Récit
A Toulouse, Mélenchon réplique par «le sourire et le rire»
A une semaine du premier tour, le candidat de la France insoumise a réuni des dizaines de milliers de fidèles en pleine confiance.
Une nouvelle carte postale : Jean-Luc Mélenchon à la Prairie des Filtres, sur les bords de la Garonne, à Toulouse. Un meeting en plein air, du monde, des drapeaux français qui flottent. Pas un seul drapeau européen dans le décor. La routine. Le tribun entame la dernière semaine, avant le premier tour de la présidentielle, avec une certaine confiance. Son horoscope est bon. Il n’est qu’a quelques points du second tour dans les sondages. Face à ce succès, ces derniers jours, il a eu le droit à quelques mots de la part de ses concurrents et des «éditorialistes». Ils pointent son programme «utopique», «irréaliste». Dimanche, il a répondu avec véhémence et une touche d’humour.
Quelques temps avant son arrivée sur scène, ses alliés rodaient près de la presse. Manuel Bompard, directeur de campagne, déroule le programme de la semaine à venir. Une balade en péniche le lundi, les hologrammes le mardi, un apéro le vendredi. Eric Coquerel, lui, met en avant son côté devin. Dans son esprit, la présence de Mélenchon au second tour est «presque» acquise car son champion ne s’adresse plus à la gauche mais à la France. Et si l’un d’entre nous doute, il peut aller vérifier son compte Twitter. Car Eric Coquerel l’a «twitté il y a trois semaines», à la sortie du premier débat télé. Bref, à Toulouse, la France Insoumise voit grand. Et elle a le sourire.
Les envolées s’enchaînent et Jean-Luc Mélenchon prévient ses fidèles. La semaine s’annonce cruciale, folle, et pleines d’attaques. La meilleure arme pour répondre ? «Le sourire et le rire», répond-t-il. La séquence passe. Il se lance dans le thème du jour, la liberté. «L’heure de la libération approche», dit-il à la presse. Comprendre, avec lui, les journalistes seront libres, terminés la pression des chefs et des actionnaires. Peut-être que Mélenchon «président» acceptera de répondre aux questions de Libé. Il a coupé le contact depuis plusieurs mois. On croit savoir que la ligne éditoriale n’est pas à son goût.
Quelques temps avant son arrivée sur scène, ses alliés rodaient près de la presse. Manuel Bompard, directeur de campagne, déroule le programme de la semaine à venir. Une balade en péniche le lundi, les hologrammes le mardi, un apéro le vendredi. Eric Coquerel, lui, met en avant son côté devin. Dans son esprit, la présence de Mélenchon au second tour est «presque» acquise car son champion ne s’adresse plus à la gauche mais à la France. Et si l’un d’entre nous doute, il peut aller vérifier son compte Twitter. Car Eric Coquerel l’a «twitté il y a trois semaines», à la sortie du premier débat télé. Bref, à Toulouse, la France Insoumise voit grand. Et elle a le sourire.
«L’heure de la libération approche»
Sur scène, les animateurs tentent de réveiller la foule, près de 70000 âmes selon les organisateurs. Les «résistances » ont du mal à décoller. Pas facile. La foule attend Jean-Luc Mélenchon. Comme toujours, il tombe du ciel -personne ne le voit arriver, ni partir - une sorte de magicien. Le tribun à la chevelure grise a l’air en forme. Il cite Jaurès. Puis, très vite, il répond aux accusations. Notamment, son envie d’intégrer l’Alba (Alliance bolivarienne pour les Amériques) en compagnie du Venezuela ou de Cuba. Le candidat ne répond pas sur le fond. Il préfère inviter ses adversaires à sa manière. Marine Le Pen qui rend visite à Vladimir Poutine. François Fillon et ses liens avec le Qatar. Emmanuel Macron qui a signé des accords avec l’Iran lors de son passage au gouvernement. Sa manière d’expliquer que personne n’est parfait.Les envolées s’enchaînent et Jean-Luc Mélenchon prévient ses fidèles. La semaine s’annonce cruciale, folle, et pleines d’attaques. La meilleure arme pour répondre ? «Le sourire et le rire», répond-t-il. La séquence passe. Il se lance dans le thème du jour, la liberté. «L’heure de la libération approche», dit-il à la presse. Comprendre, avec lui, les journalistes seront libres, terminés la pression des chefs et des actionnaires. Peut-être que Mélenchon «président» acceptera de répondre aux questions de Libé. Il a coupé le contact depuis plusieurs mois. On croit savoir que la ligne éditoriale n’est pas à son goût.
«Sous le soleil ardent, splendide de l’action»
Les applaudissements tombent lorsque Jean-Luc Mélenchon défend le droit au suicide assisté, le droit à l’avortement et la liberté de conscience, celle de croire ou de ne pas croire. Avant de filer, le candidat encourage les siens afin «de poursuivre notre élan», de convaincre les indécis. Il prévient: «Nous triompherons sous le soleil ardent, splendide de l’action.» Le souffle de la foule, le soleil. Puis la Marseillaise. La Prairie des Filtres se vide lentement. Eric Coquerel vient nous rendre une petite visite dans la loge presse. Il dit : «Vous avez vu, il a cité deux fois Jaurès.» Comprendre, Jean-Luc Mélenchon s’adresse à tout le pays mais garde le pied à gauche.
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