Zoom
back càmara
Les
conditions révolutionnaires ne sont plus réunies
Daniel Paquet
La fièvre révolutionnaire s’estompe.
En France, malgré leur rejet des mesures économiques des
« socialistes » au pouvoir; et dont le résultat annonce le
congédiement du gouvernement du Parti socialiste français, les travailleurs
hésitent : vont-ils appuyer le candidat de gauche Mélenchon ou de l’extrême-droite
fasciste de Le Pen. Mais c’est aux
États-Unis que le choix fut le plus déchirant.
Voyons d’abord la situation économique, d’il y a quelques mois. « Malgré un relèvement récent qui fait
suite aux commentaires des autorités monétaires américaines, la trajectoire
anticipée du taux des fonds fédéraux aux États-Unis se trouve bien en deçà de
ce qui était projeté lors de la parution de la Revue de décembre 2015. Les attentes à l’égard d’une hausse du taux des fonds fédéraux ont été
revues à la baisse au début de 2016 en raison de la publication de données sur
l’économie américaine inférieures aux prévisions, de la croissance atone à
l’étranger et du durcissement des conditions financières. Plus basse qu’escompté, la trajectoire du
taux des fonds fédéraux aux États-Unis a
entraîné un affaiblissement du dollar américain, ce qui a réduit les pressions
sur les monnaies des pays émergents. »[1]
Nous étions alors dans le
maelström de la campagne électorale présidentielle U.S., et Donald Trump
avait sonné la charge ‘de la cavalerie’.
Ce qui se dessinait par exemple dans le mouvement communiste
international, c’était la riposte frontale.
Les guerres nombreuses, notamment au Proche-Orient laissaient peu de
choix, sinon l’insurrection. « Pour
réussir, l’insurrection doit s’appuyer non pas sur un complot, non pas sur un
parti, mais sur la classe d’avant-garde.
Voilà un premier point.
L’insurrection doit s’appuyer sur l’élan
révolutionnaire du peuple. Voilà le second point. L’insurrection doit surgir à
un tournant de l’histoire de la révolution ascendante
où l’activité de l’avant-garde du peuple est la plus forte, où les hésitations sont les plus fortes dans
les rangs de l’ennemi et dans ceux des
amis de la révolution faibles, indécis, pleines de contradictions; voilà le troisième point. »[2]
Les niveaux de développement sous le régime de l’impérialisme, surtout
de l’impérialisme U.S. ont tendance à converger au même rythme; mais l’économie
états-unienne demeure la locomotive de l’économie mondiale. « Dans ce
contexte, le dollar américain a continué de s’apprécier par rapport à la
plupart des monnaies des pays avancés et émergents, pour atteindre son niveau
le plus élevé en presque quinze ans selon une moyenne pondérée en fonction des
échanges commerciaux normaux. Cet
ajustement du taux de change devrait faciliter la redistribution de la demande
mondiale. Parallèlement, le climat
d’optimisme sur les marchés au sujet de l’économie américaine a mené à une
intensification des sorties d’investissements de portefeuille dans plusieurs
pays émergents depuis octobre (2016), ce qui a contribué au resserrement des
conditions financières dans certaines de ces économies. Le raffermissement attendu de la croissance
de l’économie américaine a aussi soutenu la reprise des marchés boursiers dans
les économies avancées. L’hypothèse
d’une baisse de l’impôt des sociétés et d’un allègement de la réglementation
par la nouvelle administration des États-Unis a probablement contribué aux
gains solides enregistrés par les actions de sociétés américaines exposées à l’économie
nationale. »[3]
Donald Trump a donc réglé les questions pendantes pour le mieux-être des
colosses financiers et industriels. On
sait tous, que sous prétexte non avéré de l’utilisation par le gouvernement
syrien de produits chimiques contre ‘sa’ population, le président des
États-Unis a ordonné qu’on bombarde un
aéroport militaire. Il avait un double
langage : d’abord démontrer à tous les membres de l’Organisation des
Nations Unies (ONU) qu’il peut agir sans les consulter; ensuite à l’égard de la
population états-unienne, affirmer que le
‘boss is back!’ et qu’il réglera aussi
(après la tourmente mondiale : Syrie, Venezuela, Corée du Nord) les
problèmes intérieurs.
Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a gratifié Donald Trump
d’un large sourire et conclu lui aussi que Bachar al-Assad doit quitter la
présidence de la Syrie puisqu’il ne fait pas partie de la solution. « Il ne fait aucun doute que quiconque
est coupable de crimes de guerre contre des innocents, contre des enfants, tels
que commis par al-Assad et son régime, doit répondre de ses actions. »[4]
À un argument près, c’est la teneur d’une déclaration du gouvernement US
au Conseil de Sécurité de l’ONU, juste avant l’agression perfide contre l’Irak
dans les années 1990. Et ce n’était
qu’une allégation non-fondée.
« Justin Trudeau estime par ailleurs que la Russie et l’Iran, en
raison de leur soutien au président Bachar el-Assad, doivent assumer une part
des responsabilités pour l’attaque chimique perpétrée contre des populations
civiles en Syrie la semaine dernière. »[5]
« Le Canada, de concert avec ses alliés, demeure cependant ouvert à
l’idée d’imposer de nouvelles sanctions à Moscou, a indiqué M. Trudeau. »[6]
Certes, ce n’est pas ce qui enflamme les Canadiens à ce moment-ci; i.e.
durant les ‘Séries’ de la Ligue nationale de hockey. Ce, d’autant plus que la Russie contredit
l’Occident sur le prétendu usage de gaz chimiques contre les populations
civiles et réclame une enquête indépendante; ce que l’Occident se refuse
d’organiser craignant pour la sécurité des personnels enquêteurs. Faisant fi, les belligérants rangés derrière
les U.S.A. s’enferment dans leur obstination.
« Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept se sont
rencontrés… avec pour objectif de présenter une réponse conjointe à l’attaque
chimique (sic!) survenue en Syrie, et de nouvelles sanctions liées aux appuis
russes au président Bachar el-Assad font partie des options étudiées. »[7]
On ne peut passer sous silence
qu’il y a fissure dans le caractère inébranlable des déclarations en provenance
des États-Unis. « (Un) haut
responsable a dit que les États-Unis n’avaient pas encore déterminé précisément
qui était aux commandes de l’avion ayant bombardé l’hôpital. »[8]
Le Premier ministre du Canada – dont le charme opère toujours -, souffle
malheureusement le chaud et le froid. En
somme, il est toutefois assis entre deux chaises. Il est prêt à épauler le belliciste Trump,
qui se gargarise de la vaillance de ses troupes; mais Trudeau doit faire face à
l’opinion publique canadienne qui n’a jamais soutenu la guerre coloniale en
Afghanistan. Pour l’instant et pour la
majorité sans doute, c’est l’opportunisme et le faux-fuyant qui l’emportent.
C’est aussi clair pour Justin Trudeau que si les Canadiens connaissaient
la vraie nature et le rôle de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
(OTAN), soit celui de bras armé de l’impérialisme US, la population exigerait
sans hésitation le retrait du Canada de cette organisation.
Quant à Donald Trump, il a joué gros, mais il a temporairement gagné. Ya salamou!
Cependant, « les États-Unis et la Russie ont échangé de sévères
mises en garde… au lendemain de l’attaque-surprise américaine contre une base
aérienne du régime de Bachar al-Assad.
La poussière est à peine retombée sur la base militaire d’Al-Chaayrate,
en Syrie, ciblée par 59 missiles Tomahawk américains. Mais vendredi, les bombardements ont fait
place à une guerre de mots. (C’était la)
première intervention militaire américaine contre le régime Assad depuis le
début du conflit, il y a six ans. » [9]
Les manifestations nombreuses qui eurent lieu aux États-Unis après
l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, démontrent que le
peuple accepte de moins en moins d’être gouverné comme par le passé. « Le gouvernement, placé sous contrôle
parlementaire, c’est-à-dire sous le contrôle direct des classes possédantes, ne
devint pas seulement la pépinière d’énormes dettes nationales et d’impôts
écrasants; avec ses irrésistibles attraits, autorité, profits, places, d’une
part il devint la pomme de discorde entre les factions rivales et les
aventuriers des classes dirigeantes, et d’autre part son caractère politique
changea conjointement aux changements économiques de la société. Au fur et à
mesure que le progrès de l’industrie moderne développait, élargissait,
intensifiait l’antagonisme de classe entre le
Capital et le Travail, le pouvoir d’État
prenait de plus en plus le caractère d’un pouvoir national du Capital
sur le Travail, d’un appareil de domination de classe. »[10]
Suivant l’exemple US, il est clair que la bourgeoisie internationale a
senti que les peuples sont plus
instruits et avertis sur les réalités ambiantes, notamment sur l’économie; il
n’y a pas de change à prendre. Pour le
prolétariat et le mouvement communiste international qui ne s’est pas encore
remis de son affaiblissement avec la défaillance du socialisme en URSS; mais
dont nous fêterons le centenaire de la grande révolution socialiste
d’Octobre 1917, c’est un recul
momentané, stratégique et ordonné des militants : zoom back càmara!
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[1] Banque du Canada, Évaluation des vulnérabilités et des risques,
Revue du système financier, Ottawa, juin 2016, page 6
[2] Lénine, Le marxisme et l’insurrection, Œuvres choisies, tome 2,
Éditions du Progrès, Moscou, 1968, page 386
[3] Banque du Canada, L’économie mondiale, Rapport sur la politique
monétaire, Ottawa, janvier 2017, page 2
[4] Agence QMI, Conflit syrien, 24H,
Montréal, mardi 11 avril 2017, page 8
[5] La Presse Canadienne, Trudeau évoque une paix syrienne sans
El-Assad, Métro, Montréal, mardi 11 avril 2017, page frontispice
[6] (Ibidem, Trudeau
évoque…, page frontispice
[7] Associated Press, Moscou aurait été avisé de l’attaque
chimique, Métro, Montréal, mardi 11 avril 2017, page 9
[8] Ibidem, Moscou aurait été avisé…, page 9
[9] Fortier, Marco, Syrie : et après?, Le Devoir,
Montréal, les samedi 8 et dimanche 9 avril 2017, page frontispice
[10] Marx-Engels, La guerre civile en France, Œuvres choisies, tome 2, Éditions
du Progrès, Moscou, 1978, page 231
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