En
Occident : luttes de factions
impérialistes
Les
politiques de Donald Trump ne sont que la pointe de l’iceberg
Daniel
Paquet dpaquet1871@gmail.com
La lutte entre factions
fait rage en Occident. On l’a vu aux
États-Unis, on le voit en France. Les
dernières guerres ont épuisé les pays de l’Ouest, que ce soit au Irak ou encore
en Syrie; tant sur le plan humain qui a
beaucoup exigé des populations nord-américaines entre autres, et des ressources
matérielles. C’est un véritable gouffre
financier. Garantir la mise en valeur des ressources énergétiques (ce
fameux pétrole) et imposer la loi des puissances impérialistes contre des peuples
qui s’éveillent (ex. le printemps arabe, le Mali, etc.), sont de moins acceptables
pour le peuple états-unien notamment. Une
impasse combinée avec le poids du chômage et des emplois mal rémunérés, à temps
partiel et sans perspective, - surtout
pour les jeunes -, voilà qui a attiré une frange des travailleurs vers les
partis politiques d’extrême-droite et populistes; la
popularité du Front National de Marine LePen illustre le paradoxe entre
une France instruite, éduquée et de traditions révolutionnaires et les relents
du passé réactionnaire qui avait fait de ce pays une base pour le colonialisme,
le fascisme et l’antisémitisme il y a à peine quelques décennies. En Amérique du Nord, l’élection de Donald
Trump pourrait laisser croire que l’extrême-droite a –enfin- pris le pouvoir.
Détrompez-vous! Donald Trump n’est pas un fasciste, malgré ce
que laisse sous-entendre à demi-mots les mass-médias nord-américains. En fait, la bataille acharnée entre deux
conceptions de mener la barque se poursuite dans la plus grande et dans la plus
forte économie capitaliste du
monde. Tous les coups et discours sont
permis. « Il n’était pas sans
ironie de voir ce fieffé menteur (i.e. Donald Trump) déchirer sa chemise autour
de cette ‘fausse information’ et dénoncer l’absence de ‘boussole morale’ de la
part de certains médias. Pour ne pas avoir
hésité en campagne électorale à manipuler les faits et à laisser courir un certain nombre de ‘fausses
nouvelles’, le voici dans la position de l’arroseur arrosé. »[1]
Donald Trump, plutôt riche
et conservateur, découvrant les méandres de la politique politicienne, sale et vicieuse,
est la pointe de l’iceberg déstabilisé, et ipso facto la tête de Turc des
instances de communications; et quel imbroglio :
une assourdissante cacophonie postélectorale.
Car si la bataille électorale est terminée, le combat entre factions
politiques ne l’est pas et il faut se méfier des coups bas. Ça vaut autant pour le Canada où un ancien
ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, vient de perdre son poste (on
devinera que sa conduite lamentable dans l’affaire du commerce d’armes avec
l’Arabie Saoudite aurait pu mettre en danger tout le gouvernement Trudeau). [2]
Aux États-Unis, le
parti Démocrate, les mass-médias archi pourris tels que CNN et Fox, les
services secrets (bien rivés sur leurs fauteuils), les cercles économiques, les
‘think tanks’, bref, tout le gratin médiatico-politique (et militariste), dit
de droite, se lève chaque matin afin de poursuivre leur assaut contre Donald
Trump. Il spécule sur l’antipathie
naturelle qu’ont les travailleurs moyens contre la fraude, la corruption, le
chantage, etc.
D’ailleurs, parlant de
chantage, l’extrême-droite US a remis
sur la table la haine profonde qu’ils éprouvent contre le peuple russe, depuis
que celui-ci a fait sa révolution socialiste il y a 100 ans cette année (Octobre
1917). Comme disent les Français, on n’a
jamais ‘blairé’ les Russes depuis lors.
Alors, il n’y a pas à s’étonner qu’on écorche le gouvernement Poutine au
passage. À cela, « M. Trump a
également déclaré que les agences de renseignement seront ‘gravement éclaboussées
si on apprend qui sont les responsables de la publication d’un rapport qui prétend que la Russie détient des
informations compromettantes à son sujet. »[3]
L’affaire ‘russe’ n’a
pas ébranlé M. Trump qui en ajouté alors qu’il était « interrogé au sujet
de sa relation avec le président russe Vladimir Poutine, (où il) a avancé qu’il
s’agissait d’un ‘atout, et non d’un handicap et d’une amélioration en
comparaison de la ‘relation horrible’ qu’entretiennent actuellement les deux
pays. »[4]
Alors, quel est le
résultat dans l’opinion publique nord-américaine de la campagne anti-Trump? Eh bien, on hait celui-ci. À vrai dire un peu tout le monde est dégoûté
par tout ce qu’il est car cela tranche avec les valeurs profondes des
travailleurs, des familles moyennes et de leur éthique. On ne lui pardonne pas ses frasques et ses propos
à l’égard des femmes, ses commentaires méchants contre Hillary Clinton lors des
débats pré-électoraux, sa richesse, son ignorance des choses publiques, etc.,
etc. Il est très différent de l’ancien
président Barack Obama qui excelle dans le ‘politically correct’ (la langue de
bois). Ce dernier est passé maître dans
l’art de sauver la face, de souffler le chaud et le froid, et de ménager la
chèvre et le chou. Avec Trump , c’est
différent, comme on dit aux États-Unis :
‘what you see is what you get!’
Mais Trump n’a rien à voir avec Adolf Hitler. Rassurez-vous, Donald Trump n’attaquera pas
la Russie avec l’arme thermonucléaire et ne déclenchera pas la troisième guerre
mondiale. Ceux, dans la grande famille
impérialiste, qui le soutiennent n’y sont pas prêts, même s’ils méprisent dans
leur for intérieur tout ce qu’il y a de près ou de loin avec la classe ouvrière
organisée, le communisme ou toute autre remise en question du capitalisme et de
son pouvoir hégémonique.
Conséquemment, on ne
peut s’étonner que « le franc-parler de Donald Trump est demeuré intact
quand vient le temps de critiquer la presse. »[5]
Ainsi, lors de la
première conférence de presse accordée suite à son élection, « il s’est
emporté contre certaines questions, notamment au sujet de sa déclaration d’impôt
jamais publiée. ‘ Les seuls qui s’intéressent à cela sont les
journalistes’. »[6]
Donald Trump a fait
des promesses électorales surprenantes, comme de construire un mur entre son
pays et le Mexique; de déporter les immigrants en général (dont ceux
originaires des pays arabo-musulmans), le fera-t-il? On peut lui accorder le bénéfice du
doute. D’ailleurs, c’est à l’égard de
toutes ses déclarations de campagne qu’on peut sourciller. Par exemple, eu égard à Obamacare,
« dans un contexte où son engagement risque de faire perdre leur assurance
maladie à 20 millions d’Américains. »[7]
D’abord, cet Obamacare
n’a jamais été à la cheville des soins promis par M. Obama alors qu’il était président et selon
toute apparence bien loin des soins accordés aux patients au Canada. Encore une fois, on reprochera à Trump d’être
dur à l’égard des simples citoyens états-uniens, par exemple (comme on l’a vu plus haut) des
mass-médias. N’a-t-il pas dit à un
journaliste de CNN : « Non, pas vous! Votre organisation est
horrible. Taisez-vous! Non, je ne vous donnerai pas de question »[8]
Ce n’est sûrement pas
l’approche mielleuse et « charismatique » de Barack Obama, mais ça
rassure bon nombre de citoyens ordinaires, exaspérés par une situation
économique qui tarde à se rétablir, aux prises avec la violence urbaine, les
trafics en tous genres, et al.
Enfin, un président
qui met son pied « à terre », pensent John Agee, soldat basé à Bagdad
en Irak, ou encore Ed Woods, retraité bien moyen qui en ont ras-le-bol d’être
traités comme des valises et qui veulent d’une Amérique prospère, tranquille et
en paix avec ses voisins. John veut
revenir chez lui! Ed veut mourir dans la sérénité! Peut-on leur reprocher?
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Nouvelle Vie Réelle www.lnvr.blogspot.com
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[1] Taillefer, Guy, Un (très) mauvais
moment à passer, Le Devoir, Montréal, le jeudi 12 janvier 2017, page A 6
[2] Agence QMI, Stéphane Dion quitte
la politique, 24H, Montréal, le mercredi 11 janvier 2017, page 10
[3] Associated Press/Métro, Trump se
braque lors de son premier point de presse, Métro, Montréal, le jeudi 12
janvier 2017, page 6
[4] Métro, page 6
[5] Avec AFP, Washington Post et Le Monde, Relations déjà tendues entre le futur président et la presse, 24H,
Montréal, le jeudi 12 janvier 2017, page
16
[6] 24H, page 16
[7] Taillefer, Guy, Un (très) mauvais
moment à passer, page A 6
[8] Gervais, Lisa-Marie, Un président
en colère, Le Devoir, Montréal, le jeudi 12 janvier 2017, page 1
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