Donald
Trump : le 20 janvier 2017 à
Washington
Attendez,
attendez, il y a matière à réflexion!
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
On me dit : quoi,
vous parlez de Trump, puis de l’Amérique profonde et quoi encore?
À quoi, justement voulez-vous en venir?
- Mais que nous nous préparons à tout le moins
à une décennie de détente dans le monde entier entre l’Occident et le reste du
monde : que ce soit avec la République populaire de Chine ou le
Proche-Orient.
Ça, c’est toute une
circonlocution verbale!
Quiconque, que ce soit
aux USA ou au Canada, a pu fréquenter les gymnases, dont les vestiaires sait
très bien que les hommes en général, sinon les plus jeunes qui paradent avec
leurs muscles, se permettent bien des écarts de langage où le Très-Haut partage
la vedette avec les femmes les plus affriolantes. Pauvre Julia Roberts ou Lady
Gaga! Donald Trump n’a jamais manqué à
la règle (il l’a dit et elle –l’épouse- semble l’accepter; mais ce ne devait
pas être dans son plan de « match » à l’effet qu’il devienne
président des États-Unis. Alors que les
« marchés » (i.e. les économistes du Capital) étaient dans l’attente
jusqu’au moment de l’élection, justement du président états-unien :
Clinton, c’était le statu quo, du
connu; alors que Trump, même s’il ne semblait pas prendre le rang, eh bien, il
demeurait imprévisible et relativement angoissant pour le monde du Capital.
« L’accroissement
des taux d’intérêt à long terme à l’échelle mondiale a été tiré par les États-Unis,
où le rendement des obligations d’État à dix ans a gagné environ 50 points de base depuis le début de novembre
(2016). Les participants au marché ont revu à la hausse leurs attentes à
l’égard de la croissance économique et de l’inflation aux États-Unis et
estiment maintenant que la réserve fédérale pourrait pratiquer un relèvement
des taux supérieur à ce qui avait été
anticipé antérieurement. Ces facteurs
ont causé une appréciation du dollar américain, dont la valeur a atteint un
sommet de plus de dix ans selon une moyenne pondérée en fonction des échanges
commerciaux. (Depuis juin 2016), les marchés boursiers se sont redressés aux
États-Unis et au Canada. Le volume des
émissions d’obligations de sociétés aux États-Unis se situe à un sommet historique. »[1]
Et Trump, même
milliardaire qu’il soit, demeure pris isolément un homme.
« Les
répercussions du monde extérieur sur l’homme s’expriment dans son cerveau, s’y
reflètent sous forme de sentiments, de pensées, d’instincts, de volontés, bref,
sous forme de ‘tendances idéales’ et deviennent sous cette forme, des
‘tendances idéales’. Si le fait que cet
homme obéit en général à des ‘tendances idéales’ et laisse des ‘puissances
idéales’ exercer de l’influence sur lui, -
si cela suffit pour faire de lui un idéaliste, tout homme quelque peu
normalement constitué est un
idéaliste-né et, dans ce cas, (…) la conviction que l’humanité, tout au moins
pour le moment, se meut, d’une façon générale, dans le sens du progrès… »[2]
On peut dire à l’égard
de Donald Trump, que « l’homme est immédiatement un être naturel. En tant qu’être naturel et être naturel vivant, il est d’une part doué de forces
naturelles, de forces vitales; il
est un être naturel actif (i.e.
il réfléchit); ces forces existent en lui sous la forme de dispositions et
d’aptitudes, d’impulsions. »[3]
Si le lecteur le
permet, il y aura ici une première citation en anglais. Comme on dit au Québec :
‘Attachez vos tuques!’ La
voici : « Into the rotten and
cowardly bourgeois world and into the triumphant march of the Marxist wave of
conquest a new power phenomenon was entering, which at the eleventh hour would
halt the chariot of doom. It was
self-evident that the new movement could hope to achieve the necessary
importance and the required strength for this gigantic struggle only if it
succeeded from the very first day in arousing in the hearts of its supporters
the holy conviction that with it political life was to be given, not to a new election slogan, but to a new philosophy of fundamental significance.”[4]
Il serait complètement excessif de comparer
Donald Trump à Adolf Hitler, malgré les déclarations du premier à l’égard du monde arabo-musulman. Quant à la Russie, M. Trump semble
réservé. D’ailleurs dans les échanges
américano-soviétiques, même à l’époque de Joseph Staline, les propos n’ont pas
été acrimonieux. On a dit en URSS :
« Mais, dans la pratique, l’élan révolutionnaire russe a toutes le chances
de dégénérer en manilovisme (paresse
intellectuelle) ’révolutionnaire’ vide s’il n’est pas uni au sens pratique
américain dans le travail. (…) Le sens pratique américain est la force
indomptable qui ne connaît ni ne reconnaît de barrières, qui emporte les obstacles
de tout genre et de tout ordre par sa
ténacité industrieuse ; qui ne peut manquer de mener jusqu’au bout la
tâche une fois commencée, fût-elle minime, force sans laquelle on ne saurait
concevoir un sérieux travail de construction.
Mais le sens pratique américain a toutes les chances de dégénérer en un
affairisme étroit et sans principes s’il ne s’allie à l’élan révolutionnaire
russe. »[5]
Joseph Staline
était un chef avisé.
« La vérité
est que pour la victoire d’une révolution, si cette révolution est vraiment
populaire et englobe des masses innombrables, il ne suffit pas que les mots d’ordre
du Parti (communiste) soient justes.
Pour la victoire d’une révolution, il faut encore une autre condition
indispensable, savoir : que les masses elles-mêmes se soient convaincues
par leur propre expérience de la justesse de ces mots d’ordre. »[6]
Quant au ‘grand
soir’, « c’est justement Marx qui s’est exprimé sur ce point de la façon
la plus précise, la plus nette et la plus péremptoire, en déclarant précisément
que l’insurrection est un art, en
disant qu’il faut la traiter comme un art, qu’il faut conquérir les premiers succès et avancer de succès en succès, sans
interrompre la marche contre l’ennemi, en profitant de son désarroi, etc.,
etc. Pour réussir, l’insurrection doit
s’appuyer non pas sur un complot, non
pas sur un parti, mais sur la classe d’avant-garde. Voilà un premier point. L’insurrection doit s’appuyer sur l’élan révolutionnaire du peuple. Voilà le second point. L’insurrection doit surgir à un tournant de l’histoire de la révolution
ascendante où l’activité de l’avant-garde du peuple est la plus forte, où les hésitations sont les plus fortes dans
les rangs de l’ennemi et dans ceux des
amis de la révolution faibles, indécis, pleins de contradictions ;
voilà le troisième point. »[7]
Nous n’en sommes
pas là. Mais le peuple cubain fête, en
janvier 2017, le 58ème anniversaire de la révolution cubaine. Leur joie conforte les cœurs de tous les
progressistes de par le monde entier.
Les communistes états-uniens remontent en selle dans leur nouveau Party of Communists USA qui siège à New York. Ce ne sont pas les capitalistes qui ont bâti cette
métropole ; ce sont les ouvriers de la construction, les architectes et
tous les spécialistes du bâtiment et autres
œuvrant dans les édifices et infrastructures. Chapeau messieurs et mesdames !
Au Canada, et
c’est là notre dernière citation en anglais, les communistes se rappellent leur
origine. Tim Buck, un populaire
secrétaire général du Parti communiste du
Canada, nous raconte à propos du lieu où se tint le congrès de
fondation du Parti : « I had never heard that he (Fred Farley) had a
barn. (He had one cow,
but no herd of cattle, and no horses. Upstairs in the barn there was a good floor
and it was quite convenient, provided that the menfold were prepared to sleep
on the hay. Any women would have to
sleep in the cottage; feeding would have to be arranged in such a way that not
too many people would be walking backwards and forwards across the yard at one
time. But it wouldn’t be too
difficult. The cottage was outside town
and there wasn’t very much traffic along that side road. (…) After all, we were
very revolutionary, and quite conspiratorial.”[8]
Ce congrès eut lieu à
Guelph (Ontario) les 18 et 19 juin 1921.
Tout le monde au
Canada, ignorant même l’existence du Parti communiste et même ceux qui se
targuent de tout connaître de la gauche vous diront, désabusés : ‘Ça ne
pourra jamais se reproduire au pays.
C’est parler à tort et à travers.
Que diraient-ils si en lisant leur journal préféré ou en regardant/écoutant
les infos qu’il y a eu quelque chose d’inusité, disons à Montréal. Quoi ?
Eh bien, ces fichus de travailleurs ont décidé de fêter la Saint-Jean plutôt deux fois qu’une en
prenant pour acquis qu’il y aura deux congés fériés : un pour la fête et
le deuxième pour étudier ensemble le sens qu’on doit donner à la fête, d’une
part ; et d’autre part, réfléchir sur les retraites, la gratuité scolaire,
l’équité salariale, et bien sûr le pouvoir d’achat. Le tout sous les auspices des centrales
syndicales qui feront leur propre parapluie référendaire pour aborder la
question nationale au Québec.
Mais voulez-vous
bien me dire qui c’est le zigoto qui a parlé d’une journée de grève générale et
nationale ?
Finalement, les
Québécois, à leur façon, ils sont solidaires avec les autres peuples. « Nous affirmons au contraire que la
guerre n’est rien d’autre qu’une continuation des relations politiques par l’immixtion d’autres moyens. »[9]
Blog : La
Nouvelle Vie Réelle www.lnvr.blogspot.com
Communist News www.dpaquet1871.blogspot.com
[1] Banque du Canada, Évaluation des
vulnérabilités et des risques, Revue du système financier, Ottawa, Décembre
2016, page 1
[2] Engels, Friedrich, Ludwig
Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Éditions
sociales, Paris, 1966, pages 39-40
[3] Marx, Karl, Manuscrits de 1844,
Flammarion, Paris, 2008, page 145
[4] Hitler,
Adolf, Mein Kampf, A Mariner Book, Hougthon
Mifflin Company, Boston-New York, 1999, page 373
[5] Staline, J., Les questions du Léninisme, Éditions en langues étrangères,
Pékin, 1977, pages 117-118
[6] Ibidem, Staline, page
151
[7] Lénine, V.I. Le marxisme et
l’insurrection, Œuvres choisies, vol. 2, Éditions du Progrès, Moscou, 1968,
page 386
[8] Reminiscences
of Tim Buck, Yours in the Struggle,
NC Press Limited, Toronto, 1977, page 95
[9] Clausewitz, Carl von, De la guerre,
Éditions Payot & Rivages, Paris, 2014, pages 340-341
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