Trudeau
a tranché : pas de changement au mode électoral du Canada
C’est une
trahison, clament les opposants
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
En 1917 –il y a cent
ans – dans le tourbillon de la révolution socialiste russe d’Octobre, Lénine a
rédigé un ouvrage, L’État et la révolution où il prévoyait pour le gouvernement
révolutionnaire l’engagement suivant :
« électivité complète, révocabilité à tout moment de tous les fonctionnaires sans exception, réduction
de leurs traitements au niveau d’un ‘salaire d’ouvrier’ normal, ces mesures
démocratiques simples et ‘allant de soi’, qui rendent parfaitement solidaires
les intérêts des ouvriers et de la majorité des paysans, servent en même temps
de passerelle conduisant du capitalisme au socialisme. Ces mesures concernent la réorganisation de
l’État, la réorganisation purement politique de
la société, mis elles ne prennent naturellement tout leur sens et toute
leur valeur que rattachées à la réalisation ou à la préparation de l’
‘expropriation des expropriateurs’, c’est-à-dire avec la transformation de la
propriété privée capitaliste des moyens de production en propriété
sociale. » Il cita Marx qui
écrivait : La Commune (de Paris en 1871)… a réalisé ce mot d’ordre de
toutes les révolutions bourgeoises, le gouvernement à bon marché, en abolissant les deux grandes sources
de dépenses : l’armée permanente et le fonctionnarisme. »[1]
Il dépeignait aussi le
parlementarisme, sous le joug duquel
nous nous trouvons toujours au Canada, i.e. cette fonction de
« décider périodiquement, pour un certain nombre d’années, quel membre de
la classe dirigeante foulera aux pieds, écrasera le peuple au Parlement, telle
est l’essence véritable du parlementarisme bourgeois, non seulement dans les monarchies
constitutionnelles parlementaires, mais
encore dans les républiques les plus démocratiques. »[2]
Sous ce rapport, il
conclut : « au parlementarisme vénal, pourri jusqu’à la moelle, de la
société bourgeoise, la Commune substitue des organismes où la liberté d’opinion
et de discussion ne dégénère pas en duperie, car les parlementaires doivent
travailler eux-mêmes, appliquer eux-mêmes leurs lois, en vérifier les effets,
en répondre eux-mêmes directement devant leurs électeurs. Les organismes représentatifs demeurent, mais
le parlementarisme comme système spécial, comme division du travail législatif
et exécutif, comme situation privilégiée pour les députés, n’est plus. Nous ne pouvons
concevoir une démocratie, même une démocratie prolétarienne, sans organismes
représentatifs; mais nous pouvons et devons la concevoir sans
parlementarisme. »[3]
C’est une bien longue
introduction pour souligner que la décision du
gouvernement Trudeau de faire volte face et d’annuler le projet de
réforme du mode électoral au Canada ne fut qu’un écran de fumée pour recueillir
des voix lors des dernières élections, et surtout chez les jeunes.
« Mais la
bourgeoisie n’a pas seulement forgé les armes qui lui apportent la mort; elle a
aussi engendré les hommes qui porteront ces armes – les ouvriers modernes, les prolétaires. Dans la mesure même où se développe la
bourgeoisie, c’est-à-dire le capital, se développe le prolétariat, la classe
des ouvriers modernes qui ne vivent que tant qu’ils trouvent du travail et qui n’en
trouvent que tant que leur travail augmente le capital. Ces ouvriers, obligés de se vendre par
portions successives, sont une marchandise comme tout autre article du commerce
et sont donc exposés de la même manière à tous les aléas de la concurrence, à
toutes les fluctuations du marché. »[4]
Pour l’instant, les
firmes canadiennes, industrielles et financières demeurent dans l’expectative
eu égard à la situation qui prévaut aux États-Unis.
« Comme les
mesures de relance budgétaire censées être adoptées aux États-Unis devraient
comporter une réduction des taux d’imposition applicables aux particuliers et
aux sociétés, les entreprises canadiennes risquent de perdre en
compétitivité. En conséquence, la Banque, pour tenir compte de
cette possibilité, a révisé le profil d’investissement canadien. Cette hypothèse initiale sera revue lorsque la
nouvelle administration américaine annoncera et mettra en œuvre des mesures
concrètes. En dépit de la faiblesse
observée dans les provinces où le secteur de l’énergie est fortement présent –
faiblesse associée à l’incidence de la
détérioration passée des termes de l’échange - , la Banque prévoit que
la consommation demeurera vigoureuse, celle-ci était stimulée par la politique
monétaire expansionniste et des transferts fédéraux plus importants. »[5]
Évidemment, hormis les
économistes d’expérience, on ironise sur le sort que l’Histoire a légué à la
défunte Union soviétique; elle n’aura vécu dans son essence communiste que de
1917 à 1953 (à la mort de Joseph Staline); c’est bien peu dans l’histoire de
l’humanité. La lutte des classes a pris
d’autres formes, le Capital a profité de cette « bouffée d’air » pour
régler ses comptes avec les anciens États socialistes, a « récupéré »
les ressources naturelles et les territoires qui lui avait momentanément glissés
des mains… Toutefois l’avenir, ce sont
les épidémies, la pauvreté endémique, le désarroi moral (avec la montée du
fascisme), rien ne va plus comme disent
les croupiers.
La leçon
majeure : unir les forces progressistes et communistes de la planète,
utiliser au maximum les technologies nouvelles (Internet, tweeter, Facebook,
etc.) pour faire front commun contre l’impérialisme (Coca-Cola, GM, Ford,
Google, etc.) et comme l’a si bien dit Lénine : rêver.
La droite est tellement
en désarroi et elle prend tellement ses ambitions pour des réalités qu’elle ne
peut plus prédire qui sera le prochain chien de garde de « son »
troupeau; viz. l’élection présidentielle aux États-Unis, le Brexit en
Grande-Bretagne et la campagne électorale en France…
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[1] Œuvres choisies, volume 2, Éditions du Progrès, Moscou, 1968, page 321
[2] Ibidem, page 322
[3] Ibidem, page 324
[4] Marx, Karl, Manuscrits de 1844,
Flammarion, Paris, 2008, pages 236-237
[5] Banque du Canada, L’économie
canadienne, Rapport sur la politique monétaire, Ottawa, janvier 2017, page
21
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