mercredi 26 octobre 2016


« Money talks », comme aimait le dire feu Jacques Parizeau

L’ancien premier ministre du Québec a « bravé » les banquiers de New York

Daniel Paquet                                                                                                 dpaquet1871@gmail.com

 

La vérité, c’est que les monopoles US prévoyaient manquer d’énergie; au nord, c’était le Québec avec tout plein de belles rivières à harnacher pour produire une  énergie durable et à bas coût.  Alors autant attirer les « chefs » de la petite tribu québécoise à faire commerce et emprunter auprès des financiers de l’impérialisme états-unien; tout en laissant croire que « nos » Québécois avaient gagné la guerre.  Jacques Parizeau s’en est  vanté toute sa vie.

De toute façon les financiers –de quelque pays ils sont originaires- n’aiment pas perdre; il leur est inadmissible que les peuples puissent avoir le fin mot de l’histoire.

« Depuis le 24 juin au matin, ils sont perdus.  L’air désolé, ils cherchent l’erreur.  Comment en est-on arrivé là? Pour eux, le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l’Union européenne est un énorme coup de massue qu’ils n’avaient pas vu venir.  Eux, ce sont les responsables de la City, les principaux dirigeants du centre financier britannique et les quelque 400 000 personnes qui le composent.  À quelques rares exceptions près, tous roulaient pour le ‘remain’.  Voilà presque quatre mois que le couperet est tombé… Soudain, ils n’ont lus de plan et ne savent pas comment réagir.  Par le passé, ils ont connu des crises et des difficultés : mais rarement avaient-ils été aussi démunis. »[1]

Au Canada, c’est le secteur des services qui est le moteur de la croissance économique.

 « Le secteur des services apporte une contribution importante  à l’expansion économique globale : il compte pour environ 70% de l’économie et génère quatre emplois sur cinq.  L’économie s’ajustant aux bas prix des produits de base, le secteur canadien des services a continué de progresser à un   rythme constant, alors que la croissance du secteur des biens a ralenti de manière notable.  Les exportations du secteur des services ont augmenté de façon soutenue, surtout pour ce qui est des services commerciaux et de voyage.  Après des années de croissance stable, les exportations de services, en proportion des exportations totales, sont maintenant pratiquement égales aux exportations de pièces et de  véhicules automobiles, et elles dépassent les exportations de produits énergétiques.  Bien qu’on ait observé une vive contraction de l’activité dans  certaines branches de services étroitement liées à l’exploration pétrolière – comme l’architecture et le génie - , beaucoup d’entreprises d’autres branches de services sont restées vigoureuses.  Un certain nombre de petites branches, notamment le transport aérien, les placements financiers, le film et l’enregistrement  et sonore, ainsi que la conception de systèmes informatiques et les autres services d’information. »[2]

« La projection de la Banque relative à la croissance du PIB potentiel aux États-Unis pourrait refléter une interprétation trop prudente de l’évolution du marché du travail et de la productivité dans ce pays. »[3]

« Nous avons maintenant à traiter de l’influence que l’accroissement du capital exerce sur le sort de la classe ouvrière.  La donnée la plus importante pour la solution de ce problème, c’est la composition du capital et les changements qu’elle subit dans le progrès de l’accumulation.  La composition du capital se présente à un double point de vue.  Sous le rapport de la valeur, elle est déterminée par la proportion suivant laquelle le capital se décompose en partie constante (la valeur des moyens de production) et partie variable (la valeur de la force de travail, la somme des salaires).  Sous le rapport de la matière telle qu’elle fonctionne dans le processus de production, tout capital consiste en moyens de production et en force de travail agissante, et sa composition est déterminée par la proportion qu’il y a entre la masse des moyens de productions employés et la quantité de travail nécessaire pour les mettre en œuvre.  La première composition du capital est la composition-valeur, la deuxième la composition technique.  Enfin, pour exprimer le lien intime qu’il y a entre l’une et l’autre, nous appellerons composition organique du capital sa composition-valeur, en tant qu’elle dépend de sa composition technique, et que, par conséquent, les changements survenus dans celle-ci se réfléchissent dans celle-là. Quand nous parlons en général de la composition du capital, il s‘agit toujours de sa composition organique. »[4]

Des crises surviennent sous le capitalisme et le Capital perd du terrain.  « La crise de 2008 était marquée par une gigantesque crise de l’information financière liée à l’empilement opaque de produits structurés de crédit, qui a conduit à une paralysie inédite du marché interbancaire mondial.  Le monde a souffert en2008 de l’absence de réel pilote dans l’avion.  Le département du Trésor américain a dans l’ensemble été dépassé par les événements à partir de 2007 et a complètement sous-estimé le caractère fatal de la faillite de Lehman   Brothers. (…)

En revanche, dans un environnement de faible croissance nominale, d’excès de capacités, d’environnement concurrentiel, de contraintes prudentielles plus fortes, de marge nette d’intérêts en baisse et de poids  des créances douteuses  pour certains pays, il est vrai que ces affaires révèlent la vulnérabilité du système bancaire européen, en particulier allemand et italien.  Elles montrent aussi que le processus d’ajustement de l’industrie bancaire européenne (restructurations, cessions d’actifs…) n’est pas terminé, notamment dans ses segments les plus affaiblis. »[5]

« Par contre, dans les pays comme l’Amérique du Nord, qui débutent d’emblée dans une période historique déjà développée, le développement se fait avec rapidité.  De tels pays n’ont pas d’autre condition naturelle préalable que les individus qui s’y établissent et qui y furent amenés par les modes d’échanges des vieux pays, qui ne correspondent pas  à leurs besoins.  Ces pays commencent donc avec les individus les plus évolués du vieux monde, et par suite avec la forme de relations la plus développée correspondant à ces individus, avant même que ce système d’échanges  ait pu s’imposer dans les vieux pays. »[6]

Comment voient-ils les choses, là-bas, nos bons bourgeois  britanniques?

« Pour se rassurer, dès le lendemain du référendum (i.e. le Brexit), les lobbyistes de la City ont imaginé un plan de secours : trouver un accord quasiment équivalent à la situation actuelle, par exemple sur le modèle de la Norvège, qui possède le fameux ‘passeport’  financier européen en échange d’une contribution au budget de l’UE et de l’application de la libre-circulation des personnes.  Un tel accord signifierait que l’immigration européenne ne serait pas réduite, contrairement à la volonté de la majorité des Britanniques (sic), mais peu importe : le centre financier serait sauvé. »[7]

« … Chez l’homme isolé, toutes les forces motrices de ses actions doivent nécessairement passer par son cerveau, se transformer en mobiles de sa volonté pour l’amener  à agir, de même toue les besoins de la société civile – quelle que soit la classe au pouvoir – doivent  passer par la volonté de l’État pour s’imposer universellement sous force de lois.  Tel est le côté formel de la chose qui se comprend de soi-même; la question est seulement de savoir quel est le contenu de cette volonté purement formelle – celle de l’individu comme celle de l’État – et d’où vient ce contenu, pourquoi on veut précisément telle chose et non pas telle autre.  Et si nous en cherchons la raison, nous trouvons que, dans l’histoire moderne, la volonté de l’État est déterminée dans l’ensemble par les besoins changeants de la société civile, par la suprématie de telle ou telle classe, en dernière analyse, par le développement des forces productives et des rapports d’échange. »[8]

« Reste que le vote en faveur du Brexit semble un tournant pour la City.  Soudain, les maîtres du monde ne sont plus maîtres en leur propre royaume.  Depuis la crise financière de 2008, ils avaient déjà du mal à se faire entendre.  Aujourd’hui, leur voix existe encore, mais elle n’est plus la seule.  Theresa May, malgré son ton cassant et son allure rigide, se situe dans un positionnement quasiment anti-Thatcher, loin des envolées en faveur du laisser-faire de la Dame de fer.  Pour le centre financier londonien, c’est un changement d’ère. »[9]

« Les philosophes n’on fait qu’interpréter le monde de  différentes manières; mas ce qui importe, c’est de le transformer. »[10]

 

 

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[1] Albert, Éric, Au Royaume-Uni, la finance n’est plus reine, Le Monde, Paris, mercredi 19 octobre 2016, page 7
[2] Banque du Canada, L’économie canadienne, Rapport sur la politique monétaire, Ottawa, octobre 2016, p. 15
[3] Ibidem, Banque du Canada, page 23
[4] Marx, Karl, Le Capital, Livre I, Gallimard, Paris, 1968, pages 669-670
[5] Petit, Jean-Pierre, La Deutsche Bank n’est pas Lehman Brothers, Le Monde, Paris, mercredi 19 octobre 2016, page 7
[6] Marx-Engels, L’Idéologie allemande, Éditions sociales, Paris, 1968, page 127
[7] Ibidem, Éric Albert, page 7
[8] Engels, Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Éditions sociales, Paris, 1966, pages 73-74
[9] Ibidem, Éric Albert, page 7
[10] Ibidem, Friedrich Engels, contribution de Karl Marx, page 91

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