’ont pas d’autre condition
naturelle préalable que les individus qui s’y établissent et qui y furent
amenés par les modes d’échanges des vieux pays, qui ne correspondent pas à leurs besoins. Ces pays commencent donc avec les individus
les plus évolués du vieux monde, et par suite avec la forme de relations la
plus développée correspondant à ces individus, avant même que ce système
d’échanges ait pu s’imposer dans les
vieux pays. »[6]
Comment voient-ils les
choses, là-bas, nos bons bourgeois
britanniques?
« Pour se
rassurer, dès le lendemain du référendum (i.e. le Brexit), les lobbyistes de la
City ont imaginé un plan de secours : trouver un accord quasiment
équivalent à la situation actuelle, par exemple sur le modèle de la Norvège,
qui possède le fameux ‘passeport’
financier européen en échange d’une contribution au budget de l’UE et de
l’application de la libre-circulation des personnes. Un tel accord signifierait que l’immigration
européenne ne serait pas réduite, contrairement à la volonté de la majorité des
Britanniques (sic), mais peu importe : le centre financier serait
sauvé. »[7]
« … Chez l’homme
isolé, toutes les forces motrices de ses actions doivent nécessairement passer
par son cerveau, se transformer en mobiles de sa volonté pour l’amener à agir, de même toue les besoins de la
société civile – quelle que soit la classe au pouvoir – doivent passer par la volonté de l’État pour
s’imposer universellement sous force de lois.
Tel est le côté formel de la chose qui se comprend de soi-même; la question
est seulement de savoir quel est le contenu de cette volonté purement formelle
– celle de l’individu comme celle de l’État – et d’où vient ce contenu,
pourquoi on veut précisément telle chose et non pas telle autre. Et si nous en cherchons la raison, nous trouvons
que, dans l’histoire moderne, la volonté de l’État est déterminée dans l’ensemble
par les besoins changeants de la société civile, par la suprématie de telle ou
telle classe, en dernière analyse, par le développement des forces productives
et des rapports d’échange. »[8]
« Reste que le
vote en faveur du Brexit semble un tournant pour la City. Soudain, les maîtres du monde ne sont plus
maîtres en leur propre royaume. Depuis
la crise financière de 2008, ils avaient déjà du mal à se faire entendre. Aujourd’hui, leur voix existe encore, mais
elle n’est plus la seule. Theresa May,
malgré son ton cassant et son allure rigide, se situe dans un positionnement
quasiment anti-Thatcher, loin des envolées en faveur du laisser-faire de la
Dame de fer. Pour le centre financier londonien,
c’est un changement d’ère. »[9]
« Les philosophes
n’on fait qu’interpréter le monde
de différentes manières; mas ce qui
importe, c’est de le transformer. »[10]
Blog : La
Nouvelle Vie Réelle, www.lnvr.blogspot.com
Archives : La Vie Réelle, www.laviereelle.blogspot.com
[1] Albert, Éric, Au Royaume-Uni, la
finance n’est plus reine, Le Monde, Paris, mercredi 19 octobre 2016, page 7
[2] Banque du Canada, L’économie
canadienne, Rapport sur la politique monétaire, Ottawa, octobre 2016, p. 15
[3] Ibidem, Banque du Canada, page 23
[4] Marx, Karl, Le Capital, Livre I, Gallimard, Paris, 1968, pages 669-670
[5] Petit, Jean-Pierre, La Deutsche
Bank n’est pas Lehman Brothers, Le Monde, Paris, mercredi 19 octobre 2016,
page 7
[6] Marx-Engels, L’Idéologie allemande, Éditions sociales, Paris, 1968, page
127
[7] Ibidem, Éric Albert,
page 7
[8] Engels, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie
classique allemande, Éditions sociales, Paris, 1966, pages 73-74
[9] Ibidem, Éric Albert,
page 7
[10] Ibidem, Friedrich
Engels, contribution de Karl Marx, page 91
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire