PRIÈRE
DE MARCHER VERS L’ARRIÈRE
Consigne
générale donnée à bord des autobus
municipaux
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
MONTRÉAL – Voici une nouvelle triste qui ne semble pas chagriner
beaucoup de Canadiens : l’homme d’affaires Kevin O’Leary a abandonné la
course à la direction du Parti conservateur du Canada pour appuyer le Québécois
Maxime Bernier. Le manque d’appuis de
celui-ci au Québec (12%) explique son retrait de la course. La nouvelle est succincte et relativement
brève. Il faut dire qu’elle passera
assez inaperçue dans la belle Province, d’autant plus qu’effectivement le Parti
conservateur, même avec le chouchou de l’establishment conservateur, Maxime Bernier,
ne l’emporterait pas au Québec, dopé avec à peine 19% des suffrages contre 44%
pour le Parti libéral de Justin Trudeau pour le prochain scrutin; qui arrive de
plus en plus à échéance (en 2019).
Notons, selon 24H (du jeudi 27
avril 2017) que ce Montréalais d’origine
(on parle toujours de M. O’Leary) avait été vertement critiqué pour son
unilinguisme.[1]
C’est donc « un Maxime Bernier tous sourires qui s’est présenté aux côtés
de son rival Kevin O’Leary à Toronto », celui, bredouille, étant sans
véritables appuis au Québec.[2] C’est d’ailleurs dans un entrefilet que le
quotidien Métro présente
l’information. « La carrière politique
de Kevin O’Leary aura duré… 90 jours.
Son entrée dans la course à la chefferie conservatrice avait té
fracassante. Sa sortie mercredi l’aura
été tout autant. Et son appui à Maxime
Bernier pourrait maintenant propulser ce dernier en tête de la course. »[3]
Ce qui rassemble tous ces candidats à la chefferie, c’est notamment leur
crainte de l’immigration qui attire des milliers de ressortissants étrangers au
Canada chaque année, et parmi eux, notoirement, un grand nombre de
progressistes, voire de socialistes. Ce qu’abhorrent
les grands milieux d’affaires canadiens.
Toutefois, les électeurs canadiens ont encore frais dans leur mémoire
les ‘frasques’ de Maxime Bernier alors qu’il était ministre dans un cabinet conservateur antérieur : son
soutien (indéfectible !) aux troupes canadiennes à Kandahar en Afghanistan s’était
soldé, ô apothéose, par la distribution de petits gâteaux Vachon, dans un élan
du cœur extatique; sa présence à une cérémonie officielle accompagné d’une
jeune femme au décolleté plongeant.
Jeune femme d’ailleurs chez qui il passera la nuit en égarant des
documents sensibles du gouvernement canadien devant servir à sa préparation
pour un sommet de l’OTAN en Europe.
Bref, ça ne fait pas sérieux; pire encore cette jeune femme a eu des
liens avec des membres des Hell’s Angels.
Voilà le portrait du bonhomme!
Pour ce qui est du futur chef conservateur, l’identité sera révélée le
27 mai à Toronto.
The Globe and
Mail de Toronto confirme cette réalité. “There
is another reason to question whether Mr. Bernier is the best choice to lead
the Conservative Party: He believes immigration policy ‘should not aim to forcibly change the
cultural character and social fabric of Canada, as radical proponents of
multiculturalism want.’ That message will not go down well in the immigrant
–heavy urban ridings around Toronto and Vancouver where federal elections are
decided.”[4] Quant au quotidien torontois, il raille
subprebticement M. O’Leary mais en arrive à la conclusion que: “the race was
upended by Mr. O’Leary’s Trump-like arrival ; his exit upends things once
more. Depending on how candidates and
members react, either M. Bernier is now a shoe-in, or the race has been thrown
wide open.”[5]
Cette demi-vérité s’explique par l’hésitation du journal
à donner à ce moment-ci son soutien
à un ou l’autre de la dizaine de
candidats toujours dans la course. Mais
aussi, il ne veut pas lui-même voir une partie de son lectorat quitter le
navire parce que ceux-ci ont jeté leur dévolu derrière Justin Trudeau et le
jugent toujours apte à contrecarrer les visées de Donald Trump pour le Canada.
Car, ne l’oublions pas si le Premier ministre du Canada
est un gros joueur au Canada, notamment face aux gouvernements provinciaux et
territoriaux et… municipaux, il n’en demeure pas moins qu’il fait figure de
débutant à l’égard des États-Unis.
« La menace du président Trump de se retirer de l’Accord de
libre-échange nord-américain serait une tactique de négociation qui ferait
quand même peur aux entreprises québécoises. »[6]
La même journée, une information contraire au retrait
émanait des U.S.A. « Au terme d’une
journée où Washington a laissé planer la menace de l’abolition pure et simple,
par décret, de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), le président
Donald Trump a assuré… aux dirigeants du Mexique et du Canada que son pays n’en
sortirait pas. (…) Au lieu de cela, le
président mexicain Enrique Peña Nieto et le premier ministre canadien Justin
Trudeau ‘ont convenu de procéder rapidement, selon les différentes procédures
internes, à la renégociation’ de l’accord commercial ‘ au bénéfice des trois
pays’. Donald Trump a plusieurs fois
tenu l’ALÉNA responsable des pertes d’emploi
aux Etats-Unis. »[7]
C’est un des pans du programme économique du président
états-unien qui entend ramener la prospérité dans son pays, tant pour les
ouvriers que pour la petite-bourgeoisie.
Ainsi « avec son plan de réforme fiscal présenté (le 26 avril), il
entend imposer des coupes draconiennes dans les impôts payés par les
entreprises, dans le cadre d’une révision qui stimulera, selon son administration,
la croissance économique et la création d’emplois, au profit de la classe
moyenne. »[8]
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[1] O’Leary jette l’éponge, Montréal, page 8
[2] La Presse Canadienne, O’Leary abandonne, Montréal, jeudi
27 avril 2017, page 3
[3] Vastel, Marie, Une fin de course inattendue, Le
Devoir, Montréal, le jeudi 27 avril 2017, page 1
[4] Ibbitson, John, Conservatives
have some thinking to do, Thursday, April 27, 2017, page A4
[5] Éditorial, O’Leary : He didn’t come
back, for you, page A10
[6] Dumont,Marie-Ève et Larin, Vincent, Agence QMI, La menace de Trump, une tactique
de négociation, 24H, Montréal, le jeudi 27 avril 2017, page 11
[7] Associated Press et La Presse Canadienne, Les États-Unis resteront dans
l’ALÉNA, dit Trump, Métro, Montréal, jeudi 27 avril 2017, page 1
[8] AP, Trump dévoile son plan de réforme fiscale, Métro, Montréal,
jeudi 27 avril 2017, page 8
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