L'évasion fiscale des
multinationales coûte 14 milliards d'euros par an au fisc français
Le Centre d'études prospectives et d'informations internationales,
responsable de cette étude, appelle à "moderniser le système
d'imposition des groupes internationaux".
publié le 07/06/2019 |
Le manque à gagner pour l'Etat est énorme. Les
stratégies d'optimisation fiscale utilisées par les entreprises multinationales
font perdre chaque année près de 14 milliards d'euros au fisc français,
selon une étude du Centre d'études prospectives
et d'informations internationales (Cepii) publiée vendredi 7 juin. Pour se
faire une idée, la somme est plus élevée que le budget du ministère de la
Culture (environ 10 milliards d'euros).
L'étude du Cepii appelle
à "moderniser le système d'imposition des groupes
internationaux". "L'évitement fiscal
est par nature une activité cachée, dont il est difficile d'avoir des preuves
directes", souligne dans son étude cet organisme de
recherche rattaché à Matignon. "Pourtant, si le phénomène
est assez massif, il transparaît forcément dans les indicateurs économiques
mesurant l'activité des entreprises", ajoute le Cepii. Il rappelle que "les exemples de
multinationales utilisant des dispositifs fiscaux complexes pour soustraire
leurs bénéfices à l'impôt sont légion".
Pas de "trésor caché"
Selon le Cepii, il ne s'agit pas de voir dans ces
14 milliards "un trésor caché", "toute réforme fiscale visant à taxer ces profits étant
susceptible de modifier plus largement les décisions d'investissement et de
localisation des multinationales". Mais cela
constitue "une raison forte pour moderniser le
système d'imposition des groupes internationaux", insiste
l'organisme de recherche.
Le Cepii appelle à
lutter plus efficacement contre l'évitement fiscal des multinationales à "l'échelon européen". Neuf des dix premiers
pays d'enregistrement des profits manquants en France sont en effet situés en
Europe.
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