Pouvoir
politique : États-Unis, Québec et France
Est-ce que
les élections règlent tout?
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
Au nom des cercles
économiques dirigeants impérialistes et par leurs courroies de transmission
vers l’opinion publique, soit les mass-médias, et après moult ballons d’essai
sur l’immigration aux États-Unis, le Mur Mexique-USA, le droit à l’avortement,
le réarmement militaire, etc., le président Donald Trump est en train de juger
des mesures spécifiques qu’il prendra pour satisfaire ses acolytes financiers,
y compris à l’égard de ses relations internationales face à la question
palestinienne, à la position de la Russie de Vladimir Poutine, et de la
République populaire de Chine. La lune
de miel est en voie de s’éteindre dans une dernière étreinte.
Passons aux
actes : « Trump révisera son décret controversé (…) L’administration du président Donald Trump a
annoncé son intention de revoir son décret controversé sur l’immigration,
plutôt que de laisser les tribunaux se pencher sur une décision de la cour de
suspendre la mesure. (…) Des avocats de l’administration Trump ont indiqué dans
(un) document qu’une interdiction qui s’attarderait seulement aux étrangers
n’ayant jamais mis les pieds aux États-Unis – plutôt qu’aux résidants et aux immigrants détenteurs d’une
« carte verte » qui se trouvent
déjà aux États-Unis ou qui sont allés à l’étranger et souhaitent revenir au
pays – ne présenterait aucun obstacle juridique. »[1]
« (Rappelons que)
M. Trump a essuyé coup sur coup deux revers judiciaires sur son décret de
fermeture partielle des frontières au réfugiés et aux ressortissants : le
3 février, un juge de Seattle en a bloqué l’application. Le 9 février, la cour
d’appel de San Francisco a maintenu cette suspension. »[2]
Maintenant, le
président Trump s’entoure d’une équipe pour mener à bien son programme.
Ainsi, « (il) a nommé comme nouveau conseiller à la
sécurité nationale H.R. McMaster, un général de 54 ans en exercice, vétéran
d’Irak et d’Afghanistan, après une difficile recherche qui a tenu Washington en
haleine. »[3]
C’est d’autant plus
important pour l’administration états-unienne que la campagne électorale
présidentielle a mis à jour l’affaiblissement des courants impérialistes aux
États-Unis et leur inefficacité sur le terrain, i.e. la place et le rôle de
l’OTAN; ça permet à l’ONU de prendre du galon.
À titre d’exemple, « alors que les affrontements violents se poursuivent
en Syrie, l’envoyé de l’ONU en Syrie Staffan de Mistura a convié les forces de
l’opposition et du gouvernement à se
joindre à une nouvelle tentative visant à ouvrir la voie à un processus
politique qui mettrait un terme à six années de guerre (orchestrée par les
conglomérats – surtout pétroliers – qui sont partie prenante de la guerre
civile en Syrie ; avouons-le, ils en sont la source, -ndlr). »[4]
Il y a un autre
exemple concret qui se déroule dans la région.
« Appuyées par la coalition américaine, les forces irakiennes sont
entrées dans une base militaire près de Mossoul (Irak) et ont pris le contrôle
d’une portion de l’aéroport de la ville, dont la piste principale, en dépit de
la résistance acharnée du groupe armé États islamique (EI). »[5]
Évidemment les actions
préméditées (telle l’invasion de l’Irak, naguère) des Forces armées US
expliquent la guerre dans ce pays, puisque c’est l’administration des USA qui a
déstabilisé ce pays proche-oriental et en ont fait une région de guerre, et ont
facilité la création de groupes terroristes et extrémistes.
Si Donald Trump fut un
‘outsider’ (!), il ne l’est guère plus puisque « la famille conservatrice,
réunie jusqu’à demain (week-end 24-26 février 2017), a mis ses différends avec
Donald Trump en sourdine depuis son élection satisfaite de ses premiers pas au
pouvoir. ‘2017 sera une année historique’ (vont-ils célébrer le
centenaire de la grande révolution socialiste d’Octobre 1917?, -ndlr), a clamé
son ex-rival ultraconservateur du Texas Tec Cruz, prédisant que le nouveau
Congrès serait le plus productif depuis des décennies. »[6]
Quant aux liens qui
unissent les USA au Canada, il ne semblerait pas y avoir beaucoup de
changements. « Nous ne nous
entendrons pas toujours sur tout, mais nous serons toujours des voisins
modèles. »[7] Cette phrase ne s’adressait pas au peuple
canadien, même si elle a été prononcée par le Premier ministre de notre pays;
elle vise plutôt la population américaine que des années et des années de
xénophobie, y compris à l’égard du Canada, ont dressé contre pratiquement toutes
les populations autres (!) que la leur.
On critique beaucoup
Donald Trump; en fait, on n’en a que contre lui… personnellement. On ne remet plus en question la classe
capitaliste qu’il représente en partie.
Il n’y aurait plus de lutte des classes.
« Cela signifie que la question se pose de plus en plus en termes
de pouvoir : qui a le pouvoir dans ce système, dans cette société? Il est clair
que c’est le capital. D’où la deuxième question :
comment la classe ouvrière, les masses populaires, peuvent-elles prendre le
pouvoir pour elles? Est-ce que les
élections présidentielles (en France,
-ndlr) et la campagne électorale résolvent cette question? (…) Car c’est bien cela,
la course au profit, qui est le moteur du système capitaliste, qui guide les
choix de ses représentants, de ceux qui sont
‘aux manettes’ dans ce système.
C’est à cette prise de conscience que travaille notre parti (En France,
c’est notamment le Parti communiste des ouvriers de France, -ndlr). C’est à cette prise de conscience que
travaille notre parti (PCOF), dans les combats quotidiens, sur les différents
fronts de la lutte de classe, au niveau national et international, les deux
étant de plus en plus imbriqués. C’est la raison pour laquelle nous mettons en
avant, de façon opiniâtre, la nécessité d’une rupture révolutionnaire avec ce
système en crise. C’est à cela que nous appelons
les ouvriers, les travailleurs, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes à travailler, avec nous. Et c‘est dans cet esprit que nous travaillons
avec toutes les forces qui luttent, qui défendent les intérêts de la classe
ouvrière, des masses populaires et des peuples. »[8]
Au Québec, le
mouvement nationaliste tente, question de pouvoir, de mettre ses hordes en rang
de bataille. Un peu tout le monde veut
haranguer et diriger la cavalcade. Désirant
prouver leur bonne foi à l’électorat d’abord nationaliste, ils y vont de gestes
de ‘bonne volonté’; par exemple, le Parti québécois (petit-bourgeois)
ne présentera pas de candidat dans la circonscription en jachère, de Gouin
(Montréal), afin de donner le maximum de chances au parti Québec solidaire; la
bourgeoisie appuie à son tour Québec
solidaire qui pourrait perdre un de ses sièges à Montréal avec le
redécoupage de la carte électorale; dans le filon, le maire Denis Coderre
appuie l’actuelle députée de Québec solidaire dans la lutte pour
conserver leur troisième comté. Quant à
la Coalition
Avenir Québec, elle a conclu que la classe ouvrière ne serait jamais la base de son parti et qu’il fallait
regarder plus ‘haut’ du côté des professionnels (ex. une avocate).
La jeunesse et la
classe ouvrière ont été sollicitées par un ancien leader étudiant, Gabriel
Nadeau-Dubois; mais peine perdue. Malgré
sa tournée du Québec à l’automne 2016, sa co-équipière trahit mal une certaine
lassitude et résignation.
« L’important, c’était de créer une mouvance, de susciter une
mobilisation. Pour certaines personnes
qu’on a rencontrées, c’était un premier pas, une première implication. On a ressenti un besoin. Et si ça donne envie à toutes ces personnes
de s’impliquer davantage dans la vie politique, même si ce n’est qu’en
assistant à un conseil municipal, c’est
déjà ça. (Comme l’a déclaré la collègue de M. Nadeau-Dubois :) Mais
lorsque j’étais au milieu d’une gang de gens de la construction, ce n’était pas
vraiment mon milieu. »[9]
Emblématique de la
campagne électorale ‘en cours’ au Québec, « les partis d’opposition et les
groupes de défense des aînés dénonçaient depuis des jours le fait que le changement fiscal décrété par
Québec allait priver de 500 $ par année
les aînés faisant partie des moins bien nantis de la société. (…) Toutefois,
l’ampleur de la controverse, aura incité (le ministre) à se raviser et à intervenir dès maintenant
pour éliminer carrément la mesure prévue. (…) Il recule donc sur toute la ligne,
éliminant cette mesure susceptible de nuire à l’image et à la popularité du
gouvernement. »[10]
Le recul
gouvernemental, car il s’agit bien d’une politique soutenue par l’ensemble du
Parti libéral du Québec au pouvoir à l’Assemblée nationale, a été annoncé par
le ministre des Finances Carlos Leitao; décidément, on personnalise beaucoup au
Québec!![11]
Fin-février 2017, le
ministre Leitao fut l’invité du Téléjournal de Radio-Canada, Grand Montréal, où il s’est entretenu
avec le chef d’antenne, Patrice Roy. Ce
n’était pas une foire d’empoigne. Il
s’agissait d’un dialogue sérieux et serein sur les grands enjeux de l’économie
québécoise à la veille de la présentation du budget du gouvernement du Québec,
en mars 2017. Il n’y eut pas de perdant,
mais un grand gagnant : le public de Radio-Canada. Le ministre a rappelé le topo du Québec :
un espace économique relativement faible par rapport à celui de l’Ontario
puisqu’il ne jouit pas d’une économie diversifiée, se fondant surtout sur la mise en valeur des ressources naturelles,
etc. Des généralités, diront certains;
mais bonnes à répéter pour les nationalistes de tout crin qui oublient pourquoi
on a fondé le Canada en 1867.
Le ministre s’est
engagé à revenir sur le plateau de M. Roy.
C’est une initiative à poursuivre.
À noter, on a évité sans problème la langue de bois puisque les
participants ont parlé des ‘ vraies affaires’.
C’est un encouragement
pour la société Radio-Canada qui compte sur un ‘trésor’ inestimable : une
équipe chevronnée de journalistes, de cameramen, de cadreurs, de réalisateurs
et de personnels qualifiés dans leur ensemble.
Ça, c’est du journalisme pour le public qui veut plus que du clinquant
et des paillettes dans les studios de notre diffuseur national.
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[1] Associated Press, Trump révisera son décret controversé,
Métro, Montréal, week-end 17-19 février 2017, page 8
[2] Agence France-Presse, Le décret sur l’immigration révisé,
24H, Montréal, week-end 17-19 février 2017, page 17
[3] Agence France-Presse, Trump nomme un nouveau conseiller à la
sécurité nationale, mardi 21 février
2017, page 12
[4] Associated Press, Les discussions de paix en Syrie reprennent,
Métro, Montréal, week-end 24-26 février
2017, page 9
[5] Ibidem, À l’assaut de l’aéroport de Mossoul, page 9
[6] Agence France-Presse, La grande famille conservatrice rassemblée
autour de Trump, 24H, Montréal, week-end 24-26 février 2017, page 15
[7] Cambron-Goulet, Dominique, Trudeau et Trump souhaitent être de bons
voisins, Métro, Montréal, mardi 14 février 2017, page frontispice
[8] Éditorial, Les élections ne règlent pas la question du pouvoir, La Forge,
Paris, Février 2017, page 2
[9] Schué, Romain, « Faut qu’on se parle n’a pas vocation
à devenir un parti politique, mais… », Métro, Montréal, le mardi
14 février 2017, page 4
[10] La Presse Canadienne, Leitao recule sur l’abolition d’un crédit
pour les aînés, Métro, Montréal, jeudi 23 février 2017, page 4
[11] Lecavalier, Charles et Agence QMI, Québec fait marche arrière, 24H,
Montréal, jeudi 23 février 2017, page 10
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