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Le camp de la raison ». Bientôt trois ans après la
tenue du référendum (juin 2016), et à quelques heures seulement de la
date butoir théorique (29 mars 2019), on en est toujours au même point :
personne ne sait si, et comment, le Royaume-Uni va quitter l’UE. Si
l’accord de Theresa May n’est pas adopté cette semaine par les députés
– scénario probable, vu l’échec d’une énième réunion de crise dimanche
soir entre les conservateurs –, le « no deal » pourrait se
concrétiser le 12 avril prochain, si l’on s’en tient aux conclusions du
sommet européen qui s’est achevé le 22 mars.
Depuis la fin de semaine
dernière, les rumeurs de coup contre May, pour la forcer à la démission,
ont repris de plus belle. Quant aux manifestations massives contre le
Brexit, à Londres samedi, où près d’un million de personnes ont défilé,
elles ne changent pas fondamentalement la donne. Même si le patron du
parti travailliste, Jeremy Corbyn, a montré des signes d’ouverture, il sait qu’une
nouvelle consultation poserait de nombreuses difficultés.
L’universitaire Chris
Bickerton l’expliquait à Mediapart en janvier:
« Le camp du Remain continue de se présenter comme le camp de
la raison, face aux émotions du camp du Leave. En démocratie, la
politique fonctionne sur des droits. Par exemple, tu as le droit de voter
à partir de tes 18 ans. Si l’on commence à introduire un élément
subjectif – l’idée que l’on n’était pas assez informé à l’époque –, cela
se complique : qui devient l’arbitre ? » Un nouveau
référendum risquerait ainsi de fragmenter encore un peu plus le pays. Et
surtout – et c’est sans doute le point le plus délicat pour les remainers –
rien ne dit que le maintien dans l’UE l’emporterait cette fois.
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DANS MEDIAPART
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Nos articles
de la semaine.
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L’assemblée politique du
Parti populaire européen (PPE) a voté à une quasi-unanimité la suspension
du Fidesz, le parti de Viktor Orbán. Mais la mesure n’est que temporaire
et cosmétique : on vous l’explique ici. Sur le cas Orbán, notre
collègue Amélie Poinssot publie cette semaine un essai, Dans la tête
de Viktor Orbán (Actes Sud), dont nous avons publié les bonnes feuilles ici : « Orbán
ou le pragmatisme autoritaire ».
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Les sénateurs italiens ont
voté contre la poursuite de la procédure judiciaire lancée contre le
ministre de l’intérieur Matteo Salvini. C’est l'une des conséquences du
« cas Diciotti » : en août dernier, 177 migrants
ont été contraints de rester dix jours à bord du navire qui les avait
secourus en Méditerranée. Notre correspondante en Italie fait le point sur les hésitations du
Mouvement Cinq Étoiles à soutenir Salvini.
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Le Parlement européen doit
voter mardi 26 mars la directive sur les droits d’auteur. C’est en Europe
du Nord et en Allemagne que se concentre l’essentiel de la mobilisation
de ses adversaires, qui craignent un contrôle beaucoup trop restrictif
d’Internet. L’article de notre correspondant à Berlin.
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Nos premiers entretiens vidéo avec des
candidats aux européennes, dans les locaux de Mediapart: Manon Aubry
(LFI), Karima Delli (EELV) et Marie-Hélène Bourlard (PCF), avant de
poursuivre en avril et mai.
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DANS LE CLUB
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Nos abonnés
interviennent.
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Un texte de Vincent Présumey, enseignant, sur
les marches anti-Brexit de la fin de semaine.
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Malgré les belles paroles, il
est temps pour le chef du PPE, Manfred Weber, comme pour son parti membre
français, Les Républicains, d’agir enfin contre l’autocrate hongrois
Viktor Orbán. Un texte de Charlotte Drath et Adrien
Beauduin.
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Une quarantaine de sénateurs
dénoncent les répressions dont des élus catalans font l’objet et en
appellent à des solutions politiques au niveau européen. Une tribune remarquée dans la presse espagnole.
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EUROVISIONS
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Ailleurs
dans la presse internationale.
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L’économiste hétérodoxe
allemand – déjà interviewé dans les colonnes de Mediapart en 2017 –
se prononce contre un nouveau référendum pour sortir de la crise du
Brexit, parce qu’il risquerait de diviser encore un peu plus la société.
Son entretien, dans l’hebdo de la gauche britannique New Statesman,
est ici.
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La commissaire à la
concurrence, une Danoise charismatique connue pour avoir inspiré le
personnage principal de la série à succès Borgen, fait partie,
depuis la semaine dernière, de l’équipe du groupe des libéraux à
Bruxelles, alliés d’Emmanuel Macron, qui candidate à la succession de
Jean-Claude Juncker à la présidence de la commission européenne. Politico
explique pourquoi ses chances d’y arriver sont faibles.
Dans nos archives, en 2015, un entretien avec Vestager sur les errements
de la fiscalité européenne.
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Le collectif du Grand
Continent publie une étude somme intitulée « Francfort-Sur-le-Monde »
sur la manière dont la Banque centrale européenne parle de l’euro depuis
vingt ans. Analyse de discours.
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UN ŒIL SUR LA RECHERCHE
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À l‘affût
des travaux universitaires.
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À l’approche des élections
européennes du 26 mai, on peut s’attendre à ce que les références au
populisme continuent de saturer le débat public, avec leur lot
habituel de confusions. Le champ académique est lui-même trop divisé
pour fournir une définition univoque. On peut cependant y trouver
des repères utiles pour aller au-delà des clichés les plus tenaces.
Les lecteurs francophones ont accès depuis 2005 à La Raison populiste d’Ernesto
Laclau, l’inspirateur d’une tradition qui voit dans le
populisme une façon de (ré)introduire de la conflictualité populaire dans
des régimes représentatifs toujours susceptibles de se refermer sur
leurs élites. Ils peuvent désormais se procurer une Brève introduction au populisme, dans
laquelle Cas Mudde et Cristóbal Rovira Kaltwasser
développent une approche dite « idéationnelle », bien
résumée dans cette recension de La Vie des
idées.
Pour ces deux auteurs, le
populisme implique l’identification d’un peuple pur, d’une
élite corrompue, et la conviction que la politique doit obéir à la
volonté générale. Il serait une « idéologie fine », capable
de s’articuler à d’autres qui fournissent des réponses plus riches aux
problèmes rencontrés par les sociétés en matière économique, culturelle,
écologique...
Dans un article récent pour European
Journal of Political Research, Matthijs Rooduijn estime qu’un nombre
croissant d’auteurs partagent cette conviction que le populisme
est plus un message qu’un type de leadership ou d’organisation, et
qu’il se distingue en effet par son caractère anti-élitiste
et populo-centré (le débat restant ouvert concernant son statut
plus précis : idéologie, discours ou style rhétorique). Selon cette
approche, le populisme peut alors être adopté à des degrés variables
par un même acteur.
En ce qui concerne l’étude des partis, Rooduijn appelle à ne pas
rabattre le populisme sur d’autres concepts (euroscepticisme,
nativisme, gauche et droite radicales...), avec lesquels il peut
s’articuler mais ne se confond pas. Le chercheur fournit un
schéma et une annexe fort utiles pour éviter les conclusions erronées.
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À l'approche des élections
européennes, en mai 2019, et de la sortie de l'UE du Royaume-Uni, prévue
en mars prochain, Mediapart lance une newsletter hebdomadaire spéciale
Europe, chaque lundi. Pour tout comprendre aux crises qui fissurent le
continent.
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La newsletter #22 a été
réalisée par Ludovic Lamant et Fabien Escalona. Vous souhaitez nous
faire des retours ? Vous pouvez écrire
à : ludovic.lamant@mediapart.fr
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