DEUX
SOLITUDES AU CANADA, ARCHI-FAUX!
Qu’est-ce que
le Québec dans cette lapalissade?
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
MONTRÉAL – Depuis mon adolescence et mon éveil à la chose politique,
j’ai constaté que moult intellectuels québécois parlaient de deux solitudes au Canada,
i.e. les Canadiens-anglais et les
Canadiens-français. Il fallait
comprendre qu’il n’y avait aucun point d’ancrage entre les citoyens de ces deux
nations. En voyageant en Ontario, au Nouveau-Brunswick et à Terre-Neuve, j’ai pu constater que les
habitants de ces provinces anglophones avaient des soucis qui ressemblaient pas
mal à ceux du Québec.
Ma pensée a mûri au constat que les Canadiens-français formaient un
peuple à part. Comme un grand nombre des
jeunes de mon âge, j’ai adhéré aux thèses du Parti québécois (PQ) et j’ai milité au sein des
mouvements de gauche et de l’Association nationale des étudiants et des
étudiantes du Québec (Aneeq) pour que soit reconnu le droit du Québec à l’auto-détermination jusqu’à et y compris à
la séparation; j’étais fier d’être un propagandiste en faveur d’une nation
nouvelle. Par contre, mon passage
au Parti communiste m’a convaincu que
les Canadiens-anglais n’étaient pas généralement braqués contre les
Québécois. Mais peu d’anglophones
comprennent cette frénésie indépendantiste.
D’ailleurs, il n’y a pas qu’au Canada anglais où on ne comprend pas
cette « lubie »; alors que dans les années 1970, le Parti québécois
comptait 350 000 membres; dans les années 2000, il n’a plus que 90 000 membres.
Si on ne peut parler de solitude, il faut cesser de trouver des réponses
approximatives sur la place du Québec dans la confédération canadienne. D’abord, il appert qu’on ne peut plus
scientifiquement parler du Québec, comme patrie de la nation
canadienne-française.
De facto, sur le
socle de l’ancienne nation canadienne-française, les Premières nations (Inuk et amérindienne), les conquérants Anglos (Anglais, Écossais,
Irlandais et même Allemands), l’immigration plus récente (Italiens, Grecs,
Portugais, Latino, Arabo-musulmane, et
al.), une nouvelle nation québécoise émerge. Les Québécois habitent comme le nom l’indique
sur le territoire du Québec; ils ont la tendance à parler une langue
anglo-romane se fondant sur le français et les greffes des nouveaux arrivants
(en espagnol, en italien et même en arabe) et partagent de plus en plus une
psyché commune (et une économie propre).
C’est un processus qu’avait révélé en son temps et pour d’autres pays,
l’ancien chef communiste géorgien Joseph Staline. À tout seigneur, tout honneur!
Au Canada anglais, les immigrants ont plus rapidement adopté l’anglais
comme cela s’est fait au Québec avant les années 1970 dont la situation a changé
avec l’arrivée du Parti québécois au pouvoir et la promulgation de la loi 101
sur la langue française obligatoire pour les francophones et les immigrants
dans les écoles du Québec.
Cette transformation est concomitante à l’irruption du communisme dans
la vie politique internationale, surtout avec la publication du Manifeste du Parti communiste en 1848
(à Londres), par Karl Marx et Friedrich Engels.
D’ailleurs, « le communisme n’est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal
sur lequel la réalité devra se régler.
Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel.
Les conditions de ce mouvement résultent des prémisses actuellement
existantes. »[1]
En 2017, la question semble moins pressante; et la lassitude politique de la population du
Québec est confirmée par la débandade du Parti québécois, la stagnation du
parti Québec solidaire (malgré le nouveau venu, l’ancien leader étudiant
Gabriel Nadeau-Dubois) et l’étiolement des
différents mouvements et associations, y compris la dissolution à venir
d’Option nationale.
D’autant plus que les travailleurs québécois, d’instinct peut-être,
jaugent maintenant la puissance de Donald Trump sur l’économie canadienne et
craignent moins Justin Trudeau.
« De là la nécessité pour le prolétariat des nations ‘dominantes’
de prêter un soutien – un soutien résolu et actif – au mouvement de libération
nationale des peuples opprimés et dépendants.
Cela ne signifie évidemment pas que le prolétariat doive soutenir tout mouvement national, toujours et
partout, dans chaque cas particulier et concret. Il s’agit d’appuyer ceux des
mouvements nationaux qui tendent à affaiblir, à renverser l’impérialisme, et
non à le renforcer et à le sauvegarder. »[2]
Il ne faut pas perdre de vue que s’il y a ralentissement de l’économie
au Québec, les ouvriers de la construction, à titre d’exemple, avaient tendance
à travailler temporairement, et en masse, dans l’Ouest canadien. Quand le bâtiment va à Montréal, ce sont les
ouvriers de la construction du Nouveau-Brunswick (notamment les Acadiens) qui
viennent offrir leurs services. Et comme
on dit : quand le bâtiment va, tout va!
Pour ce qui est de la palette culturelle québécoise, la multiplicité des
événements et festivals divers au Québec, prouve que les Québécois ont à cœur
leur culture, y compris celle qu’ils ont héritée de leur pays d’origine.
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