vendredi 14 avril 2017


Idiomas con futuro

Est-ce que l’amour de sa langue signifie qu’il faut jeter aux orties celle des autres?

Daniel Paquet                                                  dpaquet1871@gmail.com

 

Les nationalistes – surtout les membres du Parti québécois – ont cru que tous les problèmes linguistiques au Québec furent réglés avec la mise en place de la loi 101 (et son appareil, dont l’Office de la langue française), obligeant les Canadiens-français et  les immigrants à fréquenter l’école francophone.  Le tout devait renforcer la nation canadienne-française par la coercition.  Ce n’est pas exact historiquement, alors que la nation québécoise est une nation en construction s’appuyant sur la nation canadienne-française, les Premières Nations, les descendants des immigrants anglophones (Écossais, Irlandais et Anglais) et les nouveaux immigrants (Arabes, Portugais, Grecs, Italiens, etc.)

Les dernières statistiques démontrent  que sur le marché du travail, les francophones sont toujours au bas de l’échelle, dépassés par les anglophones et coiffés au poteau par les travailleurs bilingues.  Et alors, qu’en est-il des langues parlées par les nouveaux arrivants (Arabes ou Latino-américains, par exemple).  Il faut bien l’avouer, la plupart du temps, leurs enfants sont la plupart du temps trilingues : ils parlent français, anglais et la langue d’origine des parents ou des grands-parents.

“¿ Pero qué aprender español hoy en día? (…) El idioma español se esta convirtiendo rápidamente en une necesidad para los negocios.  Hablada actualmente por casi 400 millones de personas, número que no deja de aumentar y que podría superar, durante el siglo XXI, los 500 millones.” [1]

Les  pays d’accueil, ne se préoccupent pas beaucoup des nouveaux immigrants.  Aux États-Unis, pays d’immigration par excellence, la priorité c’est la destruction des peuples comme en témoigne l’acharnement militaire contre la Syrie notamment –après l’Irak, la Libye et l’Afghanistan pour réduire ces pays en ruines et s’accaparer des restes (dont la situation géopolitique), diviser et affaiblir les populations du Moyen-Orient et enfin contrôler la région.  Maintenant, on sait où loge le président Donald Trump…

Au Québec, les immigrants hispanophones recherchent une terre d’accueil,  fuyant la pauvreté, la misère et les conflits de toutes sortes (ex. la Colombie et probablement à venir le Venezuela).  Il en fut de la sorte avec l’immigration grecque à laquelle l’Église catholique du Québec ferma la porte, y inclus de ses institutions (écoles) pour des motifs religieux ; certains se rappelleront la période noire du régime fasciste des colonels dans les années 1960.

Leur histoire de sévices, d’injustices et de massacres a commencé en 1913 déjà, comme le rapporte le sénateur canadien, Leo Housakos.  À cette époque, « the Ottoman Empire began singling out all able-bodied Greek men, conscripting them into battalions to perform slave labour in the Empire’s war effort. (…) The Ottomans succeeded in killing a significant portion of the Pontic people:  (...) three hundred and fifty thousand people out of 700,000. (…) Prior to the First World War… these Greek Orthodox lived, as their ancestors had for millenia in the Black Sea region of the Ottoman Empire, otherwise known as Pontos.” [2]

Les immigrants ont vécu des expériences indicibles; ils ont des traditions.  Mais pendant ce temps, les partis soi-disant de gauche, Québec solidaire et Option nationale songent à l’avenir des Québécois.  « Pour rappel, Gabriel Nadeau-Dubois avait déclaré il y a une dizaine de jours qu’Option nationale et le Québec solidaire partagent sur le plan des valeurs et sur le plan des principes le même projet de société. »[3]  Le hic, c’est qu’on ne connaît pas le projet de société ni de l’un, ni de l’autre !

Pour la bourgeoisie, immigration rime avec main d’œuvre corvéable ; mais c’est très réducteur.  Les immigrants ont beaucoup plus qu’une paire de bras à nous apporter.  À preuve, un article paru dans un journal ethnique en langue italienne, lors du 8 mars, Journée internationale de la femme.  « Nel 1910 l’VIII Congresso dell’ Internazionale socialista propose per la prima volta di istituire una giornata dedicta alle donne.  Il 25 marzo del 1911 cadde la goccia che fecce trabocarre il vaso:  nella fabbrica triangle di New York si sviluppo un incendio e 146 lavatori  (per lo più donne immigrate) persero la vita.  (…) La data dell ‘ entro perla prima volta nella storia della Festa della Donna nel 1917, quando in quel giorno le donne di San Pietroburgo scesero in piazza per chiedere la fine della guerra (i.e. 1914-1918).”[4]  

Cependant, après l’accueil contrasté à leur arrivée au Québec (qui les a forcés bien malgré eux à s’intégrer au bassin anglophone), les immigrants constatent que leur situation change.  Le clergé a reconnu ses torts.  La raison l’emporte aussi pour les nouveaux arrivants : au Québec, c’est en français que ça se passe.  Toutefois, avec les initiatives de la bourgeoisie internationale, les choses ne sont pas si faciles ; on n’a qu’à penser aux Arabo-musulmans qui subissent le rejet en conséquence des manœuvres de l’impérialisme qui a mis sur pied le terrorisme à grande échelle. 

Le député du Québec solidaire, Amir Khadir y est allé franchement : « Nos politiciens, nos responsables publics, ont alimenté ces guerres (i.e. en faisant référence au terrorisme en Occident) et alimentent l’appui à des régimes monarchiques, comme l’Arabie saoudite, qui financent, par nos  pétrodollars, les djihadistes, qui fomentent ce trouble. »[5]

Le député montréalais a bien raison.  Et c’est l’ennemi juré de l’impérialisme  U.S., soit la Russie, qui a la tâche de résoudre les ‘saloperies’ du Grand Capital (ex. Alep).

Outre les jalousies non-fondées (Ils sont dorlotés par les gouvernements !) eu égard aux immigrants et à la stagnation économique, et la morosité ambiante en Occident ; il y a une perte de confiance – diffuse – dans l’économie.  « Si l’enquête de Statistiques Canada se concrétise, le ratio du Québec (cf. investissement par dollar) tomberait  à 37 cents cette année.  (…) Il faut avant tout que les entrepreneurs ou les bureaucrates corporatifs (ex.   CEO) retrouvent un certain enthousiasme naturel (‘animal spirit’) qui leur fait tant défaut maintenant.  Après tout, peut-être est-ce là que réside la véritable   carence des entreprises canadiennes et québécoises. »[6]

Cette incursion économique s’avère nécessaire, car la langue est le principal véhicule de communication et ce lien est nécessaire pour répondre à nos besoins essentiels pour ‘garnir le frigo’.  D’après le député Khadir, « le gouvernement ne donne pas le bon exemple en matière d’intégration des minorités racisées. » Ainsi, « il devrait utiliser les nominations (au conseil exécutif, -ndlr) comme un levier pour donner le bon exemple et rectifier le tir. » [7]

En conclusion, « Amir Khadir soutient que plusieurs personnes originaires du Maghreb ou d’Haïti qui ont étudié à l’université ici doivent devenir entrepreneurs, car elles peinent   à obtenir des entretiens d’embauche. »[8]

En addendum, ajoutons que :  « Detras de un Departamento de Atención al Cliente, hay personas que ponen el máximo empeño para que sus clientes se sientan los más satisfechos posible, gestionando la quejas y reclamaciones.” [9]

 

 

 

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[1] Agea, David Tarradas, Perfectionnement Espagnol, Assimil, 2015, Chennevières-sur-Marne, page 1
[2] Sen. Housakos, Leo, Confronting ghosts only way to avoid repeating mistakes, The West Island Suburban, Montréal, Wednesday, March 15, 2017, page A 17
[3] Orfali, Philippe, L’appel à l’unité de Nadeau-Dubois a été entendu, Le  Devoir, Actualités, Montréal, les samedi 25 et dimanche 26 mars 2017, page A 4
[4] L’8 marzo è la festa della donne, Il Cittadino canadese, Montréal, 8 marzo 2017, pagina 3
[5] Bourdon, Pascal Dugas, avec l’Agence QMI, L’Occident responsable du terrorisme, selon Amir Khadir, 24H, Montréal, week-end 24-26 mars 2017, page 16
[6] LeCours, Rudy, La carence des entreprises, La Presse Affaires, Montréal, samedi, 25 mars 2017, page 3
[7] Cambron-Goulet, Dominique, Les minorités visibles boudées par Québec, Métro, Montréal, week-end 24-26 mars 2017, page 1
[8] Ibidem, page 5
[9] Assimil, pagina 343

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